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CHIEN, ce soir en TV et sur Auvio : interview de Vanessa Paradis et Samuel Benchetrit au FIFF

CHIEN, ce soir en TV et sur Auvio : interview de Vanessa Paradis et Samuel Benchetrit au FIFF 2560 1709 Jean-Philippe Thiriart

Au casting de Chien, l’avant-dernier film réalisé par le Français Samuel Benchetrit : le génial Vincent Macaigne, notre Bouli Lanners national et une certaine… Vanessa Paradis !

Cette comédie dramatique pour le moins décalée est diffusée ce jeudi 19 janvier à 20h35 sur La Trois, et sera disponible sur Auvio dès demain et jusqu’au 27 janvier.

Cette année-là – c’était en 2017 -, le Bayard du Meilleur comédien avait été attribué à Vincent Macaigne. En l’absence de l’acteur, son réalisateur avait déclaré : « Vincent a à la fois neuf ans et cent ans. Il est insaisissable. »
Un autre Bayard, celui du Meilleur scénario allait, lui-aussi, récompenser Chien puisqu’il alla à Samuel Benchetrit.
Enfin, le Bayard d’Or du Meilleur film était décerné – jamais deux sans trois – à Chien, vous l’aurez compris !

Au terme de la proclamation du palmarès du 32e Festival de Namur, nous avions eu le plaisir de nous entretenir avec l’actrice et chanteuse française Vanessa Paradis et avec Samuel Benchetrit, qui est aussi son compagnon à la ville. N’hésitez pas à découvrir cette interview ci-dessous !

Samuel Benchetrit devant l’œil rieur de Vanessa Paradis

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Sylvie Cujas pour En Cinémascope

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur !

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur ! 2560 974 Jean-Philippe Thiriart

« Partager le cinéma. En vrai. En grand. » Voilà l’ambition première du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), qui en est cette année à sa 36e édition. De ce vendredi 1er au vendredi 8 octobre, le FIFF est de retour dans la capitale wallonne avec une riche programmation de films issus des quatre coins de la Francophonie. De la Belgique à la France, en passant bien sûr par le Québec, mais aussi la Tunisie, la Roumanie ou encore Haïti, pour ne citer que quelques-uns des pays présents sur les grands écrans namurois à travers les films qui en sont issus.

Partager le cinéma sur les grands écrans n’est pas la seule ambition des organisateurs du Festival, ces derniers ayant aussi à cœur d’inviter les festivalières et festivaliers à participer au FIFF Off : des rencontres avec des invité(e)s de renom (les membres du Jury Longs métrages, Guillaume Canet), des projections événements, des concerts sous le Chapiteau, des animations et des visites. Nombreuses seront ainsi les découvertes à faire à Namur le temps d’une semaine !


Mais revenons au côté cinématographique de la force…
La Compétition Officielle (dix films), le Week-End du Court (vingt courts métrages nationaux et internationaux réunis en une compétition), les Pépites (huit films présentés en exclusivité, avant leur sortie en salles), Place au Doc belge (cinq documentaires), des Séances spéciales (dont la projection de Adieu les cons, en partenariat avec Les Amis des Aveugles et des Malvoyants) et le retour de la Compétition 1re Œuvre (huit films), notamment, auront de quoi réjouir les passionné(e)s et les amoureuses et amoureux du cinéma qu’ils ou elles aiment le format court ou long, la fiction, le documentaire ou l’animation, qu’ils ou elles aient envie de s’évader, de se divertir, de se faire surprendre ou d’être ému(e)s ! Enfin, les plus jeunes ne seront pas en reste, avec un FIFF Campus qui accueillera près de 7000 jeunes âgés de 3 à 25 ans pour des séances et des activités pédagogiques fort variées.


Le Festival s’ouvrira ce soir avec la projection du dernier film de Joachim Lafosse : Les Intranquilles. Accompagné de ses acteurs Leïla Bekhti et Damien Bonnard, il viendra présenter le film au public namurois après une sélection en compétition officielle à Cannes. Il se clôturera le vendredi 8 octobre avec la présentation du film La Fracture, de la Française Catherine Corsini, également présenté à Cannes cette année.

Qui dit compétitions dit jurys. Le Jury Longs métrages sera présidé par le réalisateur et scénariste français Thomas Lilti tandis que le Jury Courts métrages aura la comédienne et réalisatrice belge Yolande Moreau pour présidente, qui pourra compter notamment au sein de son jury sur l’avis éclairé d’une autre comédienne et réalisatrice belge : Salomé Richard.

Notez enfin que le FIFF Namur met tout en œuvre pour garantir la sécurité sanitaire de chacun(e) et adaptera son organisation en fonction des mesures gouvernementales en vigueur pendant le Festival.

Et n’hésitez pas à nous suivre sur notre site encinemascope.be mais aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram, Facebook et YouTube !

Plus d’infos : fiff.be

Excellent Festival à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart

Jean-Pierre Mocky (1929-2019) : un an déjà – Évocation et interview filmée

Jean-Pierre Mocky (1929-2019) : un an déjà – Évocation et interview filmée 1280 720 Jean-Philippe Thiriart

Voici un an, Jean-Pierre Mocky nous quittait. Un an déjà…

« [Mon cinéma,] c’est un peu comme un restaurant qui ne servirait que la nourriture de l’Himalaya. (…) Il y a 200 000 restaurants chinois mais il n’y en a pas beaucoup qui servent de la nourriture du Tibet. »

Figure inclassable du cinéma français, Jean-Pierre Mocky se distingue par la diversité de ses productions, leurs diffusions particulières, l’éventail d’acteurs et de collaborateurs présents dans ses films – unique dans le cinéma français – et la longévité de sa carrière qui va de 1959 jusqu’à son décès voici un an. Sa filmographie est l’une des plus étonnantes de l’espace francophone. Acteur puis assistant réalisateur, Mocky, que rien n’arrête ni ne fait taire, a écrit, réalisé, produit et distribué ses films, passant par le pire comme le meilleur, refusant sans cesse les compromis et se foutant toujours des bienséances.
Personnage haut en couleur, sur Internet notamment, avec des séquences cultes comme celles du Parapluie de Cherbourg de l’émission Strip-tease, il confiait volontiers : « Je suis souvent en colère. Ça me maintient en forme. »

Metteur en scène pour le moins actif, Jean-Pierre Mocky a réalisé notamment plus de 70 longs-métrages. Après 76 ans de carrière cinématographique au compteur, il comptait bien mourir en travaillant.
D’aucuns le considéraient comme un voyou du cinéma. Lui qui s’est parfois mis en marge de la société en commettant des films qui ne laissent pas indifférents. Rien d’étonnant qu’il voyait en Henri-Georges Clouzot un cinéaste qui « entrait dans le vif ».
Il aimait dire que Von Stroheim, Fellini, Welles, Tati, Linder, Vigo faisaient partie de ceux qui l’aidaient d’une certaine manière.

La musique joue un rôle important dans les films de Jean-Pierre Mocky. Nous pensons notamment à la très belle partition de Solo, signée Moustaki. Mais aussi à celles d’Agent trouble ou encore des Saisons du plaisir, de Gabriel Yared et Jorge Arriagada.
Celui qui a un jour officié sous le nom pour le moins sympathique de « Serge Batman » pour le film Les couilles en or signait le magnifique Solo dans le contexte des événements de mai 68. Un film qu’il réalisait, mais dans lequel il « faisait aussi l’acteur », comme il disait.
La « Nouvelle vague » à ses yeux ? Un « non-respect des règles de la mise en scène, tel un musicien qui ne tient pas compte des notes ».
Grand ami de Bourvil, un de ses acteurs-fétiches avec Michel Serrault, Jean-Pierre Mocky avait dirigé avec bonheur Jacqueline Maillan dans Les saisons du plaisir, prête à toutes les folies disait-il mais aussi Catherine Deneuve, qui n’était pas en reste dans Agent trouble.

Voici un peu plus de deux ans, le Ciné Club de l’INSAS avait invité Jean-Pierre Mocky à Bruxelles, au cinéma Nova. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir alors les nombreuses facettes du phénomène Mocky. Celle, aussi, d’un voyage transversal dans le cinéma français, pour aller y goûter d’un sentiment de liberté foutraque, excitant et souvent hilarant. Retour sur cinq de ses films, sélectionnés par les programmateurs du Ciné Club voici deux ans.

La cité de l’indicible peur (1964, 85′)
Farce jubilatoire, peuplée de bons mots, de personnages absurdes et inoubliables, entre cinéma français de papa et épisode foutraque de Scoubidou, adapté de Jean Ray, dialogué par Queneau, interprété par Bourvil, Francis Blanche, Raymond Rouleau, Jacques Dufilho, Jean-Louis Barrault, Jean Poiret (un casting de rêve donc), un chef d’œuvre de Jean-Pierre Mocky, emblématique de sa première période.

Solo (1969, 89′)
Solo est le premier volume d’une trilogie informelle qui continuera avec L’Albatros (1971) et L’Ombre d’une chance (1973). Ces trois films, uniques dans le parcours de Mocky, constituent un pan beaucoup plus noir, sec, nerveux de son univers. Alors que l’on fêtait lors de la venue à Bruxelles de Mocky l’anniversaire de Mai 68, Solo, réalisé un an après les événements, semble déjà sonner le glas de l’utopie révolutionnaire. La désillusion imprègne le film et Vincent Cabral, le héros, interprété par Mocky lui-même, impuissant, assiste à la débâcle. Un polar politique, violent et lumineux.

« Jean-Paul Belmondo et Alain Delon ont eu peur de SOLO. »

Robin des mers (1987, 80′)
Armé de son courage et de sa perspicacité, le jeune Robin des mers se lance dans une véritable entreprise : retrouver du travail pour tous les chômeurs de son village. Robin croisera sur sa route des politiciens véreux – comme souvent dans les films de Mocky – mais aussi des foules en colère, un énarque en slip dans un arbre, des foules joyeuses… Un conte enivrant et plein d’humour malheureusement trop méconnu entre drame social, western et comédie.

Une nuit à l’assemblée (1988, 88′)
Michel Blanc, militant naturiste, à poil pendant cette heure et demie de film, tente de tirer au clair une sombre histoire de corruption de légion d’honneur. Mocky fit reconstruire l’intérieur de l’Assemblée nationale en studio et invita la quasi-intégralité de ses acteurs fétiches, plus quelques belles prises (Darry Cowl, Bernadette Lafont, Josiane Balasko, pour n’en citer que deux) dans ce film qui, sorti une année d’élection présidentielle, lui valut des ennuis et l’obligea à tourner dorénavant sous les radars. Un classique du cinéma de Mocky !

Dossier Toroto (2011, 64′)
Le professeur franco-japonais Toroto, inventeur d’un sérum pour faire grossir des tomates et des lapins, engage un jeune apprenti qui ingurgite par inadvertance ledit sérum et se retrouve pourvu d’un membre gigantesque – ce qui ne va pas sans provoquer certaines convoitises… Une « connerie », du propre aveu de Mocky. Fauchée et foisonnante, cette farce underground dynamite les convenances dans un capharnaüm jouissif…

« Bourvil, Michel Serrault et moi, on comprenait les gens de la rue. »
« J’ai toujours été bien accueilli en Belgique. »
« Je suis Le Canard enchaîné du cinéma. »
« CAMPING, c’est ma bête noire. »
« Beethoven adorait la bière, comme les Belges d’ailleurs, qui boivent de la bière sans arrêt. »

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Cédric Bourgeois
Crédits vidéo : Cédric Bourgeois (captation) et Diamant I. (montage)