Sortie d’ADORATION : interviews filmées et retour sur la trilogie de Du Welzhttps://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/Adoration-01-Crédit-photo-Kris-Dewitte.jpg42522836Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Le nouveau film de l’enfant terrible du cinéma belge
Fabrice Du Welz est en salles ! Le réalisateur de cinéma de genre ô
combien cinéphile, auquel Cinematek accorde en ce moment une carte blanche à
Flagey et projette six de ses métrages, clôture avec Adoration sa trilogie ardennaise. Un triptyque initié
par Calvaire voici quinze ans, suivi de Alléluia en 2014.
La sortie en salles du bien nommé Adoration
est pour nous l’occasion de revenir sur cette œuvre. Avec, d’abord, trois
interviews filmées du cinéasteet de son duo d’acteurs
principaux Fantine Harduin – Thomas Gioria au FIFF, avant et après l’annonce
du palmarès qui allait consacrer le talent des comédiens du Bayard de la
Meilleure interprétation.
Deux interviews
du réalisateur et de son actrice Helena Noguerra dans le cadre de
la projection en avant-première de Alléluia, une rencontre
avec différents acteurs du cinéma belge dans ce cadre, et des interviews
aux Magritte du cinéma de Vincent Tavier et Manu Dacosse,
respectivement co-scénariste et producteur, et chef-opérateur du film, un an
avant les quatre statuettes obtenues au Square, ensuite.
Et, enfin, une présentation de Calvaire, sous forme de critique cette fois.
ADORATION : interviews filmées de Fabrice du Welz et de ses acteurshttps://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/Adoration-02-Crédit-photo-Fabrice-Mertens-du-FIFF-pour-En-Cinémascope.jpg67204480Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Dans la première capsule, Fabrice du Welz exprime son besoin crucial de l’argentique dans ses films de fiction et se considère comme le chef d’orchestre d’une belle famille de cinéma. Lui qui tourne d’ailleurs en cinémascope a à cœur de souligner l’importance de la photo, des repérages, des décors et des costumes dans l’élaboration de ses films. Il nous parle aussi de son chef-opérateur et directeur photo Manu Dacosse, de son directeur artistique et chef décorateur Emmanuel De Meulemeester. Notez que Manu Dacosse a remporté le Magritte de la Meilleure image et Emmanuel De Meulemeester celui des Meilleurs décors pour leur travail sur le deuxième film de cette trilogie ardennaise : Alléluia.
Dans la deuxième
capsule, nous demandons à Fabrice
comment Vincent Tavier, Romain Protat et lui-même ont écrit… ou
pas un scénario à six mains. Il y parle de story-board, de dialogues,
d’écriture et de réécriture.
Est ensuite révélé ce que le nom « Gloria »
représente pour lui, Gloria qui est peut-être, d’après lui, sa « part
féminine ». On y apprend au passage que le tournage de son prochain film, Inexorable,
débutera en ce mois de mars 2020.
Fabrice décrit ensuite la bande originale du
métrage. Il voit dans le thème musical de Vincent Cahet, au cœur
d’Adoration, davantage un thème à la Dany Elfman qu’à la Javier
Navarrete en réalité. On pense immanquablement au Labyrinthe de Pan,
un chef-d’œuvre aux yeux de Fabrice.
Enfin, cette deuxième capsule est l’occasion pour
nous d’évoquer avec Fabrice le travail sur le son. Il travaille toujours
avec les mêmes personnes. C’est vrai aussi pour le son, du plateau avec Fred
Meert et Ludovic Van Pachterbeke au montage son avec Fred Meert
puis au mixage. Il évoque la complémentarité entre le sound design
de Fred Meert et la musique de Vincent Cahet. Il finit par parler
du montage avec Anne-Laure Guégan et de son aspect capital. Notez
que Fred Meert, Ludovic Van Pachterbeke et Emmanuel de Boissieu ont remporté le
Magritte du Meilleur son et Anne-Laure Guégan celui du Meilleur montage
pour leur travail sur Alléluia.
Fabrice du Welz nous parle ensuite, dans la troisième capsule, du caractère impressionniste des titres des films de sa trilogie ardennaise. Il nous explique qu’il a une obsession pour la figure christique et la figure mystique. C’est ainsi, nous dit-il, la présence d’une « souffrance qui tend vers une plénitude » qui irrigue son travail de cinéaste.
Dans la quatrième
capsule, sont ensuite présentés ses
acteurs : ses amis Laurent Lucas, Renaud Rutten et Jean-Luc
Couchard, d’abord. Son duo d’acteurs principaux – Fantine Harduin
et Thomas Gioria -, ensuite. S’il a très vite pensé à Fantine pour son
personnage féminin, qui a à ses yeux une vraie grammaire d’actrice, il nous
confie avoir mis plus de temps à trouver l’acteur qui allait interpréter le
personnage de Paul : Thomas Gioria, qui a convaincu Fabrice par son
interprétation dans Jusqu’à la garde, notamment. Enfin, il parle de Benoît
Poelvoorde, avec qui il espère pouvoir retravailler. Le tout se clôture par
une invitation face caméra de Fabrice à voir le film aux
visiteurs de En Cinémascope.
Dans la cinquième
et avant-dernière capsule,
nous retrouvons Fabrice le soir de la Clôture du FIFF, après la remise
du Bayard de la Meilleure interprétation à son duo d’acteurs. Il nous
explique notamment qu’il y a eu un abandon complet, total et très généreux
chez ces préados. Et que Fantine Harduin est déjà capable d’articuler
son art avec beaucoup de talent et, Thomas Gioria, l’acteur qui a la
capacité d’écoute la plus extraordinaire avec lequel il a pu travailler. S’il y
a beaucoup d’acteurs avec lesquels il aimerait travailler, Fabrice nous confie
que c’est par-dessus tout avec Jean Dujardin qu’il rêve de bosser.
Crédit photo : Sarah Schallenbergh pour En Cinémascope
Fantine Harduin et Thomas Gioria nous parlent enfin, dans la dernière capsule, du grand plaisir et de la grande reconnaissance qu’ils éprouvent en recevant le Bayard de la Meilleure interprétation au FIFF. Un Prix à deux, le premier pour Fantine, qui vient aussi récompenser la famille de ces jeunes acteurs, le père de Fantine et la mère de Thomas en particulier. On apprend entre autres qu’en lisant le scénario, Thomas Gioria est passé par toutes les émotions, pour finir par pleurer au terme de l’exercice, lui pour qui ce prix revient à Fabrice du Welz et à toute l’équipe du film. Fantine Harduin, qui a tourné chez Hanneke notamment, voit dans Fabrice du Welz à la fois un grand cinéaste et un ami.
Jean-Philippe Thiriart
Crédit photo interview : Fabrice Mertens, du FIFF, pour En Cinémascope
CALVAIRE : critique du film qui a initié la trilogie de du Welzhttps://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/Calvaire.jpg665374Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Calvaire (2004) est le premier long métrage de Fabrice du Welz. Il allait constituer le premier volet de la trilogie ardennaise de Fabrice. Le deuxième, Alléluia, voyait le jour dix ans plus tard, remuant fameusement la Croisette lors de sa projection cannoise. C’était en 2014, après son aventure filmique française pas évidente – le bon thriller Colt 45 – et juste avant son aventure américaine – le très sombre et efficace Message From The King. Notez que c’est le visionnage de Alléluia qui a définitivement convaincu les initiateurs de Message From The King d’engager le cinéaste pour ce qui est, certes un film de commande, mais qui porte néanmoins la patte du Welz.
Que
de chemin parcouru par cet amoureux du cinéma de genre depuis son court métrage
Quand on est amoureux, c’est
merveilleux ! Passionné et passionnant, le metteur en scène
belge propose un cinéma singulier : racé, âpre, violent, baroque, remuant,
éblouissant. Vinyan
(2008), thriller teinté de fantastique avec la belle Emmanuelle Béart et tourné
dans des conditions climatiques difficiles et en langue anglaise, n’échappait
d’ailleurs pas à la règle.
Calvaire fait partie de ces rares films qui parviennent à mettre le spectateur mal à l’aise. S’il est forcément très difficile de réussir à faire peur à un public au moyen d’un matériel filmique, bien plus ardu encore est l’exercice qui consiste à le mettre dans une situation de malaise. Fabrice du Welz y arrive à merveille, avec son premier film en particulier, le bien nommé… Calvaire ! Un calvaire à l’écran, une vraie jouissance cinématographique pour le spectateur averti. Une des citations de cinéastes préférées de Fabrice fait aussi partie des nôtres. Elle dit tout et c’est à Henri-Georges Clouzot que nous la devons : « Le cinéma doit, avant tout, être un spectacle et une agression ». Le cinéma doit remuer le spectateur. Toujours.
Âgé d’à peine trente ans lors qu’il réalise Calvaire, Fabrice du Welz fait directement preuve d’une maturité impressionnante. Ce film de genre, que nous qualifierons plutôt de drame horrifique que de film d’horreur pur, met en scène Laurent Lucas (Harry, un ami qui vous veut du bien, Grave), Jackie Berroyer (Henri, la série humoristique moyenâgeuse Kaamelott) et Jean-Luc Couchard (Dikkenek, Dead Man Talking), aux côtés d’une série d’autres personnages que nous qualifierons de très… particuliers, emmenés par le génial Philippe Nahon (Seul contre tous, Haute tension).
Laurent Lucas joue ici le rôle d’un chanteur solitaire – un certain Marc Stevens -, qui tombe en panne dans les Ardennes belges à la nuit tombée. Apparaît alors Boris (énigmatique Jean-Luc Couchard), parti à la recherche de sa chienne, qui propose à l’artiste de l’emmener chez son ami Bartel (protéiforme Jackie Berroyer). Une bonne nuit de sommeil plus tard, Marc s’aventure dans les alentours de l’auberge de l’ami Bartel, qui ne manque pas de lui prodiguer un conseil précieux : ne pas se rendre au village, les gens y étant quelque peu… différents. Ira ? Ira pas ? Et avec quelles conséquences ? Prêts à embarquer dans le premier roller coaster du Welzien ? Vous faites bien : ça va secouer !
Calvaire mérite d’être vu et revu. Tourné principalement en Belgique avec des paysages sublimés par la caméra de Benoît Debie, le film doit beaucoup au jeu habile, plein d’ambiguïté, de ses acteurs. Le réalisateur montrait déjà, avec cette entrée dans la cour des grands, qu’il n’avait pas peur de choquer par la violence de certaines scènes. L’interdiction du film aux moins de seize ans lors de sa sortie dans les salles françaises n’y est pas pour rien. Si Calvaire est sans doute moins travaillé que le deuxième volet ardennais de son réalisateur – Alléluia – il peut sans doute être qualifié de plus accessible et compréhensible par le spectateur non averti. Du Welz est un artiste, un grand. L’auteur d’une œuvre unique à (re)découvrir de toute urgence.
Jean-Philippe Thiriart, avec la collaboration de Raphaël Pieters
ALLÉLUIA : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud !https://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/Alléluia-01.jpg32132171Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Fabrice
Du Welz et son actrice Helena Noguerra étaient venus présenter en
avant-première au FIFFAlléluia,
film coup de poing dans la veine de son premier long métrage – le génial Calvaire -, que nous
avions eu le privilège de présenter au Festival de Namur voici quinze ans déjà.
Nous avions eu le plaisir de nous entretenir avec eux à cette occasion,
entretiens qui ont débouché sur cinq capsules.
Dans
la première,
nous demandons à Fabrice s’il a voulu provoquer le spectateur avec ce
film et en quoi il a voulu procéder de la sorte. Il nous explique ensuite
combien il importe à son sens de créer du lien entre ses différents bébés.
Dans la deuxième capsule,
il nous parle de son personnage féminin principal, Gloria, et de la
question des pulsions dans son œuvre. Mais aussi de l’actrice qui interprète
Gloria avec brio : l’Espagnole Lola Dueñas. Dans la troisième,
Fabrice définit son Humphrey Bogart, son Bogey à lui : l’acteur
français Laurent Lucas, qui campe avec talent le personnage de Michel.
Dans la quatrième capsule,
il nous parle de sa rencontre avec Tobe Hooper
au Festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.
Le père de Massacre à la
Tronçonneuse y présentait une version restaurée de ce film
culte à l’occasion du quarantième anniversaire de sa réalisation. L’occasion
pour le réalisateur belge de faire découvrir Alléluia à Hooper,
lui-aussi sélectionné dans le cadre de cette section du Festival.
Nous
vous proposons, dans une cinquième capsule,
de découvrir notre interview de la belle Helena Noguerra,
Solange dans Alléluia.
Elle nous explique d’abord, non sans une bonne dose d’humour, comment Fabrice
Du Welz lui a présenté Alléluia. Ensuite, c’est le cinéma de son
réalisateur qu’elle décrit plus en détails.
Alléluia ne laisse pas le spectateur indifférent. En attestent les réactions à chaud des témoins avisés que nous avons interviewés à l’entrée et au sortir de la salle, reprises dans une sixième capsule. Ces derniers sont les réalisateurs Sébastien Petit (Bowling Killers, Chaos) et Emre Olcayto (Sanctuary’s Battle, Separation), membres du ColectIFFF et par conséquent grands fans, comme Du Welz, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Mais aussi les comédiens Cécile Delberghe (Ennemi Public, Les Naufragés), Thomas Leruth (Le Monde nous appartient, Rabbid Jacob) et Olivier Bonjour (Zone Blanche, La Trêve). Ainsi que le journaliste et réalisateur Christophe Bourdon (RTBF et Le zombie au vélo). Notez que le co-scénariste et producteur de Alléluia, Vincent Tavier, prend également la parole dans cette vidéo.
Interviews express de Vincent Tavier et Manu Dacosse aux Magritte du cinémahttps://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/Alléluia-02.jpg804534Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Vincent
Tavier, comment s’est passée la sortie de Alléluia dans les salles
belges ?
Il
sera de plus en plus difficile de distribuer ce genre de films. Mais on peut
qualifier le film de succès si l’on pense à sa présence, aux prix qu’il a
remportés en festivals et à la reconnaissance que lui a témoignée la
profession. (NdA : Alléluia a notamment été sélectionné à la
Quinzaine des Réalisateurs cannoise et a remporté, entre autres récompenses,
quatre prix à Austin et le Méliès d’Or du Meilleur film fantastique européen,
remis par la European
Fantastic Film Festivals Federation, dont le BIFFF fait partie.) J’avais dit à Fabrice de ne pas
s’attendre à un miracle en salles. Du coup, on fait les films qu’on a envie de
faire et comme on a envie de les faire.
Manu
Dacosse, trois raisons pour lesquelles il faut aller voir Alléluia ?
Parce que c’est vraiment du cinéma. Parce qu’on ne sort pas indemne du film. Et parce que c’est un film très fort sur l’amour et ses dérives.
Propos recueillis par Jean-Philippe Thiriart
Crédit photo : Simon Van Cauteren pour En Cinémascope
Nous vous souhaitons le meilleur en 2020… en cinémascope, comprenez en plans larges !
Que cette année nouvelle vous apporte beaucoup de
grands et de petits bonheurs, cinématographiques notamment.
Une année que nous vivrons, ensemble, au rythme du 7e
Art.
Au programme ? Entre autres :
sorties de films en salles, en Blu-rays et DVDs, et en VoD ;
Cérémonies et Festivals de cinéma : les Machins (les petits prix du cinéma belge), les Magritte du Cinéma (ils fêteront leurs 10 ans), le Festival du Film d’animation de Bruxelles (Anima), le Festival Offscreen, le Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), le Festival du Film de Bruxelles (BRIFF), le Festival du Film Francophone de Namur (FIFF), etc. ;
rencontres avec les acteurs du cinéma ; et…
concours vous permettant de remporter places de ciné, Blu-rays et DVDs !
Jean-Philippe Thiriart et toute l’équipe de En Cinémascope
Notre passage en radio, à découvrir ici !https://encinemascope.be/wp-content/uploads/2020/01/En-Cinémascope-était-en-radio-ce-weekend--e1579542354700.jpg30244032Jean-Philippe ThiriartJean-Philippe Thiriarthttps://secure.gravatar.com/avatar/c1e52182d388231644a2b054c89f7957cca0b17f0ba141922338c3e805f85229?s=96&d=mm&r=g
Pas plus tard que le weekend dernier, nous avons été interviewés en radio sur RCF à l’invitation de Charles Declercq, producteur et présentateur des émissions cinéma Cinécure et Les 4 sans coups. Pour vous parler de En Cinémascope et de son nouveau site web, notamment.