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Anima 2020, dès ce soir, on y va !

Anima 2020, dès ce soir, on y va ! 370 208 Jean-Philippe Thiriart

La 39e édition du Festival Anima aura de nouveau lieu dans le beau paquebot de Flagey, du 21 février au 1er mars. Il y aura également des projections partout dans le pays avec des décentralisations en Flandre et en Wallonie.

Le Festival Anima est un incontournable du milieu. Avec plus de 46 000 spectateurs en 2019, le festival rassemble de nombreux professionnels belges et internationaux venus présenter leur film ou participer aux différentes activités que propose le festival. Cette année, Anima fera un focus sur les pays nordiques, avec leurs auteurs percutants, et rendra également hommage à la production engagée du studio luxembourgeois Mélusine Productions.

Au programme : 28 longs métrages diffusés lors des 10 jours de festival, 135 courts métrages en compétition qui seront jugés par 5 jurys différents, tout cela pour près de 150 heures de films à visionner tout au long du festival. Plus de 1 500 courts métrages ont été reçus cette année, venant de 70 pays différents. C’est dire à quel point le festival est important aux yeux des producteurs.

Saviez-vous que le festival était beaucoup plus fréquenté par les adultes que par les enfants ? Ce n’est pas si étonnant quand on voit que les organisateurs ont mis au programme une flopée de films qui leur sont destinés. Le festival les invite à découvrir six longs métrages en compétition dont Away du Letton Gints Zilbalodis ou encore Old Man Cartoon Movie des Estoniens Oskar Lehemaa et Mikk Mägi. Il sera également possible de voir quatre longs métrages japonais d’auteurs très réputés, tous en compétition. Du côté des courts, la compétition s’annonce très serrée. C’est dans ces programmes que bat le pouls du cinéma d’animation contemporain avec ses nouveaux talents et ses maîtres confirmés.

Enfin, des programmes événements comme la projection de l’intégrale de l’envoûtante série Undone, produite par Amazon Prime et réalisée par le portraitiste de génie Hisko Hulsing, ou encore l’hilarant Women in Laugh ou l’humour décliné au féminin, et d’autres comme la Nuit animée, démontreront, si c’est encore nécessaire, que le cinéma d’animation est aussi résolument destiné aux adultes.

Bon Festival !

Victor Dussaiwoir

Sortie d’ADORATION : interviews filmées et retour sur la trilogie de Du Welz

Sortie d’ADORATION : interviews filmées et retour sur la trilogie de Du Welz 4252 2836 Jean-Philippe Thiriart

Le nouveau film de l’enfant terrible du cinéma belge Fabrice Du Welz est en salles ! Le réalisateur de cinéma de genre ô combien cinéphile, auquel Cinematek accorde en ce moment une carte blanche à Flagey et projette six de ses métrages, clôture avec Adoration sa trilogie ardennaise. Un triptyque initié par Calvaire voici quinze ans, suivi de Alléluia en 2014.

La sortie en salles du bien nommé Adoration est pour nous l’occasion de revenir sur cette œuvre. Avec, d’abord, trois interviews filmées du cinéaste et de son duo d’acteurs principaux Fantine Harduin – Thomas Gioria au FIFF, avant et après l’annonce du palmarès qui allait consacrer le talent des comédiens du Bayard de la Meilleure interprétation.

Deux interviews du réalisateur et de son actrice Helena Noguerra dans le cadre de la projection en avant-première de Alléluia, une rencontre avec différents acteurs du cinéma belge dans ce cadre, et des interviews aux Magritte du cinéma de Vincent Tavier et Manu Dacosse, respectivement co-scénariste et producteur, et chef-opérateur du film, un an avant les quatre statuettes obtenues au Square, ensuite.

Et, enfin, une présentation de Calvaire, sous forme de critique cette fois.

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Kris Dewitte

ADORATION : interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs

ADORATION : interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs 6720 4480 Jean-Philippe Thiriart

Dans la première capsule, Fabrice Du Welz exprime son besoin crucial de l’argentique dans ses films de fiction et se considère comme le chef d’orchestre d’une belle famille de cinéma. Lui qui tourne d’ailleurs en cinémascope a à cœur de souligner l’importance de la photo, des repérages, des décors et des costumes dans l’élaboration de ses films. Il nous parle aussi de son chef-opérateur et directeur photo Manu Dacosse, de son directeur artistique et chef décorateur Emmanuel De Meulemeester. Notez que Manu Dacosse a remporté le Magritte de la Meilleure image et Emmanuel De Meulemeester celui des Meilleurs décors pour leur travail sur le deuxième film de cette trilogie ardennaise : Alléluia.

Dans la deuxième capsule, nous demandons à Fabrice comment Vincent Tavier, Romain Protat et lui-même ont écrit… ou pas un scénario à six mains. Il y parle de story-board, de dialogues, d’écriture et de réécriture.

Est ensuite révélé ce que le nom « Gloria » représente pour lui, Gloria qui est peut-être, d’après lui, sa « part féminine ». On y apprend au passage que le tournage de son prochain film, Inexorable, débutera en ce mois de mars 2020.

Fabrice décrit ensuite la bande originale du métrage. Il voit dans le thème musical de Vincent Cahet, au cœur d’Adoration, davantage un thème à la Dany Elfman qu’à la Javier Navarrete en réalité. On pense immanquablement au Labyrinthe de Pan, un chef-d’œuvre aux yeux de Fabrice.

Enfin, cette deuxième capsule est l’occasion pour nous d’évoquer avec Fabrice le travail sur le son. Il travaille toujours avec les mêmes personnes. C’est vrai aussi pour le son, du plateau avec Fred Meert et Ludovic Van Pachterbeke au montage son avec Fred Meert puis au mixage. Il évoque la complémentarité entre le sound design de Fred Meert et la musique de Vincent Cahet. Il finit par parler du montage avec Anne-Laure Guégan et de son aspect capital. Notez que Fred Meert, Ludovic Van Pachterbeke et Emmanuel de Boissieu ont remporté le Magritte du Meilleur son et Anne-Laure Guégan celui du Meilleur montage pour leur travail sur Alléluia.

Fabrice Du Welz nous parle ensuite, dans la troisième capsule, du caractère impressionniste des titres des films de sa trilogie ardennaise. Il nous explique qu’il a une obsession pour la figure christique et la figure mystique. C’est ainsi, nous dit-il, la présence d’une « souffrance qui tend vers une plénitude » qui irrigue son travail de cinéaste.

Dans la quatrième capsule, sont ensuite présentés ses acteurs : ses amis Laurent Lucas, Renaud Rutten et Jean-Luc Couchard, d’abord. Son duo d’acteurs principauxFantine Harduin et Thomas Gioria -, ensuite. S’il a très vite pensé à Fantine pour son personnage féminin, qui a à ses yeux une vraie grammaire d’actrice, il nous confie avoir mis plus de temps à trouver l’acteur qui allait interpréter le personnage de Paul : Thomas Gioria, qui a convaincu Fabrice par son interprétation dans Jusqu’à la garde, notamment. Enfin, il parle de Benoît Poelvoorde, avec qui il espère pouvoir retravailler. Le tout se clôture par une invitation face caméra de Fabrice à voir le film aux visiteurs de En Cinémascope.

Dans la cinquième et avant-dernière capsule, nous retrouvons Fabrice le soir de la Clôture du FIFF, après la remise du Bayard de la Meilleure interprétation à son duo d’acteurs. Il nous explique notamment qu’il y a eu un abandon complet, total et très généreux chez ces préados. Et que Fantine Harduin est déjà capable d’articuler son art avec beaucoup de talent et, Thomas Gioria, l’acteur qui a la capacité d’écoute la plus extraordinaire avec lequel il a pu travailler. S’il y a beaucoup d’acteurs avec lesquels il aimerait travailler, Fabrice nous confie que c’est par-dessus tout avec Jean Dujardin qu’il rêve de bosser.

Crédit photo : Sarah Schallenbergh pour En CInémascope

Fantine Harduin et Thomas Gioria nous parlent enfin, dans la dernière capsule, du grand plaisir et de la grande reconnaissance qu’ils éprouvent en recevant le Bayard de la Meilleure interprétation au FIFF. Un Prix à deux, le premier pour Fantine, qui vient aussi récompenser la famille de ces jeunes acteurs, le père de Fantine et la mère de Thomas en particulier. On apprend entre autres qu’en lisant le scénario, Thomas Gioria est passé par toutes les émotions, pour finir par pleurer au terme de l’exercice, lui pour qui ce prix revient à Fabrice Du Welz et à toute l’équipe du film. Fantine Harduin, qui a tourné chez Hanneke notamment, voit dans Fabrice Du Welz à la fois un grand cinéaste et un ami.

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo interview : Fabrice Mertens, du FIFF, pour En Cinémascope

ALLÉLUIA : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud !

ALLÉLUIA : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud ! 3213 2171 Jean-Philippe Thiriart

Fabrice Du Welz et son actrice Helena Noguerra étaient venus présenter en avant-première au FIFF Alléluia, film coup de poing dans la veine de son premier long métrage – le génial Calvaire -, que nous avions eu le privilège de présenter au Festival de Namur voici quinze ans déjà. Nous avions eu le plaisir de nous entretenir avec eux à cette occasion, entretiens qui ont débouché sur cinq capsules.

Dans la première, nous demandons à Fabrice s’il a voulu provoquer le spectateur avec ce film et en quoi il a voulu procéder de la sorte. Il nous explique ensuite combien il importe à son sens de créer du lien entre ses différents bébés. Dans la deuxième capsule, il nous parle de son personnage féminin principal, Gloria, et de la question des pulsions dans son œuvre. Mais aussi de l’actrice qui interprète Gloria avec brio : l’Espagnole Lola Dueñas. Dans la troisième, Fabrice définit son Humphrey Bogart, son Bogey à lui : l’acteur français Laurent Lucas, qui campe avec talent le personnage de Michel. Dans la quatrième capsule, il nous parle de sa rencontre avec Tobe Hooper au Festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Le père de Massacre à la Tronçonneuse y présentait une version restaurée de ce film culte à l’occasion du quarantième anniversaire de sa réalisation. L’occasion pour le réalisateur belge de faire découvrir Alléluia à Hooper, lui-aussi sélectionné dans le cadre de cette section du Festival.

Nous vous proposons, dans une cinquième capsule, de découvrir notre interview de la belle Helena Noguerra, Solange dans Alléluia. Elle nous explique d’abord, non sans une bonne dose d’humour, comment Fabrice Du Welz lui a présenté Alléluia. Ensuite, c’est le cinéma de son réalisateur qu’elle décrit plus en détails.

Alléluia ne laisse pas le spectateur indifférent. En attestent les réactions à chaud des témoins avisés que nous avons interviewés à l’entrée et au sortir de la salle, reprises dans une sixième capsule. Ces derniers sont les réalisateurs Sébastien Petit (Bowling Killers, Chaos) et Emre Olcayto (Sanctuary’s Battle, Separation), membres du ColectIFFF et par conséquent grands fans, comme Du Welz, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Mais aussi les comédiens Cécile Delberghe (Ennemi Public, Les Naufragés), Thomas Leruth (Le Monde nous appartient, Rabbid Jacob) et Olivier Bonjour (Zone Blanche, La Trêve). Ainsi que le journaliste et réalisateur Christophe Bourdon (RTBF et Le zombie au vélo). Notez que le co-scénariste et producteur de Alléluia, Vincent Tavier, prend également la parole dans cette vidéo.

Jean-Philippe Thiriart

Interviews express de Vincent Tavier et Manu Dacosse aux Magritte du cinéma

Interviews express de Vincent Tavier et Manu Dacosse aux Magritte du cinéma 804 534 Jean-Philippe Thiriart

Vincent Tavier, comment s’est passée la sortie de Alléluia dans les salles belges ?

Il sera de plus en plus difficile de distribuer ce genre de films. Mais on peut qualifier le film de succès si l’on pense à sa présence, aux prix qu’il a remportés en festivals et à la reconnaissance que lui a témoignée la profession. (NdA : Alléluia a notamment été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise et a remporté, entre autres récompenses, quatre prix à Austin et le Méliès d’Or du Meilleur film fantastique européen, remis par la European Fantastic Film Festivals Federation, dont le BIFFF fait partie.) J’avais dit à Fabrice de ne pas s’attendre à un miracle en salles. Du coup, on fait les films qu’on a envie de faire et comme on a envie de les faire.

Manu Dacosse, trois raisons pour lesquelles il faut aller voir Alléluia ?

Parce que c’est vraiment du cinéma.
Parce qu’on ne sort pas indemne du film.
Et parce que c’est un film très fort sur l’amour et ses dérives.

Propos recueillis par Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Simon Van Cauteren pour En Cinémascope