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Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé !

Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé ! 1800 1248 Jean-Philippe Thiriart

C’est ce vendredi 6 octobre qu’a été dévoilé, au Delta, le palmarès du 38e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), à l’issue de la cérémonie de remise des différents prix du Festival, dont les Bayard, et notamment le Bayard d’Or.
Un festival qui a fait de Namur, huit jours durant, le centre du monde du cinéma francophone avec, notamment, une belle augmentation du nombre de spectateurs en salles, venus assister à la vitalité du cinéma en Francophonie.

Paloma Sermon-Daï, réalisatrice du Bayard d’Or Il pleut dans la maison

Plusieurs grands gagnants, à l’issue de cette cuvée 2023 du Festival.
À commencer par Il pleut dans la maison, deuxième long métrage de la réalisatrice namuroise Paloma Sermon-Daï, qui remporte le Bayard d’Or du Meilleur film mais aussi le Bayard de la Meilleure interprétation pour son duo de comédiens principaux : Purdey et Mackenzy Lombet, sœur et frère à l’écran comme à la ville. Ce Bayard de la Meilleure interprétation, le Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages présidé par l’actrice française Mélanie Doutey a choisi de le décerner aux deux jeunes comédienne et comédien namurois, eux-aussi, « pour ce don de soi et cette générosité qui font les grands acteurs ».
Paloma Sermon-Daï s’est dite « très heureuse que » ses acteurs « aient eux-aussi une reconnaissance à eux ». Si la réalisatrice andennaise remporte la récompense la plus prestigieuse du FIFF pour la deuxième fois, après le couronnement de Petit Samedi voici trois ans, c’est, comme l’a fait remarquer avec justesse à notre micro le réalisateur belge Philippe Van Leeuw, membre du Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages, la première fois que la régionale de l’étape obtient cette statuette pour un film de fiction. Ce qui vient souligner les talents d’une metteuse en scène parvenue à passer d’un genre à un autre avec brio.

Paloma Sermon-Daï entourée de ses comédienne et comédien Purdey et Mackenzy Lombet, qui remportent le Bayard de la Meilleure interprétation

Deuxième grand gagnant : Le Procès Goldman, du Français Cédric Kahn, qui remporte pas moins de trois prix : le Prix Spécial du Jury, le Prix de la Meilleure photographie, pour le chef-opérateur français Patrick Ghiringhelli, mais aussi le Prix BeTV. Sorti en salles mercredi dernier, le film est notamment « porté par une performance magistrale de l’acteur belge Arieh Worthalter ».

Deux autres films sont également récompensés plusieurs fois.
Avec deux prix pour Banel & Adama, de Ramata-Toulaye Sy, au sein de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages. Son film, qui sort dans les salles belges ce mercredi, remporte le Pari d’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire (en hommage direct à la réalisatrice Agnès Varda) qui récompense un premier long métrage témoignant d’un regard original et novateur. Mais aussi le Prix Découverte. La réalisatrice franco-sénégalaise a tenu à rappeler aux hommes qu’ils ont « besoin de nous, les femmes ».

Nicole Bourdon, membre du Jury de la Critique, lequel a remis son Prix à Bernard Bellefroid pour Une des mille collines

Et deux prix également, donc, pour un autre film : Une des mille collines (Rwanda 1994-2004 – Du génocide à la réconciliation), du Namurois Bernard Bellefroid. L’autre régional de l’étape se voit en effet décerner le Prix du Public Documentaire belge et le Prix de la Critique, ravi que son film sorte en salles. La journaliste Nicole Bourdon a ainsi déclaré que son jury avait choisi de récompenser un « réalisateur qui a réussi la prouesse de créer un film tout à fait unique et singulier, tout en s’attaquant à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine, d’une façon résolument moderne ». Un réalisateur parvenu à « rendre visible l’invisible (…) avec une puissance et une force d’une rare intensité ». Son film « redonne une existence dont toute trace avait été effacée, à trois enfants d’une famille de victimes massacrés dans le cadre de ce génocide ».

Bernard Bellefroid, doublement récompensé vendredi dernier à Namur

Revenons au reste du palmarès de la Compétition Officielle Longs Métrages. Chose peu fréquente, et louable, le Bayard du Meilleur scénario a, cette année, souligné les qualités d’un film d’animation : Linda veut du poulet !, des réalisatrice italienne et réalisateur français Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. Un scénario que les auteurs du film estimaient pourtant « extrêmement bancal » et qui doivent, ont-ils expliqué, « tout à nos comédiens car ce sont eux qui sont les vrais auteurs du film ». Un casting voix composé, entre autres, de Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, Estéban et Patrick Pineau. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, ce film sera, lui aussi, distribué en salles.
Quant à l’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire qui récompense une autrice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur, il a été décerné à Mambar Pierrette, de Rosine Mbakam. La réalisatrice camerounaise a choisi de dédier son prix à Pierrette, sa protagoniste principale, « qui a chaleureusement ouvert son cœur au cinéma et à ma famille ».

Deux autres prix de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages, ont été décernés par le Jury Emile Cantillon, composé de cinq jeunes étudiant(e)s en cinéma âgés de 18 à 25 ans issus des quatre coins de la Francophonie, dont un Belge. Ils sont venus souligner, pour le Prix de la Meilleure interprétation, la qualité du jeu de Jeanne Balibar dans Laissez-moi du réalisateur suisse Maxime Rappaz. L’actrice française a remercié ce dernier pour le « rôle formidable » qu’il lui a offert, un rôle qui « donne l’occasion de jouer tant d’aspects différents de la vie d’une femme ».
Le Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre est, lui, venu saluer les atouts de Richelieu, de Pier-Philippe Chevigny. Le réalisateur québécois a remercié le jury de permettre ainsi, en lui remettant ce Bayard, « au film de voyager », via une sortie en salles belges francophones.

Medina Diarra, une des jeunes comédiennes de HLM Pussy, Prix du Jury Junior, entourée des jeunes jurés

Le Prix du Jury Junior, attribué par sept jeunes Belges de 12 et 13 ans, a récompensé HLM Pussy, de la réalisatrice française Nora El Hourch. Le film sera ainsi bientôt projeté à des jeunes Québécois lors du Festival de films francophones Cinémania, début novembre, à Montréal.

Deux autres longs métrages ont été mis en avant cette année : le Prix RTBF a été décerné à Captives du cinéaste français Arnaud des Pallières, le Prix du Public Long métrage fiction à La Fiancée du poète de notre compatriote Yolande Moreau, remis à sa fille, qui est aussi sa scripte. Un prix que cette dernière a souhaité « partager avec toute l’équipe du film ».

Dans la catégorie Compétition Officielle Courts métrages, le Bayard du Meilleur Court Métrage a été remis à la réalisatrice Joséphine Darcy Hopkins pour Les dents du bonheur, qui a également reçu le Prix Marion Hänsel, un des Prix OFF – courts métrages.

Pour découvrir le reste du palmarès de cette compétition et les Prix OFF du Court, rendez-vous sur le site du Festival !

À l’année prochaine à Namur, du 27 septembre au 4 octobre 2024, pour la 39e édition du FIFF !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photos : Vincent Melebeck pour En Cinémascope

YAKARI, LA GRANDE AVENTURE arrive en DVD !

YAKARI, LA GRANDE AVENTURE arrive en DVD ! 1665 550 Jean-Philippe Thiriart

Yakari, la grande aventure

Réalisé par Xavier Giacometti et Toby Genkel
D’après la bande dessinée Yakari de Derib et Job parue aux éditions Le Lombard
Avec les voix de Aloïs Agaësse-Mahieu, Arielle Vaubien, Hannah Vaubien

Animation, aventure
1h20

★★★

Yakari est, à l’origine, une série de bande dessinée jeunesse suisse créée en 1969 par le scénariste André Jobin et le dessinateur Claude de Ribaupierre dans l’hebdomadaire romand Le Crapaud à Lunettes. C’est aujourd’hui sous la forme d’une adaptation cinématographique que nous retrouvons le jeune Indien sioux de la tribu Iakota. Yakari est à présent un film d’animation du réalisateur français Xavier Giacometti, déjà auteur de la série Yakari chez Ellipse Film.

Yakari vit entouré de sa tribu sioux dans une vallée paisible au centre de l’Amérique. La saison des tornades approche et les chefs de la tribu se réunissent pour décider du moment auquel la migration débutera afin de rejoindre une région plus à l’abri des dangers naturels. C’est à ce moment que Yakari décide de partir sur les traces d’un cheval sauvage de la race des mustangs, qui refuse toute tentative d’approche de la part d’un humain et que les indiens de sa tribu ont baptisé Petit-Tonnerre. Lors de son périple, il rencontrera son ami totem, Grand Aigle. Ce dernier lui lèguera un don unique : le pouvoir de parler à tous les animaux. Ce don d’une valeur inestimable lui permettra de nouer des liens amicaux très précieux avec plusieurs animaux habitant dans son beau pays. Mais Yakari n’est encore qu’un enfant et les tornades se rapprochent au fur et à mesure qu’il s’éloigne de sa tribu et arrive près des territoires des terribles chasseurs à peau de puma. Au fil du temps, ses parents seront de plus en plus inquiets de ne pas le voir rentrer.

Ce dessin animé tout public nous conte un parcours initiatique parsemé de belles rencontres. Les personnages sont plein de stéréotypes tous plus drôles les uns que les autres. Oreille Tombante, le chien de la Tribu et ami de Yakari est assez peureux mais est aussi très fidèle à son maître. Tilleul, un jeune castor paresseux, préfère faire la sieste qu’aider ses parents à la construction de barrages pourtant indispensables à la rivière et à sa famille. Il reflète assez bien ces jeunes au début de l’adolescence qui préfèrent dormir que d’écouter leurs parents qui leur suggèrent d’étudier pour assurer leur avenir. Quant à Petit-Tonnerre, il est plutôt du genre rebelle au grand cœur et sera d’une aide très précieuse au jeune Sioux.

Le dessin animé conscientisera également petits et grands à la nécessité de protéger la nature dans laquelle nous vivons tout en étant bien conscients de ses dangers. L’humour de ce dessin animé accessible à toutes et tous est également un de ses principaux atouts. Il convient aussi de souligner la qualité de l’esthétique générale des dessins représentant les paysages et le ciel du désert américain. On peut enfin remarquer la justesse avec laquelle les couleurs du ciel évoluent au fil de l’histoire et à mesure que le danger de la saison des tornades se rapproche.

Hormis la bande annonce du film, le DVD sorti chez Cinéart ne compte pas de bonus.

Ce dessin animé ravira petits et grands pour son esthétique, ses messages de respect de la nature et de partage des connaissances ou encore pour son humour simple mais efficace. Alors pourquoi ne pas en profiter pour s’évader en famille au beau milieu du grand ouest américain le temps d’un film ?

Raphaël Pieters

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Géant de l’animation japonaise, L’ATTAQUE DES TITANS est de retour !

Géant de l’animation japonaise, L’ATTAQUE DES TITANS est de retour ! 1000 1500 Jean-Philippe Thiriart

Réalisé par Tetsuro Araki
D’après le manga d’Hajime Isayama

Action, drame, surnaturel
Déconseillé aux moins de 15 ans
Quatrième saison, après trois saisons de 59 épisodes de 25 minutes

★★★★

Demain, dimanche 6 décembre, à 18h34 précises sort la saison finale de L’Attaque des Titans (Shingeki no Kyojin pour la version originale japonaise). Voilà qui marque la fin de la très longue histoire d’Hajime Isayama. Cette saison 4 est assurée par le célèbre studio MAPPA, déjà connu pour son travail sur Dorohedoro, Gambling School et Terror in Resonance. Il s’agit à n’en point douter d’une des séries d’animation les plus attendues de 2020. Elle sera disponible sur Wakanim, plateforme de VoD diffusant des séries d’animation japonaise.

Petit résumé de l’histoire pour les novices…
Depuis cent ans, l’humanité est enfermée derrière un mur de 50 mètres de haut afin de se protéger des titans, géants anthropophages mesurant entre 3 et 15 mètres, qui ont pour seul objectif de dévorer des humains.

Nous faisons la connaissance d’Eren Jäger, jeune garçon dont le rêve est de rejoindre le bataillon d’exploration, un groupe de soldats sillonnant l’extérieur des murs pour en apprendre plus sur les titans et tenter de sauver l’humanité.

Un jour, après ces cent années de paix derrière le mur, un titan de 75 mètres apparaît et réussit à le détruire à l’aide d’un autre titan dont le corps semble dur comme l’acier. Les titans en profitent pour rentrer dans l’enceinte et à dévorer les habitants. Après avoir vu sa mère se faire anéantir sous yeux, Eren Jäger fait le serment d’exterminer un à un l’ensemble des titans.

L’Attaque des Titans est une œuvre violente, raison pour laquelle s’impose un disclaimer pour les plus jeunes. Mais le jeu en vaut la chandelle. L’animé est réputé pour être l’une des œuvres majeures du genre des années 2010, dans la foulée de Death Note lors la décennie précédente. Ils ont d’ailleurs été une ouverture à l’animation japonaise pour beaucoup de non-initiés. L’animation a été chapeautée par de grands noms de l’industrie. La bande-son, quant à elle, s’accorde parfaitement à l’œuvre. S’inspirant de chants militaires, elle donne à l’ensemble une puissance réaliste.
De plus, Hajime Isayama est connu pour son utilisation du fusil de Tchekhov. Soyez donc attentifs lors du visionnage de chaque épisode car de petits éléments anodins peuvent prendre beaucoup d’ampleur au fur et à mesure de l’histoire !

Rapide coup d’œil sur le studio MAPPA, qui reprend les rênes de l’animation pour cette saison finale. Sur les réseaux sociaux, les fans s’inquiétaient du changement de studio, surtout après le désastre qu’a été la saison de One Punch Man après sa reprise par J.C. Staff. Force est de constater qu’il n’en est rien. MAPPA a eu l’occasion de faire ses preuves récemment avec l’animé Jujutsu Kaisen, qui remporte un très grand succès pour le moins mérité. Voilà qui est de très bonne augure pour l’ultime saison de L’Attaque des Titans ! N’hésitez pas à découvrir, ci-dessous, la bande annonce officielle de cette saison finale. Attention, toutefois : risque d’être légèrement spoilé il y a.

Maxence Debroux, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★           Convaincant
★★★        Remarquable
★★★★     Impératif

Anima 2020, dès ce soir, on y va !

Anima 2020, dès ce soir, on y va ! 370 208 Jean-Philippe Thiriart

La 39e édition du Festival Anima aura de nouveau lieu dans le beau paquebot de Flagey, du 21 février au 1er mars. Il y aura également des projections partout dans le pays avec des décentralisations en Flandre et en Wallonie.

Le Festival Anima est un incontournable du milieu. Avec plus de 46 000 spectateurs en 2019, le festival rassemble de nombreux professionnels belges et internationaux venus présenter leur film ou participer aux différentes activités que propose le festival. Cette année, Anima fera un focus sur les pays nordiques, avec leurs auteurs percutants, et rendra également hommage à la production engagée du studio luxembourgeois Mélusine Productions.

Au programme : 28 longs métrages diffusés lors des 10 jours de festival, 135 courts métrages en compétition qui seront jugés par 5 jurys différents, tout cela pour près de 150 heures de films à visionner tout au long du festival. Plus de 1 500 courts métrages ont été reçus cette année, venant de 70 pays différents. C’est dire à quel point le festival est important aux yeux des producteurs.

Saviez-vous que le festival était beaucoup plus fréquenté par les adultes que par les enfants ? Ce n’est pas si étonnant quand on voit que les organisateurs ont mis au programme une flopée de films qui leur sont destinés. Le festival les invite à découvrir six longs métrages en compétition dont Away du Letton Gints Zilbalodis ou encore Old Man Cartoon Movie des Estoniens Oskar Lehemaa et Mikk Mägi. Il sera également possible de voir quatre longs métrages japonais d’auteurs très réputés, tous en compétition. Du côté des courts, la compétition s’annonce très serrée. C’est dans ces programmes que bat le pouls du cinéma d’animation contemporain avec ses nouveaux talents et ses maîtres confirmés.

Enfin, des programmes événements comme la projection de l’intégrale de l’envoûtante série Undone, produite par Amazon Prime et réalisée par le portraitiste de génie Hisko Hulsing, ou encore l’hilarant Women in Laugh ou l’humour décliné au féminin, et d’autres comme la Nuit animée, démontreront, si c’est encore nécessaire, que le cinéma d’animation est aussi résolument destiné aux adultes.

Bon Festival !

Victor Dussaiwoir