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LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES, en salles, et UNE VIE DÉMENTE, en DVD ? DES CHOSES EN COMMUN !

LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES, en salles, et UNE VIE DÉMENTE, en DVD ? DES CHOSES EN COMMUN ! 1200 675 Jean-Philippe Thiriart

Le Syndrome des amours passées, le nouveau film du duo Ann Sirot-Raphaël Balboni – leur dixième, déjà, courts et longs métrages confondus -, entame aujourd’hui sa troisième semaine dans les salles belges. Avant une sortie française programmée le mercredi 25 octobre.

L’occasion pour nous de vous présenter leur dernier bébé, mais aussi de faire un focus sur leurs deux films précédents. Avec différentes interviews, aux Magritte du Cinéma et au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), autour de leur premier long métrage – Une vie démente – et du DVD du film. Et une rencontre dans le cadre de la diffusion au Festival International du Film de Bruxelles (BRIFF) de leur dernier court : Des Choses en commun.

Une vie démente

Le DVD

Crédit vidéo : Harald Duplouis (image et montage)

Distribué par Imagine, le DVD de Une vie démente comprend deux fort sympathiques bonus, à savoir les deux derniers courts métrages signés par Ann Sirot et Raphaël Balboni : Avec Thelma (Magritte 2018 du Meilleur court métrage de fiction) et Des Choses en commun (un des quatre courts métrages issus du premier volume de La Belge Collection)

Des interviews aux Magritte du Cinéma et…

Pas moins de sept statuettes pour Une vie démente lors des 11e Magritte du Cinéma !
Crédit vidéo : Gerardo Marra (image et montage)

… au FIFF !

C’est lors du 35e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) que nous avons rencontré l’équipe d’Une vie démente pour la première fois. Présenté en sélection officielle, le film avait ouvert le Festival.

Nous avions tendu notre micro à Ann Sirot et Raphaël Balboni, ainsi qu’à leur quatuor de comédiennes et de comédiens : Lucie Debay et Jean Le Peltier, et Jo Deseure et le regretté Gilles Remiche.

Et n’hésitez pas à découvrir notre critique d’Une vie démente !

Des Choses en commun

Crédit photo : BRIFF 2020 – Claire Zombas

Aux côtés du film Des Choses en commun, dans La Belge Collection – Volume 1, figurent trois autres courts métrages : Mieux que les rois et la gloire, de Guillaume Senez, Rien lâcher, de Laura Petrone et Guillaume Kerbusch, et Sprötch, de Xavier Seron.

Le Syndrome des amours passées

Le film est encore à l’affiche d’une dizaine de salles belges.

Pour vous donner envie de découvrir celui-ci au cinéma, nous vous proposons de partir à la rencontre du duo Ann Sirot-Raphaël Balboni, et à celle du couple que forment, à l’écran, la comédienne Lucie Debay et le comédien Lazare Gousseau.

Nous avons réalisé ces interviews avec Harald Duplouis pour Cinergie.

Crédit vidéo : Cinergie – Harald Duplouis (image et montage)

Jean-Philippe Thiriart

Jérôme Vandewattyne, réalisateur de " Slutterball "

SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne

SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne 2560 1442 Jean-Philippe Thiriart

Slutterball, le deuxième court métrage pro de Jérôme Vandewattyne (également leader de VHS From Space, groupe de rock grunge psychédélique dont le nouvel album sortira bientôt), fête cette année ses dix ans. Réalisé un an après She’s a Slut (trailer-off, en 2011, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles, le BIFFF), il sera suivi, cinq ans plus tard, du premier long de Jérôme, le documenteur Spit’n’Split. Cinq autres années se sont écoulées depuis lors et Jérôme et son équipe viennent de boucler, voici trois jours, le tournage de leur nouveau bébé : le long métrage The Belgian Wave.

The Belgian Wave a bénéficié de l’aide à la production légère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La phase de montage démarre ce 15 juillet, pour une finalisation du film en mars 2023. L’image a été mise en lumière par Jean-François Awad, avec lequel Jérôme a réalisé chacune de ses dernières publicités. Quant au scénario, il a été écrit par Jérôme Vandewattyne, Kamal Messaoudi et un autre Jérôme : Jérôme Di Egidio.

Une partie de la fine équipe de The Belgian Wave

Comme on n’a pas tous les jours dix ans, nous vous proposons aujourd’hui un retour sur Slutterball, avec une interview du réalisateur réalisée alors. Le film avait été tourné dans le cadre du premier CollectIFFF, collection de douze courts métrages réalisés par 19 jeunes cinéastes en hommage au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF).

Notez que ce dernier fêtera lui aussi son anniversaire cette année. Et quel anniversaire : 40 ans ! Il se déroulera du 29 août au 10 septembre prochains au Palais 10 de Brussels Expo.

Nous reviendrons bientôt sur Spit’n’Split avec, au menu, l’interview du réalisateur effectuée peu avant la sortie du film, et les critiques du film et du DVD.

Jérôme, quelles sont tes influences, en général, et pour Slutterball en particulier ?

Slutterball et She’s a Slut sont un petit peu deux courts à prendre en un dans le sens où l’un est un peu la suite de l’autre. Au BIFFF, le public hurlait la phrase « she’s a slut » en voyant le premier court métrage, qui était une fausse bande annonce et qui n’avait pas vraiment de titre, et j’ai eu envie d’aller plus loin avec le deuxième en partant du principe qu’on était tous des « sluts » : les acteurs d’un jeu stupide mais aussi le public qui le regarde. Mes influences, ce sont les films Grindhouse des années 70 et les Midnight Movies (Pink Flamingos de John Waters, Eraserhead de David Lynch, etc.). L’influence première, évidemment, était surtout le film Rollerball. Le but était de reprendre l’idée des jeux remis dans un esprit futuriste avec des guerrières sur des patins, cette fois. Avec des personnages totalement loufoques et en gardant la totale liberté des films Grindhouse, avec une partie de freaks aussi. Je pense aussi à Faster, Pussycat! Kill! Kill! de Russ Meyer et aux films Troma de Lloyd Kaufman.

Est-ce que tu peux nous parler des conditions de tournage, assez rock’n’roll je crois…

C’était compliqué parce que ça a été réparti sur plusieurs mois. On a commencé à tourner en septembre et on a eu fini fin mars. La deadline approchait à grands pas et ça a généré un peu de stress. Dès le départ, j’ai su que je devais monter le film pendant que je le tournais.

Une bonne partie de l’équipe du haut en couleur Slutterball

Comme Gus Van Sant avec Last Days

Oui, tout à fait ! Ou même Lynch dans Inland Empire, bien que lui réécrivait l’histoire, ce qui est un peu différent. Si ça s’est réparti autant, c’est parce que je voulais que le niveau soit supérieur à She’s a Slut. Donc du coup, je voulais y mettre plus de moyens et de préparation mais le problème, c’est que, comme toute mon équipe est entièrement bénévole, je ne pouvais pas avoir les gens à ma disposition comme je le voulais, tout le temps : il fallait à chaque fois trouver un jour qui arrangeait tout le monde et comme on était minimum 15 personnes, ce n’était pas évident. Parfois, on était un peu plus – une trentaine -, surtout pour les scènes de roller.

Peux-tu nous parler des couleurs à présent ? L’étalonnage a été particulier dans le sens où tu as vraiment des couleurs flashy…

Dès l’écriture, je savais que je voulais que la scène où Rémy Legrand meurt, je voulais des peintures dans tous les sens. C’est pour ça que les couleurs jurent autant dans les maquillages et les costumes, par exemple. Au final, ça crée un univers un peu surréaliste en fait. Le but est qu’on ne sache pas trop bien où on est. Le ciel a été beaucoup retouché : il est souvent très bleu, très lumineux, un peu dans l’ambiance des Simpson. On a beaucoup joué avec les perruques : rouges, vertes, bleues. On a aussi joué avec des lentilles de couleur au niveau du maquillage. Finalement, ce qui est marrant, c’est qu’on se rend compte que le personnage qu’est Carlos, un pédophile, est peut-être bien le personnage le moins loufoque de cet univers-là. J’aimais donc bien cette contradiction pour qu’on se demande, au final, ce qu’on est en train de voir. J’aime aussi me dire que tout n’est qu’une mascarade et que ce pauvre gars n’est peut-être même pas pédophile mais qu’il se retrouve flagellé sur la place publique et que personne ne se pose de question.

Au moment de l’étalonnage, j’ai vraiment souhaité qu’on pousse les couleurs au maximum et j’ai eu à un moment une hésitation quant à savoir si j’allais remettre les griffures de pellicule, comme c’était le cas dans She’s a Slut, pour donner un effet Grindhouse, parce que je trouvais très beau de voir cette succession de couleurs flashy qui piquaient les yeux.

C’est notamment ton groupe, VHS From Space, qui est présent à la musique…

Tout à fait. L’idée était de créer des morceaux différents de ce qu’on joue sur scène, pour servir l’univers du film.

Les génériques du film sont très léchés. Quelle importance revêtissent-ils à tes yeux ?

J’accorde vraiment énormément d’importance aux génériques parce que c’est, à mes yeux, un art à part entière. Je trouve ça dommage de regarder un film où le générique n’est pas du tout travaillé. Un générique est comme une hypnose qui te donne directement le ton.

Le BIFFF, ça représente quoi à tes yeux, toi qui as grandi avec le Festival ?

C’est le lieu de tous les possibles. Un lieu de rencontre avec tous les professionnels aussi. Avec des fans du genre. C’est un peu la cour de récré des sales gosses. C’est un défouloir total et c’est pour ça que j’ai voulu rendre hommage à ce public complètement dingue avec Slutterball. Surtout les séances de minuit, qui sont des séances qui m’ont marqué. Je voulais faire du cinéma popcorn pour un peu titiller ce public averti.

Faire partie du CollectIFFF, c’était une évidence ?

J’avais déjà l’idée de Slutterball un peu après She’s a Slut. Je me suis dit que ce serait chouette de faire jouer des patineuses comme dans Rollerball. J’avais émis l’idée aux gars du CollectIFFF qui m’ont dit que Slutterball rentrerait complètement dans ce cadre-là. Ce qui est surtout intéressant dans le CollectIFFF, c’est que chaque réalisateur a une personnalité bien à lui. Tu m’as fait la réflexion que mon film était assez hard et c’était voulu. Je l’ai réalisé pour un public qui attendait des choses qui prennent aux tripes et qui veulent se prendre des images ou des idées fortes. Et au final, ça reste un film bon enfant avec un côté punk et libre.

She’s a Slut comptabilise plus de 4 000 vues…

C’est vrai ? C’est super, d’autant que ça démarrait d’un travail de fin d’études dans une école de communication, l’ISFSC. Et c’était un premier essai pour le grand écran. Les gens semblent avoir apprécié la petite blague. J’espère qu’ils aimeront Slutterball, qui est vraiment un cran au-dessus dans l’humour poisseux et la violence. On a fait ça avec tout notre cœur en tout cas.

Jean-Philippe Thiriart

UNE VIE DÉMENTE : Interviews de l’équipe du film et critique

UNE VIE DÉMENTE : Interviews de l’équipe du film et critique 1366 905 Jean-Philippe Thiriart

Interviews de l’équipe

C’est lors de la dernière édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) que nous avons rencontré l’équipe du film Une vie démente, la sortie belge francophone de cette semaine cinéma. Le film avait ouvert le Festival la veille de nos interviews. Trois entretiens figuraient à notre programme : avec les réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni d’abord, avec le couple à l’écran Lucie Debay – Jean Le Peltier ensuite, pour terminer avec le duo composé de Jo Deseure et Gilles Remiche.

Dans l’interview ci-dessous, Ann Sirot et Raphaël Balboni nous parlent de la première rencontre du film avec le public à Namur, de leurs comédiens et de la collaboration avec les membres de leur équipe technique, entre autres. Ils insistent aussi sur l’importance des répétions dans leur cinéma, sans oublier de parler de musique métal et de… Carglass !


Lucie Debay et Jean Le Peltier reviennent ensuite sur la façon dont leurs réalisateurs leur ont présenté l’histoire et leurs rôles, ainsi que sur la manière dont ils ont abordé ces derniers. Ils font également part de leur enthousiasme pour le dernier court-métrage de Ann Sirot et Raphaël Balboni : Des choses en commun.


Enfin, Jo Deseure et Gilles Remiche racontent d’abord comment l’aventure de Une vie démente a démarré pour eux. Jo Deseure aborde ensuite le thème de la démence sémantique, maladie dont souffre le personnage qu’elle interprète à l’écran. Finalement, les deux acteurs se livrent sur la manière dont ils ont préparé les différentes scènes du film.


Crédits interview
Journaliste : Jean-Philippe Thiriart
Image : Mazin Mhamad

Crédit photo
Lola De Tournay

Critique du film

Une vie démente   ★★★

Réalisé par Ann Sirot et Raphaël Balboni
Avec Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay, Gilles Remiche

Comédie dramatique
1h27

Couple de trentenaires, Alex et Noémie (les convaincants Jean Le Peltier et Lucie Debay) souhaitent avoir un enfant. Mais leur programme va être chamboulé lorsque la mère d’Alex tombe progressivement dans une démence qui va l’amener à de grosses pertes de mémoire, à des pertes d’argent et à des cafouillages dans sa vie privée. S’en suivent tout un tas d’incertitudes, de questionnements par rapport au traitement de la maladie. Cette mère, c’est Suzanne. Elle est interprétée par Jo Deseure, qui offre une performance absolument… démente, justement ! Que va faire Alex ? Sa mère n’a plus que lui. La placer ? Non, mais bien lui trouver une sorte d’assistant personnel, un aide à domicile. Ce sera le sympathique Kevin (le touchant Gilles Remiche).

Une vie démente raconte une fort belle histoire, un drame où l’humour n’est pas en reste. On passe par toutes les émotions. Et par des moments tantôt durs, tantôt drôles, tantôt absurdes. Une belle performance donc pour un premier long après pas moins de sept courts, dont Avec Thelma, Magritte 2018 du Meilleur court-métrage de fiction, et Des choses en commun, film issu du premier volume de La Belge Collection.
Quand le film démarre, un certain malaise est susceptible d’envahir le spectateur, qui ne sait pas s’il peut rire ou pas. Mais l’humour, qualifiable de belge car bien décalé, mais noir aussi parfois, est présent tout au long du film.
Nous sommes en présence d’un film nécessaire car la maladie qu’est la démence sémantique se doit d’être abordée. Un thème rarement traité au cinéma, que les réalisateurs mettent en avant de manière tendre et touchante.

L’image revêt une place importante dans le film, de même que le travail sur le son. Leur film ayant été réalisé dans le cadre de l’aide aux productions légères du Centre du cinéma, Ann Sirot et Raphaël Balboni ont dû compter avec un budget très limité, par rapport à un long métrage belge classique, s’entend. En seulement 20 jours de tournage, ils ont réussi la gageure d’offrir quelque chose de beau, de très beau même. Cette contrainte budgétaire leur a notamment imposé des limites en matière de décors et c’est pour éviter la création d’une série d’endroits additionnels qu’ils ont préféré se focaliser sur quelque chose d’assez simple mais qui place directement le spectateur dans les lieux des rendez-vous auxquels prennent part les personnages de Alex, Noémie et Suzanne.

L’actrice Jo Deseure donne pour le moins de sa personne dans Une vie démente. Si le cinéma l’a découverte chez Jaco Van Dormael en 1990 dans Toto le héros, film dans lequel elle avait un petit rôle, c’est sur les planches qu’on a pu principalement la voir. Les relations qu’elle a tissées entre son personnage et ceux de son fils et de sa belle-fille à l’écran, mais aussi de l’aide-soignant qui vient à sa rescousse, sont très intéressantes. Plus généralement, c’est le quatuor d’acteurs principaux qui s’avère efficace, lui qui contribuer à imprimer au film un vrai sens du rythme.

Guillaume Triplet, Raphaël Pieters et Jean-Philippe Thiriart, sur la base notamment d’un passage dans l’émission Les quatre sans coups, animée par Charles De Clercq sur RCF Radio

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif