courts metrages

Présentation de CHIENNES DE VIES et du cinéma de Xavier Seron dans la Minute Cinéma

Présentation de CHIENNES DE VIES et du cinéma de Xavier Seron dans la Minute Cinéma 800 430 Jean-Philippe Thiriart

Aujourd’hui, nous avons choisi de revenir sur l’œuvre d’un de nos réalisateurs de cœur : le Belge Xavier Seron. Et de vous présenter son nouveau film, Chiennes de vies, qui vient d’entamer sa deuxième semaine en salles.

De son cursus en réalisation à l’IAD à son dernier bébé, nous vous présentons l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur ce cinéaste attachant et sur son cinéma, singulier pour le moins.


Envie d’en connaître davantage sur le travail de Xavier Seron ? N’hésitez pas à écouter l’extrait de notre passage en radio autour de son cinéma, disponible sur notre chaîne YouTube !

Et pour aller plus loin, nous vous invitons à découvrir :
– notre interview de l’équipe de Mauvaise Lune aux Magritte du Cinéma, le premier film que Xavier a coréalisé avec son complice Méryl Fortunat-Rossi, et
– l’interview du réalisateur bruxellois effectuée en amont de la projection au Brussels International Film Festival (le BRIFF) de son dernier court métrage, Sprötch, dans le cadre du premier volume de « La Belge Collection ».

Crédits vidéo
Captation : Geoffrey Baras
Montage : Amira Samaali
Graphisme : Emmanuel De Haes, à qui nous devons également les nouveaux génériques de En Cinémascope
Production : Sofía Marroquín Simar

Jean-Philippe Thiriart

Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé !

Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé ! 1800 1248 Jean-Philippe Thiriart

C’est ce vendredi 6 octobre qu’a été dévoilé, au Delta, le palmarès du 38e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), à l’issue de la cérémonie de remise des différents prix du Festival, dont les Bayard, et notamment le Bayard d’Or.
Un festival qui a fait de Namur, huit jours durant, le centre du monde du cinéma francophone avec, notamment, une belle augmentation du nombre de spectateurs en salles, venus assister à la vitalité du cinéma en Francophonie.

Paloma Sermon-Daï, réalisatrice du Bayard d’Or Il pleut dans la maison

Plusieurs grands gagnants, à l’issue de cette cuvée 2023 du Festival.
À commencer par Il pleut dans la maison, deuxième long métrage de la réalisatrice namuroise Paloma Sermon-Daï, qui remporte le Bayard d’Or du Meilleur film mais aussi le Bayard de la Meilleure interprétation pour son duo de comédiens principaux : Purdey et Mackenzy Lombet, sœur et frère à l’écran comme à la ville. Ce Bayard de la Meilleure interprétation, le Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages présidé par l’actrice française Mélanie Doutey a choisi de le décerner aux deux jeunes comédienne et comédien namurois, eux-aussi, « pour ce don de soi et cette générosité qui font les grands acteurs ».
Paloma Sermon-Daï s’est dite « très heureuse que » ses acteurs « aient eux-aussi une reconnaissance à eux ». Si la réalisatrice andennaise remporte la récompense la plus prestigieuse du FIFF pour la deuxième fois, après le couronnement de Petit Samedi voici trois ans, c’est, comme l’a fait remarquer avec justesse à notre micro le réalisateur belge Philippe Van Leeuw, membre du Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages, la première fois que la régionale de l’étape obtient cette statuette pour un film de fiction. Ce qui vient souligner les talents d’une metteuse en scène parvenue à passer d’un genre à un autre avec brio.

Paloma Sermon-Daï entourée de ses comédienne et comédien Purdey et Mackenzy Lombet, qui remportent le Bayard de la Meilleure interprétation

Deuxième grand gagnant : Le Procès Goldman, du Français Cédric Kahn, qui remporte pas moins de trois prix : le Prix Spécial du Jury, le Prix de la Meilleure photographie, pour le chef-opérateur français Patrick Ghiringhelli, mais aussi le Prix BeTV. Sorti en salles mercredi dernier, le film est notamment « porté par une performance magistrale de l’acteur belge Arieh Worthalter ».

Deux autres films sont également récompensés plusieurs fois.
Avec deux prix pour Banel & Adama, de Ramata-Toulaye Sy, au sein de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages. Son film, qui sort dans les salles belges ce mercredi, remporte le Pari d’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire (en hommage direct à la réalisatrice Agnès Varda) qui récompense un premier long métrage témoignant d’un regard original et novateur. Mais aussi le Prix Découverte. La réalisatrice franco-sénégalaise a tenu à rappeler aux hommes qu’ils ont « besoin de nous, les femmes ».

Nicole Bourdon, membre du Jury de la Critique, lequel a remis son Prix à Bernard Bellefroid pour Une des mille collines

Et deux prix également, donc, pour un autre film : Une des mille collines (Rwanda 1994-2004 – Du génocide à la réconciliation), du Namurois Bernard Bellefroid. L’autre régional de l’étape se voit en effet décerner le Prix du Public Documentaire belge et le Prix de la Critique, ravi que son film sorte en salles. La journaliste Nicole Bourdon a ainsi déclaré que son jury avait choisi de récompenser un « réalisateur qui a réussi la prouesse de créer un film tout à fait unique et singulier, tout en s’attaquant à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine, d’une façon résolument moderne ». Un réalisateur parvenu à « rendre visible l’invisible (…) avec une puissance et une force d’une rare intensité ». Son film « redonne une existence dont toute trace avait été effacée, à trois enfants d’une famille de victimes massacrés dans le cadre de ce génocide ».

Bernard Bellefroid, doublement récompensé vendredi dernier à Namur

Revenons au reste du palmarès de la Compétition Officielle Longs Métrages. Chose peu fréquente, et louable, le Bayard du Meilleur scénario a, cette année, souligné les qualités d’un film d’animation : Linda veut du poulet !, des réalisatrice italienne et réalisateur français Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. Un scénario que les auteurs du film estimaient pourtant « extrêmement bancal » et qui doivent, ont-ils expliqué, « tout à nos comédiens car ce sont eux qui sont les vrais auteurs du film ». Un casting voix composé, entre autres, de Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, Estéban et Patrick Pineau. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, ce film sera, lui aussi, distribué en salles.
Quant à l’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire qui récompense une autrice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur, il a été décerné à Mambar Pierrette, de Rosine Mbakam. La réalisatrice camerounaise a choisi de dédier son prix à Pierrette, sa protagoniste principale, « qui a chaleureusement ouvert son cœur au cinéma et à ma famille ».

Deux autres prix de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages, ont été décernés par le Jury Emile Cantillon, composé de cinq jeunes étudiant(e)s en cinéma âgés de 18 à 25 ans issus des quatre coins de la Francophonie, dont un Belge. Ils sont venus souligner, pour le Prix de la Meilleure interprétation, la qualité du jeu de Jeanne Balibar dans Laissez-moi du réalisateur suisse Maxime Rappaz. L’actrice française a remercié ce dernier pour le « rôle formidable » qu’il lui a offert, un rôle qui « donne l’occasion de jouer tant d’aspects différents de la vie d’une femme ».
Le Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre est, lui, venu saluer les atouts de Richelieu, de Pier-Philippe Chevigny. Le réalisateur québécois a remercié le jury de permettre ainsi, en lui remettant ce Bayard, « au film de voyager », via une sortie en salles belges francophones.

Medina Diarra, une des jeunes comédiennes de HLM Pussy, Prix du Jury Junior, entourée des jeunes jurés

Le Prix du Jury Junior, attribué par sept jeunes Belges de 12 et 13 ans, a récompensé HLM Pussy, de la réalisatrice française Nora El Hourch. Le film sera ainsi bientôt projeté à des jeunes Québécois lors du Festival de films francophones Cinémania, début novembre, à Montréal.

Deux autres longs métrages ont été mis en avant cette année : le Prix RTBF a été décerné à Captives du cinéaste français Arnaud des Pallières, le Prix du Public Long métrage fiction à La Fiancée du poète de notre compatriote Yolande Moreau, remis à sa fille, qui est aussi sa scripte. Un prix que cette dernière a souhaité « partager avec toute l’équipe du film ».

Dans la catégorie Compétition Officielle Courts métrages, le Bayard du Meilleur Court Métrage a été remis à la réalisatrice Joséphine Darcy Hopkins pour Les dents du bonheur, qui a également reçu le Prix Marion Hänsel, un des Prix OFF – courts métrages.

Pour découvrir le reste du palmarès de cette compétition et les Prix OFF du Court, rendez-vous sur le site du Festival !

À l’année prochaine à Namur, du 27 septembre au 4 octobre 2024, pour la 39e édition du FIFF !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photos : Vincent Melebeck pour En Cinémascope

Le BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films 1800 1200 Jean-Philippe Thiriart

C’est hier qu’a pris fin à Brussels Expo la 41e édition du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Une cuvée 2023 qui s’est clôturée avec la projection du film britannique Unwelcome, réalisé par Jon Wright, précédée de l’annonce du palmarès.
Après trois éditions particulièrement difficiles, le BIFFF a repris sa vitesse de croisière. Malgré six mois de préparation en moins et une programmation réduite d’un tiers, plus de 40 000 spectateurs se sont pressés dans les deux salles du Festival, sans compter celles et ceux qui sont passé(e)s par le village du BIFFF au cours des 13 jours qui viennent de s’écouler !

Le palmarès

Au sein de la Compétition internationale, le Corbeau d’Or, Grand Prix du Festival, a récompensé Talk to Me, des jumeaux australiens Danny et Michael Philippou. (voir critique ci-dessous)

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les Corbeaux d’Argent sont allés au film d’ouverture, Suzume, du Japonais Makoto Shinkai et à Infinity Pool, du Canadien Brandon Cronenberg (voir critique ci-dessous).
Une Mention spéciale a été accordée à Sisu, du Finlandais Jalmari Helander.

C’est Halfway Home, du Hongrois Isti Madarasz, qui est sorti gagnant de la Compétition européenne, remportant le Méliès d’Argent.
The Grandson, du Hongrois Kristóf Deák, a été élu Meilleur thriller, quittant Bruxelles avec le Black Raven Award.
Le White Raven Award est allé à The Coffee Table, de l’Espagnol Caye Casas, avec une Mention spéciale à Lily Sullivan, l’actrice principale de Monolith, réalisé par l’Australien Matt Vesely (voir critique ci-dessous).

La Emerging Raven Competition, mettant en lice des premiers et deuxièmes longs métrages, a vu l’emporter l’américain Soft & Quiet, de Beth de Araújo, avec une Mention Spéciale décernée au canado-belge Farador, de Edouard Albernhe Tremblay.
Le Prix de la Critique a, lui aussi, été décerné à Soft & Quiet.
Le toujours très touchant Prix du Public est venu récompenser le film Sisu, dès lors doublement primé cette année.

Envie de connaître le palmarès de la compétition courts métrages belges ? Direction le site du Festival !

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un tout grand merci à toutes celles et ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 41e BIFFF, organisé avec le soutien précieux du Centre Culturel Coréen de Bruxelles !
Et félicitations aux gagnants de celui-ci : Lau Lari, Patrick Laseur, Vincent Mercenier, Thomas Opsomer et Marc Vanholsbeeck ! Ils ont chacun remporté deux tickets pour la projection, en avant-première mondiale, du film coréen Drive.

Rendez-vous du 9 au 21 avril 2024 pour le 42e BIFFF et avant, bien sûr, sur notre site encinemascope.be !

Enfin, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram et YouTube !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les critiques de différents films primés

Talk to Me, Corbeau d’Or   ★★★
Danny et Michael Philippou (Australie)

Monolith, Blaze, Talk to Me : l’Australie était décidément bien représentée cette année au BIFFF. Ici, on est dans l’horreur pure et dure, avec des fantômes ensanglantés, de brèves visions infernales et des scènes de meurtres et d’automutilations assez impressionnantes.
Un groupe d’amis décide, pour pimenter ses soirées, de s’adonner à un petit rituel aux règles simples : il s’agit de tenir une main embaumée recouverte de céramique et de prononcer la phrase « Talk to me » pour voir apparaître un esprit devant soi, puis d’inviter celui-ci à prendre possession de son propre corps, en ne dépassant pas les 90 secondes avant d’éteindre une bougie préalablement allumée afin de renvoyer le mort d’où il vient. Évidemment, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler…
Premier long métrage des frères jumeaux Philippou, ce Talk to Me est fort prometteur. La boîte A24 a d’ailleurs signé pour la distribution ciné aux États-Unis, c’est pour dire. Simple et efficace, se basant sur un concept aux belles potentialités, il a de quoi faire frissonner. On aurait juste bien voulu en voir plus de cet au-delà dans lequel les démons torturent l’âme d’un des personnages…

Infinity Pool, Corbeau d’Argent   ★★★
Brandon Cronenberg (Canada/Hongrie/Croatie)

Brandon n’est pas seulement le fils de David Cronenberg, c’est aussi un cinéaste talentueux. Il le prouve une nouvelle fois avec cet Infinity Pool qui a quelque chose d’obsédant.
Ce thriller horrifique, dans lequel un riche couple, James et Em, en vacances dans une station balnéaire de rêve, rencontre un autre couple, Gabi et Alban, qui va les emmener hors du périmètre sécurisé pour les touristes, et sera confronté aux lois dictatoriales du lieu suite à un accident, repose sur un concept de science-fiction : les autorités locales acceptent, contre paiement, de créer un double d’une personne condamnée à mort, afin que ce soit ce clone qui soit exécuté à la place de la personne d’origine. Ce double recevant toute la mémoire de l’autre, et le processus passant par une phase où ce dernier est inconscient, un doute surgit dès le réveil : est-on bien sûr que ce soit vraiment le double qui est exécuté ? Situation qui donne déjà le vertige, et le reste du film creusera toujours plus loin cette confusion mentale, avec la consommation de drogues hallucinatoires, des images psychédéliques, des délires sensuels et une plongée malsaine dans le crime. Avec, à l’arrivée, le risque de se perdre soi-même.
Doté d’une distribution trois étoiles (Alexander Skarsgård en James, la sublime Mia Goth en Gabi, Cleopatra Coleman en Em…), avançant de bonnes idées originales, offrant des plans passant du beau au malsain, non sans provocation (l’éjaculation, par exemple), satire d’une certaine classe sociale dite supérieure, Infinity Pool est lui-même un film assez riche, qu’on a déjà hâte de revoir.

Monolith, Mention spéciale de la White Raven Competition pour l’actrice Lily Sullivan   ★★
Matt Vesely (Australie)

Cette production australienne joue la carte du minimalisme : un seul personnage à l’écran, une jeune journaliste qui s’occupe de son émission en podcast sur des affaires mystérieuses, dans un seul lieu, la grande villa parentale où elle télétravaille, et un parti pris anti-spectaculaire, car tout repose sur l’oralité – les interviews qu’elle réalise à distance, qui font avancer l’histoire. Un film anti-cinématographique, pour ainsi dire. Fans d’action, passez votre chemin ! Cependant, il faut reconnaître qu’à partir de quelques éléments qui n’ont l’air de rien au départ (d’étranges briques noires en possession de plusieurs personnes à travers le monde), la scénariste Lucy Campbell et le réalisateur Matt Vesely parviennent à créer quelque chose d’intriguant et à maintenir le mystère sur la durée. Ce qui est une petite gageure en soi. Et, pour renforcer l’aspect dramatique, cette affaire va prendre une tournure très personnelle pour l’héroïne. Dans le rôle principal, on retrouve la jolie actrice montante Lilly Sullivan, qui joue également dans Evil Dead Rise, aussi présent dans la sélection du BIFFF 2023 (voire critique ci-dessous). Convaincante, elle porte tout le film sur ces épaules. Monolith n’est pas mémorable, mais a le mérite de tenter une certaine originalité, dans une forme certes quelque peu austère, en résonnance avec les préoccupations contemporaines et dont le fonds peut titiller les amateurs d’histoires mystérieuses.

Sandy Foulon

Les autres critiques

Vous retrouverez, ci-dessous, par ordre alphabétique, nos critiques d’autres films découverts au BIFFF cette année.

Anthropophagus II   ★
Dario Germani (Italie)

Des étudiantes se laissent convaincre par leur professeure de se faire enfermer dans un bunker antiatomique afin de vivre une expérience utile à leur thèse universitaire. Dans ces sombres couloirs totalisant une longueur de 17 km, elles vont être traquées par un tueur cannibale.
Cette pseudo-suite d’Anthropophagus de Joe D’Amato ne prend même pas la peine de tisser des liens avec son aîné, le titre ayant sûrement été choisi uniquement dans le but de capitaliser sur l’aura « culte » du film où le personnage de George Eastman mange ses propres viscères. À noter qu’à l’époque, Horrible (Rosso sangue) de la même équipe avait déjà parfois été présenté comme un Anthropophagus 2. Désespérément basique, le film de Dario Germani n’a rien à apporter. Il fait penser à de nombreux autres films du genre, comme Sawney: Flesh of Man (présenté au BIFFF il y a 10 ans). L’intrigue est simpliste au possible et le jeu des actrices est faiblard, on ne croit pas en leur personnage. Mais comme les victimes se font zigouiller à un rythme métronomique et que la durée du film est courte, on n’a pas le temps de s’ennuyer. En outre, les éclairages, dans des teintes glauques, donnent un petit cachet visuel à l’ensemble. Enfin, le vrai gros atout, c’est le gore franc et généreux qui le parsème. On réservera donc cette petite production purement « bis » aux inconditionnels du cinéma gore.

The Elderly (Viejos)   ★★★
Raúl Cerezo et Fernando González Gómez (Espagne)

Le duo de réalisateurs venu présenter au BIFFF l’année passée le bien fun The Passenger (La Pasajera) est de retour avec, cette fois-ci, un film d’horreur plus sérieux et inquiétant.
L’intro montre une vieille femme qui se suicide en se jetant du balcon, pendant que son mari dort dans le lit conjugal. Ensuite, on fait la connaissance de sa famille, son fils, sa petite-fille adolescente et la belle-mère. Il est décidé que le désormais veuf viendra habiter avec eux, au moins le temps qu’il se remette de ce drame. Mais le comportement du grand-père devient de plus en plus étrange (il dit entendre des voix) pour finir par se faire carrément menaçant (« Je vous tuerai tous demain soir »). Ambiance ! Pendant ce temps-là, une insupportable canicule sévit et les autres personnes âgées semblent aussi bizarres…
The Elderly bénéficie d’un jeu d’acteur d’excellent niveau, notamment celui de Zorion Eguilor (La Plateforme), qui a d’ailleurs été récompensé pour cette prestation au festival Fantasia. Les réalisateurs prennent le temps de bien faire monter la sauce avant le déferlement de violence attendu. Les personnages ont ainsi le temps de vraiment exister. Le tabou de la nudité et de la vie sexuelle de seniors y est abordé frontalement, ce qui peut déstabiliser. Ce bon film d’horreur pèche juste par son explication finale, qui laisse dubitatif.

Evil Dead Rise   ★★★
Lee Cronin (Nouvelle-Zélande/États-Unis/Irlande)

Lee Cronin, le réalisateur de The Hole in the Ground, qui avait été projeté au BIFFF en 2019, s’attaque à la franchise Evil Dead. Il s’agit d’une histoire indépendante de la trilogie initiale et même du remake de 2013 ; autrement dit, on peut le regarder sans forcément avoir vu les autres. Comme pour le film de Fede Alvarez, exit Ash et les autres têtes connues de la saga. Sam Raimi et Bruce Campbell n’interviennent qu’au niveau de la production (ils sont producteurs exécutifs). Passée l’intro, le cadre de l’action est cette fois-ci urbain (un appartement dans une grande ville américaine), ce qui fait l’originalité et contribue à créer l’identité propre de cet opus. Au centre de l’intrigue, c’est une famille (une mère et ses trois enfants, rejoints par leur tante rock’n’roll) qui se retrouve cette fois-ci confrontée aux forces démoniaques involontairement libérées par l’un d’entre eux. Sans surprise, cet Evil Dead Rise ne possède pas du tout le charme des anciens films et reprend plutôt l’esthétique des films de possessions contemporains. Mais il tient largement ses promesses en termes de gore (mention spéciale à la créature composite à la The Thing et la façon dont elle est neutralisée). Cronin s’en tire bien en montrant qu’il sait réaliser un bon film d’horreur moderne. Reste donc le problème pour les fans de la première heure de ne pas retrouver ce qui faisait la « saveur » toute particulière des premiers Evil Dead.

Evil Eye (Mal de Ojo)   ★★★
Isaac Ezban (Mexique)

Grand habitué du BIFFF (tous ses longs métrages y ont été projetés), le réalisateur Isaac Ezban est de retour avec Evil Eye, film d’horreur ayant pour thème la sorcellerie dans le Mexique rural.
Ne sachant plus à quel saint se vouer pour essayer de sauver leur jeune fille Luna, dont l’état de santé laisse les médecins perplexes, Rebecca et Guillermo emmènent la petite, ainsi que sa grande sœur Nala, chez la grand-mère maternelle, avec qui le contact avait été rompu, dans l’espoir de trouver une solution beaucoup moins conventionnelle. Les parents annoncent alors qu’ils doivent s’absenter quelques jours et laissent leurs deux filles chez la vieille dame. Ça, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle…
Actualisation des contes traditionnels de sorcières, ce film décline bien la palette de la peur, allant de la sourde angoisse à la pure terreur. Les maquillages et effets spéciaux font plaisir à voir et les décors de la vieille demeure ajoutent leur grain de sel à l’ambiance creepy. Après le doublé The Elderly et Evil Eye, vous ne verrez plus jamais vos grands-parents de la même manière !

L’Exorciste du Vatican (The Pope’s Exorcist)   ★★
Julius Avery (États-Unis)

Basant son argument commercial sur le fait qu’il s’inspire de fait réels (comme Conjuring : Les Dossiers Warren et bien d’autres avant lui), L’Exorciste du Vatican raconte la lutte entre le père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican, et un puissant démon ayant pris possession du corps d’un petit garçon dont la famille vient d’emménager dans un ancien édifice sacré espagnol dans le but de le restaurer.
L’attraction principale du film est l’acteur-star Russell Crowe dans le rôle du père Gabriele. Avec son physique qui évoque plus un vieux métalleux qu’un prêtre et ses quelques petites faiblesses (il trimballe toujours sur lui une flasque de whisky et est tourmenté par un épisode traumatique de sa jeunesse), il s’attire davantage la sympathie du public que la petite clique de prélats qui tentent de l’évincer de sa fonction. D’autres noms au générique attirent l’attention : Franco Nero (Django) dans le rôle du souverain pontife, Alex Essaoe (Doctor Sleep) ou encore Daniel Zovatto (Don’t Breathe). On peut compter sur Hollywood pour rendre plus divertissante une réalité qui doit être autrement plus austère, à grand renfort d’effets spéciaux et de petites touches d’humour. Le film est joliment éclairé, relativement bien rythmé et propose quelques pistes intéressantes (cf. ce qui est dit de l’Inquisition espagnole), mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas dans la subtilité, ce qui l’empêche de faire peur. Et ça, c’est fort dommage pour un film de possession démoniaque !

In My Mother’s Skin   
Kenneth Dagatan (Philippines/Singapour/Taïwan)

Ce film asiatique, se déroulant aux Philippines sous l’occupation japonaise vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, met en scène une famille vivant dans une grande demeure sise au milieu de la jungle. Le père aurait volé de l’or des envahisseurs et ces derniers mettent la pression pour récupérer le trésor. Laissant sa femme, sa fille, son garçon et sa domestique, l’homme va tenter de trouver de l’aide du côté des Américains. Voyant la santé de sa maman péricliter, la fille, Tala, veut prendre les choses en main. Quand elle croise le chemin d’une fée prétendant pouvoir exaucer ses vœux, elle va tenter le tout pour le tout.
In My Mother’s Skin possède les ingrédients pour faire un bon film dans la veine de ce que fait Guillermo Del Toro (notamment dans Le Labyrinthe de Pan), mais Dagatan n’a malheureusement pas le savoir-faire du réalisateur mexicain. Le rythme est trop lent et ça tourne en rond au bout d’un moment. Un conte horrifique au potentiel pas suffisamment bien exploité.

Irati   ★★★★
Paul Urkijo Alijo (Espagne/France)

Adapté de la BD Le Cycle d’Irati de Juan Luis Landa (dont seul le premier tome est sorti, malheureusement, le projet ayant été abandonné en cours de route par l’éditeur), agrémenté de divers ajouts personnels, ce film de fantasy prend place dans le Pays basque du 8e siècle, où les deux grandes religions monothéistes, le christianisme et le mahométisme, mettent en péril les anciennes croyances païennes. Après la bataille de Roncevaux, pour laquelle le père du héros avait signé un pacte avec Mari, la déesse de la Nature, qui stipulait qu’il donnait sa vie contre la victoire des siens, Eneko Jr. est envoyé loin de chez lui pour être élevé dans la foi de Rome. Adulte, il revient dans son pays pour découvrir que certains revendiquent sa place de seigneur local. Il va également découvrir le monde de la déesse-mère et se liera avec Irati, jeune sauvageonne qui représente les croyances ancestrales menacées de disparition.
On sent l’amour du réalisateur basque pour sa région et son folklore et son désir de le partager avec ses spectateurs. Il allie avec bonheur l’intime et le grand spectacle, son film étant à la fois très touchant et impressionnant. Visuellement travaillé, il offre de superbes plans de la Nature : forêt, rivière, montagnes… Et puis, fantasy oblige, certaines créatures de la mythologie locale prennent vie devant la caméra. Une réussite d’autant plus méritoire quand on sait que le budget dont il disposait était modeste par rapport à ce qui se fait dans le genre, notamment à Hollywood. Un vrai coup de cœur de votre serviteur.

Kids vs. Aliens   ★★
Jason Eisener (États-Unis)

Tout comme Hobo with a Shotgun (2011) du même réalisateur était l’adaptation en long métrage du court du même nom, Kids vs. Aliens est la version longue de Slumber Party Alien Abduction, présent dans l’anthologie horrifique V/H/S/2. Hommage aux productions fantastiques pour la jeunesse des années 80, et donc forcément comparé à la série Stranger Things, devenue la référence sur ce terrain, cette nouvelle réalisation du Canadien Jason Eisener titille allègrement notre fibre nostalgique tout en proposant quelques fulgurances gores. Dans ce mélange de science-fiction et d’horreur, une petite bande d’enfants, accompagnée de Samantha, la grande sœur de l’un d’eux, est confrontée à deux groupes d’antagonistes : d’une part, l’ado Billy et sa clique, un salaud de première qui essaie de sortir avec Sam pour profiter d’elle et, d’autre part, de vilains extraterrestres ne pensant qu’à zigouiller de l’humain. Eisener fait très bien passer son amour pour le cinéma en mode DIY et son affection pour les geeks en herbe qui vivent dans leur monde et sont pleins de créativité. Esthétiquement, le film se distingue par ses couleurs très saturées, un certain kitsch pleinement assumé, avec des costumes, des maquillages et des effets spéciaux bricolés grâce à des moyens très limités mais avec passion. La durée est fort courte (1h15) et la fin est un peu frustrante : on aimerait en savoir plus (à voir si le réalisateur a déjà l’idée d’une suite possible…). Un petit divertissement sympathique.

The Loneliest Boy in the World   ★★
Martin Owen (Royaume-Uni)

Un ado asocial, involontairement responsable de la mort accidentelle de sa mère, se retrouvant sans famille et sans ami, est libéré pour quelque temps de l’institut spécialisé dans lequel il était placé. Il doit s’accommoder des visites impromptues que lui rendent les deux psys qui le suivent, un homme bien décidé à prouver que ce jeune est barje et qu’il se passe des choses étranges chez lui et une femme plus compréhensive. Ils lui font clairement comprendre que s’il ne se fait pas rapidement un ami, histoire de prouver qu’il sait se sociabiliser un minimum, il sera réinterné vite fait. Ni d’une, ni deux, le jeune homme va déterrer un gars populaire de son âge qui vient d’être inhumé afin de s’en faire un ami. Puis, tant qu’à faire, il décide aussi de s’entourer d’une nouvelle famille par les mêmes moyens, un récent crash d’avion lui fournissant tout ce qu’il lui faut en cadavres frais. Le pire, c’est que ça va fonctionner au-delà de tous ses espoirs !
Bénéficiant d’une belle photo, de beaux éclairages et d’une interprétation adéquate, ce film fait mouche avec son ton oscillant entre humour et tendresse. Hommage aux années 80, comme il s’en fait régulièrement depuis quelques années, pourvu de nombreux clins d’œil (utilisation de la musique de Ghostbusters, oreille coupée retrouvée à la façon de Blue Velvet, feuilleton Alf regardé à la télé par le personnage principal…) et d’une esthétique camp, The Loneliest Boy in the Wood ne surprend pas, mais fait passer un agréable moment.

The Nature Man   ★
Young-seok Noh (Corée du Sud)

The Nature Man se pose dans la catégorie « on s’est fait avoir » ! Un youtubeur spécialisé dans les histoires paranormales, accompagné de son acolyte, se rend en pleine forêt pour rencontrer un homme qui vit là-bas et qui prétend être harcelé, voire parfois possédé, par des fantômes hantant les lieux. Ce qu’ils découvriront sur place ne correspondra pas forcément à leurs attentes… Vu le pitch et la bande-annonce, on pouvait s’attendre à un survival fantastique, mais il n’en est rien. Il s’agit plutôt d’une espèce de comédie pleine de faux-semblants, par laquelle seuls les jeunes créateurs de contenus sur les réseaux sociaux pourraient éventuellement se sentir vaguement concernés. Un film-arnaque dont le message semble être, au final, que derrière les arnaques, il y a tout de même des leçons à tirer. En tout cas, on peut s’interroger sur la pertinence de le faire figurer dans la sélection du BIFFF. Bref, vous pouvez circuler sans regret, il n’y a (pratiquement) rien à voir.

Nightmare (Marerittet)   ★★
Kjersti Helen Rasmussen (Norvège)

Un jeune couple emménage dans le spacieux mais vétuste appartement qu’il vient d’acquérir. Le jeune homme étant constamment accaparé par son travail, c’est la fille, Mona, qui reste à domicile pour entreprendre les travaux de rafraîchissement de leur intérieur. Entre le comportement bizarre de leurs voisins et les cris incessants du bébé de ceux-ci, un gros problème va surgir : les nuits de Mona vont être fortement perturbées par des cauchemars lucides récurrents au cours desquels un démon du sommeil (un Mare) revêtant l’apparence de son compagnon va devenir de plus en plus menaçant à son encontre et va tenter de prendre possession du fœtus qu’elle porte en elle.
Baignant presque constamment dans la pénombre, Nightmare cultive la confusion entre rêve et réalité. À la croisée des concepts des Griffes de la nuit et de Rosemary’s Baby, il ne possède pas l’impact de ces deux références. Le thème des cauchemars et des divers troubles du sommeil (paralysie du sommeil, somnambulisme…), est passionnant et, de ce fait, le pitch de ce film ne manquera pas d’interpeler les fantasticophiles, mais cette production norvégienne n’est donc pas LE film définitif sur le sujet. Il met un peu trop de temps avant d’en arriver à la partie la plus intéressante, est trop cafardeux visuellement (même si c’est volontaire) et les scènes oniriques ne vont pas assez loin et manquent de variété. Un bon point cependant pour la prestation de l’actrice principale, Eili Harboe, qui s’était notamment déjà illustrée dans Thelma.

Project Wolf Hunting   ★★★
Hongsun Kim (Corée du Sud)

Sur un cargo en pleine mer, une troupe de policiers est confrontée à une mutinerie des dangereux criminels qu’ils escortaient. Mais bientôt, un danger encore plus terrible surgit des entrailles du bateau…
Project Wolf Hunting est l’une des sensations gores de ces derniers mois avec The Sadness et Terrifier 2. Petite salve de films qui donne une lueur d’espoir aux fans de splatters quant à l’avenir de leur genre de prédilection dans les salles de cinéma (les trois films ayant bénéficié d’une sortie salles dans plusieurs pays, dont la France, ce qui est devenu en soi exceptionnel) dans un contexte de cinéma horrifique un peu trop souvent aseptisé.
Si le scénario est basique, c’est pour mieux jouer la carte de l’efficacité et de la surenchère dans la violence qui fait mal et dans la quantité de sang versée. On ne va pas se mentir, on est là pour ça, et le film remplit parfaitement son contrat. Malgré sa durée de deux bonnes heures, on ne s’embête pas et l’effet cathartique est assuré.

Satanic Hispanics   ★★
Alejandro Brugués, Mike Mendez, Demián Rugna, Gigi Saul Guerrero et Eduardo Sánchez (États-Unis/Mexique/Argentine)

Satanic Hispanics est une anthologie horrifique réunissant une belle brochette de réalisateurs latino-américains : respectivement, les réalisateurs de Juan of the Dead, du Couvent, de Terrified (un film de trouille diablement efficace), de Bingo Hell et du Projet Blair Witch. Cela génère forcément pas mal d’attentes.
Le premier segment, qui sert de fil rouge pour introduire les autres histoires, montre un raid de la police déboucher sur la découverte de vingt-sept cadavres dans un appartement, massacre dont le seul survivant tente de s’échapper. Amené au poste de police pour être interrogé, celui-ci va raconter diverses histoires, à première vue abracadabrantes, à propos de revenants, de vampires, etc., qui constitueront les autres sketches.
Cet ensemble contient de bons éléments (quelques créatures joliment horribles, des gags avec le vampire qui fonctionnent bien…) mais, globalement, il déçoit un peu, la faute, autre autres, à un ton trop souvent humoristique. Dans le genre, on lui préférera México Bárbaro, plus viscéral.

Wintertide   ★★
John Barnard (Canada)

Alors qu’il règne désormais une nuit hivernale sans fin, le soleil n’atteignant plus la Terre, Beth patrouille bénévolement dans sa petite ville isolée, signalant la présence de chaque « zombie » qu’elle croise sur sa route. Quand elle ne sillonne pas dans son secteur, elle occupe ses nuits en faisant l’amour avec le ou la partenaire du jour. Le problème, c’est que lorsqu’elle dort, elle fait un cauchemar récurrent où elle voit son double aspirer l’énergie vitale de la personne couchée à côté d’elle. Et au réveil, à chaque fois, cette personne n’est pas du tout dans son assiette…
Le thème des zombies/infectés est ici traité de sorte qu’on n’ait pas l’impression d’avoir déjà vu mille fois ce spectacle, ce qui est très louable. John Barnard soigne son atmosphère nocturne, glaciale et cotonneuse. Par ailleurs, il nous offre quelques scènes sensuelles joliment filmées. De plus, son actrice principale, Niamh Carolan, assure. Vu ses atouts, il est d’autant plus dommage que Wintertide ne convainque pas à cent pour cent, son rythme lent finissant par devenir handicapant, le manque de scènes « énervées » se faisant ressentir. Verdict : intéressant, mais peut mieux faire.

Sandy Foulon

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo : Vincent Melebeck

Le palmarès du 37e FIFF est connu !

Le palmarès du 37e FIFF est connu ! 1920 1280 Jean-Philippe Thiriart

Le 37e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) a pris fin ce vendredi 7 octobre avec l’annonce au Delta, haut lieu culturel de la cité mosane, du palmarès de cette édition 2022, suivie de la projection du film de Clôture : Pour la France, de Rachid Hami, en présence de l’équipe du film.

Après un retour en images sur cette édition du Festival, le président et la déléguée générale du FIFF, Jean-Louis Close et Nicole Gillet, en ont dressé le bilan, cette dernière ne manquant pas de rappeler l’objectif premier du Festival de Namur : « Partager le cinéma. En vrai. En grand. » Et de rajouter que c’est avec les plus jeunes, spectateurs d’aujourd’hui et de demain, que le FIFF souhaite notamment partager ce cinéma.

Pendant huit jours, le 37e FIFF a fait de Namur la Capitale du cinéma francophone
© Vincent Melebeck

Les Prix OFF Longs Métrages

Les premiers prix décernés ont été les Prix OFF Longs Métrages. Ceux du public d’abord, le Prix du Public Documentaire belge récompensant le lumineux Sœurs de combat, de Henri de Gerlache, tandis que le Prix du Public Long Métrage de fiction est allé à la comédie Les Grands seigneurs de Sylvestre Sbille, deux films produits par Eklektik Productions. Sylvestre Sbille n’a pas manqué de remercier Renaud Rutten, son coscénariste et acteur principal, ainsi que le public, lui « pour qui on fait des films ».

Ce sont ensuite deux films distribués par Cinéart qui ont été primés, le Prix BeTV récompensant Le Sixième enfant, du Français Léopold Legrand, en salles depuis mercredi dernier, et le Prix RTBF allant au nouveau film de Valeria Bruni Tedeschi : Les Amandiers, qui sortira chez nous le 16 novembre.

Dernier Prix OFF à être décerné, le Prix de la Critique, remis par nos consœurs et confrère de l’UPCB et de l’UCC Dimitra Bouras, Elli Mastorou et Julien Branle, est allé à un film qui les a « agréablement surpris » : Les Femmes préfèrent en rire, de Marie Mandy. Une réalisatrice belge pour qui ce fut « un bonheur de pouvoir montrer son film sur grand écran », elle qui espère que celui-ci « pourra porter les messages profonds et forts des femmes humoristes » qu’elle nous présente dans son film.

Les Prix des Jurys Junior et Émile Cantillon

Place ensuite au Prix du Jury Junior, attribué par un jury de sept jeunes Belges âgés de 12 ou 13 ans. Et c’est Dalva, de la Belge Emmanuelle Nicot, qui a été récompensé, une photographie de l’artiste Mara De Sario étant remise à la productrice du film : Julie Esparbes, de la société de production belge Hélicotronc. Cela pour « le jeu d’acteur et l’histoire touchante et atypique » que raconte le film, notamment. Julie Esparbes, qui a trouvé « trop beau de recevoir ce prix de leur part, eux qui ont l’âge de Dalva », le personnage au centre du film.

Le Jury Émile Cantillon, composé de cinq jeunes étudiants en cinéma a ensuite décerné ses quatre prix.
Le Prix « Le Pari d’Agnès », Prix de l’imaginaire égalitaire décerné à l’autrice ou à l’auteur dont le premier long métrage témoigne d’un regard original et novateur, a récompensé Le Sixième enfant, de Léopold Legrand.
Le Prix de la Meilleure interprétation a ensuite été remis à un film « porté par son casting » à la jeune Française Fanta Guirassy, qui interprète le personnage de Samia dans Dalva. Signalons qu’il s’agissait là de sa première apparition à l’écran.

Fanta Guirassy, Prix de la Meilleure interprétation de la Compétition 1ère Œuvre pour Dalva, de Emmanuelle Nicot, et la productrice du film, Julie Esparbes
© Nicolas Simoens

Le Jury Emile Cantillon a alors décerné une Mention Spéciale à Ashkal, de Youssef Chebbi.
Dalva a par la suite de nouveau été récompensé, du Prix Découverte cette fois. Un prix remis à la productrice du film Julie Esparbes, pour qui « revenir à Namur est une belle histoire » et « travailler avec Emmanuelle (Nicot) est déjà un super cadeau ».
Enfin, le Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre a récompensé les qualités du film Le Marchand de sable, du Français Steve Achiepo, qui s’est dit « très touché par ce Prix ».

Steve Achiepo, réalisateur du film Le Marchand de sable, Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre
© Nicolas Simoens

Les Prix de la Compétition Officielle Longs Métrages

Place enfin, pour clôturer cette soirée, à l’annonce du palmarès de la Compétition Officielle Longs Métrages.

Le jury présidé par la productrice belge Annabella Nezri a d’abord remis le Prix Agnès, Prix de l’imaginaire égalitaire décerné à l’autrice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur, à Annie Colère, de la Française Blandine Lenoir, « une personne magnifique », d’après le représentant du distributeur belge du film : Cinéart.
Le Bayard de la Meilleure photographie est venu récompenser le travail de Julien Poupard sur le film Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi.
Quant au Bayard de la Meilleure Interprétation, c’est Iulian Postelnicu qui l’a obtenu, pour son « interprétation sensible et haute en couleurs en anti-héros attachant » dans Des Gens bien (Oameni De Treabă) du Roumain Paul Negoescu.
Le Bayard du Meilleur scénario a lui été décerné à Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet pour l’écriture du film du premier nommé : L’Innocent, distribué en Belgique par Cinéart dès ce mercredi 12 octobre. Notamment pour « ses rebondissements qui mènent du rire aux larmes ».

Le Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages a ensuite remis une Mention Spéciale au film Des Gens bien.
Le Bayard Spécial du Jury a été remis à Cédric Ido pour La Gravité, un film qui, d’après lui, « parle des talents inexploités ».

Dernier Prix à remis vendredi dernier : le très attendu Bayard d’Or du Meilleur Film. Et c’est Sous les figues, d’Erige Sehiri, qui a reçu la récompense suprême du FIFF, elle qui, lors de son discours de remerciement, a précisé être venue présenter à Namur ce qu’elle a voulu être « une ode à la vie ».

Erige Sehiri, réalisatrice du Bayard d’Or du Meilleur Film : Sous les figues
© Nicolas Simoens

Le palmarès des Courts Métrages

Quant au palmarès de la Compétition Officielle Courts Métrages, c’est le dimanche 2 octobre qu’il avait été dévoilé.

Le jury présidé par le réalisateur belge Xavier Seron avait décerné le Bayard du Meilleur Court Métrage à Arbres, du Belge Jean-Benoît Ugeux.

En tout, sept autres Prix et Mentions ont été remis.
– Prix du Jury – Coup de cœur international
To Vancouver, d’Artemis Anastasiadou
– Prix du Jury – Coup de cœur belge
Jeune Premier, de Constance Piketty
– Mention – Coup de cœur belge
Les Silencieux, de Basile Vuillemin
– Prix de la Mise en scène
L’Attente, de Alice Douard
– Prix de la Meilleure photographie
Dino Franco Berguglia pour son travail sur Fairplay de Zoel Aeshbacher
– Prix de la Meilleure interprétation
Eliane Umuhire, dans Bazigaga de Jo ingabire Moys
– Mention Spéciale pour l’interprétation
Julien Gaspard Olivieri dans L’Attente d’Alice Douard

C’est ce jour-là aussi qu’avaient été décernés les Prix OFF Courts Métrages du 37e FIFF, soit cinq Prix :
– Prix RTBF-La Trois
Bazigaga, de Jo Ingabire Moys
– Prix BeTv
Les Silencieux, de Basile Vuillemin
– Prix de l’Université de Namur
Notes sur la mémoire et l’oubli, d’Amélie Hardy
– Prix Marion Hänsel
Les Silencieux, de Basile Vuillemin
– Prix du Short Film
Jean-Benoît Ugeux pour Arbres
Constance Pikkety pour Jeune Premier
Quentin Moll Van Roy pour Yser
Amélie Hardy pour Notes sur la mémoire et l’oubli

Rendez-vous l’an prochain à Namur, du 29 septembre au 6 octobre 2023, pour la 38e édition du FIFF !
© Nicolas Simoens

Jean-Philippe Thiriart

« The Extraordinary Film Festival » souffle ses 10 bougies à Namur !

« The Extraordinary Film Festival » souffle ses 10 bougies à Namur ! 960 392 Jean-Philippe Thiriart

« La vie peut être incroyable et belle, mais aussi vache et dure. Nous avons tous nos handicaps et sommes tous extraordinaires de par le simple fait de nous tenir debout face aux questions existentielles de la Vie. Les réalités des personnes que l’on appelle  » handicapées  » et de leurs proches, avec leurs combats quotidiens, leurs réussites et leurs échecs, leur humour et leurs réflexions sont autant de miroirs qui nous renvoient l’image de notre humanité. »
Ce regard positif sur le handicap, c’est celui de Luc Boland, le fondateur du « The Extraordinary Film Festival » (TEFF). Lancé en 2011, ce festival de cinéma bisannuel en est à sa sixième édition. Du mercredi 10 au dimanche 14 novembre, il investira le Delta, l’Espace Culturel de la Province de Namur. Mais le TEFF, plus grand festival au monde de films sur le thème du handicap, fera d’abord escale à Liège ce lundi 8 novembre, à la Cité Miroir et au Créahm, avec des avant-premières publiques et des séances scolaires. La cité ardente sera ainsi la dernière à accueillir une délocalisation du Festival, après des arrêts à Arlon, Bruxelles, Charleroi, Mons et Wavre fin octobre.

Festival le plus important du genre au monde donc, que ce soit en termes de notoriété à l’étranger, de qualité mais aussi de fréquentation, le TEFF cible avant tout le grand public et les professionnels du secteur mais également, bien entendu, les personnes concernées par le handicap. Il est « 100% accessible », proposant une vraie accessibilité des lieux pour les personnes à mobilité réduite, le sous-titrage des films, l’interprétation en langue des signes des rencontres (pour les sourds et malentendants), des casques audio (pour les personnes malentendantes), l’audiodescription (pour les personnes malvoyantes et aveugles), des pictogrammes (informations pour les personnes porteuses d’une déficience mentale), et la traduction en langue française des échanges en d’autres langues.

De nombreux films

Outre la Belgique, vingt pays seront représentés au Festival, avec des films venus de l’Argentine à l’Australie en passant par Israël, la Russie ou encore l’Inde.
C’est le long métrage de fiction Presque, réalisé par Bernard Campan et Alexandre Jolien, qui ouvrira le gala d’ouverture du TEFF. Ce film sera présenté en avant-première belge le 10 novembre à 20h.

Au menu du TEFF, cette année :
– sept longs métrages documentaires,
– quarante-huit courts-métrages, bien souvent multi-primés (Feeling Through (Sensations fortes) a même été nominé aux Oscars),
– des séances thématiques (surdité, autisme, cécité, trisomie, vie affective et sexuelle, vécu des familles, inclusion, amour et séance famille),
– des séances pédagogiques scolaires, qui accueilleront plus de 3 300 élèves, et
– la première édition du concours grand public « Fais ton court ! » : 15 courts métrages d’une durée maximale de deux minutes réalisés avec un smartphone, une tablette, ou une Go pro ou mini caméra de poche.

Le jury du Festival, un jury presse et… le Public !

Douze prix seront décernés à l’issue du Festival.
Le jury du festival sera présidé par l’acteur, réalisateur et metteur en scène belge Bernard Yerlès, qui sera aidé dans sa tâche par le scénariste et acteur algérien Adda Abdelli, l’acteur et humoriste français Valentin Reinehr, l’artiste peintre belge Sarah Talbi et l’auteur et chroniqueur français Josef Schovanec.
Le jury de la presse remettra le Prix UCC (Union de la Critique de Cinéma) et sera composé de Tineke Van de Sompel, Thierry Dupièreux et Yves Calbert.
Enfin, le public aura également son mot à dire puisque pas moins de quatre Prix du Public seront remis cette année.

Un programme varié

Le 6e TEFF ? Des films, oui… mais pas que ! Ce sera aussi :

– la conférence « Handicap et Covid : manuel de survie en période de confinement »de Josef Schovanec,
– une conférence de Adda Abdelli, qui partira à la rencontre du public namurois,
– le spectacle « La vie est bègue » de Valentin Reinehr,
– le concert « Je vous kiffe » de Lou B. et son band,
– une table ronde professionnelle sur l’audiodescription au cinéma,
– deux ateliers publics ludiques et pratiques sur l’audiodescription (« Prête-moi tes yeux, je t’ouvre les oreilles »),
– la conférence-débat « projet Psicocap », lors de laquelle un documentaire sera présenté, suivi d’un débat sur le thème « Belgique, France : regards croisés sur le handicap psychique »,
– deux expos qui présenteront les aquarelles de Sarah Talbi et les photos de Julian Hills, et
– un concours destiné aux commerçants de la ville de Namur, invités à décorer leurs vitrines sur le thème du handicap et aux couleurs du festival.

Un festival capital

Le Baromètre Diversité et Égalité 2017 du CSA pointant que le sujet du handicap occupe moins de 1,48% du contenu des médias, il est manifeste que c’est un monde méconnu. Et qu’un festival culturel comme le TEFF est, par conséquent, absolument nécessaire.

Comme le disait avec justesse le réalisateur français Henri-Georges Clouzot, « Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire. » Et pour faire d’une histoire une bonne histoire, le personnage principal doit être confronté à un obstacle. Quel obstacle « riche et varié » que le ou les handicaps, quand on connaît « la multitude de ceux-ci », insistent les organisateurs du TEFF ! Et d’ajouter qu’un film de qualité sur le sujet du handicap « exige justesse de ton, rigueur, et grande créativité et originalité dans leur conception ». C’est donc très logiquement que ces critères sont ceux qui régissent la sélection des films programmés lors du Festival.

Infos pratiques

Le Covid Safe Ticket sera d’application pour permettre la convivialité et la sécurité de toutes et tous au Festival.

Quand ? Du 10 au 14 novembre
Où ? Au Delta, Avenue Golenvaux 18 – 5000 Namur

Pour plus d’infos, n’hésitez pas à consulter la grille de programmation, à accéder à la billetterie et à visiter le site du TEFF !

Excellent Festival à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur !

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur ! 2560 974 Jean-Philippe Thiriart

« Partager le cinéma. En vrai. En grand. » Voilà l’ambition première du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), qui en est cette année à sa 36e édition. De ce vendredi 1er au vendredi 8 octobre, le FIFF est de retour dans la capitale wallonne avec une riche programmation de films issus des quatre coins de la Francophonie. De la Belgique à la France, en passant bien sûr par le Québec, mais aussi la Tunisie, la Roumanie ou encore Haïti, pour ne citer que quelques-uns des pays présents sur les grands écrans namurois à travers les films qui en sont issus.

Partager le cinéma sur les grands écrans n’est pas la seule ambition des organisateurs du Festival, ces derniers ayant aussi à cœur d’inviter les festivalières et festivaliers à participer au FIFF Off : des rencontres avec des invité(e)s de renom (les membres du Jury Longs métrages, Guillaume Canet), des projections événements, des concerts sous le Chapiteau, des animations et des visites. Nombreuses seront ainsi les découvertes à faire à Namur le temps d’une semaine !


Mais revenons au côté cinématographique de la force…
La Compétition Officielle (dix films), le Week-End du Court (vingt courts métrages nationaux et internationaux réunis en une compétition), les Pépites (huit films présentés en exclusivité, avant leur sortie en salles), Place au Doc belge (cinq documentaires), des Séances spéciales (dont la projection de Adieu les cons, en partenariat avec Les Amis des Aveugles et des Malvoyants) et le retour de la Compétition 1re Œuvre (huit films), notamment, auront de quoi réjouir les passionné(e)s et les amoureuses et amoureux du cinéma qu’ils ou elles aiment le format court ou long, la fiction, le documentaire ou l’animation, qu’ils ou elles aient envie de s’évader, de se divertir, de se faire surprendre ou d’être ému(e)s ! Enfin, les plus jeunes ne seront pas en reste, avec un FIFF Campus qui accueillera près de 7000 jeunes âgés de 3 à 25 ans pour des séances et des activités pédagogiques fort variées.


Le Festival s’ouvrira ce soir avec la projection du dernier film de Joachim Lafosse : Les Intranquilles. Accompagné de ses acteurs Leïla Bekhti et Damien Bonnard, il viendra présenter le film au public namurois après une sélection en compétition officielle à Cannes. Il se clôturera le vendredi 8 octobre avec la présentation du film La Fracture, de la Française Catherine Corsini, également présenté à Cannes cette année.

Qui dit compétitions dit jurys. Le Jury Longs métrages sera présidé par le réalisateur et scénariste français Thomas Lilti tandis que le Jury Courts métrages aura la comédienne et réalisatrice belge Yolande Moreau pour présidente, qui pourra compter notamment au sein de son jury sur l’avis éclairé d’une autre comédienne et réalisatrice belge : Salomé Richard.

Notez enfin que le FIFF Namur met tout en œuvre pour garantir la sécurité sanitaire de chacun(e) et adaptera son organisation en fonction des mesures gouvernementales en vigueur pendant le Festival.

Et n’hésitez pas à nous suivre sur notre site encinemascope.be mais aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram, Facebook et YouTube !

Plus d’infos : fiff.be

Excellent Festival à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart