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Fantastique : le BIFFF, c’est reparti !

Fantastique : le BIFFF, c’est reparti ! 1810 2560 Jean-Philippe Thiriart

À partir de ce mardi 8 avril et jusqu’au dimanche 20 de ce mois, arrêtez tout ce que vous faites car le « Brussels International Fantastic Film Festival » (BIFFF), événement incroyable, est de retour au Palais 10 du Heysel. Cet événement iconique de la ville de Bruxelles, qui ravit les amateurs de cinéma fantastique depuis maintenant 42 ans revient avec un nouveau programme d’anthologie ! Malheureusement, ce festival est en danger : s’il manque de financements, il pourrait ne pas revenir l’année prochaine…

L’ambiance qui règne au BIFFF est chaleureuse et complètement unique ! Découvrir un film là-bas est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Le public réagit lors des séances, les gens rigolent, crient parfois. On y vit des moments merveilleusement humains. Des films de genres très différents et des quatre coins du monde y sont mis à l’honneur. De l’horreur à la comédie noire, en passant par des films d’action survitaminés, il y en a pour tous les goûts !

Le BIFFF, c’est aussi un lieu de rencontres extraordinaires. Des passionnés de cinéma fantastique s’y retrouvent chaque année et on y croise aussi de nombreux acteurs du métier. Le Festival accueille ainsi chaque année plusieurs invités de marque. Cette fois, le réalisateur Danny Boyle, à qui l’on doit des œuvres cultes comme Trainspotting, 28 jours plus tard ou encore Slumdog Millionnaire, sera présent au Festival. Il sera fait Chevalier de l’Ordre du Corbeau, au même titre que le réalisateur français Christophe Gans et un autre Français : le comédien Christophe Lambert.

Les événements

Au BIFFF, on ne voit pas seulement des films : c’est aussi la chance de pouvoir assister à de magnifiques événements ! Arrêtons-nous sur trois d’entre eux…

Le 9e Art Contest

Du 10 au 13 avril, se déroulera le 9e Art Contest. Il s’agit d’une compétition qui invite les candidats à exploiter pleinement leur potentiel créatif. L’objectif est de réaliser, en cinq heures, une toile sur le thème de l’art fantastique. Les œuvres sont ensuite exposées pendant le reste du Festival.

Le Bal des Vampires

Le 19 avril, à partir de 22h, jusqu’au lendemain matin, six heures, le mythique Bal des Vampires redébarque au BIFFF ! Cela fera 40 ans que cette grande soirée costumée du Festival endiable Bifffeurs et Bifffeuses. Si on y retrouve des costumes plus dingues et somptueux les uns que les autres, c’est aussi l’occasion de danser toute la nuit aux côtés de créatures tout droit sorties droit de films d’horreur !


La Nuit Fantastique

Rayon films, le 12 avril, se déroulera l’emblématique Nuit Fantastique. Au programme : une nuit complète de folie, en compagnie d’un public enflammé prêt à découvrir quatre courts métrages et autant de longs, choisis spécialement par les organisateurs pour rendre ce moment inoubliable. Au bout de ce marathon filmique, un petit-déjeuner salutaire compris dans le prix de cette Nuit Fantastique.

Mais ce n’est pas tout : nombreuses sont les autres activités qui auront lieu lors du Festival !

Le BIFFF en danger !

Ce merveilleux événement, tellement important pour le cinéma et notre patrimoine pourrait malheureusement ne pas revenir l’année prochaine. Sans garantie de financements, notamment au niveau des subsides régionaux, il est possible qu’il n’y ait pas de 44e édition en 2026 ou, pire, que le Festival disparaisse purement et simplement. Il est donc impératif d’apporter tout notre soutien au BIFFF et à ses organisateurs tant ce serait une perte énorme si cet événement venait à s’arrêter. En rejoignant la Guilde de l’Ordre du Corbeau, par exemple, ce qui consiste en un soutien financier au Festival en l’échange de chouettes contreparties. Et ce à partir de 20 euros. À vous de voir, alors, si vous vous situez du côté lumineux de la force ou de son côté… obscur !

La programmation 2025

Quelques lignes, à présent, sur différents films qui seront diffusés au Festival cette année et qui méritent, selon nous, une mise en avant.

Planète B

Ce film de science-fiction français, mettant en scène les comédiennes de renom Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub, raconte l’histoire d’une France dominée par un gouvernement autoritaire qui enferme les insoumis dans des prisons virtuelles.
10 avril – 21h30


The Surfer

Le nouveau film de ce bon vieux Nicolas Cage, réalisé par l’Irlandais Lorcan Finnegan. Ici, notre Nico préféré joue un surfer qui casse la figure à des gangsters sur une plage australienne. Tout un programme !
11 avril – 19h


Screamboat

Devenu libre de droit, Winnie l’ourson est apparu dans plusieurs films d’horreur. À présent, c’est au tour de la toute première version dark de Mickey Mouse de se retrouver en tête d’affiche d’un film d’épouvante fauché. On y retrouvera David Howard Thornton, qui jouera la souris tueuse, lui qui avait déjà interprété le clown Art dans la saga Terrifier. C’est évident, ce sera tout sauf du Shakespeare. Mais découvrir une farce pareille avec le public en délire du BIFFF promet d’être une expérience incroyable !
12 avril – Nuit Fantastique


Hallow Road

Un thriller nerveux et intense, mettant en vedette l’actrice Rosamund Pike. On y suivra des parents qui vont devoir gérer une situation dramatique et tragique après que leur fille a provoqué un grave accident de voiture.
16 avril – 19h

Atoman

Le premier film de super-héros marocain ! Un projet original qui voit la création d’un super-héros marocain ancré dans la mythologie locale. L’acteur Samy Naceri, révélé au grand public via la franchise culte Taxi, fait partie du casting.
19 avril – 15h


Get Away

On retrouve Nick Frost, l’acteur fétiche du réalisateur Edgard Wright et éternel comparse du comédien Simon Pegg, dans cette comédie horrifique britannique. Il y joue un père de famille devant affronter un tueur en série qui rôde sur l’île où lui et ses proches ont élu domicile pour les vacances. Cela promet d’être un spectacle fun et jouissif, idéal à découvrir en compagnie des Bifffeurs et des Bifffeuses !
19 avril – 19h

Plus d’infos sur le site du Festival.

Excellent BIFFF à toutes et à tous !

Jules de Foestraets et Jean-Philippe Thiriart

NO TIME TO DIE : Dernier smoking en demi-teinte

NO TIME TO DIE : Dernier smoking en demi-teinte 1080 720 Guillaume Triplet

Réalisé par Cary Joji Fukunaga
Avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux, Ben Whishaw, Christoph Waltz, Ralph Fiennes

Action, thriller, espionnage
2h43



Mourir peut attendre… le spectateur aussi ! Si ce genre de maxime a déjà pu être lue ou entendue, c’est qu’elle résume assez bien le destin de No Time To Die, 25e volet de la saga James Bond mais surtout cinquième et dernier chapitre avec celui qui a incarné 007 ces 15 dernières années : Daniel Craig. Le film sort dans nos salles ce jeudi 30 septembre.

Crise sanitaire oblige, No Time To Die aura eu des petits airs d’arlésienne puisque la sortie initialement prévue en avril 2020 se sera vue finalement reportée à plusieurs reprises pour au final débarquer un an et demi après avec des scènes qui auront été tournées à nouveau pour cause notamment de placements de produits. Mais en remontant le temps encore un peu, on constate que ce dernier chapitre aura eu, à plusieurs égards, d’entrée de jeu une réputation de film maudit avec le départ de son réalisateur initial Danny Boyle, remplacé par Cary Joji Fukunaga, une vilaine blessure à la cheville de son acteur principal sur le tournage ou encore un incident au studio Pinewood ayant touché l’un des techniciens. Tout cela mis ensemble faisait beaucoup pour une telle grosse production que la MGM avait même un temps envisagé de revendre à une plateforme de streaming, et donc d’éluder sa sortie en salle. Qu’à cela ne tienne, le dernier Bond incarné par Craig arrive sur grand écran. Reste à savoir si les attentes engendrées auront pu être comblées.

Crédit photo : Christopher Raphael © 2021 DANJAQ, LLC et MGM. Tous droits réservés.


NTTD reprend les choses en quelque sorte là où Spectre les avait laissées et c’est après une première (très) longue séquence pré-générique, qui pourrait s’apparenter à un film dans le film, que le spectateur comprend que certains des personnages-clés des volets précédents ainsi que leur passé seront déterminants. Et si ces références ont été l’une des marques de fabrique de l’ère Daniel Craig, au contraire des volets précédents beaucoup plus indépendants narrativement les uns des autres, elles atteignent, ici, une sorte de paroxysme.
On retrouve donc un Bond hors-circuit coulant des jours heureux avec Madeleine Swann. Mais il ne faudra pas attendre trop longtemps avant qu’un évènement fâcheux vienne gâcher cette tranquillité et mettre à mal l’idylle soi-disant anonyme. Cinq ans plus tard, Bond se remet en selle en aidant un ami américain qui lui demande de retrouver un scientifique ayant travaillé sur une arme bactériologique redoutable. Pas besoin d’aller plus loin pour comprendre que le plus célèbre agent secret au monde reprendra du service dans la foulée et que cela ne se fera pas sans peine.

Crédit photo : Avec l’aimable autorisation de DANJAQ et MGM © 2021 DANJAQ, LLC et MGM. Tous droits réservés.


Si le plaisir de se prendre en pleine face une bonne fournée de scènes d’action ainsi que de poursuites en tous genres est bien présent et que les idées qui ont servi de base au scénario semblent loin d’être mauvaises, force est de constater qu’une certaine perplexité peut nous gagner à la sortie de la projection.
À trop vouloir montrer, le film ne se perdrait-il pas en chemin ? Certes, l’histoire regorge d’éléments charnières mais le traitement de ceux-ci nous semble parfois inégal au point de desservir d’un côté le rythme du métrage et de l’autre sa compréhension. De fait, si certains aspects sautent aux yeux bien avant qu’ils ne soient dévoilés, d’autres restent flous pour cause de passage en surface ou d’explications accélérées.
Bien sûr, les failles de 007 continuent d’être exploitées, voire mises à nu, comme depuis Casino Royale en 2006, mais celles-ci touchent moins que dans Skyfall (2012). La faute à un jeu d’acteurs et des dialogues qui semblent manquer d’incarnation. Là aussi, on ne peut que le déplorer tant le potentiel de certaines séquences était énorme. Un bémol notamment pour Fukunaga, lui qui avait réalisé et marqué d’une empreinte si forte les épisodes de l’excellente première saison de la série True Detective (2014).

Crédit photo : Nicola Dove © 2021 DANJAQ, LLC et MGM. Tous droits réservés.


On reste donc sur notre faim et très mitigé par rapport au fait que Daniel Craig, qui a littéralement habité James Bond durant 15 ans (à la grande surprise de beaucoup dès le départ d’ailleurs), ait tiré sa révérence de cette manière.

Guillaume Triplet

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif