Cinquante ans après le dernier grand western spaghetti – My Name Is Nobody (produit par un certain Sergio Leone, qui d’autre ?!) -, toute l’équipe de En Cinémascope vous souhaite, donc, une année 2023… très parlante !
Une année remplie de petits et de grands bonheurs, devant les écrans de cinéma, mais aussi devant ceux de télévision, notamment.
D’ores et déjà, nous vous invitons à vous saisir de vos agendas !
En effet, outre les films que nous aborderons, en 2023, nous vous emmènerons, entre autres :
– aux 12e Magritte du Cinéma, le samedi 4 mars
– au 41e Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), dont la magnifique affiche signée Philippe Foerster a été dévoilée hier, du 11 au 23 avril
– au 38e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), du 29 septembre au 6 octobre
– au 7e The Extraordinary Film Festival (TEFF), du 8 au 12 novembre
Parallèlement à notre site web, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous vous invitons à nous rejoindre sur les différents canaux où nous sommes présents !
N’hésitez ainsi pas à :
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En 2023, En Cinémascope, ce sera aussi une série de concours vous permettant par exemple de gagner des places de cinéma. Stay tuned!
À nouveau, excellente année 2023, très parlante, à toutes et à tous !
Jean-Philippe Thiriart et l’équipe de En Cinémascope
Merci à l’inspirant Dominique Deprêtre et à l’efficace Pierre Pirson, qui nous ont prêté main forte dans ce détournement !
En ce jour de fête nationale belge, RTL TVI met notre cinéma à l’honneur en diffusant deux films majeurs d’un de ses plus grands ambassadeurs : Jaco Van Dormael. Place d’abord au film Le Huitième Jour à 20h10, puis à Mr. Nobody à 22h15. C’est ce dernier que nous avons choisi de vous présenter aujourd’hui.
« Quand on doit faire un choix, il n’y a jamais seulement deux options possibles mais une infinité qui découlent des deux premières. » Jaco Van Dormael
Mr. Nobody
Réalisé par Jaco Van Dormael
Avec Jared Leto, Diane Kruger, Sarah Polley, Linh-Dan Pham
Science-fiction, drame
2h21
★★★★
Le synopsis
Un enfant sur le quai d’une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies possibles découlent de ce choix. Tant qu’il n’a pas choisi, tout reste possible.
Toutes les vies méritent d’être vécues.
Un coup de cœur énorme
Parmi les films que nous avons eu tantôt le bonheur, tantôt le déplaisir de visionner, figurent au top cinq de ceux qui nous ont le plus touché Le Grand Bleu, Le Temps des gitans, Old Boy, Le Premier jour du reste de ta vie… et, depuis le 20 novembre 2009 et sa découverte en vision de presse, Mr. Nobody. L’avant-dernier film de Jaco Van Dormael, Mr. Nobody, est depuis devenu notre film de chevet.
Le moins que l’on puisse écrire est que Jaco Van Dormael a su se faire rare. Voilà treize ans qu’on attendait alors la sortie du dernier bébé de ce perfectionniste : le complètement fou Mr. Nobody, film sur la vie, sur le doute, mais avant tout sur les choix et leur complexité.
Le film a été boudé par les Festivals majeurs puisqu’il n’a pas fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2009 et n’a remporté qu’un seul prix à la 66e Mostra de Venise : celui de la meilleure contribution technique et artistique pour les décors, qui est venu récompenser le travail de la décoratrice française Sylvie Olivé. Budgété à 50 millions d’euros, le film en aura finalement coûté un peu plus de 30. Il a été tourné en six mois, d’abord en Belgique, puis en Angleterre et au Canada et, enfin, en Allemagne. Un an de montage a ensuite été nécessaire pour finaliser l’œuvre.
Nous rejoignions entièrement Philippe Godeau, le producteur de Jaco Van Dormael depuis Toto le héros, lorsqu’il dit que son ami est d’abord un poète, avant d’être un metteur en scène : « Jaco ne fait pas de discours mais nous fait sentir, vivre et revivre. C’est un tour de force. ». Le cinéma étant l’art de montrer et non de dire, nous ne pouvons qu’abonder dans son sens. Les larmes viennent à plusieurs reprises lors du visionnage de Mr. Nobody. Nous avons tenté de les retenir, en vain…
Les acteurs
« C’est un cadeau merveilleux d’avoir été invité dans cette famille [qu’est l’équipe de Jaco] pour vivre cette aventure. » Jared Leto
L’interprétation des acteurs est très juste. À commencer par celle de Jared Leto, qui a mis à profit la fatigue pour réussir à atteindre ce moment de grâce où il perd le contrôle pour devenir son (ses) personnage(s), celui de Nemo Nobody. Mr. Nobody a été pour lui le personnage le plus complexe à jouer. Sarah Polley est, elle, plus que crédible en mère dépressive. Très enthousiaste, elle dit n’avoir jamais été aussi heureuse sur un plateau que sur celui de Mr. Nobody alors qu’elle pleure lors de pas mal de ses passages à l’écran. Quant à Diane Kruger, c’était la deuxième fois qu’elle interprétait un rôle de mère, après celui qu’elle avait incarné dans Pour elle, du Français Fred Cavayé.
« C’est dans ces moments-là que le métier d’actrice devient le plus beau métier du monde. » Sarah Polley
Sans oublier Linh Dan Pham, dont le personnage est, comme le dit Jaco Van Dormael, sans doute le plus dramatique du film. Soulignons enfin le jeu tout en retenu des jeunes Toby Regbo et Juno Temple, qui interprètent les rôles d’Anna et de Nemo quand ceux-ci sont âgés d’une quinzaine d’années.
La musique
« Le son s’adresse à l’inconscient, il change l’image et laisse imaginer tout ce qu’on ne voit pas. » Jaco Van Dormael
La musique originale du film a été composée par le frère de Jaco Van Dormael, qui n’est autre que le grand jazzman Pierre Van Dormael. Décédé peu avant la finalisation du film, Pierre Van Dormael est l’orchestrateur de la musique des trois premiers longs métrages de son frère. Il a su apporter au film un savant mélange de simplicité et de complexité. Deux morceaux reviennent à plusieurs reprises, interprétés par des musiciens différents : Mr. Sandman et la Pavane op. 50. Si Mr. Sandman était présent dès l’écriture du scénario, la majorité des autres morceaux du film sont venus s’ajouter par après.
L’image
Le film, qui a bénéficié d’un montage qui aura duré un an, est littéralement époustouflant au niveau visuel. Avec Mr. Nobody, Jaco Van Dormael réinvente le terme « flash-back ». Nous avons été frappés par les très beaux procédés filmiques auxquels le réalisateur a eu recours dans cette petite merveille pour les yeux. Jaco Van Dormael a tout pensé avec une précision incroyable : une vie filmée de façon à obtenir à l’écran une fusion de deux charges amoureuses, une dans laquelle on joue sur la distance, une maniant avec efficacité la technique du hors-champs, une entièrement floue ou encore une où tout est net. Jaco Van Dormael est en outre parvenu à proposer un futur très crédible. Pour ce faire, il a surtout pu compter sur l’aide de trois personnes-clés : la décoratrice Sylvie Olivé, le dessinateur François Schuiten, qui a imaginé ce futur, et Louis Morin, responsable des effets spéciaux et réalisateur deuxième équipe.
L’anglais
Un travail important a été effectué au point de vue de la traduction du scénario et des dialogues du film. Celui-ci semble en effet avoir été écrit et dialogué directement en anglais alors que Jaco Van Dormael a écrit le film en français, sauf quand certaines idées ou certains dialogues lui venaient directement en anglais.
« Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix mais seulement la manière de les vivre. » Jaco Van Dormael
Laissez la magie opérer !
Jean-Philippe Thiriart
Nos cotes :
☆ Stérile
★ Optionnel
★★ Convaincant
★★★ Remarquable
★★★★ Impératif