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Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé !

Le palmarès du 38e FIFF a été dévoilé ! 1800 1248 Jean-Philippe Thiriart

C’est ce vendredi 6 octobre qu’a été dévoilé, au Delta, le palmarès du 38e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), à l’issue de la cérémonie de remise des différents prix du Festival, dont les Bayard, et notamment le Bayard d’Or.
Un festival qui a fait de Namur, huit jours durant, le centre du monde du cinéma francophone avec, notamment, une belle augmentation du nombre de spectateurs en salles, venus assister à la vitalité du cinéma en Francophonie.

Paloma Sermon-Daï, réalisatrice du Bayard d’Or Il pleut dans la maison

Plusieurs grands gagnants, à l’issue de cette cuvée 2023 du Festival.
À commencer par Il pleut dans la maison, deuxième long métrage de la réalisatrice namuroise Paloma Sermon-Daï, qui remporte le Bayard d’Or du Meilleur film mais aussi le Bayard de la Meilleure interprétation pour son duo de comédiens principaux : Purdey et Mackenzy Lombet, sœur et frère à l’écran comme à la ville. Ce Bayard de la Meilleure interprétation, le Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages présidé par l’actrice française Mélanie Doutey a choisi de le décerner aux deux jeunes comédienne et comédien namurois, eux-aussi, « pour ce don de soi et cette générosité qui font les grands acteurs ».
Paloma Sermon-Daï s’est dite « très heureuse que » ses acteurs « aient eux-aussi une reconnaissance à eux ». Si la réalisatrice andennaise remporte la récompense la plus prestigieuse du FIFF pour la deuxième fois, après le couronnement de Petit Samedi voici trois ans, c’est, comme l’a fait remarquer avec justesse à notre micro le réalisateur belge Philippe Van Leeuw, membre du Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages, la première fois que la régionale de l’étape obtient cette statuette pour un film de fiction. Ce qui vient souligner les talents d’une metteuse en scène parvenue à passer d’un genre à un autre avec brio.

Paloma Sermon-Daï entourée de ses comédienne et comédien Purdey et Mackenzy Lombet, qui remportent le Bayard de la Meilleure interprétation

Deuxième grand gagnant : Le Procès Goldman, du Français Cédric Kahn, qui remporte pas moins de trois prix : le Prix Spécial du Jury, le Prix de la Meilleure photographie, pour le chef-opérateur français Patrick Ghiringhelli, mais aussi le Prix BeTV. Sorti en salles mercredi dernier, le film est notamment « porté par une performance magistrale de l’acteur belge Arieh Worthalter ».

Deux autres films sont également récompensés plusieurs fois.
Avec deux prix pour Banel & Adama, de Ramata-Toulaye Sy, au sein de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages. Son film, qui sort dans les salles belges ce mercredi, remporte le Pari d’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire (en hommage direct à la réalisatrice Agnès Varda) qui récompense un premier long métrage témoignant d’un regard original et novateur. Mais aussi le Prix Découverte. La réalisatrice franco-sénégalaise a tenu à rappeler aux hommes qu’ils ont « besoin de nous, les femmes ».

Nicole Bourdon, membre du Jury de la Critique, lequel a remis son Prix à Bernard Bellefroid pour Une des mille collines

Et deux prix également, donc, pour un autre film : Une des mille collines (Rwanda 1994-2004 – Du génocide à la réconciliation), du Namurois Bernard Bellefroid. L’autre régional de l’étape se voit en effet décerner le Prix du Public Documentaire belge et le Prix de la Critique, ravi que son film sorte en salles. La journaliste Nicole Bourdon a ainsi déclaré que son jury avait choisi de récompenser un « réalisateur qui a réussi la prouesse de créer un film tout à fait unique et singulier, tout en s’attaquant à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine, d’une façon résolument moderne ». Un réalisateur parvenu à « rendre visible l’invisible (…) avec une puissance et une force d’une rare intensité ». Son film « redonne une existence dont toute trace avait été effacée, à trois enfants d’une famille de victimes massacrés dans le cadre de ce génocide ».

Bernard Bellefroid, doublement récompensé vendredi dernier à Namur

Revenons au reste du palmarès de la Compétition Officielle Longs Métrages. Chose peu fréquente, et louable, le Bayard du Meilleur scénario a, cette année, souligné les qualités d’un film d’animation : Linda veut du poulet !, des réalisatrice italienne et réalisateur français Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. Un scénario que les auteurs du film estimaient pourtant « extrêmement bancal » et qui doivent, ont-ils expliqué, « tout à nos comédiens car ce sont eux qui sont les vrais auteurs du film ». Un casting voix composé, entre autres, de Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, Estéban et Patrick Pineau. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, ce film sera, lui aussi, distribué en salles.
Quant à l’Agnès, prix de l’imaginaire égalitaire qui récompense une autrice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur, il a été décerné à Mambar Pierrette, de Rosine Mbakam. La réalisatrice camerounaise a choisi de dédier son prix à Pierrette, sa protagoniste principale, « qui a chaleureusement ouvert son cœur au cinéma et à ma famille ».

Deux autres prix de la Compétition 1ère Œuvre Longs Métrages, ont été décernés par le Jury Emile Cantillon, composé de cinq jeunes étudiant(e)s en cinéma âgés de 18 à 25 ans issus des quatre coins de la Francophonie, dont un Belge. Ils sont venus souligner, pour le Prix de la Meilleure interprétation, la qualité du jeu de Jeanne Balibar dans Laissez-moi du réalisateur suisse Maxime Rappaz. L’actrice française a remercié ce dernier pour le « rôle formidable » qu’il lui a offert, un rôle qui « donne l’occasion de jouer tant d’aspects différents de la vie d’une femme ».
Le Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre est, lui, venu saluer les atouts de Richelieu, de Pier-Philippe Chevigny. Le réalisateur québécois a remercié le jury de permettre ainsi, en lui remettant ce Bayard, « au film de voyager », via une sortie en salles belges francophones.

Medina Diarra, une des jeunes comédiennes de HLM Pussy, Prix du Jury Junior, entourée des jeunes jurés

Le Prix du Jury Junior, attribué par sept jeunes Belges de 12 et 13 ans, a récompensé HLM Pussy, de la réalisatrice française Nora El Hourch. Le film sera ainsi bientôt projeté à des jeunes Québécois lors du Festival de films francophones Cinémania, début novembre, à Montréal.

Deux autres longs métrages ont été mis en avant cette année : le Prix RTBF a été décerné à Captives du cinéaste français Arnaud des Pallières, le Prix du Public Long métrage fiction à La Fiancée du poète de notre compatriote Yolande Moreau, remis à sa fille, qui est aussi sa scripte. Un prix que cette dernière a souhaité « partager avec toute l’équipe du film ».

Dans la catégorie Compétition Officielle Courts métrages, le Bayard du Meilleur Court Métrage a été remis à la réalisatrice Joséphine Darcy Hopkins pour Les dents du bonheur, qui a également reçu le Prix Marion Hänsel, un des Prix OFF – courts métrages.

Pour découvrir le reste du palmarès de cette compétition et les Prix OFF du Court, rendez-vous sur le site du Festival !

À l’année prochaine à Namur, du 27 septembre au 4 octobre 2024, pour la 39e édition du FIFF !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photos : Vincent Melebeck pour En Cinémascope

« The Extraordinary Film Festival » souffle ses 10 bougies à Namur !

« The Extraordinary Film Festival » souffle ses 10 bougies à Namur ! 960 392 Jean-Philippe Thiriart

« La vie peut être incroyable et belle, mais aussi vache et dure. Nous avons tous nos handicaps et sommes tous extraordinaires de par le simple fait de nous tenir debout face aux questions existentielles de la Vie. Les réalités des personnes que l’on appelle  » handicapées  » et de leurs proches, avec leurs combats quotidiens, leurs réussites et leurs échecs, leur humour et leurs réflexions sont autant de miroirs qui nous renvoient l’image de notre humanité. »
Ce regard positif sur le handicap, c’est celui de Luc Boland, le fondateur du « The Extraordinary Film Festival » (TEFF). Lancé en 2011, ce festival de cinéma bisannuel en est à sa sixième édition. Du mercredi 10 au dimanche 14 novembre, il investira le Delta, l’Espace Culturel de la Province de Namur. Mais le TEFF, plus grand festival au monde de films sur le thème du handicap, fera d’abord escale à Liège ce lundi 8 novembre, à la Cité Miroir et au Créahm, avec des avant-premières publiques et des séances scolaires. La cité ardente sera ainsi la dernière à accueillir une délocalisation du Festival, après des arrêts à Arlon, Bruxelles, Charleroi, Mons et Wavre fin octobre.

Festival le plus important du genre au monde donc, que ce soit en termes de notoriété à l’étranger, de qualité mais aussi de fréquentation, le TEFF cible avant tout le grand public et les professionnels du secteur mais également, bien entendu, les personnes concernées par le handicap. Il est « 100% accessible », proposant une vraie accessibilité des lieux pour les personnes à mobilité réduite, le sous-titrage des films, l’interprétation en langue des signes des rencontres (pour les sourds et malentendants), des casques audio (pour les personnes malentendantes), l’audiodescription (pour les personnes malvoyantes et aveugles), des pictogrammes (informations pour les personnes porteuses d’une déficience mentale), et la traduction en langue française des échanges en d’autres langues.

De nombreux films

Outre la Belgique, vingt pays seront représentés au Festival, avec des films venus de l’Argentine à l’Australie en passant par Israël, la Russie ou encore l’Inde.
C’est le long métrage de fiction Presque, réalisé par Bernard Campan et Alexandre Jolien, qui ouvrira le gala d’ouverture du TEFF. Ce film sera présenté en avant-première belge le 10 novembre à 20h.

Au menu du TEFF, cette année :
– sept longs métrages documentaires,
– quarante-huit courts-métrages, bien souvent multi-primés (Feeling Through (Sensations fortes) a même été nominé aux Oscars),
– des séances thématiques (surdité, autisme, cécité, trisomie, vie affective et sexuelle, vécu des familles, inclusion, amour et séance famille),
– des séances pédagogiques scolaires, qui accueilleront plus de 3 300 élèves, et
– la première édition du concours grand public « Fais ton court ! » : 15 courts métrages d’une durée maximale de deux minutes réalisés avec un smartphone, une tablette, ou une Go pro ou mini caméra de poche.

Le jury du Festival, un jury presse et… le Public !

Douze prix seront décernés à l’issue du Festival.
Le jury du festival sera présidé par l’acteur, réalisateur et metteur en scène belge Bernard Yerlès, qui sera aidé dans sa tâche par le scénariste et acteur algérien Adda Abdelli, l’acteur et humoriste français Valentin Reinehr, l’artiste peintre belge Sarah Talbi et l’auteur et chroniqueur français Josef Schovanec.
Le jury de la presse remettra le Prix UCC (Union de la Critique de Cinéma) et sera composé de Tineke Van de Sompel, Thierry Dupièreux et Yves Calbert.
Enfin, le public aura également son mot à dire puisque pas moins de quatre Prix du Public seront remis cette année.

Un programme varié

Le 6e TEFF ? Des films, oui… mais pas que ! Ce sera aussi :

– la conférence « Handicap et Covid : manuel de survie en période de confinement »de Josef Schovanec,
– une conférence de Adda Abdelli, qui partira à la rencontre du public namurois,
– le spectacle « La vie est bègue » de Valentin Reinehr,
– le concert « Je vous kiffe » de Lou B. et son band,
– une table ronde professionnelle sur l’audiodescription au cinéma,
– deux ateliers publics ludiques et pratiques sur l’audiodescription (« Prête-moi tes yeux, je t’ouvre les oreilles »),
– la conférence-débat « projet Psicocap », lors de laquelle un documentaire sera présenté, suivi d’un débat sur le thème « Belgique, France : regards croisés sur le handicap psychique »,
– deux expos qui présenteront les aquarelles de Sarah Talbi et les photos de Julian Hills, et
– un concours destiné aux commerçants de la ville de Namur, invités à décorer leurs vitrines sur le thème du handicap et aux couleurs du festival.

Un festival capital

Le Baromètre Diversité et Égalité 2017 du CSA pointant que le sujet du handicap occupe moins de 1,48% du contenu des médias, il est manifeste que c’est un monde méconnu. Et qu’un festival culturel comme le TEFF est, par conséquent, absolument nécessaire.

Comme le disait avec justesse le réalisateur français Henri-Georges Clouzot, « Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire. » Et pour faire d’une histoire une bonne histoire, le personnage principal doit être confronté à un obstacle. Quel obstacle « riche et varié » que le ou les handicaps, quand on connaît « la multitude de ceux-ci », insistent les organisateurs du TEFF ! Et d’ajouter qu’un film de qualité sur le sujet du handicap « exige justesse de ton, rigueur, et grande créativité et originalité dans leur conception ». C’est donc très logiquement que ces critères sont ceux qui régissent la sélection des films programmés lors du Festival.

Infos pratiques

Le Covid Safe Ticket sera d’application pour permettre la convivialité et la sécurité de toutes et tous au Festival.

Quand ? Du 10 au 14 novembre
Où ? Au Delta, Avenue Golenvaux 18 – 5000 Namur

Pour plus d’infos, n’hésitez pas à consulter la grille de programmation, à accéder à la billetterie et à visiter le site du TEFF !

Excellent Festival à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart

Le 39e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 39e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films 512 288 Jean-Philippe Thiriart

Tandis que le soleil n’avait pas encore laissé sa place aux ténèbres, le dimanche 18 avril dernier sur le coup de 18 heures, Guy Delmote, directeur du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), est sur le point d’annoncer les noms des vainqueurs de cette pour le moins étrange 39e édition du Festival. Face à ce soleil qui brille encore bien haut dans le ciel, nous allons découvrir le palmarès de cette édition cent pour cent en ligne, chose qui eut été aussi inconcevable qu’inexplicable il y a encore quinze mois tant le BIFFF est un Festival qui se vit en présentiel, en « vrai ». Néanmoins, les organisateurs ont réussi un tour de force : celui de garder, treize jours durant, une très grande proximité avec les BIFFFeurs. Chapeau à eux !

Le palmarès Courts-métrages

C’est après la diffusion du fort décalé Hiroshima Mons-Namur, réalisé par le Magic Land Théâtre, que l’annonce du palmarès débute. Celui des films commence avec les Prix récompensant les courts-métrages programmés cette année. Le Prix du Public de la Compétition internationale va à Horrorscope, réalisé par l’Espagnol Pol Diggler. The Last Marriage, des Suédois Gustav Egerstedt et Johan Tappert, reçoit le Méliès d’Argent du Court-métrage. Et est, dès lors, nominé pour la Compétition du Méliès d’Or du Court où il représentera le BIFFF en octobre prochain à Sitges, en Catalogne.

Au sein de la Compétition nationale, un film rafle tout : Prix Jeunesse, Prix La Trois, Prix Be tv et Grand Prix du Festival. Son nom retentit dans notre casque tel l’indication de l’arrêt d’un cheval de Troie par notre antivirus informatico-covidien : T’es morte Hélène. Notons que le film de Michiel Blanchart avait déjà reçu le Grand Prix du Court-métrage à Gérardmer en début d’année.

Le palmarès Longs-métrages

Venons-en aux longs-métrages avant que le temps ne soit écourté de deux minutes pourtant bien indispensables à la lecture de ce qui suit.
Le Pégase, Prix du Public du BIFFF 2021, va à Vicious Fun, de l’Américain Cody Calahan. Le Prix du Public de l’édition fantôme du BIFFF 2020 est attribué à Bloody Hell, de l’Australien Alister Grierson.
Le Jury Presse décerne une Mention Spéciale à Caveat de Damian McCarthy et octroie son Prix de la Critique à Beyond the Infinite Two Minutes du Japonais Junta Yamaguchi.
Vous l’aurez compris : vous venez de rattraper les deux minutes de retard accumulées précédemment.

Le Jury de la Compétition 7e Parallèle attribue une Mention Spéciale au film canadien Violation de Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli, et le White Raven à… Beyond the Infinite Two Minutes ! Quand nous vous disions que nous allions rattraper le temps perdu…
Le Jury de la Compétition européenne attribue ensuite une Mention Spéciale à Host de Rob Savage tandis que le Méliès d’Argent est attribué à Riders of Justice du Danois Anders Thomas Jensen, film de clôture du Festival.
Le Jury international remet ensuite les Corbeaux d’Argent à Son, de l’Irlandais Ivan Kavanagh et à The Closet, du Sud-Coréen Kwang-bin Kim. Enfin, ce même jury attribue le Corbeau d’Or, LE Grand Prix du BIFFF, à… Vicious Fun !

Encore félicitations aux gagnants de notre concours, organisé en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles et vite l’an prochain pour fêter dignement le 40e anniversaire du BIFFF !

Raphaël Pieters, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Critiques de films

Beyond the Infinite Two Minutes   ★★★★
Junta Yamaguchi (Japon)

À vrai dire, nous avions hésité à pointer ce film parmi ceux à regarder absolument. Amateur de films japonais, nous nous sommes laissé tenter. Finalement, septante minutes tout bonnement inimaginables !
Propriétaire de café, Kato réside juste au-dessus de son établissement. Un soir pareil à tous les autres, alors qu’il traine ses savates dans sa chambre, son ordinateur resté allumé l’interpelle soudainement. Pour son plus grand étonnement, il s’aperçoit à travers l’écran et discute tout à coup avec lui-même. L’homme face à lui dit alors : « je suis le futur toi, je suis toi dans deux minutes ». Débute alors une mise en abyme spatiotemporelle bougrement ingénieuse et, stylistiquement, proche de la perfection. Quand on tient une idée pareille, le résultat est aussi original que superbe. Ici, c’est indubitablement le cas !
Raphaël Pieters

Bring Me Home   ★★★★
Seung-woo Kim (Corée du Sud)

Plusieurs années après sa disparition, un enfant fait toujours l’objet d’intenses recherches par ses parents, qui n’ont jamais perdu espoir. Mais à la suite d’un canular de mauvais goût, un tragique accident de la route aura raison du père. Malgré cela, Jung-yeon, la mère, jettera ses dernières forces dans la bataille, se lançant seule sur une piste donnée par un coup de fil anonyme. Son fils aurait été vu servant de gamin à tout faire dans un village de pêcheurs vicelards sous la coupe d’un commandant de police loin d’être net.
Premier film écrit et réalisé… et premier petit chef-d’œuvre, tout simplement, pour le Coréen Seung-woo Kim. Le cinéaste semble même ne jamais avoir fait quoi que ce soit d’autre auparavant (ne pas confondre avec son homonyme, acteur durant les années 90 et 2000) et offre ici un long-métrage magnifiquement ficelé, d’une violence psychologique ahurissante, qui laisse place à l’émotion et à une certaine poésie sans toutefois tomber dans un pathos indigeste. Drame social et psychologique, Bring Me Home doit notamment sa qualité à l’interprétation du rôle principal par Lee-Yeong ae (Lady Vengeance), qui n’a aucunement perdu de sa force de jeu, ainsi qu’à un rythme narratif précisément dosé. Une pépite.
Guillaume Triplet

Hitman: Agent Jun   ★★
Won-sub Choi (Corée du Sud)

Le film raconte l’histoire de Jun, ancien tueur à gage passionné de bande dessinée. Lors d’une mission périlleuse, il simule sa propre mortpour pouvoir échapper aux services secrets et réaliser son rêve de faire de la BD.
Hitman: Agent Jun, c’est James Bond qui rencontre Jong-hui Lee, le scénariste de l’anime Tower of God. Dans ce mélange presque nanardesque d’action et de comédie, le réalisateur s’amuse des codes propres à chaque genre pour offrir un délire visuel burlesque qui fait mouche par moments.
L’esthétique est classique, à l’exception de certains passages assez surdynamiques, ce qui peut gêner le visionnage du film. Mention spéciale aux parties en animation qui sont de toute beauté.
S’ils surjouent parfois, les acteurs restent néanmoins parfaitement dans le ton de cette comédie barrée.
Maxence Debroux

Lips   ★★★
Nicole Tegelaar (Belgique) – court-métrage

L’histoire est celle de Lily, qui tente de remonter le fil de ce qui lui est arrivé après qu’elle s’est réveillée dans une clinique spécialisée dans les greffes de lèvres.
Après l’excellent Yummy de Lars Damoiseaux l’an dernier (programmé notamment au FIFF 2020), la Flandre nous sert une nouvelle histoire, en version courte cette fois-ci, dans le milieu de la chirurgie. Plus sérieux que le huis clos d’infectés précités, Lips (Lippen) bénéficie d’une esthétique léchée des plus agréables pour ce récit qui se veut à la fois angoissant et charnel. Une nouvelle preuve, au cas où certains en douteraient encore, que le nord de notre pays ne manque ni d’idées originales ni de talent pour les mettre en forme.
Guillaume Triplet

Migrations   ★
Jerome Peters (Belgique) – court-métrage

Une ferme reculée dans laquelle vit une famille de dégénérés alcooliques, bas du front et racistes de surcroit, est-elle le bon endroit pour un extraterrestre porteur a priori d’un message de paix ? Il y a de fortes chances que la réponse soit non.
Le second court de Jerome Peters aura laissé votre serviteur dans l’indifférence tant il n’y aura pas trouvé grand-chose à sauver. Humour potache, jeu d’acteurs proche du néant mais une photographie encore sympa sont ce qu’on en a retenu.
Guillaume Triplet

The Shift   ★★
Alessandro Tonda (Belgique, Italie)

Ce matin, dans l’école bruxelloise que nous découvrons dans ce film qui fut le film d’ouverture du Festival, la sonnette retentit comme de coutume. Les adolescents se dirigent vers leur classe respective. Soudain, dans l’entrée, des coups de feu résonnent et des corps s’effondrent les uns après les autres tandis que les cris des vivants se mêlent au sang des morts. Deux jeunes transformés en kamikazes décident alors de se faire exploser. La détonation retentit. Les secours se précipitent sur les lieux et s’organisent tant bien que mal. Un jeune adolescent blessé est pris en charge par Isabelle et Adamo, deux ambulanciers.
Le réalisateur nous présente ici plusieurs sujets très actuels. Son film, à suspense et plein d’audace, aborde l’immigration et la genèse de jeunes terroristes en manque de repères.
Raphaël Pieters

Slate   ★★
Ba-reun Jo (Corée du Sud)

Une jeune femme rêve de devenir une actrice reconnue. Mais elle ne parvient pas à boucler ses fins de mois sans l’aide de sa colocataire. Un beau matin, elle se réveille dans un monde fort différent de celui qu’elle connaît, dans lequel elle a l’habitude de devoir se justifier en permanence. Aura-t-elle l’occasion de prouver sa vraie valeur et de montrer à tous le courage qui l’anime ?
Ce film s’inspire librement de Kill Bill et de Army of Darkness mais fait aussi preuve de modernité avec ses références aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Quant à la musique du film, elle nous fait par moments penser à celle de westerns spaghettis bien connus. Chacun trouvera son compte avec ce film qui tente également avec plus ou moins de succès de faire preuve d’humour.
Raphaël Pieters

Vicious Fun   ★★★
Cody Calahan (États-Unis)

Nous avions coché ce film parmi ceux à voir absolument et le moins que l’on puisse écrire est que nous ne nous étions pas trompés puisqu’il s’agit ni plus ni moins que du lauréat du Grand Prix de cette 39e édition du BIFFF.
Joel est critique de film pour un magazine de films d’horreur. Bien malgré lui, il se retrouve au beau milieu d’une bande de tueurs en série. Il tente alors de les convaincre que, lui aussi, est un tueur-né. Parviendra-t-il à utiliser ses connaissances sur les films de genre pour se faire passer pour ce qu’il n’est pas ?
Ce film au scénario drôlement bien ficelé et aux scènes assez longues mais très prenantes est une superbe réussite. Les clins d’œil aux films de genre sont nombreux et son humour décalé et décapant est on ne peut plus appréciable.
Raphaël Pieters

The Weasels’Tale (El cuento de la comadrejas)   ★★★
Juan José Campanella (Argentine)

Un groupe de quatre vieux amis formé d’un réalisateur, d’un scénariste, d’une actrice et de son mari partage une ancienne et grande demeure à la campagne. C’est alors qu’un jeune couple menace leur bonne cohabitation en leur proposant de racheter la maison afin de pouvoir y développer leur propre projet. Très vite, une résistance farouche à ces deux jeunes plein d’ambition s’organise.
The Weasels’Tale est un film qui vaut le détour pour ses dialogues très construits et truculents. L’humour est une des pierres angulaires de ce métrage. Les conflits intergénérationnels sont aussi évoqués avec tout le cynisme nécessaire. Ce film nous a par moments fait penser à ceux de Quentin Tarantino. Un conseil ? Méfiez-vous des apparences…
Raphaël Pieters

Nos cotes :
☆              Stérile
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★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif