Nos lecteurs assidus connaissent désormais l’existence du Festival Cinéma Interdit puisque nous avions publié un article sur ce jeune festival l’année dernière. Aujourd’hui, vendredi 5 septembre, dès 18h30, débute la nouvelle édition bruxelloise de cet événement plutôt orienté underground.
Il en existe, pour rappel, deux déclinaisons différentes : une parisienne, qui a lieu à la fin du printemps au Club de l’Étoile et qui en était cette année à sa troisième édition, et une qui se tient dans la capitale belge, au Cinéma Aventure, à deux pas de la Grand-Place et qui, elle, en sera à sa deuxième édition. Cette particularité permet de toucher des publics différents.
L’organisateur du Festival, connu sur YouTube sous le pseudonyme d’Azz l’épouvantail, porte à lui seul ce projet à bout de bras. Son but ? Partager sa passion pour le cinéma d’horreur radical et faire ainsi découvrir au public des films qu’il n’aura souvent pas l’occasion de voir ailleurs sur grand écran.
Ces 5, 6 et 7 septembre, l’Aventure se transformera donc en temple de l’Horreur. L’invité principal sera le réalisateur japonais Noboru Igushi, là tout au long du week-end, qui viendra présenter The Machine Girl, Cannibal Girls, Hypertrophy Genitals Girl et Tales of Bliss and Heresy, et reviendra sur sa carrière lors d’une masterclass.
Toujours du côté du Japon, les spectateurs pourront aussi venir découvrir The Unsolved Love Hotel Murder Case Incident, qui sera accompagné du court métrage 2 Girls 1 Gut (à ne pas confondre avec la vidéo 2 Girls 1 Cup).
Le reste du monde sera représenté par la suite sud-africaine du film gore culte Street Trash, 1978, des frères argentins Luciano et Nicolás Onetti (Abrakadabra), l’allemand Bark, de Marc Schölermann et, enfin, le français Que ton règne vienne, documentaire de Mathias Averty.
Pour plus d’informations, nous vous renvoyons vers la page de l’événement, sur le site du Cinéma Aventure.
Bon Festival !
Sandy Foulon
Aujourd’hui, nous vous présentons le deuxième numéro de « La Minute Cinéma de En Cinémascope », issu du deuxième numéro de l’ISFSC MAG !
L’ISFSC MAG est une initiative du Conseil des Étudiants (CDE) de l’Institut Supérieur de Formation Sociale et de Communication (ISFSC) impliquant professeur(e)s et étudiant(e)s.
Au programme de cette deuxième Minute Cinéma de En Cinémascope, donc : un portrait, double. Celui du jeune cinéaste Jérôme Vandewattyne et celui de son nouveau long métrage : The Belgian Wave.
Coscénarisé par Kamal Messaoudi, Jérôme Di Egidio et Jérôme Vandewattyne, The Belgian Wave est à découvrir au Cinéma Aventure, à Bruxelles.
N’hésitez pas à découvrir la critique du film de En Cinémascope, signée Guillaume Triplet !
Ainsi que les deux autres articles que nous avons consacré au travail de Jérôme Vandewattyne :
– SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne, et
– SPIT’N’SPLIT a 5 ans : critiques du film et du combo Blu-ray – DVD, et interview du réalisateur
Crédits vidéo
Captation et montage : Geoffrey Baras
Graphisme : Emmanuel De Haes
Production : Sofía Marroquin, Elisa Tuzkan et Marie Evrard
Le deuxième numéro de l’ISFSC MAG
Jean-Philippe Thiriart
Réalisé par Jérôme Vandewattyne
Scénario : Kamal Messaoudi, Jérôme Di Egidio et Jérôme Vandewattyne
Avec Karim Barras, Karen De Paduwa, Dominique Rongvaux, Séverine Cayron
Dramédie psychédélique
1h30
★★★

Documentaire sur la synthwave ou évocation d’un mouvement artistique propre au plat pays ? Rien de tout cela. Si la vague évoquée dans le titre ne parlera peut-être pas aux plus jeunes, elle aura pourtant marqué la Belgique entre 1989 et 1993, période durant laquelle des centaines de témoignages faisant état de manifestations d’OVNI ont été rapportés. Outre le côté mystérieux des phénomènes en eux-mêmes, c’est surtout le nombre et la convergence des récits qui semblaient apporter un certain crédit au fait qu’une vérité venue d’ailleurs était finalement, si pas plausible, au moins envisageable.
Prisme idéal pour un docu-fiction, c’est justement au travers de lui qu’évolue The Belgian Wave, le nouveau long métrage de Jérôme Vandewattyne, qui aura su rebondir de bien belle manière par rapport au projet de départ. En effet, initialement sollicité pour mettre sur pied un (vrai) documentaire traitant de cette vague d’ovnis sur la Belgique, le réalisateur aura vite compris le potentiel cinématographique, historique voire philosophique qu’enfermait un tel sujet.

Véritable road movie sous acide, The Belgian Wave raconte l’enquête menée par Elzo Durt (Karim Barras) et Karen (Karen De Paduwa) sur une affaire vieille de 30 ans, à savoir l’obscure disparition de Marc Varenberg, parrain d’Elzo, qui travaillait sur la vague d’ovnis en question. À grand renfort de LSD et autres substances qui font rire, les deux protagonistes sillonnent les routes à la recherche de témoins et de preuves pouvant éclairer leurs nombreuses zones d’ombre. Entre une ex-compagne totalement allumée, un théoricien sceptique au déguisement on ne peut plus kitsch et une secte aux pratiques pour le moins douteuses, c’est un festival de personnages tous plus fantasques les uns que les autres qui témoignent de la délicieuse absurdité servant de fil conducteur au film.

Voyageant sans cesse entre pure fiction psychédélique à l’esthétique radicale et réelles images d’archives, The Belgian Wave se joue des codes, ce qui était d’ailleurs déjà la marque de fabrique de Vandewattyne dans son premier long métrage, Spit’n’Split (2017). Si certaines scènes se veulent évidemment un pur produit de l’imagination de leurs créateurs, le spectateur pourra néanmoins s’interroger devant d’autres, tant le propos est cohérent même sous ses airs délirants. Mais cette cohérence dans le délire n’est-elle pas tout simplement à la base le propre des évènements rapportés par tant de témoins d’origines et de couches sociales différentes à la fin des années 80 ? Une illustration indéniable de l’adage, souvent utilisé à tort, disant que la réalité dépasse la fiction.

Hommage à des séries comme X-Files, ode à la Belgique, réflexion sur les perceptions ou encore déclaration d’amour au cinéma d’exploitation, The Belgian Wave est tout cela à la fois tant du point de vue visuel que sonore grâce à un superbe travail de mixage et à une bande originale à la croisée des chemins entre accents rétro et production moderne.
Un film quise veut authentique, sans prétention ni jugement, qui transpire d’affection pour ses personnages et laisse place aux incertitudes. Un pur plaisir du genre.

Guillaume Triplet
N’hésitez pas à découvrir les deux autres articles que nous avons consacré au travail de Jérôme Vandewattyne :
– SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne, et
– SPIT’N’SPLIT a 5 ans : critiques du film et du combo Blu-ray – DVD, et interview du réalisateur
Jean-Philippe Thiriart
Nos cotes :
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★★ Convaincant
★★★ Remarquable
★★★★ Impératif


