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Le 42e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et le concert des VHS… et nos critiques de films !

Le 42e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et le concert des VHS… et nos critiques de films ! 1300 911 Jean-Philippe Thiriart

Dimanche soir, prenait fin au Palais 10 de Brussels Expo le 42e Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Une édition 2024 clôturée avec la projection du film américano-danois The American Society of Magical Negroes. Ce premier long métrage de Kobi Libii a été présenté aux festivaliers après l’annonce des deux derniers prix qui devaient encore être révélés, l’essentiel du palmarès ayant été annoncé vendredi soir.

Avec une hausse de fréquentation de ses salles de dix pourcents par rapport à l’année dernière, le BIFFF donne d’ores et déjà rendez-vous en 2025 à ses habitués, ainsi qu’à ses futurs adeptes bien sûr ! Du 8 au 20 avril, pour être précis.

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Le palmarès

Au sein de la Compétition internationale, le Corbeau d’Or, Grand Prix du Festival, a récompensé Steppenwolf, du Kazakh Adilkhan Yerzhanov.
Les Corbeaux d’Argent sont allés à Your Monster, de l’Américaine Caroline Lindy et à Cuckoo, de l’Allemand Tilman Singer (voir critique ci-dessous).

C’est Franky Five Star, de l’Allemande Birgit Möller, qui est sorti gagnant de la Compétition européenne, remportant le Méliès d’Argent, tandis qu’une Mention Spéciale a été accordée à Flies de l’Espagnol Aritz Moreno.
Ellipsis, de l’Espagnol David Marqués, a été élu Meilleur thriller, quittant Bruxelles avec le Black Raven Award, une Mention Spéciale étant décernée à Unspoken du Chinois Daming Chen.

Le White Raven Award est allé à River, du Japonais Junta Yamaguchi, avec une Mention Spéciale pour In a Violent Nature, du Canadien Chris Nash (voir critique ci-dessous).
La Emerging Raven Competition, mettant en lice des premiers et deuxièmes longs métrages, a vu l’emporter Sleep, du Sud-Coréen Jason Yu. (voir critique ci-dessous)

Le Prix de la Critique a été décerné à River, qui remportait là son deuxième Prix au BIFFF cette année.
Enfin, rayon longs métrages toujours, et de trois pour River puisque le film a également remporté le toujours très touchant Prix du Public !

Envie de connaître le palmarès de la compétition courts métrages belges ? Direction le site du Festival !

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un grand merci à toutes celles et ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 42e BIFFF, organisé avec le soutien précieux du Centre Culturel Coréen de Bruxelles !

Et félicitations aux gagnant(e)s de celui-ci : Terry Mittig, Marc Vanholsbeeck, Malko Douglas Tolley, Corey Fleshman et Christelle Demaerschalck, qui ont chacun(e) remporté deux places pour The Sin, ainsi que Elisa Tuzkan, Kat Hayes, Sandra Van Craenenbroeck, Angélica Da Silva Carvalho et Stéphane André, qui ont remporté chacun(e) deux places pour 4PM !

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

VHS From Space en live au BIFFF

Dans le cadre d’une soirée « double bill » à l’ancienne, le BIFFF proposait le jeudi 11 avril un programme pour le moins alléchant pour les cinéphiles amateurs de bis mais également pour les mélomanes.

En première partie de soirée, les spectateurs ont pu découvrir The Belgian Wave, réalisé par un des enfants terribles du Festival : Jérôme Vandewattyne. Nous vous invitons à découvrir, sur notre site, notre avis et davantage d’infos sur le film, mais aussi, plus généralement, sur les autres métrages de Jérôme !

À la suite de cette projection, rendez-vous était donné dans le hall du Palais 10 pour le concert de VHS From Space, groupe dont le réalisateur assure le chant et la guitare. Le public s’est donc amassé devant la petite scène pour cette déferlante electro space grunge du plus bel effet. Durant près d’une heure, c’est devant un public qui avait sorti son plus beau déhanché que les cinq membres du groupe, bardés de couleurs fluorescentes, ont délivré leurs riffs SF punk et leurs tempi industriels issus de leur dernier EP Cigarette Burns ou de leur précédent opus : Xenon Equinox.

Une bien belle pause avant de réattaquer pour la séance de minuit, qui mettait à l’honneur, à l’occasion de son 40e anniversaire, l’un des fleurons de l’industrie Trauma : The Toxic Avenger.
Avouez qu’il y avait pire comme afterwork…

Guillaume Triplet

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Nos critiques de films

Abigail   ★★★
Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Irlande/États-Unis)

Dernier né du collectif Radio Silence (V/H/S, 666 Road, Wedding Nightmare alias Ready or Not, les cinquième et sixième Scream), Abigail était l’un des gros morceaux de cette édition. Le public a répondu présent (la grande salle était bondée) et il a pu assister, juste avant la projection, à un petit spectacle « live » de danse façon ballet sur la musique utilisée dans le film (Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski). Le film en lui-même a largement répondu aux attentes. Racontant comment une bande de ravisseurs se retrouve coincée dans un manoir isolé avec la fille d’un riche magnat dont ils espèrent tirer une grosse rançon, fille qui est très loin d’être aussi innocente que prévu, cet Abigail constitue une bonne variation sur le thème du vampire. Bien rythmée, tendue tout en présentant des touches d’humour, joliment shootée (la photo est signée Aaron Morton, qui a travaillé au même poste sur le Evil Dead de Fede Alvarez et sur le tout récent La Malédiction : L’origine), offrant de beaux décors et généreuse quant au gore, cette production horrifique fait passer un très bon moment.

Baghead   ★★★
Alberto Corredor (Allemagne/Royaume-Uni)

Une jeune femme hérite d’un grand bâtiment désaffecté abritant un ancien pub qui appartenait à son père tout juste décédé de manière horrible, père avec lequel elle n’avait plus aucun contact depuis longtemps. Alors qu’elle y réside quelques jours le temps de réfléchir à ce qu’elle en fera, un parfait inconnu toque à la porte et lui demande, contre une somme rondelette, de pouvoir avoir un tête-à-tête avec la créature qui hanterait le sous-sol et qui permettrait de pouvoir parler aux personnes défuntes pendant un bref moment. Dans un premier temps, elle prend cet homme pour un fou, mais, rapidement, elle devra bien admettre que ce monstre est bel et bien réel.
Baghead est un pur film d’horreur, avec sa créature fantastique flippante à la mythologie intéressante, ses décors particulièrement glauques mis en valeur par une photographie adéquate, son atmosphère de terreur, mais aussi, il faut bien le dire, ses personnages qui ne font jamais ce qu’il faudrait. Du fait qu’il y ait des séances avec des règles bien précises à respecter (comme ne pas dépasser une certaine durée) pour pouvoir communiquer avec le monde des esprits, on pense un peu à La Main (Talk to Me), même si chacun des deux films possède sa propre « touche ». Il est à noter qu’il s’agit de la version longue d’un court métrage du même nom datant de 2017.

Canceled   ★★
Oskar Mellander (Suède)

Ce film d’épouvante suédois est malheureusement trop classique, dans son déroulement et dans ce qu’il montre, pour pouvoir prétendre marquer les amateurs éclairés du genre. Ce seront davantage les plus jeunes pas encore très familiers des codes qui pourront y être sensibles. On retrouve, comme souvent ces dernières années, un jeune youtubeur entouré de son équipe, qui espère faire péter les scores de son audience grâce à un nouvel épisode de son émission dédiée aux fantômes. Cette fois, Alex va tourner dans un vieux manoir inconnu du grand public dans lequel ce serait déroulé un massacre et où auraient eu lieu divers phénomènes paranormaux. L’introduction est tournée en mode found footage, mais heureusement, le reste du film bénéficie globalement d’une réalisation traditionnelle. Les réactions souvent trop molles des personnages face aux manifestations inquiétantes n’aident pas à créer un climat de tension paroxystique et l’apparence de la créature qui apparaîtra à partir d’un moment est certes pas mal, mais un poil trop convenue (silhouette très maigre, tout en longueur). Tout ça n’est pas honteux, mais est oubliable.

Concrete Utopia   ★★★
Tae-hwa Eom (Corée du Sud)

Ce nouveau film du Sud-Coréen Tae-hwa Eom (aussi orthographié Tae-hwa Um), dont le Vanishing Time: A Boy Who Returned avait déjà été présenté au BIFFF il y a une poignée d’années, a été remarqué internationalement, au point qu’il a représenté la Corée du Sud cette année aux Oscars. Plus qu’un film catastrophe dans lequel Séoul est entièrement détruite par un gigantesque tremblement de terre, à l’exception du bloc d’immeubles à appartements dans lequel vit le couple principal, Concrete Utopia est une intelligente métaphore politique où le réalisateur étudie les comportements humains individuels et collectifs dans un contexte de crise majeure impliquant la notion de survie. C’est fait de manière non-manichéenne, avec un large spectre de réactions possibles envisagé : lâcheté, égoïsme, sens du sacrifice, solidarité, négation de ses propres valeurs au nom de l’intérêt du groupe, culte de la personnalité qui émerge, etc. Les échos avec les grandes questions d’actualité sont frappants (on pense par exemple à la crise des migrants). C’est tout cet aspect qui, s’ajoutant aux qualités cinématographiques intrinsèques (qualité des effets spéciaux, de la mise en scène…), en fait un film tout à fait digne d’intérêt. C’est ambitieux et ça vise juste.

Cuckoo   ★★★
Tilman Singer (Allemagne/États-Unis)

Une jeune fille de 17 ans est obligée de quitter les États-Unis et d’emménager avec son père, sa belle-mère et sa demi-sœur muette dans une station balnéaire sise dans les montagnes allemandes. Sur place, elle découvre que certaines personnes ont un comportement étrange, elle entend des bruits bizarres et se fait poursuivre le soir par une mystérieuse femme très agressive.
Servi par une belle distribution internationale, dont Marton Csokas (Celeborn dans Le Seigneur des Anneaux), Dan Stevens (Abigail, voir plus haut), Hunter Schafer (Tigris dans le tout dernier Hunger Games) et Jessica Henwick (Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés), Cuckoo présente un scénario dont l’originalité est à souligner et qui apporte une fraîcheur bienvenue. Tilman Singer (Luz), dont c’est seulement le second film, y distille savamment quelques petits moments touchants, quelques scènes d’action, et, surtout, des moments de malaise et de peur. Il faudra continuer à surveiller la carrière de ce réalisateur allemand !

Destroy All Neighbors  
Josh Forbes (États-Unis)

Le réalisateur Josh Forbes, qui vient de l’univers des clips musicaux, accouche d’une petite comédie gore calibrée pour les séances de minuit survoltées. William est un artiste frustré, bossant en journée dans un studio d’enregistrement et habitant avec sa copine dans un appartement miteux où il s’est installé son petit studio perso, rêvant depuis trois ans de sortir son propre album de rock progressif. Mais il y a toujours quelque chose qui l’empêche de finaliser ce projet. Cette fois, c’est son nouveau voisin qui écoute jour et nuit de la dance music le volume sonore coincé au maximum, ce qui lui pourrit la vie. Il se décide à s’expliquer avec cet infernal voisin quand soudain…
On voit directement qu’on est face à un budget très limité. Les effets spéciaux sont volontiers kitsch, mais généreux. À noter que le spécialiste Gabe Bartalos (notamment fidèle collaborateur de Frank Henenlotter) a travaillé dessus. Pas bien finaud, Destroy All Neighbors se révèle attachant par l’amour pour le rock progressif qu’il parvient à faire partager.

Deus Irae  
Pedro Cristiani (Argentine)

Après son court métrage Deus Irae en 2010, Pedro Cristiani est de retour 13 ans plus tard avec cette fois la version longue. On y suit les tourments du Père Javier, qui consacre sa vie à rendre visite aux familles en prise avec des démons et à nettoyer les maisons de celles-ci de la présence du Malin. Il souffre de plus en plus de crises d’absence lors de ces séances et ce qu’il découvre au sortir de celles-ci n’est guère joyeux. Un jour, il reçoit la visite de mystérieux prêtres aux méthodes radicales. Le réalisateur argentin développe un univers sombre et cauchemardesque ayant ses potentialités. Largement porté sur le gore, il privilégie les effets spéciaux pratiques, ce qui est tout à son honneur et donne son charme à son film. Jets d’hémoglobine et créatures monstrueuses constituent les attractions principales de celui-ci. Las, le manque de consistance du scénario empêche de davantage s’enthousiasmer pour ce petit shocker. Pour tout dire, on aurait tellement voulu pouvoir le porter aux nues ! On surveillera cependant la suite des événements, car une seconde partie pourrait débouler un jour, si tout se passe bien…

Devils   ★★★
Jae-hoon Kim (Corée du Sud)

Pour son premier film, le Coréen Jae-hoon Kim fait fort ! Il investit le genre du polar hardcore, l’une des spécialités nationales, pour un résultat absolument grisant. Il y est question d’un inspecteur enquêtant sans relâche sur une bande de tueurs en série diffusant sur le dark web des vidéos snuff de leurs méfaits. L’affaire a pris une tournure personnelle pour lui depuis que son beau-frère compte parmi les victimes de ces ignobles individus. Lors d’une course-poursuite, il attrape un membre-clé de cette organisation, mais dans le feu de l’action, les deux hommes tombent dans une ravine. Black-out. Lorsque, un mois plus tard, l’inspecteur se réveille menotté dans un lit et se voit dans un miroir, il n’en croit pas ses yeux : il est dans le corps du tueur qu’il a failli arrêter, alors que ce dernier, l’honorant de visites pour le narguer, a l’apparence du policier. Que s’est-il passé ? On pense forcément à Volte/Face (Face/Off) de John Woo, mais Jae-hoon, qui est également scénariste, en a bien conscience et en joue. S’appuyant sur une solide interprétation des acteurs, Devils déroule un scénario absolument diabolique et fait montre d’une violence tant psychologique que graphique digne d’un film d’horreur. On recommande très fortement !

Exhuma   ★★★
Jae-hyun Jang (Corée du Sud)

Jae-hyun Jang poursuit son exploration des rituels liés aux différentes croyances religieuses après The Priests (2015) où deux prêtres catholiques arrivaient à la rescousse pour tenter d’exorciser une fille possédée et Svaha: The Sixth Finger (2019) avec son intrigue complexe dont l’un des arcs narratifs présentait un pasteur protestant qui enquêtait sur une secte bouddhiste. Exhuma, quant à lui, développe les rites chamaniques au travers de ses personnages et de son intrigue. Deux jeunes chamans s’allient à un vieux géomancien et à un croque-mort pour essayer de briser une malédiction qui touche une richissime famille américano-coréenne. Pour cela, ils vont devoir déterrer et déplacer le cercueil d’un ancêtre de leur client. Allant de mauvaise surprise en mauvaise surprise, ils vont s’apercevoir que leur mission est beaucoup plus dangereuse que prévu. Le réalisateur (qui a aussi écrit le scénario) prend son sujet au sérieux. C’est manifeste, tant dans la manière dont le film a été préparé (les acteurs ont dû apprendre de vrais rituels chamaniques et des spécialistes étaient présents en tant que consultants) qu’à l’image. La présence du charismatique Min-sik Choi (Old Boy) dans le rôle du géomancien expérimenté est un atout indéniable, tandis que les décors, entre tradition et modernité, nature et ville, sont bien utilisés, tout comme l’Histoire de la région. On pourrait presque prendre Exhuma comme un mix entre un documentaire sur l’aspect folklorique coréen évoqué et un bon divertissement fantastico-horrifique (effets spéciaux et scènes de trouille sont de la partie). À découvrir.

The Funeral   ★★★
Orçun Behram (Turquie)

Nous autres francophones aurons beau rigoler en entendant le titre original de The Funeral (Cenaze) et le nom de son personnage principal (Cemal), il faut bien reconnaître après visionnage que tout ça est tout sauf naze. Loin de son cinéma bis des années 70 et 80 (Turkish I Spit On Your Grave, Turkish Star Wars, etc.), la Turquie a produit quelques bons films d’horreur ces dernières années (on pense par exemple à Baskin de Can Evrenol, présenté au BIFFF en 2016). C’est encore le cas ici, Behram adoptant une approche intimiste intéressante du thème du mort-vivant.
Un chauffeur de corbillard déprimé accepte un boulot officieux : cacher pendant un mois le corps d’une jeune femme, à la demande de la famille. Mais il va se rendre compte que ce cadavre fait du bruit, bouge et a un appétit aiguisé pour la viande humaine.
La relation qui s’instaure entre les deux personnages donne tout son sel à ce film plus sensible qu’il n’en a l’air (un rythme peu trépident couplé à une certaine froideur apparente pourraient induire en erreur sur ce point). Quelques scènes de cauchemars et le final présentent une belle force de frappe visuelle, proprement horrifique. On dénombre aussi une certaine quantité de plans gores, mais là ne réside pas le réel intérêt de cette production sombre, presque désespérée. Pourvu que son réalisateur continue dans le genre !

Gueules noires   ★★
Mathieu Turi (France)

Tout comme Le Mangeur d’âmes également évoqué dans ce dossier, Gueules noires (ou Deep Dark pour le marché international) faisait partie du focus French Connection(s) de ce 42e BIFFF, qui visait à mettre en avant le cinéma de genre francophone lors de cette édition du Festival. Initiative louable qui permet de constater une assez bonne santé du secteur (même si ses acteurs déplorent toujours qu’il est plus difficile de monter des projets relevant de l’horreur comparativement à d’autres cinématographies). Le réalisateur Mathieu Turi n’est pas un inconnu du festival, puisque son Méandre avait été sélectionné pour l’édition en ligne de 2021. L’idée avec son nouveau film, c’est de croiser l’univers de Germinal (les mineurs du Nord de la France) et l’univers de Lovecraft (le mythe des Grands Anciens). Facile à pitcher, Gueules noires tient ses promesses jusqu’à un certain point. Le petit bémol réside dans l’aspect de la divinité païenne, moins impressionnant qu’espéré. À part ça, on suit avec plaisir ces travailleurs du charbon menés par un Samuel Le Bihan charismatique, d’abord dans les mines à mille mètres sous terre, puis dans une crypte d’une civilisation très ancienne. Les claustrophobes et nyctophobes risquent d’avoir quelques sueurs froides.

In a Violent Nature   ☆
Chris Nash (Canada)

Le scénariste et réalisateur Chris Nash a dû se demander ce que donnerait un Vendredi 13 filmé à la manière d’Elephant de Gus Van Sant. Certes, apporter une petite trouvaille donnant une légère touche de fraîcheur au genre du slasher est en théorie bienvenu, mais quand le parti pris de mise en scène transforme un film qui aurait pu être fun en machin embêtant à suivre, n’est-ce pas dommage ? D’autant que le script est basique au possible : en pleine forêt, un homme massif et attardé mental se relève d’entre les morts pour aller massacrer un à un les quelques jeunes gens qui ont pris le médaillon de sa chère maman qui traînait à l’endroit où il était enterré. Aucun rebondissement, aucun développement psychologique, juste un squelette de scénario sans chair ni gras. La caméra se contente de coller aux basques du tueur, au lieu de suivre le groupe de futures victimes comme cela se fait généralement dans le genre. Statique, linéaire et répétitif, In a Violent Nature reprend à son compte les codes et grandes « figures imposées » du slasher forestier : l’inévitable bande de jeunes, le masque (qui, pour le coup, a l’air d’avoir été inspiré par Les Mignons !), la légende racontée autour d’un feu de camp, etc. À notre sens, le seul élément qui sauve le film du néant, ce sont les scènes gores, bien faites, généreuses et inventives. C’est peu.

Krazy House   ★★
Steffen Haars et Flip Van der Kuil (Pays-Bas)

Krazy House se présente comme une sitcom américaine typique des années 90, suivant les Christian, une petite famille bien sous tous rapports : Bernie, le papa très religieux, mais maladroit, arborant fièrement son pull « Jesus » qu’il a tricoté lui-même, Eva, la maman, femme stressée qui doit régenter sa petite smala, et leurs deux ados, Adam, qui se passionne pour la chimie, et Sarah, vierge qui attend le prince charmant. L’arrivée d’un vieux père de famille russe et de ses deux garçons, qui s’incrustent chez cette famille en se proposant de régler leur problème d’évier, va sérieusement perturber tout ce petit monde.
Le duo de réalisateurs Haars et Van der Kuil (cf. les New Kids) aime à mettre en avant la culture populaire néerlandaise. Ici, les compères passent un cap dans leur carrière : tournage en anglais et cast international réunissant notamment Nick Frost (la « trilogie Cornetto ») et Alicia Silverstone (Clueless) pour un violent dynamitage du politiquement correct à l’américaine véhiculé par les sitcoms U.S. que Krazy House parodie. Bon, il faut se farcir le trop long début, mais une fois que tout part en vrille, le vilain garnement qui sommeille en vous devrait jubiler face à ce déferlement de langage ordurier, de violence gore et de blasphème appuyé. Amis de la poésie, bye bye !

Kryptic   ★★
Kourtney Roy (Canada/Royaume-Uni)

Suite à une terrifiante expérience au cours d’une randonnée dans la forêt la laissant amnésique, Kay Hall se met en quête de Barb Valentine, cryptozoologue connue pour avoir disparu dans la région alors qu’elle était sur les traces du Sooka, créature du folklore local que Kay aurait croisée de très près…
Premier long métrage de la réalisatrice et photographe canadienne Kourtney Roy, Kryptic part d’un synopsis de films de monstres pour très rapidement emmener son spectateur vers autre chose, à la fois plus psychologique et plus organique que prévu. Brouillant l’identité de son personnage central, le film prend une dimension lynchienne, ne laissant pas son sens global se dévoiler de manière limpide, quitte à larguer certains spectateurs en cours de route, d’autant que le jeu de l’actrice principale, Chloe Pirrie, est déstabilisant. En voilà un qui porte donc bien son titre ! On épinglera, parmi ses qualités, la beauté des paysages naturels que traverse l’héroïne, l’immersion dans le Canada profond, avec sa galerie de locaux pas piquée des hannetons et, surtout, le caractère très organique (question fluides corporels, on est servis) des flashes qui ponctuent le métrage, ce qui devrait ravir les fans de Brian Yuzna (Society, Progeny) et de body horror en général.

Last Straw   ★★
Alan Scott Neal (États-Unis)

Last Straw décrit la pire journée et surtout la pire nuit de Nancy, jeune fille récemment promue responsable de la petite équipe travaillant pour le diner appartenant à son père. Elle apprend qu’elle est enceinte sans être certaine de l’identité du père, sa voiture tombe en panne, elle arrive en retard au travail, se fait semoncer par son paternel, est bonne pour assurer le service de nuit, voit son autorité remise en question par ses collègues et, surtout, doit chasser de l’établissement une bande d’ados masqués vraiment pas nets, qui promettent de revenir plus tard pour se venger de l’affront. Une fois la nuit tombée, alors qu’elle est seule dans le resto routier isolé, ça ne loupe pas : des individus masqués débarquent et elle va devoir lutter pour sa survie…
Le scénario de ce thriller horrifique ne casse pas la baraque – il possède ses faiblesses d’écriture – mais l’ensemble est suffisamment rythmé et tendu pour qu’il puisse remplir son office de divertissement sans grandes prétentions. Petite originalité, tout de même : les faits, jusqu’à un certain point, seront montrés selon deux points de vue différents, afin que le spectateur se rende mieux compte de quoi il retourne… Quelques scènes sanglantes et une bonne musique synthétique contribuent à faire passer la pilule pour le spectateur pas trop regardant.

Love Lies Bleeding   ★★
Rose Glass (États-Unis/Royaume-Uni)

Romance entre deux jeunes femmes, dont l’une, Lou (Kristen Stewart), n’a jamais quitté sa région, travaille dans un club de musculation et a un père shérif très louche (Ed Harris), et l’autre, Jackie (Katy O’Brian), est sur les routes dans le but de tenter de gagner un concours de culturisme à Las Vegas, Love Lies Bleeding se distingue par des scènes violentes et trash, un léger érotisme et des personnages à fleur de peau. Sa distribution fait également plaisir, entre ce bon vieux Ed Harris (Abyss, Apollo 13, The Truman Show) dans un rôle bien malsain, Kristen Stewart qui, depuis un bon bout de temps déjà, a largement réussi à casser son image trop commerciale liée au succès de la saga Twilight et Dave Franco (frère de James Franco, vu dans Warm Bodies : Renaissance, les deux Insaisissables et Nerve) qui compose un personnage de salaud fini. On regrettera juste la fin qui part dans un délire surréaliste, ce qui a tendance à nuire au sérieux de l’entreprise. Après son Saint Maud bien accueilli par la presse, la réalisatrice Rose Glass est en train de se construire une filmographie intéressante.

Le Mangeur d’âmes   ★★
Julien Maury et Alexandre Bustillo (France)

Nouveau film du duo de choc Julien Maury et Alexandre Bustillo (À l’intérieur, Aux yeux des vivants, tous deux également projetés au BIFFF, respectivement en 2008 et 2014), Le Mangeur d’âmes (The Soul Eater pour l’international) est un polar adapté d’un roman d’Alexis Laipsker. Un gendarme, Franck, qui enquête sur la disparition d’enfants, et une policière, Elisabeth, envoyée dans un village des Vosges à cause d’une double mort violente, vont devoir apprendre à collaborer car leurs deux affaires semblent étroitement liées. Ils se rendent progressivement compte que chaque élément renvoie à une légende locale, celle d’une créature vivant dans la forêt et qui dévore l’âme de ses victimes. C’est la première fois que les deux réalisateurs quittent le genre de l’horreur pure et dure (on restera dans le polar, malgré le parfum de fantastique qui règne sur le film), mais ils ont néanmoins tenu à apporter leur touche personnelle à cette histoire préexistante. Ainsi, les scènes de meurtres sont particulièrement gores, ce qui constitue l’une de leurs signatures visuelles évidentes. Ils ont réuni pour l’occasion un joli cast, comprenant Virginie Ledoyen, Sandrine Bonnaire et Paul Hamy. Entièrement tourné en décors naturels, Le Mangeur d’âmes s’élève au-dessus du policier pépère, sans constituer l’une des entrées marquantes de la filmographie du sympathique duo.

Sleep   ★★★
Jason Yu (Corée du Sud)

Hyun-su et Soo-jin forment un couple qui a tout pour être heureux : un bel appartement, un brave chien-chien, un bébé sur le point de naître et un mantra comme quoi ensemble, on peut tout affronter. Lui est un brillant acteur récompensé (petit parallèle biographique avec son interprète, feu Sun-kyun Lee, notamment acclamé internationalement pour son rôle dans Parasite), elle est une cadre dans une grosse boîte. Cependant, la nuit, Hyun-su se met à avoir des crises de somnambulisme au cours desquelles il va avoir un comportement de plus en plus dangereux pour lui-même et pour les siens.
Avec ce premier film, Jason Yu se fait remarquer un peu partout (notamment à Cannes) pour la subtilité avec laquelle il traite son sujet et pour sa direction d’acteur impeccable. On est face à un cas exemplaire du Fantastique selon l’acception du théoricien Tzvetan Todorov, dans la mesure où, tout au long de l’histoire, on hésite entre une explication surnaturelle des faits (le mari serait-il possédé par un fantôme qui profiterait de son sommeil pour s’exprimer ?) et une explication rationnelle (ce serait juste un cas extrême de somnambulisme, point barre). Différents indices sont fournis en cours de route… Belle simplicité très travaillée, belle efficacité. Jason Yu : un nouveau grand espoir du cinéma coréen.

Stockholm Bloodbath   ★★★
Mikael Håfström (Suède/Danemark)

Le réalisateur suédois Mikael Håfström, habitué aux productions américaines (Chambre 1408 et Le Rite, c’est lui), a tourné en Hongrie cette production suédo-danoise. Une dimension internationale qu’on retrouve dans le scénario même de Stockholm Bloodbath, basé sur des faits historiques impliquant les différents pays formant le noyau dur de la Scandinavie. Les faits se déroulent au 16e siècle. Le roi du Danemark et de la Norvège, Christian II, ambitionne se soumettre la Suède à son autorité. La guerre fait rage. Dans ce contexte, Freja et Anne, appartenant à un village de résistants, voient tous leurs proches se faire massacrer par un petit groupe de puissants mercenaires à la solde de Christian II. Les deux femmes partent dans une quête vengeresse. À la croisée entre le cinéma de Tarantino (on pense à la Mariée des Kill Bill), celui de Guy Ritchie et des intrigues de cour à la façon de Game of Thrones (mais sans la dimension fantasy), Stockholm Bloodbath impressionne par son ampleur narrative. Cela s’en ressent à sa durée : il est long. Le jeu d’acteur est bon et Håfström parvient à nous captiver suffisamment au cours de cette grande fresque. Le principal reproche qu’on lui adressera, ce sont certains tics de réalisation (comme les split-screens) trop connotés modernes, qui ne s’accordent pas bien avec la dimension historique de l’histoire. Dans cet ordre d’idées, plusieurs autres anachronismes risquent de faire sourciller les historiens. Il faut passer outre pour profiter pleinement du spectacle.

Things Will Be Different   ★★
Michael Felker (États-Unis)

Un frère et une sœur, fuyant avec le magot de leur casse, se réfugient dans une maison de campagne vide. La particularité de cette habitation, c’est qu’elle contient en son sein un système qui permet de voyager dans le temps. Pratique quand on veut disparaître quelque temps pour échapper aux recherches de la police. Sauf que ça ne va pas du tout se passer comme prévu…
Il s’agit du premier long métrage écrit et réalisé par Michael Felker, qui a reçu l’appui d’Aaron Moorhead et Justin Benson (Spring, The Endless), cinéastes avec lesquels il avait déjà travaillé en tant que monteur et producteur. Assez minimaliste dans son approche du thème du voyage dans le temps, tout en condensant un certain nombre d’idées, il ne s’avère pas aussi jouissif que prévu, la faute à une trop grande rétention d’informations vis-à-vis des spectateurs qui pourront ressentir une impression d’opacité et de frustration. Le genre de films pour lesquels on se dit : « à revoir afin de vérifier si certains éléments nous ont échappé lors du premier visionnage ».

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant   ★★
Ariane Louis-Seize (Canada)

Comme l’indique ce long titre, c’est l’histoire d’une vampire ado qui, depuis qu’elle est toute petite, se montre trop sensible pour tuer des gens afin de se nourrir. Jusqu’à présent, sa famille l’aidait en lui fournissant des poches de sang qu’elle sirotait à la paille. Mais désormais, ses proches décident qu’elle doit passer à l’âge adulte et donc apprendre à chasser pour survivre par elle-même. La voilà mise au pied du mur. Le problème, c’est que, vraiment, elle coince. Heureusement, elle tombe un soir sur un garçon aux tendances suicidaires, qui va comprendre de quoi il retourne et proposer de lui donner sa vie pour l’aider. Touchée, la vampire lui propose de d’abord réaliser sa dernière volonté. Ils vont ainsi passer la nuit à tenter d’accomplir cet objectif. On a là un film fort sympa, bien foutu. Son approche du mythe du vampire apporte un brin de fraîcheur, il possède une belle texture visuelle, l’humour fait mouche et son actrice principale (Sara Montpetit) est étonnante. C’est mignon et touchant.

When Evil Lurks (Cuando acecha la maldad)   ★★★
Demián Rugna (Argentine)

Très attendu des amateurs d’horreur, When Evil Lurks ne démérite pas. Son réalisateur avait déjà régalé les spectateurs du BIFFF en 2018 avec Terrified (Aterrados), pur condensé de terreur. Il persiste et signe cette année dans cette veine avec une histoire gagnant en ampleur. Le film était présenté hors compétition, mais il faut dire qu’il s’est déjà taillé une belle réputation dans de nombreux autres festivals (il a par exemple été élu meilleur film à Sitges).
En pleine campagne argentine, deux frères découvrent un homme horriblement infecté par un démon sur le point de donner naissance au mal absolu. Ils décident de se débarrasser de ce corps purulent en le larguant des centaines de kilomètres plus loin. Ce faisant, ils enfreignent une des règles fondamentales liées à la possession démoniaque. Le chaos va alors se répandre autour d’eux.
Rêche, implacable, impitoyable, ce nouveau bébé de Demián Rugna est assez éloigné des standards hollywoodiens modernes et c’est tant mieux. Ainsi, certaines catégories de personnages souvent épargnées dans les productions plus consensuelles prennent cher ici. En clair, personne n’est à l’abri. Le film génère dès lors un redoutable sentiment d’insécurité. L’interprétation des acteurs est à l’avenant. Les scènes gores, particulièrement dégoûtantes, sont marquantes. L’insertion de l’histoire dans le terroir est par ailleurs bien rendue. En bref, c’est du solide. Tout juste peut-on reprocher au personnage principal d’avoir des comportements trop souvent contraires à ce qu’il devrait faire. Voilà donc un nouvel incontournable du genre.

Sandy Foulon

Merci à toute l’équipe de En Cinémascope présente à nos côtés pour couvrir cette cuvée 2024 du BIFFF : Guillaume Triplet, Sandy Foulon, Sofía Marroquin Simar et Vincent Melebeck !

Et rendez-vous, donc, du 8 au 20 avril 2025 pour le 43e BIFFF et avant, bien sûr, sur notre site !

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Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Le BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films 1800 1200 Jean-Philippe Thiriart

C’est hier qu’a pris fin à Brussels Expo la 41e édition du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Une cuvée 2023 qui s’est clôturée avec la projection du film britannique Unwelcome, réalisé par Jon Wright, précédée de l’annonce du palmarès.
Après trois éditions particulièrement difficiles, le BIFFF a repris sa vitesse de croisière. Malgré six mois de préparation en moins et une programmation réduite d’un tiers, plus de 40 000 spectateurs se sont pressés dans les deux salles du Festival, sans compter celles et ceux qui sont passé(e)s par le village du BIFFF au cours des 13 jours qui viennent de s’écouler !

Le palmarès

Au sein de la Compétition internationale, le Corbeau d’Or, Grand Prix du Festival, a récompensé Talk to Me, des jumeaux australiens Danny et Michael Philippou. (voir critique ci-dessous)

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les Corbeaux d’Argent sont allés au film d’ouverture, Suzume, du Japonais Makoto Shinkai et à Infinity Pool, du Canadien Brandon Cronenberg (voir critique ci-dessous).
Une Mention spéciale a été accordée à Sisu, du Finlandais Jalmari Helander.

C’est Halfway Home, du Hongrois Isti Madarasz, qui est sorti gagnant de la Compétition européenne, remportant le Méliès d’Argent.
The Grandson, du Hongrois Kristóf Deák, a été élu Meilleur thriller, quittant Bruxelles avec le Black Raven Award.
Le White Raven Award est allé à The Coffee Table, de l’Espagnol Caye Casas, avec une Mention spéciale à Lily Sullivan, l’actrice principale de Monolith, réalisé par l’Australien Matt Vesely (voir critique ci-dessous).

La Emerging Raven Competition, mettant en lice des premiers et deuxièmes longs métrages, a vu l’emporter l’américain Soft & Quiet, de Beth de Araújo, avec une Mention Spéciale décernée au canado-belge Farador, de Edouard Albernhe Tremblay.
Le Prix de la Critique a, lui aussi, été décerné à Soft & Quiet.
Le toujours très touchant Prix du Public est venu récompenser le film Sisu, dès lors doublement primé cette année.

Envie de connaître le palmarès de la compétition courts métrages belges ? Direction le site du Festival !

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un tout grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 41e BIFFF, organisé avec le soutien précieux du Centre Culturel Coréen de Bruxelles !
Et félicitations aux gagnants de celui-ci : Lau Lari, Patrick Laseur, Vincent Mercenier, Thomas Opsomer et Marc Vanholsbeeck ! Ils ont chacun remporté deux tickets pour la projection, en avant-première mondiale, du film coréen Drive.

Rendez-vous du 9 au 21 avril 2024 pour le 42e BIFFF et avant, bien sûr, sur notre site encinemascope.be !

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Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les critiques de différents films primés

Talk to Me, Corbeau d’Or   ★★★
Danny et Michael Philippou (Australie)

Monolith, Blaze, Talk to Me : l’Australie était décidément bien représentée cette année au BIFFF. Ici, on est dans l’horreur pure et dure, avec des fantômes ensanglantés, de brèves visions infernales et des scènes de meurtres et d’automutilations assez impressionnantes.
Un groupe d’amis décide, pour pimenter ses soirées, de s’adonner à un petit rituel aux règles simples : il s’agit de tenir une main embaumée recouverte de céramique et de prononcer la phrase « Talk to me » pour voir apparaître un esprit devant soi, puis d’inviter celui-ci à prendre possession de son propre corps, en ne dépassant pas les 90 secondes avant d’éteindre une bougie préalablement allumée afin de renvoyer le mort d’où il vient. Évidemment, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler…
Premier long métrage des frères jumeaux Philippou, ce Talk to Me est fort prometteur. La boîte A24 a d’ailleurs signé pour la distribution ciné aux États-Unis, c’est pour dire. Simple et efficace, se basant sur un concept aux belles potentialités, il a de quoi faire frissonner. On aurait juste bien voulu en voir plus de cet au-delà dans lequel les démons torturent l’âme d’un des personnages…

Infinity Pool, Corbeau d’Argent   ★★★
Brandon Cronenberg (Canada/Hongrie/Croatie)

Brandon n’est pas seulement le fils de David Cronenberg, c’est aussi un cinéaste talentueux. Il le prouve une nouvelle fois avec cet Infinity Pool qui a quelque chose d’obsédant.
Ce thriller horrifique, dans lequel un riche couple, James et Em, en vacances dans une station balnéaire de rêve, rencontre un autre couple, Gabi et Alban, qui va les emmener hors du périmètre sécurisé pour les touristes, et sera confronté aux lois dictatoriales du lieu suite à un accident, repose sur un concept de science-fiction : les autorités locales acceptent, contre paiement, de créer un double d’une personne condamnée à mort, afin que ce soit ce clone qui soit exécuté à la place de la personne d’origine. Ce double recevant toute la mémoire de l’autre, et le processus passant par une phase où ce dernier est inconscient, un doute surgit dès le réveil : est-on bien sûr que ce soit vraiment le double qui est exécuté ? Situation qui donne déjà le vertige, et le reste du film creusera toujours plus loin cette confusion mentale, avec la consommation de drogues hallucinatoires, des images psychédéliques, des délires sensuels et une plongée malsaine dans le crime. Avec, à l’arrivée, le risque de se perdre soi-même.
Doté d’une distribution trois étoiles (Alexander Skarsgård en James, la sublime Mia Goth en Gabi, Cleopatra Coleman en Em…), avançant de bonnes idées originales, offrant des plans passant du beau au malsain, non sans provocation (l’éjaculation, par exemple), satire d’une certaine classe sociale dite supérieure, Infinity Pool est lui-même un film assez riche, qu’on a déjà hâte de revoir.

Monolith, Mention spéciale de la White Raven Competition pour l’actrice Lily Sullivan   ★★
Matt Vesely (Australie)

Cette production australienne joue la carte du minimalisme : un seul personnage à l’écran, une jeune journaliste qui s’occupe de son émission en podcast sur des affaires mystérieuses, dans un seul lieu, la grande villa parentale où elle télétravaille, et un parti pris anti-spectaculaire, car tout repose sur l’oralité – les interviews qu’elle réalise à distance, qui font avancer l’histoire. Un film anti-cinématographique, pour ainsi dire. Fans d’action, passez votre chemin ! Cependant, il faut reconnaître qu’à partir de quelques éléments qui n’ont l’air de rien au départ (d’étranges briques noires en possession de plusieurs personnes à travers le monde), la scénariste Lucy Campbell et le réalisateur Matt Vesely parviennent à créer quelque chose d’intriguant et à maintenir le mystère sur la durée. Ce qui est une petite gageure en soi. Et, pour renforcer l’aspect dramatique, cette affaire va prendre une tournure très personnelle pour l’héroïne. Dans le rôle principal, on retrouve la jolie actrice montante Lilly Sullivan, qui joue également dans Evil Dead Rise, aussi présent dans la sélection du BIFFF 2023 (voire critique ci-dessous). Convaincante, elle porte tout le film sur ces épaules. Monolith n’est pas mémorable, mais a le mérite de tenter une certaine originalité, dans une forme certes quelque peu austère, en résonnance avec les préoccupations contemporaines et dont le fonds peut titiller les amateurs d’histoires mystérieuses.

Sandy Foulon

Les autres critiques

Vous retrouverez, ci-dessous, par ordre alphabétique, nos critiques d’autres films découverts au BIFFF cette année.

Anthropophagus II   ★
Dario Germani (Italie)

Des étudiantes se laissent convaincre par leur professeure de se faire enfermer dans un bunker antiatomique afin de vivre une expérience utile à leur thèse universitaire. Dans ces sombres couloirs totalisant une longueur de 17 km, elles vont être traquées par un tueur cannibale.
Cette pseudo-suite d’Anthropophagus de Joe D’Amato ne prend même pas la peine de tisser des liens avec son aîné, le titre ayant sûrement été choisi uniquement dans le but de capitaliser sur l’aura « culte » du film où le personnage de George Eastman mange ses propres viscères. À noter qu’à l’époque, Horrible (Rosso sangue) de la même équipe avait déjà parfois été présenté comme un Anthropophagus 2. Désespérément basique, le film de Dario Germani n’a rien à apporter. Il fait penser à de nombreux autres films du genre, comme Sawney: Flesh of Man (présenté au BIFFF il y a 10 ans). L’intrigue est simpliste au possible et le jeu des actrices est faiblard, on ne croit pas en leur personnage. Mais comme les victimes se font zigouiller à un rythme métronomique et que la durée du film est courte, on n’a pas le temps de s’ennuyer. En outre, les éclairages, dans des teintes glauques, donnent un petit cachet visuel à l’ensemble. Enfin, le vrai gros atout, c’est le gore franc et généreux qui le parsème. On réservera donc cette petite production purement « bis » aux inconditionnels du cinéma gore.

The Elderly (Viejos)   ★★★
Raúl Cerezo et Fernando González Gómez (Espagne)

Le duo de réalisateurs venu présenter au BIFFF l’année passée le bien fun The Passenger (La Pasajera) est de retour avec, cette fois-ci, un film d’horreur plus sérieux et inquiétant.
L’intro montre une vieille femme qui se suicide en se jetant du balcon, pendant que son mari dort dans le lit conjugal. Ensuite, on fait la connaissance de sa famille, son fils, sa petite-fille adolescente et la belle-mère. Il est décidé que le désormais veuf viendra habiter avec eux, au moins le temps qu’il se remette de ce drame. Mais le comportement du grand-père devient de plus en plus étrange (il dit entendre des voix) pour finir par se faire carrément menaçant (« Je vous tuerai tous demain soir »). Ambiance ! Pendant ce temps-là, une insupportable canicule sévit et les autres personnes âgées semblent aussi bizarres…
The Elderly bénéficie d’un jeu d’acteur d’excellent niveau, notamment celui de Zorion Eguilor (La Plateforme), qui a d’ailleurs été récompensé pour cette prestation au festival Fantasia. Les réalisateurs prennent le temps de bien faire monter la sauce avant le déferlement de violence attendu. Les personnages ont ainsi le temps de vraiment exister. Le tabou de la nudité et de la vie sexuelle de seniors y est abordé frontalement, ce qui peut déstabiliser. Ce bon film d’horreur pèche juste par son explication finale, qui laisse dubitatif.

Evil Dead Rise   ★★★
Lee Cronin (Nouvelle-Zélande/États-Unis/Irlande)

Lee Cronin, le réalisateur de The Hole in the Ground, qui avait été projeté au BIFFF en 2019, s’attaque à la franchise Evil Dead. Il s’agit d’une histoire indépendante de la trilogie initiale et même du remake de 2013 ; autrement dit, on peut le regarder sans forcément avoir vu les autres. Comme pour le film de Fede Alvarez, exit Ash et les autres têtes connues de la saga. Sam Raimi et Bruce Campbell n’interviennent qu’au niveau de la production (ils sont producteurs exécutifs). Passée l’intro, le cadre de l’action est cette fois-ci urbain (un appartement dans une grande ville américaine), ce qui fait l’originalité et contribue à créer l’identité propre de cet opus. Au centre de l’intrigue, c’est une famille (une mère et ses trois enfants, rejoints par leur tante rock’n’roll) qui se retrouve cette fois-ci confrontée aux forces démoniaques involontairement libérées par l’un d’entre eux. Sans surprise, cet Evil Dead Rise ne possède pas du tout le charme des anciens films et reprend plutôt l’esthétique des films de possessions contemporains. Mais il tient largement ses promesses en termes de gore (mention spéciale à la créature composite à la The Thing et la façon dont elle est neutralisée). Cronin s’en tire bien en montrant qu’il sait réaliser un bon film d’horreur moderne. Reste donc le problème pour les fans de la première heure de ne pas retrouver ce qui faisait la « saveur » toute particulière des premiers Evil Dead.

Evil Eye (Mal de Ojo)   ★★★
Isaac Ezban (Mexique)

Grand habitué du BIFFF (tous ses longs métrages y ont été projetés), le réalisateur Isaac Ezban est de retour avec Evil Eye, film d’horreur ayant pour thème la sorcellerie dans le Mexique rural.
Ne sachant plus à quel saint se vouer pour essayer de sauver leur jeune fille Luna, dont l’état de santé laisse les médecins perplexes, Rebecca et Guillermo emmènent la petite, ainsi que sa grande sœur Nala, chez la grand-mère maternelle, avec qui le contact avait été rompu, dans l’espoir de trouver une solution beaucoup moins conventionnelle. Les parents annoncent alors qu’ils doivent s’absenter quelques jours et laissent leurs deux filles chez la vieille dame. Ça, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle…
Actualisation des contes traditionnels de sorcières, ce film décline bien la palette de la peur, allant de la sourde angoisse à la pure terreur. Les maquillages et effets spéciaux font plaisir à voir et les décors de la vieille demeure ajoutent leur grain de sel à l’ambiance creepy. Après le doublé The Elderly et Evil Eye, vous ne verrez plus jamais vos grands-parents de la même manière !

L’Exorciste du Vatican (The Pope’s Exorcist)   ★★
Julius Avery (États-Unis)

Basant son argument commercial sur le fait qu’il s’inspire de fait réels (comme Conjuring : Les Dossiers Warren et bien d’autres avant lui), L’Exorciste du Vatican raconte la lutte entre le père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican, et un puissant démon ayant pris possession du corps d’un petit garçon dont la famille vient d’emménager dans un ancien édifice sacré espagnol dans le but de le restaurer.
L’attraction principale du film est l’acteur-star Russell Crowe dans le rôle du père Gabriele. Avec son physique qui évoque plus un vieux métalleux qu’un prêtre et ses quelques petites faiblesses (il trimballe toujours sur lui une flasque de whisky et est tourmenté par un épisode traumatique de sa jeunesse), il s’attire davantage la sympathie du public que la petite clique de prélats qui tentent de l’évincer de sa fonction. D’autres noms au générique attirent l’attention : Franco Nero (Django) dans le rôle du souverain pontife, Alex Essaoe (Doctor Sleep) ou encore Daniel Zovatto (Don’t Breathe). On peut compter sur Hollywood pour rendre plus divertissante une réalité qui doit être autrement plus austère, à grand renfort d’effets spéciaux et de petites touches d’humour. Le film est joliment éclairé, relativement bien rythmé et propose quelques pistes intéressantes (cf. ce qui est dit de l’Inquisition espagnole), mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas dans la subtilité, ce qui l’empêche de faire peur. Et ça, c’est fort dommage pour un film de possession démoniaque !

In My Mother’s Skin   
Kenneth Dagatan (Philippines/Singapour/Taïwan)

Ce film asiatique, se déroulant aux Philippines sous l’occupation japonaise vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, met en scène une famille vivant dans une grande demeure sise au milieu de la jungle. Le père aurait volé de l’or des envahisseurs et ces derniers mettent la pression pour récupérer le trésor. Laissant sa femme, sa fille, son garçon et sa domestique, l’homme va tenter de trouver de l’aide du côté des Américains. Voyant la santé de sa maman péricliter, la fille, Tala, veut prendre les choses en main. Quand elle croise le chemin d’une fée prétendant pouvoir exaucer ses vœux, elle va tenter le tout pour le tout.
In My Mother’s Skin possède les ingrédients pour faire un bon film dans la veine de ce que fait Guillermo Del Toro (notamment dans Le Labyrinthe de Pan), mais Dagatan n’a malheureusement pas le savoir-faire du réalisateur mexicain. Le rythme est trop lent et ça tourne en rond au bout d’un moment. Un conte horrifique au potentiel pas suffisamment bien exploité.

Irati   ★★★★
Paul Urkijo Alijo (Espagne/France)

Adapté de la BD Le Cycle d’Irati de Juan Luis Landa (dont seul le premier tome est sorti, malheureusement, le projet ayant été abandonné en cours de route par l’éditeur), agrémenté de divers ajouts personnels, ce film de fantasy prend place dans le Pays basque du 8e siècle, où les deux grandes religions monothéistes, le christianisme et le mahométisme, mettent en péril les anciennes croyances païennes. Après la bataille de Roncevaux, pour laquelle le père du héros avait signé un pacte avec Mari, la déesse de la Nature, qui stipulait qu’il donnait sa vie contre la victoire des siens, Eneko Jr. est envoyé loin de chez lui pour être élevé dans la foi de Rome. Adulte, il revient dans son pays pour découvrir que certains revendiquent sa place de seigneur local. Il va également découvrir le monde de la déesse-mère et se liera avec Irati, jeune sauvageonne qui représente les croyances ancestrales menacées de disparition.
On sent l’amour du réalisateur basque pour sa région et son folklore et son désir de le partager avec ses spectateurs. Il allie avec bonheur l’intime et le grand spectacle, son film étant à la fois très touchant et impressionnant. Visuellement travaillé, il offre de superbes plans de la Nature : forêt, rivière, montagnes… Et puis, fantasy oblige, certaines créatures de la mythologie locale prennent vie devant la caméra. Une réussite d’autant plus méritoire quand on sait que le budget dont il disposait était modeste par rapport à ce qui se fait dans le genre, notamment à Hollywood. Un vrai coup de cœur de votre serviteur.

Kids vs. Aliens   ★★
Jason Eisener (États-Unis)

Tout comme Hobo with a Shotgun (2011) du même réalisateur était l’adaptation en long métrage du court du même nom, Kids vs. Aliens est la version longue de Slumber Party Alien Abduction, présent dans l’anthologie horrifique V/H/S/2. Hommage aux productions fantastiques pour la jeunesse des années 80, et donc forcément comparé à la série Stranger Things, devenue la référence sur ce terrain, cette nouvelle réalisation du Canadien Jason Eisener titille allègrement notre fibre nostalgique tout en proposant quelques fulgurances gores. Dans ce mélange de science-fiction et d’horreur, une petite bande d’enfants, accompagnée de Samantha, la grande sœur de l’un d’eux, est confrontée à deux groupes d’antagonistes : d’une part, l’ado Billy et sa clique, un salaud de première qui essaie de sortir avec Sam pour profiter d’elle et, d’autre part, de vilains extraterrestres ne pensant qu’à zigouiller de l’humain. Eisener fait très bien passer son amour pour le cinéma en mode DIY et son affection pour les geeks en herbe qui vivent dans leur monde et sont pleins de créativité. Esthétiquement, le film se distingue par ses couleurs très saturées, un certain kitsch pleinement assumé, avec des costumes, des maquillages et des effets spéciaux bricolés grâce à des moyens très limités mais avec passion. La durée est fort courte (1h15) et la fin est un peu frustrante : on aimerait en savoir plus (à voir si le réalisateur a déjà l’idée d’une suite possible…). Un petit divertissement sympathique.

The Loneliest Boy in the World   ★★
Martin Owen (Royaume-Uni)

Un ado asocial, involontairement responsable de la mort accidentelle de sa mère, se retrouvant sans famille et sans ami, est libéré pour quelque temps de l’institut spécialisé dans lequel il était placé. Il doit s’accommoder des visites impromptues que lui rendent les deux psys qui le suivent, un homme bien décidé à prouver que ce jeune est barje et qu’il se passe des choses étranges chez lui et une femme plus compréhensive. Ils lui font clairement comprendre que s’il ne se fait pas rapidement un ami, histoire de prouver qu’il sait se sociabiliser un minimum, il sera réinterné vite fait. Ni d’une, ni deux, le jeune homme va déterrer un gars populaire de son âge qui vient d’être inhumé afin de s’en faire un ami. Puis, tant qu’à faire, il décide aussi de s’entourer d’une nouvelle famille par les mêmes moyens, un récent crash d’avion lui fournissant tout ce qu’il lui faut en cadavres frais. Le pire, c’est que ça va fonctionner au-delà de tous ses espoirs !
Bénéficiant d’une belle photo, de beaux éclairages et d’une interprétation adéquate, ce film fait mouche avec son ton oscillant entre humour et tendresse. Hommage aux années 80, comme il s’en fait régulièrement depuis quelques années, pourvu de nombreux clins d’œil (utilisation de la musique de Ghostbusters, oreille coupée retrouvée à la façon de Blue Velvet, feuilleton Alf regardé à la télé par le personnage principal…) et d’une esthétique camp, The Loneliest Boy in the Wood ne surprend pas, mais fait passer un agréable moment.

The Nature Man   ★
Young-seok Noh (Corée du Sud)

The Nature Man se pose dans la catégorie « on s’est fait avoir » ! Un youtubeur spécialisé dans les histoires paranormales, accompagné de son acolyte, se rend en pleine forêt pour rencontrer un homme qui vit là-bas et qui prétend être harcelé, voire parfois possédé, par des fantômes hantant les lieux. Ce qu’ils découvriront sur place ne correspondra pas forcément à leurs attentes… Vu le pitch et la bande-annonce, on pouvait s’attendre à un survival fantastique, mais il n’en est rien. Il s’agit plutôt d’une espèce de comédie pleine de faux-semblants, par laquelle seuls les jeunes créateurs de contenus sur les réseaux sociaux pourraient éventuellement se sentir vaguement concernés. Un film-arnaque dont le message semble être, au final, que derrière les arnaques, il y a tout de même des leçons à tirer. En tout cas, on peut s’interroger sur la pertinence de le faire figurer dans la sélection du BIFFF. Bref, vous pouvez circuler sans regret, il n’y a (pratiquement) rien à voir.

Nightmare (Marerittet)   ★★
Kjersti Helen Rasmussen (Norvège)

Un jeune couple emménage dans le spacieux mais vétuste appartement qu’il vient d’acquérir. Le jeune homme étant constamment accaparé par son travail, c’est la fille, Mona, qui reste à domicile pour entreprendre les travaux de rafraîchissement de leur intérieur. Entre le comportement bizarre de leurs voisins et les cris incessants du bébé de ceux-ci, un gros problème va surgir : les nuits de Mona vont être fortement perturbées par des cauchemars lucides récurrents au cours desquels un démon du sommeil (un Mare) revêtant l’apparence de son compagnon va devenir de plus en plus menaçant à son encontre et va tenter de prendre possession du fœtus qu’elle porte en elle.
Baignant presque constamment dans la pénombre, Nightmare cultive la confusion entre rêve et réalité. À la croisée des concepts des Griffes de la nuit et de Rosemary’s Baby, il ne possède pas l’impact de ces deux références. Le thème des cauchemars et des divers troubles du sommeil (paralysie du sommeil, somnambulisme…), est passionnant et, de ce fait, le pitch de ce film ne manquera pas d’interpeler les fantasticophiles, mais cette production norvégienne n’est donc pas LE film définitif sur le sujet. Il met un peu trop de temps avant d’en arriver à la partie la plus intéressante, est trop cafardeux visuellement (même si c’est volontaire) et les scènes oniriques ne vont pas assez loin et manquent de variété. Un bon point cependant pour la prestation de l’actrice principale, Eili Harboe, qui s’était notamment déjà illustrée dans Thelma.

Project Wolf Hunting   ★★★
Hongsun Kim (Corée du Sud)

Sur un cargo en pleine mer, une troupe de policiers est confrontée à une mutinerie des dangereux criminels qu’ils escortaient. Mais bientôt, un danger encore plus terrible surgit des entrailles du bateau…
Project Wolf Hunting est l’une des sensations gores de ces derniers mois avec The Sadness et Terrifier 2. Petite salve de films qui donne une lueur d’espoir aux fans de splatters quant à l’avenir de leur genre de prédilection dans les salles de cinéma (les trois films ayant bénéficié d’une sortie salles dans plusieurs pays, dont la France, ce qui est devenu en soi exceptionnel) dans un contexte de cinéma horrifique un peu trop souvent aseptisé.
Si le scénario est basique, c’est pour mieux jouer la carte de l’efficacité et de la surenchère dans la violence qui fait mal et dans la quantité de sang versée. On ne va pas se mentir, on est là pour ça, et le film remplit parfaitement son contrat. Malgré sa durée de deux bonnes heures, on ne s’embête pas et l’effet cathartique est assuré.

Satanic Hispanics   ★★
Alejandro Brugués, Mike Mendez, Demián Rugna, Gigi Saul Guerrero et Eduardo Sánchez (États-Unis/Mexique/Argentine)

Satanic Hispanics est une anthologie horrifique réunissant une belle brochette de réalisateurs latino-américains : respectivement, les réalisateurs de Juan of the Dead, du Couvent, de Terrified (un film de trouille diablement efficace), de Bingo Hell et du Projet Blair Witch. Cela génère forcément pas mal d’attentes.
Le premier segment, qui sert de fil rouge pour introduire les autres histoires, montre un raid de la police déboucher sur la découverte de vingt-sept cadavres dans un appartement, massacre dont le seul survivant tente de s’échapper. Amené au poste de police pour être interrogé, celui-ci va raconter diverses histoires, à première vue abracadabrantes, à propos de revenants, de vampires, etc., qui constitueront les autres sketches.
Cet ensemble contient de bons éléments (quelques créatures joliment horribles, des gags avec le vampire qui fonctionnent bien…) mais, globalement, il déçoit un peu, la faute, autre autres, à un ton trop souvent humoristique. Dans le genre, on lui préférera México Bárbaro, plus viscéral.

Wintertide   ★★
John Barnard (Canada)

Alors qu’il règne désormais une nuit hivernale sans fin, le soleil n’atteignant plus la Terre, Beth patrouille bénévolement dans sa petite ville isolée, signalant la présence de chaque « zombie » qu’elle croise sur sa route. Quand elle ne sillonne pas dans son secteur, elle occupe ses nuits en faisant l’amour avec le ou la partenaire du jour. Le problème, c’est que lorsqu’elle dort, elle fait un cauchemar récurrent où elle voit son double aspirer l’énergie vitale de la personne couchée à côté d’elle. Et au réveil, à chaque fois, cette personne n’est pas du tout dans son assiette…
Le thème des zombies/infectés est ici traité de sorte qu’on n’ait pas l’impression d’avoir déjà vu mille fois ce spectacle, ce qui est très louable. John Barnard soigne son atmosphère nocturne, glaciale et cotonneuse. Par ailleurs, il nous offre quelques scènes sensuelles joliment filmées. De plus, son actrice principale, Niamh Carolan, assure. Vu ses atouts, il est d’autant plus dommage que Wintertide ne convainque pas à cent pour cent, son rythme lent finissant par devenir handicapant, le manque de scènes « énervées » se faisant ressentir. Verdict : intéressant, mais peut mieux faire.

Sandy Foulon

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo : Vincent Melebeck

Bon annif le BIFFF : 40 ans… et 30 séances à gagner !

Bon annif le BIFFF : 40 ans… et 30 séances à gagner ! 1497 1058 Jean-Philippe Thiriart

It’s back ! En vrai. En chairs. Et puis en os, aussi. Forcément !
Après une édition 2020 annulée suite à un foutu virus et une édition 2021 online only, COVID oblige, toujours, le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF) est de retour avec une édition comme avant. Une édition anniversaire, même : la 40e !

Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, En Cinémascope vous propose cette année un concours Facebook exclusif permettant de remporter pas moins de 30 séances de cinéma au BIFFF !
Soit cinq pass de six séances – trois séances pour chaque gagnant(e) et une séance pour les trois personnes de son choix.
Rendez-vous en fin d’article pour tout savoir sur ce concours !

Une édition du BIFFF comme avant… ou presque puisque, pour la première fois, le Festival quitte le centre de Bruxelles, après de nombreuses années au Passage 44, puis à Tour & Taxis et, enfin, à Bozar, où le Festival avait pris ses quartiers voici bientôt dix ans. Cette année, direction le Palais 10 de Brussels Expo avec, le lundi 29 août, la projection, en ouverture du Festival, de Vesper Chronicles, de la Lituanienne Kristina Buožytė et du Français Bruno Samper. Le Festival durera une nouvelle fois 13 jours, se clôturant ainsi le samedi 10 septembre, avec la proclamation du palmarès de cette 40e cuvée et la diffusion de ce qu’on nous promet être un huis-clos en plein air : Fall, du Britannique Scott Mann.

Le BIFFF 2022, ce sera, outre une centaine de longs métrages, pas moins de 82 courts, répartis en cinq sections : les compétitions belge, européenne, « Eat My shorts », « They’re the future » (sept films d’étudiants) et « Re-animated », diversité – de genres et de sensibilités – étant le maître-mot de cette programmation.

Les organisateurs du BIFFF voulant faire de cette édition anniversaire une vraie fête où chacune et chacun trouveront leur bonheur, leur sélection sera fun à coup sûr.

Place cette année, à « The Belgian Wave », un focus belge qui donnera à voir 15 films issus de la cinématographie du plat pays qui est le nôtre, parmi lesquels Megalomaniac de Karim Ouelhaj (Grand Prix à Fantasia), Ritual de Hans Herbots ou encore Freaks Out de Gabriele Mainetti.
Rayon séances spéciales : le Bloody date – double bill parfait pour les amoureux composé de You Lie You Die de Hector Claramunt et Have.Hold.Take de DJ Hamilton.

Nos chères têtes blondes ne seront pas en reste puisque lors du Family Day du dimanche 4 septembre, elles pourront découvrir pas mal d’activités, ainsi que les films Petit Vampire, Dragon Princess, The Ghastly Brothers, et Nelly Rapp: Monster Agent.

Les 18-25 ans étant fortement impactés par la crise sanitaire actuelle, le BIFFF a pensé à elles et à eux. Sous réserve de places disponibles, l’ensemble des séances programmées le lundi 5 septembre leur seront en effet offertes !
Ce soir-là, les festivalières et les festivaliers pourront notamment découvrir, dans des conditions idéales, les deux premiers épisodes de House of the Dragon, LA prequel de Game of Thrones !

Retour, cette année, après son succès l’an dernier, de la section documentaire « Fantastic but true », qui donnera à voir cinq films parmi lesquels The Found Footage Phenomenon et American Badass (portrait de l’acteur de légende Michael Madsen).

Les deux premiers épisodes de House of the Dragon, LA prequel de Game of Thrones, seront projetés au BIFFF dans des conditions idéales

Six compétitions

Toute nouvelle, toute belle, est la « Emerging Raven competition », via laquelle le BIFFF a souhaité soutenir, un peu plus encore, les premiers et deuxièmes longs métrages. Huit films au total, dont le coréen Midnight, le français Le Visiteur du futur ou encore le suisse Mad Heidi.

La « White Raven competition », anciennement « Compétition 7e Parallèle » verra elle aussi concourir huit longs métrages, qui s’annoncent d’ores et déjà très singuliers, parmi lesquels l’américain Swallowed, le belge River ou encore l’allemand The Black Square.

Au sein de la « Black Raven competition », nouveau nom de la compétition Thriller, ce sont neuf films que le jury devra départager, notamment l’hispano-belge The Replacement, le danois The Last Client, et les coréens Tomb of the River et Special Delivery.

À l’issue de la compétition européenne, un Méliès d’Argent sera décerné au meilleur film présent dans cette sélection de films réalisés au sein de l’UE. Huit films au menu, dont Megalomaniac, du Belge Karim Ouelhaj, Piggy, de l’Espagnole Carlota Perda, ou encore Cop Secret de l’Islandais Hannes Þór Halldórsson.

La compétition internationale comprendra huit films elle aussi, parmi lesquels figureront le français Summer Scars, le forcément américain American Carnage ou encore le coréen The Witch Part 2: The Other One.

Enfin, notons qu’un Prix de la Critique sera une nouvelle fois décerné cette année.

The Witch Part 2: The Other One sera projeté en avant-première européenne au sein de la compétition internationale

Cinq master class

La première master class sera consacrée aux sorcières. Sera notamment posée la question de savoir quel est le lien entre les différentes représentations de ce personnage et la véritable figure historique.

La deuxième – « Apocalypse mon chou 2 : don’t look up » – verra posée une autre question, celle de savoir si l’écologie est ou non soluble dans notre système économique.

La troisième master class aura pour sujet la censure. Parole sera donnée à Jake West – réalisateur de Doghouse et spécialiste des Video Nasties –, Srdjan Spasojevic – réalisateur du film-choc A Serbian Film –, Xavier Gens – réalisateur de Frontière(s) – et Kamal Messaoudi, spécialiste des médias et du cinéma populaire.

Les quatrième et cinquième master class permettront quant à elles aux festivalières et aux festivaliers de rencontrer les réalisateurs cultes John McTiernan (Predator, Die Hard, etc.), le jeudi 1er septembre à 20h30 (master class suivie le lendemain de la projection de Predator), et Barry Sonnenfeld (La Famille Addams, Men in Black, etc.), le jeudi 8 septembre à 20h30. Cette cinquième et dernière master class sera suivie, le 10 septembre, de la projection de La Famille Addams.

John McTiernan, réalisateur de Predator ou encore Die Hard, donnera une des cinq master class du Festival

Et bien plus encore !

Si le BIFFF est un festival de cinéma, c’est aussi une fête du fantastique au sens large, et sous ses nombreuses formes.

Figureront, ainsi, au programme :
– une multitude d’animations – une chaque soir – et de « happenings »,
– l’expo « La Recyclerie Fantastique », consacrée au superbe travail de Jacques Lélut,
– le traditionnel Make-up Contest,
– l’expo « Once Upon a Time at The BIFFF », best of des différentes expositions que le BIFFF a présentées en 40 ans de vie, qui verra exposés près d’une vingtaine d’artistes, mais donnera aussi à découvrir photos et vidéos d’archives du Festival,
– le VR Exhibition Day, qui, le jeudi 1er septembre, permettra aux festivalières et aux festivaliers de plonger dans trois films en réalité virtuelle,
– la Night 2022, ou l’enchaînement, la nuit du samedi 3 au dimanche 4 septembre, d’un court métrage et de quatre longs avec, à l’arrivée, un petit déjeuner bien mérité, et, bien sûr,
– le Bal des Vampires !

La 37e édition du Bal des Vampires démarrera le vendredi 9 septembre

Le cinéma coréen en force et notre concours exclusif

Cette année encore, la Corée sera présente au BIFFF en force avec pas moins de dix films, soit autant de témoins de sa diversité cinématographique.

En Cinémascope, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles, que nous remercions chaleureusement, vous propose de remporter trois soirées coréennes au BIFFF avec un accès, pour vous et, à chaque fois, la personne de votre choix, à la projection, en avant-première belge, des films Midnight, Tomb of the River et Sinkhole !

Pour participer et tenter de remporter un de ces cinq packs de six séances, rien de plus simple :
1) Aimez la page Facebook de « En Cinémascope »,
2) Identifiez vos trois ami(e)s en commentaire, et
3) Aimez et partagez cette publication Facebook en mode public.

Début du concours : aujourd’hui, vendredi 26 août, à 10h.
Fin du concours : le mercredi 31 août à 10h.
Tirage au sort, puis annonce des résultats : le mercredi 31 août à 14h.

Midnight, de Oh-seung Kwon, présent dans la « Emerging Raven competition », sera projeté le vendredi 2 septembre à 19h.
Tomb of the River, de Young-bin Yoon, sera, quant à lui, diffusé le lendemain, samedi 3 septembre, à 19h, et fait partie de la « Black Raven competition ».
Enfin, Sinkhole, de Ji-hoon Kim, sera projeté le dimanche 4 septembre, à 18h30. Cerise sur le gâteau, cette troisième séance sera suivie d’un Q&A en présence du réalisateur du film. De quoi clôturer de belle manière ce voyage en Corée !

Bonne chance, déjà, à toutes et à tous !

Le thriller Tomb of the River, en lice cette année dans la « Black Raven competition »

Par ailleurs, le cinéma coréen sera, nous vous le disions, une nouvelle fois présent en force au BIFFF avec, outre les trois films pour lesquels vous pouvez remporter des places, sept films venus le représenter, programmés du mardi 30 août au mercredi 7 septembre avec, successivement, en avant-premières belges et, parfois même, européennes :
The Cursed: Dead Man’s Prey,
The Killer,
Confession,
Hansan: Rising Dragon,
The Witch Part 2: The Other One,
Special Delivery (dont la projection sera suivie d’un Q&A avec le réalisateur), et
Next Door.

Plus d’infos : bifff.net

Excellent Festival à toutes et à tous !

Jean-Philippe Thiriart

Fantastique, le 39e BIFFF démarre ce mardi avec 10 séances à gagner !

Fantastique, le 39e BIFFF démarre ce mardi avec 10 séances à gagner ! 1307 735 Jean-Philippe Thiriart

Le BIFFF ? Présent !

Le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF) aura bel et bien lieu cette année. Dès ce mardi 6 avril et jusqu’au dimanche 18. Avec une animation de la Twice Agency le 6 avril à 19h et une autre, du Magic Land Théâtre, le 18 à 19h. Fantastique, pas vrai ? En effet puisque les organisateurs du BIFFF ont tout mis en en œuvre pour que les festivaliers vivent cet événement dans des conditions optimales, depuis chez eux. Cette année, damoiselles et damoiseaux, si le mot « cauchemar » n’est pas encore derrière nous quand il est associé au coronavirus, il sera bel et bien présent sur les écrans des BIFFFeurs, pour leur plus grand plaisir cette fois. De nombreux films au menu des amateurs de cinéma de genre devraient en effet s’avérer délicieux et ce n’est pas le réalisateur de Yummy, le Belge Lars… Damoiseaux, membre du jury de la compétition 7e Parallèle qui devrait dire le contraire.

Flute alors, on va encore devoir rester à la maison… Certes, mais cette 39e édition sera l’occasion d’offrir non pas une flute, mais bien une parenthèse enchantée longue de 13 jours à tous les amateurs de films de fantasy, de films fantastiques, de thrillers, de films de science-fiction (le BIFFF, c’est tout ça !) et on en passe tant le film de genre est multiple. Vous l’aurez compris : le BIFFF 2021 se tiendra donc intégralement en ligne.

Les films

Le Festival s’ouvrira avec The Shift, claque belgo-italienne sur un attentat terroriste dans une école bruxelloise. Un film qui est, d’après les organisateurs du Festival, « dédié à tous les soldats sans arme qui se battent pour nous au quotidien. » Ils estiment ainsi que « c’était la moindre des choses de leur rendre cet hommage ».
Quant au film de clôture, il s’agira de Riders of Justice, thriller drolatique danois très remarqué. Le synopsis : Markus, militaire danois déployé dans une zone de combat, rentre chez lui après le décès de sa femme dans un accident de train. Il doit s’occuper de leur fille, Mathilde. Mais il a tôt fait de découvrir que le déraillement de train qui a coûté la vie à sa femme n’est peut-être pas accidentel. Et à partir de là, forcément, ça va faire mal !
Parmi les longs-métrages à découvrir : trois avant-premières mondiales, neuf avant-premières internationales et quatre avant-premières européennes. Ce BIFFF 2021 proposera aussi 63 courts-métrages belges, européens et internationaux.

Cette année, les programmateurs ont choisi de nous présenter une « section infectée », soit un florilège des films qui auraient dû faire partie de l’édition 2020 du Festival. Y figurent notamment les deux films coréens pour lesquels nous vous faisons remporter des séances cette année. Il s’agit de Bring Me Home et de Hitman: Agent Jun et c’est à la fin de cet article que ça se passe !
Les films présents dans la compétition 7e Parallèle seront au nombre de sept, justement : Beyond the Infinite Two Minutes, Barcelona Vampires, Honeydew, Hotel Poseidon, King Car et Violation.
En compétition européenne, six films : Post Mortem, Host, Caveat, Meander, The Guest Room et Riders of Justice.
Enfin, les longs-métrages présents en compétition internationale seront Vicious Fun, Son, The Closet, Sound of Violence et Superdeep.

Édition en ligne oblige, les organisateurs ont dû faire des choix. Il n’y aura ainsi malheureusement pas de compétition thriller cette année. Bien que moins copieuse, la cuvée 2021 s’annonce déjà bien sanguine. Voici, pèle-mêle, quelques films à ne pas manquer : le très attendu Psycho Goreman, Cyst, Possessor – deuxième long-métrage du fiston Cronenberg -, le fort surprenant Keeping Company, Aporia – film qui nous vient tout droit du désert et des steppes d’Azerbaïdjan -, Vicious Fun ou encore Bloody Hell.

L’atmosphère du BIFFF… à la maison

Mais le BIFFF, ce n’est pas qu’une détonante sélection de films, c’est aussi une ambiance complétement dingue. Et un des gros défis pour les organisateurs cette année est d’amener l’ambiance du Festival chez vous, autant que faire se peut, grâce à la BIFFF Zone (direction bifff.net) et son contenu exclusif. Y figureront classiques revisités, Q&A avec les invités, événements (Nuit Fantastique, Bal des Vampires…) concours et défis, chatrooms, chansons, bien sûr, et d’autres surprises.
En outre, le Festival proposera des BIFFF Packs permettant de vivre ce BIFFF à la maison : anti-BIFFF blues, rations de survie, affiches et sérigraphies, de quoi occuper les gamins et bien plus encore !

En pratique

L’addition ne s’annoncera donc pas trop salée puisque chaque long-métrage est proposé au prix de trois euros, tarif qui s’applique à chaque séance de courts-métrages dans son entièreté. Tous les films de l’édition 2021 seront disponibles du mardi 6 avril, à 19h, au dimanche 18 avril. À l’exception de deux films : Riders of Justice, uniquement accessible le soir de la clôture, à partir de 19h, et Seobok, à découvrir sur la plateforme du Festival du 15 au 18 avril.
Comment rejoindre cet univers ? En vous rendant sur bifff.net, pour accéder ensuite à la plateforme BIFFF online, tout simplement. Une fois commandé, chaque film est alors visionnable pendant 48 heures.

Concours Corée : 10 séances à gagner !

En partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles, nous vous proposons cette année de remporter, via notre concours Facebook, 5 x 2 séances pour des films coréens annoncés comme de belles réussites.

Pour chaque gagnant(e) : un accès à l’uppercut Bring Me Home ou au feel good movie Hitman: Agent Jun. Et un deuxième accès à l’autre film de ce chouette duo de longs-métrages, pour la personne de son choix !

Comment faire ? Direction la page Facebook de « En Cinémascope ».
1) Aimez la page Facebook de « En Cinémascope ».
2) Aimez et partagez notre publication sur Facebook en mode public.
3) Identifiez votre ami(e) en commentaire de la publication.

Début du concours : lundi 5 avril à midi
Clôture du concours et tirage au sort : vendredi 9 avril à midi.
Annonce du nom des gagnants, sur notre page Facebook toujours : vendredi 9 avril à 15h.

Les gagnant(e)s et la personne qu’ils/elles auront choisie recevront alors par mail le code d’accès à leur film.

Ajoutons que trois autres films coréens font partie de la programmation. Il s’agit de Seobok, présenté comme un mix entre The Transporter et The Island, donné à voir quelques heures seulement après sa première mondiale. De Slate, annoncé comme le trait d’union entre le troisième volet de Evil Dead et Kill Bill.Enfin, un film « Rétro Corée du Sud » sera aussi de la partie : Il Mare de Hyun Seung Lee. Empreint de romance fantastique, ce film avait déjà marqué bon nombre de spectateurs présents lors de l’édition 2001 du Festival.

Excellent BIFFF à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart et Raphaël Pieters