Concours

L’horreur débarque à Namur, avec le 6e ARFF et… 30 places de ciné à gagner !

L’horreur débarque à Namur, avec le 6e ARFF et… 30 places de ciné à gagner ! 1080 1080 Jean-Philippe Thiriart

À partir de ce mercredi 29 octobre, aura lieu la 6e édition du 7ème Aaargh Retro Film Festival (ARFF), festival namurois dédié au cinéma de genre avec, cette année, un concours ARFF x En Cinémascope (voir ci-dessous) !
En effet, depuis 2019, la capitale de la Wallonie a désormais son propre événement culturel pour les amateurs et amatrices de thrillers, de films fantastiques, d’horreur et de science-fiction. Celui-ci vient compléter utilement une offre qui était orientée, jusque-là, vers d’autres horizons cinématographiques (les films francophones avec le FIFF, le documentaire nature avec le Festival International Nature Namur, etc.). C’est l’association 7ème Aaaargh qui organise ces réjouissances, ASBL qui propose, par ailleurs, des projections tout au long de l’année.

Muertos de risa, d’Álex de la Iglesia

Le ARFF se clôturera le 2 novembre. Ces festivités cinéphiliques auront lieu au Quai 22, situé dans le quartier étudiant de Namur. Outre une série de longs métrages, le festival abritera deux compétitions de courts métrages – une belge et une internationale -, une exposition d’œuvres d’art, une bourse de produits dérivés (affiches, DVD, Blu-ray, VHS, fanzines, jeux, etc.), ainsi qu’un bar convivial pour s’abreuver et discuter entre les séances.

La Città Proibita, de Gabriele Mainetti

Concernant les longs métrages, l’ADN du festival résidant dans sa rétrospective, la grande partie de la sélection consiste en des classiques et des petites pépites un peu oubliées. Cette année, c’est l’Espagne qui est mise à l’honneur, avec des films tels que [REC] de Jaume Balagueró et Paco Plaza, La Madre muerta de Juanma Bajo Lluoa, Les Crocs du diable (El Perro) d’Antonio Isasi-Isasmendi, La Furie des vampires (La Noche de Walpurgis) de León Klimovsky, Les Cloches de l’enfer (La Campana del infierno) de Claudio Guerín et Juan Antonio Bardem, ou encore Mort de rire (Muertos de risa) d’Álex de la Iglesia, en film d’ouverture, et Le Sadique à la tronçonneuse, alias Pieces (Mil Gritos Tiene la Noche) de Juan Piquer Simón, en séance de minuit. Pour autant, la Belgique ne sera pas oubliée, avec une soirée réunissant Rabid Grannies d’Emmanuel Kervyn et Cub (Welp)de Jonas Govaerts. Pour la deuxième année consécutive, la sélection comprend aussi des nouveautés : Frankie Freako de Steven Kostanski, Jimmy and Stiggs de Joe Begos, Hot Spring Shark Attack de Morihito Inoue, mais aussi La Città Proibita, le nouveau film de Gabriele Mainetti, réalisateur de On l’appelle Jeeg Robot et de Freaks Out.

[REC], de Jaume Balagueró et Paco Plaza

Côté invités de marque, le maître de l’horreur espagnole Jaume Balagueró sera présent sur place le vendredi et le samedi. Le réalisateur belge Jonas Govaerts gratifiera également les festivaliers de sa présence. Deux raisons supplémentaires de se rendre au ARFF !


Notre concours

En partenariat avec le 6e AARF, En Cinémascope vous offre cette année pas moins de 30 places pour le Festival, soit 5 x 6 places pour chacun·e des gagnant·e·s !

Vous remporterez ainsi deux places pour :
– la séance d’ouverture : Mort de rire (Muertos de risa) d’Álex de la Iglesia, le mercredi 29 octobre à 19h,
Cub (Welp), de Jonas Govaerts, le jeudi 30 octobre à 20h30, en présence du réalisateur et
– la séance de clôture : La Città proibita, de Gabriele Mainetti, le dimanche 2 novembre à 19h.

Pour remporter vos places, rien de plus simple :

Avant ce mardi 28 octobre, à 12h, envoyez-nous un e-mail à l’adresse jean-philippe@encinemascope.be, dans lequel il vous suffit de compléter la phrase suivante :

« Pour moi, le meilleur film de l’histoire du cinéma de genre (thriller, fantastique, horreur, science-fiction, fantasy, etc.), c’est …, parce que… ». Parmi les participant·e·s au concours, cinq seront tiré·e·s au sort et recevront leurs places par retour de mail dès la fin du concours.


Pour prendre connaissance du programme complet et pour toutes les informations pratiques, rendez-vous sur le site du Festival !

Sandy Foulon, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Retour sur le 40e FIFF avec notre bilan, les résultats de notre concours et nos critiques de films

Retour sur le 40e FIFF avec notre bilan, les résultats de notre concours et nos critiques de films 1800 1200 Jean-Philippe Thiriart

Cette édition anniversaire du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) a pris fin voici tout juste une semaine.

Aujourd’hui, au programme : retour sur les palmarès, résultats de notre concours et le FIFF vu par nos gagnant·e·s et neuf critiques de films découverts lors de ce FIFF 2025 !

Les Palmarès

La Compétition Officielle Longs Métrages

– Bayard d’Or du Meilleur film : On vous croit, de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys (Belgique) (voir critique ci-dessous)
Et c’est Myriem Akheddiou qui remporte le Bayard de la Meilleure interprétation pour ce même film !

Myriem Akheddiou
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Avec une Mention Spéciale d’interprétation pour Samuel Kircher dans La Danse des Renards, de Valéry Carnoy (Belgique/France), film qui se voit également attribuer le Prix du Jury Junior. (voir critique ci-dessous)

– Bayard du Meilleur scénario : Pauline Loquès pour le film Nino (France), dont elle est également la réalisatrice
Nino remporte aussi le Prix BeTV.
Ainsi que le Bayard de la Meilleure Première Œuvre, une Mention spéciale du jury récompensant la Meilleure Première Œuvre étant décernée à Nos jours sauvages, de Vasilis Kekatos (Grèce/Belgique).

– Bayard de la Meilleure photographie : Sylvain Verdet et Joachim Philippe, chefs opérateurs du film Imago, de Déni Oumar Pitsaev (France/Belgique)

– Bayard Spécial du Jury : Aïsha Can’t Fly Away, de Morad Mostafa (Egypte/Soudan/Tunisie/France)

– Prix Agnès, Prix de l’imaginaire égalitaire, décerné à un·e auteur·rice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur : Katanga, la danse des scorpions, de Dani Kouyaté (Burkina Faso) – Prix du Public Long Métrage : Muganga, Celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux (France/Belgique)

Babetida Sadjo, venue recevoir le Prix du Public Long Métrage de Fiction pour Muganga, Celui qui soigne
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Le Jury de la Compétition Officielle Longs Métrages, tout sourire, décernant le Bayard d’Or
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

La Compétition Courts Métrages

– Bayard du Meilleur court métrage et Prix Marion Hänsel : Le Diable et la Bicyclette, de Sharon Hakim

– Mention spéciale du jury : La Moisson, de Alice D’Hauwe

– Prix du Jury – Coup de cœur international : Assis, pas bouger !, de Camille Dumortier

– Prix du Jury – Coup de cœur belge, et Prix de l’Université de Namur : Deux âmes, de Cecili Matureli et Avril Poirier

– Prix de de la Meilleure interprétation : Léone François dans Côté Cour, de Lionel Delhaye

– Prix du Public Court métrage : Réunion de Famille, de Jean Forest (Belgique/France) – Prix BeTV : Jason et les Royaumes, de Bertille Zénobie (Belgique)

Myriem Akheddiou et Arnaud Arnaud Dufeys à l’interview !
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Les résultats de notre concours et « le FIFF, c’est… »

Comme le FIFF soufflait, cette année, ses 40 bougies, nous avons eu le plaisir de faire gagner autant de places pour le Festival aux visiteurs et visiteuses de notre site ! Soit quatre places pour dix gagnant·e·s, qui nous ont partagé leur regard sur le Festival.

Pour elles et eux, le FIFF, c’est :

– le seul endroit où l’on peut voyager autant en une semaine sans quitter Namur !
Charlotte Losseau

– le festival pendant lequel je prends du temps pour moi pour découvrir des pépites du cinéma d’auteur
Nicolas Lambert

– un festival qui permet de promouvoir les films francophones et de faire vivre leurs réalisateurs et équipes de production
Amélie Hubert

– un immanquable et, ça, depuis de nombreuses années
Yves Bodart

– un grand moment de cinéma depuis 40 ans !
Véronique Blaimont

– un plaisir sans cesse renouvelé de belles rencontres cinématographiques
Muriel Garsou

– des découvertes, du cinéma d’auteur, et un soutien aux courts métrages
Marie Thiriart

– du fun, des grands films et de très belles rencontres
Raphaël Pieters

– un moment culturel qui rassemble les gens autour des films
Bastien Neurpi

– un événement souvent évoqué mais jamais approché !
Valérie Roelandts

Nos critiques de films

La Danse des Renards   ★★★
Valéry Carnoy (Belgique, France)

Camille (Samuel Kircher) est au sport-études et en passe de participer aux mondiaux de boxe. Alors qu’il est déterminé à atteindre le sommet, un événement vient tout balayer et la confiance dont il faisait preuve jusqu’alors, semble soudainement lui manquer… Son amitié avec Matteo (Fayçal Anaflous) va-t-elle l’aider à rebondir ?
On peut saluer ce premier long métrage prometteur, qui a remporté le Prix du Jury Junior cette année au FIFF et s’était déjà fait remarquer à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes en mai dernier. Le portrait sensible et plein de doutes de Camille, sorte d’anti-héros des temps modernes, contraste avec la virilité exacerbée de ses camarades du pensionnat. Si la lumière est dirigée vers Samuel Kircher que l’on connaît déjà (César de la meilleure révélation masculine en 2024), la surprise du film repose sur Fayçal Anaflous. En effet, ce jeune comédien illumine à son tour l’écran et signe probablement, avec ce rôle, le début d’une belle carrière.
A l’heure où certains discours refont surface, érigeant sans concessions les codes (tels qu’ils devraient l’être) de la virilité et de la féminité, La Danse des Renards sonne comme une ode à la différence.

Barbara Wolff

L’équipe de La Danse des Renards
Crédit photo : En Cinémascope – Barbara Wolff

L’Affaire Bojarski   ★★★
Jean-Paul Salomé (France)

Dans la France d’après-guerre, un immigré polonais, Jan Bojarski (Reda Kateb), enchaîne les boulots ingrats et peine à vivre de ses créations pourtant ingénieuses. Lui vint alors l’idée de construire ses propres machines afin de fabriquer des billets de banque plus vrais que nature. Commence ainsi une double vie, d’un côté celle d’un faussaire en proie à un commissaire de police acharné (Bastien Bouillon), et de l’autre celle d’un époux et père de famille.
Se détachant des règles du biopic (en effet, Reda Kateb n’a pas dû réaliser un travail d’imitation pour endosser le rôle de Bojarski), Jean-Paul Salomé parvient à nous dresser un portrait attachant du faussaire. Au-delà du personnage, le film questionne sur la créativité et sur les conséquences conjugales/familiales d’une vie à la marge, le tout ornementé des machines du faussaire reproduites par l’équipe du film (les originales ayant été ensevelies sous un bloc de béton par les forces de police). Agréable surprise.

B.W.

Reda Kateb et Jean-Paul Salomé, venus présenter L’Affaire Bojarski
Crédit photo : En Cinémascope – Barbara Wolff

La Pirogue   ★★★
Moussa Touré (Sénégal, France)

Cette année, le FIFF proposait aux festivalier·ère·s une sélection de rétrospectives. Parmi celles-ci, le film franco-sénégalais La Pirogue, sorti en 2012.
L’année de sa sortie, le film avait reçu le Prix du Meilleur film francophone lors de la 18e Cérémonie des Lumières. La même année, il faisait partie de la sélection « Un Certain Regard » du Festival de Cannes. Rien d’étonnant à cela au vu de ses qualités intrinsèques. La Pirogue nous plonge dans l’enfer d’une trentaine d’Africains qui tentent de rejoindre l’Europe depuis le Sénégal à bord d’un bateau de fortune. Mais, entre les eaux calmes des fleuves amazoniens effectivement habitués aux pirogues et les eaux tumultueuses de l’Atlantique que seuls les marins les plus expérimentés osent affronter sur des navires robustes, il y a un gouffre que ces hommes tenteront de combler au péril de leur vie.
Aujourd’hui encore, ce film retentit comme une bouteille lancée à la mer qui arriverait pile dans les mains de responsables européens parfois peu enclins à décliner la liste des bienfaits de l’immigration sur l’économie européenne. Le courage de ceux et celles qui tentent par tous les moyens de rejoindre l’Union européenne ne peut être minimisé et notre capacité d’accueil, d’encadrement et de formation doit aujourd’hui, plus que jamais, être à la hauteur de ce courage.

Raphaël Pieters

La Pirogue

Le Gang des Amazones   ★★
Mélissa Drigeard (France)

Cinq femmes vivant dans des conditions précaires à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), décident de résoudre leurs problèmes financiers d’une manière pour le moins surprenante. Déguisées en hommes et armées de revolvers non chargés, elles passent à l’action en braquant plusieurs banques de leur région.
À la suite de l’écoute d’un podcast sur France Inter, Mélissa Drigeard a décidé de porter à l’écran ce gang de femmes insolite qui a défrayé la chronique en France dans les années 1990. Les cinq actrices sont convaincantes dans le rôle de ces gangsters qui ont amassé au fil de leurs braquages l’équivalent de 45 000 euros. Bien que ce film de sororité présente des réflexions intéressantes sur le déterminisme social, la lutte des classes et les racines de la violence, quelque chose lui manque pour rester gravé dans la mémoire des spectateur·rice·s. On suit aisément ce groupe de femmes, mené par Cathy (Lyna Khoudri), mais en peinant tout de même à s’en émouvoir.

B.W.

Le Gang des Amazones   ★★
Mélissa Drigeard (France)

Sixième film de Mélissa Drigeard en tant que réalisatrice, Le Gang des Amazones nous plonge dans les années nonante avec l’histoire d’une série de sept braquages de banque commis par un gang composé de cinq femmes. Pour réaliser ce film, la réalisatrice a pu profiter de sa rencontre avec les braqueuses près de trente ans après les faits. Les déclarations libérées des braqueuses et de leurs avocats ont permis la réalisation de ce film sur le déterminisme social et la place de la femme dans la société.
À l’heure où certaines de nos libertés et certains de nos acquis sociaux sont remis en question par l’évolution de la société et par la peur d’une évolution négative de la situation géopolitique dans certaines régions du monde, ce film nous rappelle que les femmes et les enfants sont quasi systématiquement les premières victimes de la paupérisation de la société.
Dès lors, même s’il nous parle d’une histoire vraie qui s’est déroulée dans les années nonante à près d’un millier de kilomètres de chez nous, ce film garde un caractère très actuel qui en fait un film fort intéressant et touchant.

R.P.

Le Gang des Amazones

Les Enfants vont bien   ★★
Nathan Ambrosioni (France)

Un soir, on frappe à la porte de Jeanne (Camille Cottin). Sa sœur Suzanne (Juliette Armanet) et ses jeunes enfants Gaspard (Manoâ Varvat) et Margaux (Nina Birman), qu’elle n’a plus vus depuis quelques années, s’invitent chez elle pour la nuit.
À son réveil, Jeanne s’aperçoit que sa sœur est partie, lui laissant un mot d’adieu et la responsabilité des enfants.
Jeanne prend rapidement conscience que ses démarches de recherches sont vaines : la disparation de sa sœur étant classifiée aux yeux de la loi comme « volontaire », et non « inquiétante ».
Que poussent certaines personnes comme Suzanne à disparaître du jour au lendemain, abandonnant tout, jusqu’aux enfants ? Ce film n’a pas pour but de répondre à cette question puisque le récit se concentre sur l’autre partie : celle des proches qui attendent le retour. Il met en avant l’adaptabilité, au fil du temps, des enfants et de leur tante, devenue mère de substitution par défaut, elle qui n’a pourtant jamais souhaité être parent. Le film est sans grande surprise, avec cependant une scène de fin émouvante.
Camille Cottin ne trouve pas toujours le ton juste pour endosser son rôle de tante déboussolée. Monia Chokri, qui joue le rôle de l’ex-compagne venant prêter main-forte, surprend quant à elle agréablement.

B.W.

Les Enfants vont bien

Les Filles du ciel   ★★
Bérengère McNeese (Belgique, France)

Le film narre l’histoire d’Héloïse, une adolescente de seize ans qui n’a nulle part où aller. Héloïse vit dans un centre d’accueil pour mineurs. Après avoir décidé de fuir celui-ci, la jeune femme fait la rencontre de Mallorie, qui lui propose de l’héberger dans l’appartement qu’elle occupe avec deux autres jeunes femmes. L’équilibre est fragile entre ces quatre femmes très fortes en apparence mais qui ont chacune un passé empli de blessures et de souvenir douloureux.
Très actuel, Filles du ciel nous plonge dans la fragilité économique et sociale des jeunes femmes et des jeunes mères célibataires qui accumulent les emplois plus que précaires pour pouvoir très difficilement joindre les deux bouts.
Entre deux ministres français et entre deux manifestations nationales en Belgique, ce long métrage nous rappelle la précarité parfois criante dans laquelle toute une partie de la population des pays parmi les plus riches au monde est régulièrement plongée. Même si le contexte actuel n’est pas exactement celui décrit dans le film et même si certaines approximations ou certains manquements ne permettent pas la compréhension complète du passé des personnages principaux, ce film résonne comme un rappel à tendre la main vers celles et ceux qui vivent dans des conditions précaires à deux pas de chez nous.

R.P.

On vous croit   ★★★★
Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys (Belgique)

Alice (Myriem Akheddiou) doit, le temps d’une audience, trouver les mots justes, à l’aide de son avocate, pour convaincre la juge de la famille et de la jeunesse (Natali Broods) de lui accorder la garde exclusive de ses enfants Lila (Adèle Pinckaers) et Etienne (Ulysse Goffin). Le risque de voir ses enfants à nouveau en proie aux comportements abusifs de leur père (Laurent Capelluto) est énorme.
La tension est palpable dès les premières secondes du film, et ne quitte jamais le spectateur. À l’instar de Jusqu’à la garde de Xavier Legrand, sorti en 2018, la prouesse du film repose sur un scénario impeccablement construit qui nous prouve qu’un huit clos n’a pas besoin de subterfuges esthétiques pour embarquer le spectateur et l’émouvoir. Myriem Akheddiou crève l’écran, entourée d’acteurs et d’actrices plus convaincant·e·s les un·e·s que les autres.
Un film à ne surtout pas manquer – le film sort dans nos salles le 12 novembre prochain -, Bayard d’Or et Bayard de la Meilleure interprétation mérités, cette année au FIFF. Face au concept d’aliénation parentale, encore trop souvent mis en avant dans le monde de la justice, il est à espérer que ce film éveillera les consciences sur l’importance d’écouter, dès aujourd’hui, la parole des enfants.

B.W.

On vous croit
Crédit photo : Makintosh Films

Où vont les âmes ?   ★★★★
Brigitte Poupart (Canada)

Anna (Sarah Montpetit), 18 ans, fille d’un homme célèbre, est atteinte d’une maladie incurable. Après quatre ans de souffrances et de multiples traitements, elle décide de recourir à l’euthanasie. Son souhait le plus cher est maintenant de renouer les liens avec ses deux demi-sœurs, Eléonore (Julianne Côté) et Eve (Monia Chokri). Toutes deux s’étaient éloignées d’Anna à la suite d’un scandale ayant terni la réputation du père qu’elles ont en commun.
Écrit et réalisé par Brigitte Poupart, ce film nous offre une histoire familiale poignante, composant entre le destin tragique d’Anna et les blessures des trois sœurs.
Avec deux actrices confirmées et reconnues dans le cinéma québécois (Monia Chokri et Julianne Côté) et un talent en herbe (Sarah Montpetit), le trio fonctionne à merveille et convainc sans problème.
Mention spéciale pour le décor principal, la maison où vivent Anna et sa mère (Sylvie Testud), qui offre une photographie esthétique emprunte de nostalgie, et dont les fissures rappellent l’état de santé d’Anna. Un très beau film de femmes fortes, au-delà de leurs blessures.

B.W.

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Enfin, à vos agendas : rendez-vous est donné à Namur, du 2 au 9 octobre 2026, pour la 41e édition du FIFF !

Jean-Philippe Thiriart

Photo de couverture : L’équipe de On vous croit
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Bon annif le FIFF : le 40e Festival de Namur démarre aujourd’hui avec… 40 places à gagner !

Bon annif le FIFF : le 40e Festival de Namur démarre aujourd’hui avec… 40 places à gagner ! 2560 1559 Jean-Philippe Thiriart

Rendez-vous incontournable du cinéma francophone, le Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) fêtera, cette année, sa 40e édition.

Notre concours

À édition spéciale, concours… spécial, lui aussi, sur En Cinémascope !
Comme le FIFF souffle cette année ses 40 bougies, nous vous faisons gagner autant de places pour le Festival.
Soit 10 x 4 places pour chacun des dix gagnants, pour les séances de votre choix !

Pour remporter vos places, rien de plus simple :
Avant demain, samedi 4 octobre, à 23h59, envoyez-nous un e-mail à l’adresse jean-philippe@encinemascope.be, dans lequel il vous suffit de compléter la phrase suivante : « Pour moi, le FIFF, c’est… ».

Parmi les participants au concours, dix seront tirés au sort et recevront leurs places par retour de mail dès la fin du concours.

En Cinémascope en radio

Nous avons eu le plaisir de préfacer le FIFF en radio dans l’émission Les Cinéfilmes d’Equinoxe, donnant notamment la parole à Sophie Verhoest, puis à Nicole Gillet, respectivement coordinatrice du FIFF Campus, et déléguée générale et directrice de la programmation du Festival.

À partir d’aujourd’hui, vendredi 3 octobre, jusqu’au vendredi 10, Namur va vibrer au rythme de projections, de rencontres, de débats, mais aussi de concerts, d’expositions et de moments festifs qui rappellent que le cinéma est, avant tout, une expérience collective.

Depuis 1986, le FIFF fait battre le cœur de la Francophonie cinématographique, plus de 5 000 films y ayant été projetés, pour plus d’un million de spectateurs. Et il a accompagné et soutenu nombre d’artistes qui y ont fait leurs premiers pas de cinéastes, tels Bouli Lanners et Sandrine Bonnaire, Denis Villeneuve, Alain Gomis, Abderrahmane Sissako, ou encore Paloma Sermon-Daï.

L’ouverture et la clôture

Le vendredi 3 octobre, les projecteurs s’allumeront sur Les Baronnes, une comédie coréalisée par le duo mère-fils Mokhtaria Badaoui-Nabil Ben Yadir. Souvenirs, souvenirs : en 2009, le FIFF avait révélé Nabil Ben Yadir avec son tout premier long métrage : LesBarons, bien sûr ! La projection des Baronnes sera précédée de celle du court métrage One Last Time, de Karim Rahbani, tant dans deux salles du Caméo qu’au Delta.

Les Baronnes
Crédit photo : 10.80 Films

La cérémonie de remise des Prix de la Compétition Longs métrages aura lieu le mercredi 8 octobre au Delta, suivie de la projection du film de clôture : Le Gang des Amazones. Ce long métrage réalisé par Mélissa Drigeard et porté notamment par les comédiennes Lyna Khoudri, Laura Felpin et Izia Higelin sera également projeté dans les deux salles du Caméo.

Le FIFF se prolongera, en réalité, jusqu’au vendredi 10 octobre avec, les jeudi 9 et vendredi 10, les projections de films lauréats, permettant ainsi aux spectateurs de voir ou de revoir les grands gagnants des compétitions de cette 40e édition.

Les compétitions

Cette année encore, le FIFF propose des compétitions qui mettent en valeur la diversité des talents francophones.

Dans la Compétition Longs métrages, on retrouvera des œuvres audacieuses venues de Belgique et de France, bien sûr, mais aussi du Québec, d’Égypte, du Cambodge ou encore du Burkina Faso Des récits puissants, intimes ou politiques, qui reflètent la vitalité d’un cinéma francophone plus que jamais en prise avec le monde.

La Compétition Courts métrages mettra quant à elle en avant une sélection de films courts, véritables laboratoires de création et tremplins pour la relève. Ce week-end, le public pourra découvrir, entre autres, des œuvres belges, françaises, québécoises et africaines, et mesurer combien le format court est un terrain d’innovation artistique.

Grande nouveauté de cette 40e édition : le Bayard de la Première Œuvre. Pour la première fois, un prix transversal viendra récompenser un premier long métrage, toutes sections confondues. Une façon claire d’encourager la nouvelle génération de cinéastes et de mettre en lumière celles et ceux qui font leurs premiers pas derrière la caméra en les accompagnant, en les révélant et en leur donnant confiance !

De nouvelles sections

Deux nouvelles sections, cette année : la section Confluence, panorama qui reflète la richesse et la singularité des cinémas francophones, et les Séances plurielles, qui rendront possible la découverte d’œuvres flamandes, de films accessibles grâce à l’audiodescription ou au sous-titrage pour sourds et malentendants, sans oublier de belles rétrospectives. Parmi ces dernières, Elle s’appelle Sabine, documentaire de Sandrine Bonnaire sur sa sœur autiste, et Un 32 août sur terre, premier long métrage du Québécois Denis Villeneuve, à qui l’on doit le puissant Incendies et le très réussi Blade Runner 2049.

Un 32 août sur terre

Le FIFF OFF

Parce qu’un festival, ce ne sont pas que des projections en salles, le FIFF s’ouvre à la ville, à ses habitants et aux festivaliers grâce au FIFF OFF.

Sous le traditionnel chapiteau installé Place d’Armes, véritable centre névralgique du Festival, vous pourrez aller à la rencontre des invités de cette quarantième édition, assister à des concerts et à des DJ sets, participer à des animations et aux journées familles, découvrir des expositions, boire un verre, évidemment, et refaire le monde autour d’un ou plusieurs films.

Le FIFF OFF, c’est aussi le chouette défi 100 % créatif « Clap ou pas cap », qui invite à réaliser un court métrage de maximum 2 minutes, en 72h avec… son téléphone !
Ouvert à tous, les films qui ont été sélectionnés dans le cadre de ce concours seront diffusés et soumis aux votes du public le lundi 6 octobre sous le chapiteau.

Le FIFF Campus

Le FIFF, c’est aussi un festival qui n’oublie pas la jeunesse, loin de là !

Avec le FIFF Campus, qui s’est donné pour mission d’éduquer les jeunes à et par l’image, près de 8 000 jeunes âgés de 3 à 25 ans participent chaque année à des projections, des ateliers techniques et citoyens, et à un projet fédérateur. Cette année, ce projet s’intitule « Toi, toi mon toît », œuvre collective autour du droit au logement et de la lutte contre la pauvreté.

Le FIFF Campus accueille cette fois une marraine qui ne manquera pas de communiquer aux jeunes son enthousiasme pour son métier, en la personne de la comédienne belge Salomé Dewaels. Une présence inspirante, qui illustre bien la volonté du Festival de transmettre, de susciter des vocations et de donner confiance à la nouvelle génération.

Le FIFF Pro

Derrière le côté festif, il y a aussi un travail de fond destiné aux professionnels du secteur avec, entre autres, le Forum de Namur, véritable incubateur de projets par lequel sont notamment passés, récemment, Dalva et La Danse des renards. Ce volet professionnel du Festival vise à créer du lien, à coproduire, à échanger des savoirs et à donner vie aux films de demain.

La Danse des Renards

Les Prix

Une série de prix, parmi lesquels figurent les fameux Bayard, viendront récompenser le meilleur film, le meilleur scénario, la meilleure interprétation, la meilleure photographie, sans oublier le Prix Agnès, dédié à un regard original et novateur, le Prix du Public, ou encore les prix attribués par le Jury Junior et le Jury de la Critique. Un Bayard Spécial sera également attribué. Autant de distinctions qui, chaque année, contribuent à révéler de nouveaux talents et à offrir une visibilité précieuse aux films lauréats.

Les invités

Réalisateurs et réalisatrices, acteurs et actrices et, plus largement, professionnel·le·s du cinéma venus de toute la Francophonie : ils seront nombreux à fouler le red carpet namurois… rose en réalité : c’est qu’on est au FIFF ! L’occasion rêvée pour le public de rencontrer celles et ceux qui font le cinéma d’aujourd’hui et de demain, dans un cadre convivial et accessible.

Quelques films à épingler

Parmi les films qui seront présentés à Namur, soulignons la présence sur les écrans namurois de :
La Danse des renards, du Belge Valéry Carnoy,
Filles du ciel – en première mondiale – de Bérangère McNeese, réalisatrice belge de Matriochkas, Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2020,
On vous croit, film belge coréalisé par Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, avec Myriem Akeddiou,
Animal Totem, road-movie écolo porté par Samir Guesmi, réalisé en solo par l’excellent Benoît Delépine, sans son acolyte Gustave Kervern pour une fois,
Les enfants vont bien, de Nathan Ambrosioni, et
Muganga – Celui qui soigne, de Marie-Hélène Roux, avec Isaach de Bankolé et Vincent Macaigne.

Muganga – Celui qui soigne
Crédit photo : Petites Poupées Production

Infos pratiques

Prix

Place à la séance : 10 €
L’illimité du FIFF : 70 €
Pass Découverte : 35 €

Où acheter ses tickets

Sur la billetterie en ligne (frais de réservation applicables)
Sur place, aux billetteries du chapiteau et du Caméo

Les salles de projection

Le cinéma Caméo et le Delta (Maison de la Culture)

Enfin, n’hésitez pas à nous suivre sur notre compte Instagram, notre chaîne YouTube et notre page Facebook !

Plus d’infos : fiff.be

Excellent Festival !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo de couverture : FIFF Namur – Bastien Wilmotte

Partenaire média du Festival bruxellois Premières Lumières, ce dimanche 28/9, En Cinémascope vous y fait gagner 12 places !

Partenaire média du Festival bruxellois Premières Lumières, ce dimanche 28/9, En Cinémascope vous y fait gagner 12 places ! 512 640 Jean-Philippe Thiriart

Notre concours

Dès aujourd’hui, et jusqu’à ce jeudi 25 septembre, En Cinémascope et le Festival Premières Lumières, dont nous sommes le partenaire média, vous offrons douze places pour cet événement.

Soit 3 x 4 places, deux places pour chacune des deux séances, pour vous et pour la personne de votre choix !

Pour gagner vos quatre places, rien de plus simple : il suffit d’envoyer un mail à jean-philippe[@]encinemascope.be, en précisant quel est votre court métrage préféré, belge ou étranger, et en précisant en quoi il est spécial à vos yeux !

Les gagnant·e·s seront tirés au sort et averti·e·s personnellement par e-mail le vendredi 26 septembre en début de matinée.

3723 km à vol d’oiseau

Le Festival Premières Lumières

Organisé par le jeune atelier de production bruxellois « TO Production », engagé dans la promotion de la jeune création audiovisuelle, le Festival Premières Lumières mettra en avant, ce dimanche 28 septembre à la Tricoterie, à Bruxelles, douze films de fin d’études.

Cela dans le but de créer un espace de diffusion et d’échanges pour la nouvelle génération du cinéma belge, convaincus que sont les cinq jeunes gens qui sont à l’initiative du Festival qu’un cinéma plus ouvert bénéficie à toutes et tous.

Avec une première édition qui invite les spectat·eur·rice·s à plonger dans l’univers vibrant du cinéma étudiant belge : des histoires qui surprennent, émerveillent et font vibrer l’imaginaire !

Aux Confins

L’idée ? Réunir les étudiant⸱e·s en dernière année de six écoles de cinéma belges, tant francophones que néerlandophones (l’INSAS, l’IAD, la HELB (anciennement INRACI), le RITCS, Sint Lukas et le KASK), pour une journée de célébration et de mise en lumière de leur talent avec une scène, un écran, et surtout un espace où leurs travaux de fin d’études pourront être projetés devant un public, dans un cadre à la fois convivial, ainsi que compétitif, soumis au regard d’un jury d’expert⸱e·s issu⸱e·s de différentes structures du paysage cinéma belge, qui remettront distinctions, trophées et récompenses aux œuvres qui les auront le plus marqué.

Mais au-delà de la compétition, le Festival Premières Lumières se veut un lieu de rencontres et d’échanges, où les jeunes cinéastes peuvent croiser des professionnel⸱le·s, discuter, apprendre et rêver plus grand !

Cette première édition du Festival Premières Lumières débutera par une session d’information suivie d’une masterclass qui réunira deux producteur·rice·s, un francophone et une flamande, pour décrypter le paysage de la production en Belgique. Autant d’occasions d’apprendre, d’échanger et de mieux comprendre le métier. Le tout dans un cadre convivial permettant de favoriser les discussions et les futures collaborations.

Ruby Alia Ritchy

Les objectifs du Festival

Le Festival poursuit trois grands objectifs :

– stimuler l’audace artistique et l’expérimentation en incitant les étudiant⸱e·s à repousser les limites de leur art et à explorer de nouvelles approches dans leur pratique cinématographique ;

– créer un espace d’échanges dynamiques entre étudiant⸱e·s et professionnel⸱le·s du cinéma, en encourager la naissance de collaborations, de futures opportunités de travail et l’établissement de relations solides pour soutenir les carrières émergentes ; et

– célébrer les travaux de fin d’année des étudiant·e·s en cinéma, leur offrir une vitrine pour se faire connaître, tout en les accompagnant dans cette étape cruciale vers le monde professionnel.

La Mue

Un Festival pour toutes et tous

Si le festival cible naturellement les étudiant·e·s de dernière année en cinéma, qui y bénéficieront d’une scène unique pour exposer leurs travaux et interagir avec les professionnel⸱le·s du secteur, il est aussi destiné à ces dernières et à ces derniers (réalisateur·rice·s, scénaristes, monteur·euse·s), ainsi qu’aux journalistes, aux institutions et aux autres acteur·rice·s culturel·le·s, offrant un espace privilégié pour échanger, découvrir de nouveaux talents et enrichir les connexions au sein de l’industrie cinématographique et culturelle.

Naturellement, les amateur⸱ice·s de cinéma ou toutes celles et ceux simplement curieuses et curieux seront naturellement de la partie, venues, apportant ainsi un véritable soutien aux jeunes talents, profiter d’une expérience culturelle immersive et accessible.

59, Rue des Bayards

Les infos pratiques

Quand ?

Ce dimanche 28 septembre
11h30 : Ouverture des portes
12h : Séance d’information
14h : Masterclass
15h : Accueil du public pour les projections
16h : Première séance de projections
18h30 : Deuxième séance de projections
20h45 : Cérémonie de remise de prix
21h30 : Drink de fin

Où ?

À la Tricoterie – Rue Théodore Verhaegen 158 – 1160 Saint-Gilles

Combien ?

Les projections : 4€ / séance
Réservation : ici, tout simplement !

La masterclass et la session d’information sont gratuites, sur inscription, auprès de mediarte, tant pour la masterclass, que pour la séance d’informations.

Jean-Philippe Thiriart

Clôture du 39e FIFF : retour sur le palmarès et critiques de films primés

Clôture du 39e FIFF : retour sur le palmarès et critiques de films primés 2560 1526 Jean-Philippe Thiriart

Le palmarès

Le vendredi 4 octobre, a pris fin, au Delta, la 39e édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) avec la remise des Bayard et autres Prix du Festival, avant la projection du film de clôture : Quand vient l’automne, de François Ozon.

Coprésentée par Stéphanie Coerten et Cédric Wautier, la soirée a été lancée par Jean-Louis Close et Nicole Gillet, le président et la déléguée générale et directrice de la programmation du Festival.

Le Jury Longs Métrages a décerné le Bayard d’Or du Meilleur film à Lofti Achour, réalisateur de Les Enfants rouges, film qui a également reçu le Bayard de la Meilleure photographie pour le travail de son chef opérateur, le Polonais Wojciech Staron. Un film qui, comme l’a précisé le président du Jury, le réalisateur suisse Frédéric Baillif, « allie sensibilité et justesse du récit et a mis d’accord un jury unanime ».

Lofti Achour, le Bayard d’Or du Meilleur film en mains pour Les Enfants rouges

Le Bayard Spécial du Jury est allé à Leurs Enfants après eux, réalisé par les jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma. (critique ci-dessous)

Quant au Bayard du Meilleur scénario, il a été décerné à Jean-Claude Grumberg et Michel Hazanavicius pour le film La Plus Précieuse des marchandises. (critique ci-dessous)

Le Bayard de la Meilleure interprétation est allé à une María Cavalier-Bazan ravie, pour sa performance dans Aimer perdre, réalisé par les frères Harpo et Lenny Guit.

María Cavalier-Bazan, Bayard de la Meilleure interprétation dans Aimer perdre

Le Prix Agnès, Prix de l’imaginaire égalitaire qui vient récompenser un auteur ou une autrice dont l’œuvre témoigne d’un regard original et novateur, fruit de la rencontre entre « Elles font des films » et « ¡Ya! assemblée féministe », a été remis à Gaël Kamilindi pour le film Didy, coréalisé avec François-Xavier Destors.

Remis à la coproductrice québécoise du film Annick Blanc, le Bayard de la Meilleure 1ère Œuvre est venu récompenser les qualités de Là d’où l’on vient (Mé el Aïn) de Meryam Joobeur.

Le Prix Découverte a cette année été attribué à Little Jaffna, réalisé par le Français Lawrence Valin, et remis au coscénariste du film Arthur Beaupère.

Arthur Beaupère recevant le Prix Découverte pour Little Jaffna

Le Prix du Jury Junior est revenu à Ollie, réalisé par Antoine Besse, qui déclara que « ce prix était très important car c’est un film que j’ai fait pour tous les jeunes ». (critique ci-dessous)

Enfin, notez que le Prix du Public Long métrage de fiction a été décerné à En Fanfare, réalisé par le cinéaste français Emmanuel Courcol. C’est Arnaud De Haan, représentant le distributeur belge du film Cinéart qui est venu le recevoir des mains du bourgmestre de Namur, Maxime Prévot.

Le reste du palmarès du FIFF 2024 – longs métrages et courts métrages – est à découvrir sur le site du Festival.

Crédit photos : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un tout grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 39e FIFF, organisé avec la complicité du Festival !

Et félicitations aux gagnantes et aux gagnants de celui-ci : Gabriel De Bruyne, Sylvie Dumont, Lydie Lemaire, Maurice Robert, Nathalie Vandendriessche et Bérangère Wilmart ! Elles et ils ont chacun(e) remporté deux places pour la projection de leur choix.

Jean-Philippe Thiriart, avec la participation de Raphaël Pieters

Trois films primés à épingler

La Plus Précieuse des marchandises   ★★★
Michel Hazanavicius
Sortie dans les salles belges : 27 novembre 2024

Dans sa nouvelle réalisation, un film d’animation, le cinéaste français aux cinq Oscar avec The Artist en 2012 nous raconte l’histoire d’une précieuse marchandise lâchée d’un train en direction d’un camp de concentration : une petite fille âgée de quelques mois à peine. Alors que cette enfant est recueillie par un couple de bûcherons, on redécouvre le destin tragique des Juifs déportés dans les camps de concentration lors de la Seconde Guerre mondiale.

Si l’histoire de la déportation des Juifs doit être connue de tous, nous la raconter à travers un film d’animation est une manière intelligente de présenter celle-ci à un public plus jeune, les adolescents notamment.

Le dessin est réussi et l’histoire, très abordable. La cruauté des camps d’extermination est évoquée de manière implicite. Cela permet à La Plus Précieuse des marchandises de conserver une certaine douceur malgré la cruauté des faits relatés.

Leurs enfants après eux   ★★
Ludovic et Zoran Boukherma
Sortie dans les salles belges : 4 décembre 2024

Ce film nous plonge dans la France des années nonante, au milieu des hauts fourneaux du Grand Est. Anthony a quatorze ans et s’ennuie fortement. Un après-midi de canicule au bord du lac, il rencontre Stéphanie. Le coup de foudre est immédiat et alors qu’une soirée s’annonce le jour-même, il emprunte secrètement la moto de son père pour s’y rendre, espérant y retrouver la jeune fille. Lorsque le lendemain matin, il s’aperçoit que la moto a disparu, sa vie bascule.

Ce film est l’adaptation du Prix Goncourt 2018 : le roman éponyme de Nicolas Mathieu, publié aux Éditions Actes Sud. La mise en images tient toutes ses promesses. Très réaliste, ce film offrant des émotions fortes de bout en bout mélange à merveille moments romantiques et moments dramatiques. Enfin, de nombreux sujets tels que l’amitié, l’amour ou encore le racisme y sont abordés avec justesse.

Ollie   ★★★
Antoine Besse (France)

Ollie est le premier long métrage du réalisateur. Ce film qui a marqué les esprits à Namur narre l’histoire de Pierre, 13 ans, qui vit avec son père dans la ferme familiale après la mort brutale de sa mère. Timide et victime de harcèlement scolaire, il fait du skateboard pour tenter de tout oublier. Les hasards de la vie faisant souvent bien les choses, il rencontre un jeune asocial, Bertrand, avec qui il va se lier d’amitié.

Film émouvant et porteur de valeurs indispensables à tout âge de la vie, Ollie nous transporte dans l’univers du skateboard, nous montrant, de manière ultra réaliste, que malgré les tumultes de la vie et les épreuves, le courage, l’abnégation et l’amitié peuvent aider chaque être humain à trouver sa place dans la société.

Raphaël Pieters, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Rendez-vous du 3 au 10 octobre 2025 pour fêter, ensemble, l’édition anniversaire du FIFF, la quarantième déjà !
Et avant, bien sûr, sur notre site encinemascope.be !

Enfin, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram et YouTube !

Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Le FIFF place à nouveau Namur au cœur du cinéma francophone, avec 12 places à gagner !

Le FIFF place à nouveau Namur au cœur du cinéma francophone, avec 12 places à gagner ! 1080 1080 Jean-Philippe Thiriart

Plus que quelques fois dormir avant que ne démarre la 39e édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF).
Quant à notre concours FIFF, il démarre aujourd’hui ! (voir infos ci-dessous)

Du vendredi 27 septembre au vendredi 4 octobre prochains, le cœur de la capitale wallonne battra une nouvelle fois la chamade pour un cinéma issu des quatre coins de la Francophonie : de France et de Belgique, bien sûr, mais aussi du Québec, de Suisse, de Madagascar, de Tunisie ou encore du Rwanda, pour ne citer que quelques-uns des pays représentés cette année à Namur.

Que ce soit en salles, naturellement, pendant et après les projections de longs métrages ainsi que de films courts, mais aussi, notamment, dans les rues de Namur ou encore sous le chapiteau du FIFF, qui signe son grand retour cette année, Place d’Armes. Centre névralgique du Festival, nombreux seront les Festivaliers qui prendront plaisir à s’y retrouver avant ou après une séance, pour boire un verre, faire un pas de danse ou encore participer aux ateliers et aux rencontres qui y seront organisés huit jours durant.

Le FIFF s’ouvrira ainsi ce vendredi 27 septembre avec la projection du long métrage français En fanfare, réalisé par Emmanuel Courcol, précédée de celle du court métrage belge Musclé masqué dans: ferraille pagaille, réalisé, quant à lui, par le Belge Nicolas Gemoets.
Il se clôturera le vendredi 4 octobre avec la Cérémonie de remise des Bayard et autres Prix du Festival de Namur, suivie de la présentation du dernier film du cinéaste français François Ozon : Quand vient l’automne.

Pour tout savoir ou presque sur cette cuvée 2024 du Festival, n’hésitez pas à écouter, ci-dessous, un extrait du dernier numéro de l’émission « Les Cinéfilmes » de la radio Équinoxe !
Nicole Bourdon nous y a accueilli pour préfacer cette édition du Festival de Namur. L’occasion pour nous de tendre notre micro à Nicole Gillet, déléguée générale et directrice de la programmation du FIFF.

Notre préface de la 39e édition du FIFF chez Les Cinéfilmes
Crédit photo : FIFF Namur – Fabrice Mertens

C’était un plaisir de retrouver Nicole Bourdon après un premier passage dans son émission en mars dernier, en présence de sa coanimatrice Joséphine Nefontaine, cette fois-là, pour présenter le dernier long métrage réalisé par le Belge Xavier Seron, Chiennes de vies, et son cinéma.
Merci à Nicole pour son invitation et à Christophe Marchal, l’ingénieur du son d’Équinoxe !

CONCOURS EN CINÉMASCOPE AU 39e FIFF

Cette année, en partenariat avec le Festival de Namur, nous vous offrons 6 x 2 places pour la séance de votre choix !

Pour ce faire, rien de plus simple :
il vous suffit de nous envoyer, avant ce mercredi 25 septembre à 22h, un mail dans lequel vous mentionnez votre prénom et votre nom et ceux de votre invité(e), à l’adresse jean-philippe[arobase]encinemascope.be . Les gagnant(e)s seront tirés au sort et contacté(e)s le jour-même par retour de mail, leurs places leur étant envoyées via ce même canal.

Nous vous souhaitons un excellent voyage au cœur du cinéma francophone ! L’occasion de rencontrer, sur les écrans namurois du Caméo ou du Delta ou dans les rues de Namur, des invités tels que Michel Hazanavicius, Hélène Vincent, François Ozon, Guillaume Senez, Romain Duris, Laurent Lafitte, Benjamin Lavernhe, Vincent Cassel ou encore Diane Kruger.

Plus d’infos : fiff.be

Jean-Philippe Thiriart

Le 42e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et le concert des VHS… et nos critiques de films !

Le 42e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et le concert des VHS… et nos critiques de films ! 1300 911 Jean-Philippe Thiriart

Dimanche soir, prenait fin au Palais 10 de Brussels Expo le 42e Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Une édition 2024 clôturée avec la projection du film américano-danois The American Society of Magical Negroes. Ce premier long métrage de Kobi Libii a été présenté aux festivaliers après l’annonce des deux derniers prix qui devaient encore être révélés, l’essentiel du palmarès ayant été annoncé vendredi soir.

Avec une hausse de fréquentation de ses salles de dix pourcents par rapport à l’année dernière, le BIFFF donne d’ores et déjà rendez-vous en 2025 à ses habitués, ainsi qu’à ses futurs adeptes bien sûr ! Du 8 au 20 avril, pour être précis.

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Le palmarès

Au sein de la Compétition internationale, le Corbeau d’Or, Grand Prix du Festival, a récompensé Steppenwolf, du Kazakh Adilkhan Yerzhanov.
Les Corbeaux d’Argent sont allés à Your Monster, de l’Américaine Caroline Lindy et à Cuckoo, de l’Allemand Tilman Singer (voir critique ci-dessous).

C’est Franky Five Star, de l’Allemande Birgit Möller, qui est sorti gagnant de la Compétition européenne, remportant le Méliès d’Argent, tandis qu’une Mention Spéciale a été accordée à Flies de l’Espagnol Aritz Moreno.
Ellipsis, de l’Espagnol David Marqués, a été élu Meilleur thriller, quittant Bruxelles avec le Black Raven Award, une Mention Spéciale étant décernée à Unspoken du Chinois Daming Chen.

Le White Raven Award est allé à River, du Japonais Junta Yamaguchi, avec une Mention Spéciale pour In a Violent Nature, du Canadien Chris Nash (voir critique ci-dessous).
La Emerging Raven Competition, mettant en lice des premiers et deuxièmes longs métrages, a vu l’emporter Sleep, du Sud-Coréen Jason Yu. (voir critique ci-dessous)

Le Prix de la Critique a été décerné à River, qui remportait là son deuxième Prix au BIFFF cette année.
Enfin, rayon longs métrages toujours, et de trois pour River puisque le film a également remporté le toujours très touchant Prix du Public !

Envie de connaître le palmarès de la compétition courts métrages belges ? Direction le site du Festival !

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un grand merci à toutes celles et ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 42e BIFFF, organisé avec le soutien précieux du Centre Culturel Coréen de Bruxelles !

Et félicitations aux gagnant(e)s de celui-ci : Terry Mittig, Marc Vanholsbeeck, Malko Douglas Tolley, Corey Fleshman et Christelle Demaerschalck, qui ont chacun(e) remporté deux places pour The Sin, ainsi que Elisa Tuzkan, Kat Hayes, Sandra Van Craenenbroeck, Angélica Da Silva Carvalho et Stéphane André, qui ont remporté chacun(e) deux places pour 4PM !

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

VHS From Space en live au BIFFF

Dans le cadre d’une soirée « double bill » à l’ancienne, le BIFFF proposait le jeudi 11 avril un programme pour le moins alléchant pour les cinéphiles amateurs de bis mais également pour les mélomanes.

En première partie de soirée, les spectateurs ont pu découvrir The Belgian Wave, réalisé par un des enfants terribles du Festival : Jérôme Vandewattyne. Nous vous invitons à découvrir, sur notre site, notre avis et davantage d’infos sur le film, mais aussi, plus généralement, sur les autres métrages de Jérôme !

À la suite de cette projection, rendez-vous était donné dans le hall du Palais 10 pour le concert de VHS From Space, groupe dont le réalisateur assure le chant et la guitare. Le public s’est donc amassé devant la petite scène pour cette déferlante electro space grunge du plus bel effet. Durant près d’une heure, c’est devant un public qui avait sorti son plus beau déhanché que les cinq membres du groupe, bardés de couleurs fluorescentes, ont délivré leurs riffs SF punk et leurs tempi industriels issus de leur dernier EP Cigarette Burns ou de leur précédent opus : Xenon Equinox.

Une bien belle pause avant de réattaquer pour la séance de minuit, qui mettait à l’honneur, à l’occasion de son 40e anniversaire, l’un des fleurons de l’industrie Trauma : The Toxic Avenger.
Avouez qu’il y avait pire comme afterwork…

Guillaume Triplet

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Nos critiques de films

Abigail   ★★★
Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Irlande/États-Unis)

Dernier né du collectif Radio Silence (V/H/S, 666 Road, Wedding Nightmare alias Ready or Not, les cinquième et sixième Scream), Abigail était l’un des gros morceaux de cette édition. Le public a répondu présent (la grande salle était bondée) et il a pu assister, juste avant la projection, à un petit spectacle « live » de danse façon ballet sur la musique utilisée dans le film (Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski). Le film en lui-même a largement répondu aux attentes. Racontant comment une bande de ravisseurs se retrouve coincée dans un manoir isolé avec la fille d’un riche magnat dont ils espèrent tirer une grosse rançon, fille qui est très loin d’être aussi innocente que prévu, cet Abigail constitue une bonne variation sur le thème du vampire. Bien rythmée, tendue tout en présentant des touches d’humour, joliment shootée (la photo est signée Aaron Morton, qui a travaillé au même poste sur le Evil Dead de Fede Alvarez et sur le tout récent La Malédiction : L’origine), offrant de beaux décors et généreuse quant au gore, cette production horrifique fait passer un très bon moment.

Baghead   ★★★
Alberto Corredor (Allemagne/Royaume-Uni)

Une jeune femme hérite d’un grand bâtiment désaffecté abritant un ancien pub qui appartenait à son père tout juste décédé de manière horrible, père avec lequel elle n’avait plus aucun contact depuis longtemps. Alors qu’elle y réside quelques jours le temps de réfléchir à ce qu’elle en fera, un parfait inconnu toque à la porte et lui demande, contre une somme rondelette, de pouvoir avoir un tête-à-tête avec la créature qui hanterait le sous-sol et qui permettrait de pouvoir parler aux personnes défuntes pendant un bref moment. Dans un premier temps, elle prend cet homme pour un fou, mais, rapidement, elle devra bien admettre que ce monstre est bel et bien réel.
Baghead est un pur film d’horreur, avec sa créature fantastique flippante à la mythologie intéressante, ses décors particulièrement glauques mis en valeur par une photographie adéquate, son atmosphère de terreur, mais aussi, il faut bien le dire, ses personnages qui ne font jamais ce qu’il faudrait. Du fait qu’il y ait des séances avec des règles bien précises à respecter (comme ne pas dépasser une certaine durée) pour pouvoir communiquer avec le monde des esprits, on pense un peu à La Main (Talk to Me), même si chacun des deux films possède sa propre « touche ». Il est à noter qu’il s’agit de la version longue d’un court métrage du même nom datant de 2017.

Canceled   ★★
Oskar Mellander (Suède)

Ce film d’épouvante suédois est malheureusement trop classique, dans son déroulement et dans ce qu’il montre, pour pouvoir prétendre marquer les amateurs éclairés du genre. Ce seront davantage les plus jeunes pas encore très familiers des codes qui pourront y être sensibles. On retrouve, comme souvent ces dernières années, un jeune youtubeur entouré de son équipe, qui espère faire péter les scores de son audience grâce à un nouvel épisode de son émission dédiée aux fantômes. Cette fois, Alex va tourner dans un vieux manoir inconnu du grand public dans lequel ce serait déroulé un massacre et où auraient eu lieu divers phénomènes paranormaux. L’introduction est tournée en mode found footage, mais heureusement, le reste du film bénéficie globalement d’une réalisation traditionnelle. Les réactions souvent trop molles des personnages face aux manifestations inquiétantes n’aident pas à créer un climat de tension paroxystique et l’apparence de la créature qui apparaîtra à partir d’un moment est certes pas mal, mais un poil trop convenue (silhouette très maigre, tout en longueur). Tout ça n’est pas honteux, mais est oubliable.

Concrete Utopia   ★★★
Tae-hwa Eom (Corée du Sud)

Ce nouveau film du Sud-Coréen Tae-hwa Eom (aussi orthographié Tae-hwa Um), dont le Vanishing Time: A Boy Who Returned avait déjà été présenté au BIFFF il y a une poignée d’années, a été remarqué internationalement, au point qu’il a représenté la Corée du Sud cette année aux Oscars. Plus qu’un film catastrophe dans lequel Séoul est entièrement détruite par un gigantesque tremblement de terre, à l’exception du bloc d’immeubles à appartements dans lequel vit le couple principal, Concrete Utopia est une intelligente métaphore politique où le réalisateur étudie les comportements humains individuels et collectifs dans un contexte de crise majeure impliquant la notion de survie. C’est fait de manière non-manichéenne, avec un large spectre de réactions possibles envisagé : lâcheté, égoïsme, sens du sacrifice, solidarité, négation de ses propres valeurs au nom de l’intérêt du groupe, culte de la personnalité qui émerge, etc. Les échos avec les grandes questions d’actualité sont frappants (on pense par exemple à la crise des migrants). C’est tout cet aspect qui, s’ajoutant aux qualités cinématographiques intrinsèques (qualité des effets spéciaux, de la mise en scène…), en fait un film tout à fait digne d’intérêt. C’est ambitieux et ça vise juste.

Cuckoo   ★★★
Tilman Singer (Allemagne/États-Unis)

Une jeune fille de 17 ans est obligée de quitter les États-Unis et d’emménager avec son père, sa belle-mère et sa demi-sœur muette dans une station balnéaire sise dans les montagnes allemandes. Sur place, elle découvre que certaines personnes ont un comportement étrange, elle entend des bruits bizarres et se fait poursuivre le soir par une mystérieuse femme très agressive.
Servi par une belle distribution internationale, dont Marton Csokas (Celeborn dans Le Seigneur des Anneaux), Dan Stevens (Abigail, voir plus haut), Hunter Schafer (Tigris dans le tout dernier Hunger Games) et Jessica Henwick (Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés), Cuckoo présente un scénario dont l’originalité est à souligner et qui apporte une fraîcheur bienvenue. Tilman Singer (Luz), dont c’est seulement le second film, y distille savamment quelques petits moments touchants, quelques scènes d’action, et, surtout, des moments de malaise et de peur. Il faudra continuer à surveiller la carrière de ce réalisateur allemand !

Destroy All Neighbors  
Josh Forbes (États-Unis)

Le réalisateur Josh Forbes, qui vient de l’univers des clips musicaux, accouche d’une petite comédie gore calibrée pour les séances de minuit survoltées. William est un artiste frustré, bossant en journée dans un studio d’enregistrement et habitant avec sa copine dans un appartement miteux où il s’est installé son petit studio perso, rêvant depuis trois ans de sortir son propre album de rock progressif. Mais il y a toujours quelque chose qui l’empêche de finaliser ce projet. Cette fois, c’est son nouveau voisin qui écoute jour et nuit de la dance music le volume sonore coincé au maximum, ce qui lui pourrit la vie. Il se décide à s’expliquer avec cet infernal voisin quand soudain…
On voit directement qu’on est face à un budget très limité. Les effets spéciaux sont volontiers kitsch, mais généreux. À noter que le spécialiste Gabe Bartalos (notamment fidèle collaborateur de Frank Henenlotter) a travaillé dessus. Pas bien finaud, Destroy All Neighbors se révèle attachant par l’amour pour le rock progressif qu’il parvient à faire partager.

Deus Irae  
Pedro Cristiani (Argentine)

Après son court métrage Deus Irae en 2010, Pedro Cristiani est de retour 13 ans plus tard avec cette fois la version longue. On y suit les tourments du Père Javier, qui consacre sa vie à rendre visite aux familles en prise avec des démons et à nettoyer les maisons de celles-ci de la présence du Malin. Il souffre de plus en plus de crises d’absence lors de ces séances et ce qu’il découvre au sortir de celles-ci n’est guère joyeux. Un jour, il reçoit la visite de mystérieux prêtres aux méthodes radicales. Le réalisateur argentin développe un univers sombre et cauchemardesque ayant ses potentialités. Largement porté sur le gore, il privilégie les effets spéciaux pratiques, ce qui est tout à son honneur et donne son charme à son film. Jets d’hémoglobine et créatures monstrueuses constituent les attractions principales de celui-ci. Las, le manque de consistance du scénario empêche de davantage s’enthousiasmer pour ce petit shocker. Pour tout dire, on aurait tellement voulu pouvoir le porter aux nues ! On surveillera cependant la suite des événements, car une seconde partie pourrait débouler un jour, si tout se passe bien…

Devils   ★★★
Jae-hoon Kim (Corée du Sud)

Pour son premier film, le Coréen Jae-hoon Kim fait fort ! Il investit le genre du polar hardcore, l’une des spécialités nationales, pour un résultat absolument grisant. Il y est question d’un inspecteur enquêtant sans relâche sur une bande de tueurs en série diffusant sur le dark web des vidéos snuff de leurs méfaits. L’affaire a pris une tournure personnelle pour lui depuis que son beau-frère compte parmi les victimes de ces ignobles individus. Lors d’une course-poursuite, il attrape un membre-clé de cette organisation, mais dans le feu de l’action, les deux hommes tombent dans une ravine. Black-out. Lorsque, un mois plus tard, l’inspecteur se réveille menotté dans un lit et se voit dans un miroir, il n’en croit pas ses yeux : il est dans le corps du tueur qu’il a failli arrêter, alors que ce dernier, l’honorant de visites pour le narguer, a l’apparence du policier. Que s’est-il passé ? On pense forcément à Volte/Face (Face/Off) de John Woo, mais Jae-hoon, qui est également scénariste, en a bien conscience et en joue. S’appuyant sur une solide interprétation des acteurs, Devils déroule un scénario absolument diabolique et fait montre d’une violence tant psychologique que graphique digne d’un film d’horreur. On recommande très fortement !

Exhuma   ★★★
Jae-hyun Jang (Corée du Sud)

Jae-hyun Jang poursuit son exploration des rituels liés aux différentes croyances religieuses après The Priests (2015) où deux prêtres catholiques arrivaient à la rescousse pour tenter d’exorciser une fille possédée et Svaha: The Sixth Finger (2019) avec son intrigue complexe dont l’un des arcs narratifs présentait un pasteur protestant qui enquêtait sur une secte bouddhiste. Exhuma, quant à lui, développe les rites chamaniques au travers de ses personnages et de son intrigue. Deux jeunes chamans s’allient à un vieux géomancien et à un croque-mort pour essayer de briser une malédiction qui touche une richissime famille américano-coréenne. Pour cela, ils vont devoir déterrer et déplacer le cercueil d’un ancêtre de leur client. Allant de mauvaise surprise en mauvaise surprise, ils vont s’apercevoir que leur mission est beaucoup plus dangereuse que prévu. Le réalisateur (qui a aussi écrit le scénario) prend son sujet au sérieux. C’est manifeste, tant dans la manière dont le film a été préparé (les acteurs ont dû apprendre de vrais rituels chamaniques et des spécialistes étaient présents en tant que consultants) qu’à l’image. La présence du charismatique Min-sik Choi (Old Boy) dans le rôle du géomancien expérimenté est un atout indéniable, tandis que les décors, entre tradition et modernité, nature et ville, sont bien utilisés, tout comme l’Histoire de la région. On pourrait presque prendre Exhuma comme un mix entre un documentaire sur l’aspect folklorique coréen évoqué et un bon divertissement fantastico-horrifique (effets spéciaux et scènes de trouille sont de la partie). À découvrir.

The Funeral   ★★★
Orçun Behram (Turquie)

Nous autres francophones aurons beau rigoler en entendant le titre original de The Funeral (Cenaze) et le nom de son personnage principal (Cemal), il faut bien reconnaître après visionnage que tout ça est tout sauf naze. Loin de son cinéma bis des années 70 et 80 (Turkish I Spit On Your Grave, Turkish Star Wars, etc.), la Turquie a produit quelques bons films d’horreur ces dernières années (on pense par exemple à Baskin de Can Evrenol, présenté au BIFFF en 2016). C’est encore le cas ici, Behram adoptant une approche intimiste intéressante du thème du mort-vivant.
Un chauffeur de corbillard déprimé accepte un boulot officieux : cacher pendant un mois le corps d’une jeune femme, à la demande de la famille. Mais il va se rendre compte que ce cadavre fait du bruit, bouge et a un appétit aiguisé pour la viande humaine.
La relation qui s’instaure entre les deux personnages donne tout son sel à ce film plus sensible qu’il n’en a l’air (un rythme peu trépident couplé à une certaine froideur apparente pourraient induire en erreur sur ce point). Quelques scènes de cauchemars et le final présentent une belle force de frappe visuelle, proprement horrifique. On dénombre aussi une certaine quantité de plans gores, mais là ne réside pas le réel intérêt de cette production sombre, presque désespérée. Pourvu que son réalisateur continue dans le genre !

Gueules noires   ★★
Mathieu Turi (France)

Tout comme Le Mangeur d’âmes également évoqué dans ce dossier, Gueules noires (ou Deep Dark pour le marché international) faisait partie du focus French Connection(s) de ce 42e BIFFF, qui visait à mettre en avant le cinéma de genre francophone lors de cette édition du Festival. Initiative louable qui permet de constater une assez bonne santé du secteur (même si ses acteurs déplorent toujours qu’il est plus difficile de monter des projets relevant de l’horreur comparativement à d’autres cinématographies). Le réalisateur Mathieu Turi n’est pas un inconnu du festival, puisque son Méandre avait été sélectionné pour l’édition en ligne de 2021. L’idée avec son nouveau film, c’est de croiser l’univers de Germinal (les mineurs du Nord de la France) et l’univers de Lovecraft (le mythe des Grands Anciens). Facile à pitcher, Gueules noires tient ses promesses jusqu’à un certain point. Le petit bémol réside dans l’aspect de la divinité païenne, moins impressionnant qu’espéré. À part ça, on suit avec plaisir ces travailleurs du charbon menés par un Samuel Le Bihan charismatique, d’abord dans les mines à mille mètres sous terre, puis dans une crypte d’une civilisation très ancienne. Les claustrophobes et nyctophobes risquent d’avoir quelques sueurs froides.

In a Violent Nature   ☆
Chris Nash (Canada)

Le scénariste et réalisateur Chris Nash a dû se demander ce que donnerait un Vendredi 13 filmé à la manière d’Elephant de Gus Van Sant. Certes, apporter une petite trouvaille donnant une légère touche de fraîcheur au genre du slasher est en théorie bienvenu, mais quand le parti pris de mise en scène transforme un film qui aurait pu être fun en machin embêtant à suivre, n’est-ce pas dommage ? D’autant que le script est basique au possible : en pleine forêt, un homme massif et attardé mental se relève d’entre les morts pour aller massacrer un à un les quelques jeunes gens qui ont pris le médaillon de sa chère maman qui traînait à l’endroit où il était enterré. Aucun rebondissement, aucun développement psychologique, juste un squelette de scénario sans chair ni gras. La caméra se contente de coller aux basques du tueur, au lieu de suivre le groupe de futures victimes comme cela se fait généralement dans le genre. Statique, linéaire et répétitif, In a Violent Nature reprend à son compte les codes et grandes « figures imposées » du slasher forestier : l’inévitable bande de jeunes, le masque (qui, pour le coup, a l’air d’avoir été inspiré par Les Mignons !), la légende racontée autour d’un feu de camp, etc. À notre sens, le seul élément qui sauve le film du néant, ce sont les scènes gores, bien faites, généreuses et inventives. C’est peu.

Krazy House   ★★
Steffen Haars et Flip Van der Kuil (Pays-Bas)

Krazy House se présente comme une sitcom américaine typique des années 90, suivant les Christian, une petite famille bien sous tous rapports : Bernie, le papa très religieux, mais maladroit, arborant fièrement son pull « Jesus » qu’il a tricoté lui-même, Eva, la maman, femme stressée qui doit régenter sa petite smala, et leurs deux ados, Adam, qui se passionne pour la chimie, et Sarah, vierge qui attend le prince charmant. L’arrivée d’un vieux père de famille russe et de ses deux garçons, qui s’incrustent chez cette famille en se proposant de régler leur problème d’évier, va sérieusement perturber tout ce petit monde.
Le duo de réalisateurs Haars et Van der Kuil (cf. les New Kids) aime à mettre en avant la culture populaire néerlandaise. Ici, les compères passent un cap dans leur carrière : tournage en anglais et cast international réunissant notamment Nick Frost (la « trilogie Cornetto ») et Alicia Silverstone (Clueless) pour un violent dynamitage du politiquement correct à l’américaine véhiculé par les sitcoms U.S. que Krazy House parodie. Bon, il faut se farcir le trop long début, mais une fois que tout part en vrille, le vilain garnement qui sommeille en vous devrait jubiler face à ce déferlement de langage ordurier, de violence gore et de blasphème appuyé. Amis de la poésie, bye bye !

Kryptic   ★★
Kourtney Roy (Canada/Royaume-Uni)

Suite à une terrifiante expérience au cours d’une randonnée dans la forêt la laissant amnésique, Kay Hall se met en quête de Barb Valentine, cryptozoologue connue pour avoir disparu dans la région alors qu’elle était sur les traces du Sooka, créature du folklore local que Kay aurait croisée de très près…
Premier long métrage de la réalisatrice et photographe canadienne Kourtney Roy, Kryptic part d’un synopsis de films de monstres pour très rapidement emmener son spectateur vers autre chose, à la fois plus psychologique et plus organique que prévu. Brouillant l’identité de son personnage central, le film prend une dimension lynchienne, ne laissant pas son sens global se dévoiler de manière limpide, quitte à larguer certains spectateurs en cours de route, d’autant que le jeu de l’actrice principale, Chloe Pirrie, est déstabilisant. En voilà un qui porte donc bien son titre ! On épinglera, parmi ses qualités, la beauté des paysages naturels que traverse l’héroïne, l’immersion dans le Canada profond, avec sa galerie de locaux pas piquée des hannetons et, surtout, le caractère très organique (question fluides corporels, on est servis) des flashes qui ponctuent le métrage, ce qui devrait ravir les fans de Brian Yuzna (Society, Progeny) et de body horror en général.

Last Straw   ★★
Alan Scott Neal (États-Unis)

Last Straw décrit la pire journée et surtout la pire nuit de Nancy, jeune fille récemment promue responsable de la petite équipe travaillant pour le diner appartenant à son père. Elle apprend qu’elle est enceinte sans être certaine de l’identité du père, sa voiture tombe en panne, elle arrive en retard au travail, se fait semoncer par son paternel, est bonne pour assurer le service de nuit, voit son autorité remise en question par ses collègues et, surtout, doit chasser de l’établissement une bande d’ados masqués vraiment pas nets, qui promettent de revenir plus tard pour se venger de l’affront. Une fois la nuit tombée, alors qu’elle est seule dans le resto routier isolé, ça ne loupe pas : des individus masqués débarquent et elle va devoir lutter pour sa survie…
Le scénario de ce thriller horrifique ne casse pas la baraque – il possède ses faiblesses d’écriture – mais l’ensemble est suffisamment rythmé et tendu pour qu’il puisse remplir son office de divertissement sans grandes prétentions. Petite originalité, tout de même : les faits, jusqu’à un certain point, seront montrés selon deux points de vue différents, afin que le spectateur se rende mieux compte de quoi il retourne… Quelques scènes sanglantes et une bonne musique synthétique contribuent à faire passer la pilule pour le spectateur pas trop regardant.

Love Lies Bleeding   ★★
Rose Glass (États-Unis/Royaume-Uni)

Romance entre deux jeunes femmes, dont l’une, Lou (Kristen Stewart), n’a jamais quitté sa région, travaille dans un club de musculation et a un père shérif très louche (Ed Harris), et l’autre, Jackie (Katy O’Brian), est sur les routes dans le but de tenter de gagner un concours de culturisme à Las Vegas, Love Lies Bleeding se distingue par des scènes violentes et trash, un léger érotisme et des personnages à fleur de peau. Sa distribution fait également plaisir, entre ce bon vieux Ed Harris (Abyss, Apollo 13, The Truman Show) dans un rôle bien malsain, Kristen Stewart qui, depuis un bon bout de temps déjà, a largement réussi à casser son image trop commerciale liée au succès de la saga Twilight et Dave Franco (frère de James Franco, vu dans Warm Bodies : Renaissance, les deux Insaisissables et Nerve) qui compose un personnage de salaud fini. On regrettera juste la fin qui part dans un délire surréaliste, ce qui a tendance à nuire au sérieux de l’entreprise. Après son Saint Maud bien accueilli par la presse, la réalisatrice Rose Glass est en train de se construire une filmographie intéressante.

Le Mangeur d’âmes   ★★
Julien Maury et Alexandre Bustillo (France)

Nouveau film du duo de choc Julien Maury et Alexandre Bustillo (À l’intérieur, Aux yeux des vivants, tous deux également projetés au BIFFF, respectivement en 2008 et 2014), Le Mangeur d’âmes (The Soul Eater pour l’international) est un polar adapté d’un roman d’Alexis Laipsker. Un gendarme, Franck, qui enquête sur la disparition d’enfants, et une policière, Elisabeth, envoyée dans un village des Vosges à cause d’une double mort violente, vont devoir apprendre à collaborer car leurs deux affaires semblent étroitement liées. Ils se rendent progressivement compte que chaque élément renvoie à une légende locale, celle d’une créature vivant dans la forêt et qui dévore l’âme de ses victimes. C’est la première fois que les deux réalisateurs quittent le genre de l’horreur pure et dure (on restera dans le polar, malgré le parfum de fantastique qui règne sur le film), mais ils ont néanmoins tenu à apporter leur touche personnelle à cette histoire préexistante. Ainsi, les scènes de meurtres sont particulièrement gores, ce qui constitue l’une de leurs signatures visuelles évidentes. Ils ont réuni pour l’occasion un joli cast, comprenant Virginie Ledoyen, Sandrine Bonnaire et Paul Hamy. Entièrement tourné en décors naturels, Le Mangeur d’âmes s’élève au-dessus du policier pépère, sans constituer l’une des entrées marquantes de la filmographie du sympathique duo.

Sleep   ★★★
Jason Yu (Corée du Sud)

Hyun-su et Soo-jin forment un couple qui a tout pour être heureux : un bel appartement, un brave chien-chien, un bébé sur le point de naître et un mantra comme quoi ensemble, on peut tout affronter. Lui est un brillant acteur récompensé (petit parallèle biographique avec son interprète, feu Sun-kyun Lee, notamment acclamé internationalement pour son rôle dans Parasite), elle est une cadre dans une grosse boîte. Cependant, la nuit, Hyun-su se met à avoir des crises de somnambulisme au cours desquelles il va avoir un comportement de plus en plus dangereux pour lui-même et pour les siens.
Avec ce premier film, Jason Yu se fait remarquer un peu partout (notamment à Cannes) pour la subtilité avec laquelle il traite son sujet et pour sa direction d’acteur impeccable. On est face à un cas exemplaire du Fantastique selon l’acception du théoricien Tzvetan Todorov, dans la mesure où, tout au long de l’histoire, on hésite entre une explication surnaturelle des faits (le mari serait-il possédé par un fantôme qui profiterait de son sommeil pour s’exprimer ?) et une explication rationnelle (ce serait juste un cas extrême de somnambulisme, point barre). Différents indices sont fournis en cours de route… Belle simplicité très travaillée, belle efficacité. Jason Yu : un nouveau grand espoir du cinéma coréen.

Stockholm Bloodbath   ★★★
Mikael Håfström (Suède/Danemark)

Le réalisateur suédois Mikael Håfström, habitué aux productions américaines (Chambre 1408 et Le Rite, c’est lui), a tourné en Hongrie cette production suédo-danoise. Une dimension internationale qu’on retrouve dans le scénario même de Stockholm Bloodbath, basé sur des faits historiques impliquant les différents pays formant le noyau dur de la Scandinavie. Les faits se déroulent au 16e siècle. Le roi du Danemark et de la Norvège, Christian II, ambitionne se soumettre la Suède à son autorité. La guerre fait rage. Dans ce contexte, Freja et Anne, appartenant à un village de résistants, voient tous leurs proches se faire massacrer par un petit groupe de puissants mercenaires à la solde de Christian II. Les deux femmes partent dans une quête vengeresse. À la croisée entre le cinéma de Tarantino (on pense à la Mariée des Kill Bill), celui de Guy Ritchie et des intrigues de cour à la façon de Game of Thrones (mais sans la dimension fantasy), Stockholm Bloodbath impressionne par son ampleur narrative. Cela s’en ressent à sa durée : il est long. Le jeu d’acteur est bon et Håfström parvient à nous captiver suffisamment au cours de cette grande fresque. Le principal reproche qu’on lui adressera, ce sont certains tics de réalisation (comme les split-screens) trop connotés modernes, qui ne s’accordent pas bien avec la dimension historique de l’histoire. Dans cet ordre d’idées, plusieurs autres anachronismes risquent de faire sourciller les historiens. Il faut passer outre pour profiter pleinement du spectacle.

Things Will Be Different   ★★
Michael Felker (États-Unis)

Un frère et une sœur, fuyant avec le magot de leur casse, se réfugient dans une maison de campagne vide. La particularité de cette habitation, c’est qu’elle contient en son sein un système qui permet de voyager dans le temps. Pratique quand on veut disparaître quelque temps pour échapper aux recherches de la police. Sauf que ça ne va pas du tout se passer comme prévu…
Il s’agit du premier long métrage écrit et réalisé par Michael Felker, qui a reçu l’appui d’Aaron Moorhead et Justin Benson (Spring, The Endless), cinéastes avec lesquels il avait déjà travaillé en tant que monteur et producteur. Assez minimaliste dans son approche du thème du voyage dans le temps, tout en condensant un certain nombre d’idées, il ne s’avère pas aussi jouissif que prévu, la faute à une trop grande rétention d’informations vis-à-vis des spectateurs qui pourront ressentir une impression d’opacité et de frustration. Le genre de films pour lesquels on se dit : « à revoir afin de vérifier si certains éléments nous ont échappé lors du premier visionnage ».

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant   ★★
Ariane Louis-Seize (Canada)

Comme l’indique ce long titre, c’est l’histoire d’une vampire ado qui, depuis qu’elle est toute petite, se montre trop sensible pour tuer des gens afin de se nourrir. Jusqu’à présent, sa famille l’aidait en lui fournissant des poches de sang qu’elle sirotait à la paille. Mais désormais, ses proches décident qu’elle doit passer à l’âge adulte et donc apprendre à chasser pour survivre par elle-même. La voilà mise au pied du mur. Le problème, c’est que, vraiment, elle coince. Heureusement, elle tombe un soir sur un garçon aux tendances suicidaires, qui va comprendre de quoi il retourne et proposer de lui donner sa vie pour l’aider. Touchée, la vampire lui propose de d’abord réaliser sa dernière volonté. Ils vont ainsi passer la nuit à tenter d’accomplir cet objectif. On a là un film fort sympa, bien foutu. Son approche du mythe du vampire apporte un brin de fraîcheur, il possède une belle texture visuelle, l’humour fait mouche et son actrice principale (Sara Montpetit) est étonnante. C’est mignon et touchant.

When Evil Lurks (Cuando acecha la maldad)   ★★★
Demián Rugna (Argentine)

Très attendu des amateurs d’horreur, When Evil Lurks ne démérite pas. Son réalisateur avait déjà régalé les spectateurs du BIFFF en 2018 avec Terrified (Aterrados), pur condensé de terreur. Il persiste et signe cette année dans cette veine avec une histoire gagnant en ampleur. Le film était présenté hors compétition, mais il faut dire qu’il s’est déjà taillé une belle réputation dans de nombreux autres festivals (il a par exemple été élu meilleur film à Sitges).
En pleine campagne argentine, deux frères découvrent un homme horriblement infecté par un démon sur le point de donner naissance au mal absolu. Ils décident de se débarrasser de ce corps purulent en le larguant des centaines de kilomètres plus loin. Ce faisant, ils enfreignent une des règles fondamentales liées à la possession démoniaque. Le chaos va alors se répandre autour d’eux.
Rêche, implacable, impitoyable, ce nouveau bébé de Demián Rugna est assez éloigné des standards hollywoodiens modernes et c’est tant mieux. Ainsi, certaines catégories de personnages souvent épargnées dans les productions plus consensuelles prennent cher ici. En clair, personne n’est à l’abri. Le film génère dès lors un redoutable sentiment d’insécurité. L’interprétation des acteurs est à l’avenant. Les scènes gores, particulièrement dégoûtantes, sont marquantes. L’insertion de l’histoire dans le terroir est par ailleurs bien rendue. En bref, c’est du solide. Tout juste peut-on reprocher au personnage principal d’avoir des comportements trop souvent contraires à ce qu’il devrait faire. Voilà donc un nouvel incontournable du genre.

Sandy Foulon

Merci à toute l’équipe de En Cinémascope présente à nos côtés pour couvrir cette cuvée 2024 du BIFFF : Guillaume Triplet, Sandy Foulon, Sofía Marroquin Simar et Vincent Melebeck !

Et rendez-vous, donc, du 8 au 20 avril 2025 pour le 43e BIFFF et avant, bien sûr, sur notre site !

Enfin, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, YouTube et Twitter !

Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Le BIFFF, c’est reparti avec 20 places à gagner

Le BIFFF, c’est reparti avec 20 places à gagner !

Le BIFFF, c’est reparti avec 20 places à gagner ! 1458 540 Jean-Philippe Thiriart

Ah, le mois d’avril ! Ses poissons, ses œufs en chocolat et… le BIFFF et notre concours ! BIFFF pour Brussels International Fantastic Film Festival, bien sûr. L’événement est aussi incontournable pour les fantasticophiles que le sont les friandises en forme d’œufs pour les bambins (et pas que pour eux, d’ailleurs, mais chut !) en cette période printanière. Depuis 1983, cette grand-messe du cinéma de genre, reconnue mondialement, abreuve les passionnés et les curieux de tonnes de pellicules carburant à la frousse, au sang, au mystère et à l’anticipation. Des invités aussi révérés que Wes Craven, Tobe Hooper, Donald Pleasance, Anthony Perkins, Terry Gilliam, Dario Argento, Barbara Steele, Park Chan-wook, Guillermo Del Toro ou J.A. Bayona sont venus fouler son sol. Vous aussi, vous avez envie de côtoyer du beau monde et, surtout, vous avez soif de découvertes cinématographiques ? Alors nous avons une bonne nouvelle pour vous : En Cinémascope vous offre la possibilité de gagner 20 places pour le Festival ! Cela via le concours organisé sur notre page Facebook (voir ci-dessous).

Civil War, d’Alex Garland, ouvrira ce 42e BIFFF !

Pour sa 42e année d’existence, le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles se tiendra du 9 au 21 avril au Palais 10 sur le site du Heysel, son nouveau fief depuis 2022. Il s’ouvrira avec Civil War d’Alex Garland et se clôturera avec le film au titre joyeusement provocateur The American Society of Magical Negroes de Kobi Libii. Entre les deux, plein de longs métrages et de courts métrages, des événements et animations à ne plus savoir qu’en faire, des stands où il fait bon fureter, des expositions à admirer et des guests à rencontrer. Diverses sélections de films concourront pour la Compétition internationale, la Compétition européenne, l’Emerging Raven (récompensant les nouveaux talents), le White Raven (l’ancien 7e Parallèle), le Black Raven (pour les thrillers), le Critics Award, l’Audience Award, sans oublier les compétitions ciblant les courts. Parmi les événements off, épinglons les nouveautés comme le concours d’écriture Being Stephen King et l’intrigant No Name Bar, lieu « caché » au sein du festival, qui promet de receler quantité de trésors, mais aussi les grands classiques comme le Bal des vampires, qui aura lieu la nuit du 20 au 21 avril, le concours de maquillage et le body painting. Signalons également la tenue de plusieurs masterclass, dont une avec le célèbre compositeur italien Fabio Frizzi, notamment connu pour ses collaborations avec Lucio Fulci (L’Enfer des zombies, Frayeurs, L’Au-delà…).

Le Bal des vampires, de retour la nuit du 20 au 21 avril !
Crédit photo : En Cinémascope – Vincent Melebeck

Côté films, on repère dans le lot The Toxic Avenger (Lloyd Kaufman & Michael Herz, 1983), le film emblématique de la Troma, projeté dans une version restaurée en 4K à l’occasion des 50 ans de la célèbre firme indépendante, le coréen Sleep (Jason Yu), qui s’est taillé une belle réputation dans les festivals par lesquels il est déjà passé, When Evil Lurks (Demián Rugna), souvent cité parmi les meilleures productions horrifiques de 2023, l’américain Things Will Be Different (Michael Felker) qui titille notre curiosité avec ses promesses de voyages temporels déroutants, l’italo-polonais Black Bits d’Alessio Liguori, décrit comme une sorte de Thelma et Louise coincées dans un épisode de Black Mirror, la mise en avant du cinéma francophone via le focus French Connection(s), avec notamment Le Mangeur d’âmes du duo français Julien Maury et Alexandre Bustillo (À l’intérieur) et Gueules noires de Mathieu Turi (Méandre), enfin, The Belgian Wave du Belge Jérôme Vandewattyne qui avait précédemment signé Spit’n’Split.

Pour l’ambiance déjantée, la Nuit (du 13 au 14 avril) est à ne pas manquer. Et les organisateurs n’oublient pas le jeune public en leur réservant un Family Day le samedi 20 après-midi au cours duquel sera projeté entre autres le film d’animation Robot Dreams de Pablo Berger, qui était carrément nominé aux Oscars cette année. En tout, 80 longs métrages à se mettre dans les pupilles. Une chose est sûre : on n’aura pas le temps de s’embêter ce mois d’avril !

Notre concours Facebook : 20 places à gagner !

Avec la complicité du Centre Culturel Coréen de Bruxelles, nous vous proposons, cette année, de remporter 10 x 2 places pour le BIFFF !

Soit dix places pour un film de la compétition internationale puis dix autres pour un film de la compétition White Raven.
->
5 x 2 places pour The Sin de Dong-seok Han, ce mercredi 10 avril à 21h, et
5 x 2 places pour 4PM de Jay Song, le vendredi 19 avril à 16h.

Pour remporter vos places, rien de plus simple : rendez-vous sur notre page Facebook !
Fin du concours : mardi 9 avril à 12h.

Pas moins de dix autres films coréens seront projetés lors de cette 42e édition du Festival ! Parmi ceux-ci : Exhuma de Jae-hyun Jang en compétition internationale, Don’t Buy the Seller de Hee-kon Park en compétition Black Raven ou encore Sleep de Jason Yu en compétition Emerging Raven.

En Cinémascope couvrira le BIFFF et vous proposera, à l’issue du Festival, un dossier qui lui sera consacré.
D’ici là, bon concours… et excellent BIFFF !

Plus d’infos, direction le site du BIFFF !

Sandy Foulon et Jean-Philippe Thiriart (merci à Pierre Pirson !)

Le BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films

Le 41e BIFFF a vécu : retour sur le palmarès et critiques de films 1800 1200 Jean-Philippe Thiriart

C’est hier qu’a pris fin à Brussels Expo la 41e édition du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Une cuvée 2023 qui s’est clôturée avec la projection du film britannique Unwelcome, réalisé par Jon Wright, précédée de l’annonce du palmarès.
Après trois éditions particulièrement difficiles, le BIFFF a repris sa vitesse de croisière. Malgré six mois de préparation en moins et une programmation réduite d’un tiers, plus de 40 000 spectateurs se sont pressés dans les deux salles du Festival, sans compter celles et ceux qui sont passé(e)s par le village du BIFFF au cours des 13 jours qui viennent de s’écouler !

Le palmarès

Au sein de la Compétition internationale, le Corbeau d’Or, Grand Prix du Festival, a récompensé Talk to Me, des jumeaux australiens Danny et Michael Philippou. (voir critique ci-dessous)

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les Corbeaux d’Argent sont allés au film d’ouverture, Suzume, du Japonais Makoto Shinkai et à Infinity Pool, du Canadien Brandon Cronenberg (voir critique ci-dessous).
Une Mention spéciale a été accordée à Sisu, du Finlandais Jalmari Helander.

C’est Halfway Home, du Hongrois Isti Madarasz, qui est sorti gagnant de la Compétition européenne, remportant le Méliès d’Argent.
The Grandson, du Hongrois Kristóf Deák, a été élu Meilleur thriller, quittant Bruxelles avec le Black Raven Award.
Le White Raven Award est allé à The Coffee Table, de l’Espagnol Caye Casas, avec une Mention spéciale à Lily Sullivan, l’actrice principale de Monolith, réalisé par l’Australien Matt Vesely (voir critique ci-dessous).

La Emerging Raven Competition, mettant en lice des premiers et deuxièmes longs métrages, a vu l’emporter l’américain Soft & Quiet, de Beth de Araújo, avec une Mention Spéciale décernée au canado-belge Farador, de Edouard Albernhe Tremblay.
Le Prix de la Critique a, lui aussi, été décerné à Soft & Quiet.
Le toujours très touchant Prix du Public est venu récompenser le film Sisu, dès lors doublement primé cette année.

Envie de connaître le palmarès de la compétition courts métrages belges ? Direction le site du Festival !

Les résultats de notre concours

Avant toute chose, un tout grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé à notre concours En Cinémascope au 41e BIFFF, organisé avec le soutien précieux du Centre Culturel Coréen de Bruxelles !
Et félicitations aux gagnants de celui-ci : Lau Lari, Patrick Laseur, Vincent Mercenier, Thomas Opsomer et Marc Vanholsbeeck ! Ils ont chacun remporté deux tickets pour la projection, en avant-première mondiale, du film coréen Drive.

Rendez-vous du 9 au 21 avril 2024 pour le 42e BIFFF et avant, bien sûr, sur notre site encinemascope.be !

Enfin, n’hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram et YouTube !

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Vincent Melebeck

Les critiques de différents films primés

Talk to Me, Corbeau d’Or   ★★★
Danny et Michael Philippou (Australie)

Monolith, Blaze, Talk to Me : l’Australie était décidément bien représentée cette année au BIFFF. Ici, on est dans l’horreur pure et dure, avec des fantômes ensanglantés, de brèves visions infernales et des scènes de meurtres et d’automutilations assez impressionnantes.
Un groupe d’amis décide, pour pimenter ses soirées, de s’adonner à un petit rituel aux règles simples : il s’agit de tenir une main embaumée recouverte de céramique et de prononcer la phrase « Talk to me » pour voir apparaître un esprit devant soi, puis d’inviter celui-ci à prendre possession de son propre corps, en ne dépassant pas les 90 secondes avant d’éteindre une bougie préalablement allumée afin de renvoyer le mort d’où il vient. Évidemment, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler…
Premier long métrage des frères jumeaux Philippou, ce Talk to Me est fort prometteur. La boîte A24 a d’ailleurs signé pour la distribution ciné aux États-Unis, c’est pour dire. Simple et efficace, se basant sur un concept aux belles potentialités, il a de quoi faire frissonner. On aurait juste bien voulu en voir plus de cet au-delà dans lequel les démons torturent l’âme d’un des personnages…

Infinity Pool, Corbeau d’Argent   ★★★
Brandon Cronenberg (Canada/Hongrie/Croatie)

Brandon n’est pas seulement le fils de David Cronenberg, c’est aussi un cinéaste talentueux. Il le prouve une nouvelle fois avec cet Infinity Pool qui a quelque chose d’obsédant.
Ce thriller horrifique, dans lequel un riche couple, James et Em, en vacances dans une station balnéaire de rêve, rencontre un autre couple, Gabi et Alban, qui va les emmener hors du périmètre sécurisé pour les touristes, et sera confronté aux lois dictatoriales du lieu suite à un accident, repose sur un concept de science-fiction : les autorités locales acceptent, contre paiement, de créer un double d’une personne condamnée à mort, afin que ce soit ce clone qui soit exécuté à la place de la personne d’origine. Ce double recevant toute la mémoire de l’autre, et le processus passant par une phase où ce dernier est inconscient, un doute surgit dès le réveil : est-on bien sûr que ce soit vraiment le double qui est exécuté ? Situation qui donne déjà le vertige, et le reste du film creusera toujours plus loin cette confusion mentale, avec la consommation de drogues hallucinatoires, des images psychédéliques, des délires sensuels et une plongée malsaine dans le crime. Avec, à l’arrivée, le risque de se perdre soi-même.
Doté d’une distribution trois étoiles (Alexander Skarsgård en James, la sublime Mia Goth en Gabi, Cleopatra Coleman en Em…), avançant de bonnes idées originales, offrant des plans passant du beau au malsain, non sans provocation (l’éjaculation, par exemple), satire d’une certaine classe sociale dite supérieure, Infinity Pool est lui-même un film assez riche, qu’on a déjà hâte de revoir.

Monolith, Mention spéciale de la White Raven Competition pour l’actrice Lily Sullivan   ★★
Matt Vesely (Australie)

Cette production australienne joue la carte du minimalisme : un seul personnage à l’écran, une jeune journaliste qui s’occupe de son émission en podcast sur des affaires mystérieuses, dans un seul lieu, la grande villa parentale où elle télétravaille, et un parti pris anti-spectaculaire, car tout repose sur l’oralité – les interviews qu’elle réalise à distance, qui font avancer l’histoire. Un film anti-cinématographique, pour ainsi dire. Fans d’action, passez votre chemin ! Cependant, il faut reconnaître qu’à partir de quelques éléments qui n’ont l’air de rien au départ (d’étranges briques noires en possession de plusieurs personnes à travers le monde), la scénariste Lucy Campbell et le réalisateur Matt Vesely parviennent à créer quelque chose d’intriguant et à maintenir le mystère sur la durée. Ce qui est une petite gageure en soi. Et, pour renforcer l’aspect dramatique, cette affaire va prendre une tournure très personnelle pour l’héroïne. Dans le rôle principal, on retrouve la jolie actrice montante Lilly Sullivan, qui joue également dans Evil Dead Rise, aussi présent dans la sélection du BIFFF 2023 (voire critique ci-dessous). Convaincante, elle porte tout le film sur ces épaules. Monolith n’est pas mémorable, mais a le mérite de tenter une certaine originalité, dans une forme certes quelque peu austère, en résonnance avec les préoccupations contemporaines et dont le fonds peut titiller les amateurs d’histoires mystérieuses.

Sandy Foulon

Les autres critiques

Vous retrouverez, ci-dessous, par ordre alphabétique, nos critiques d’autres films découverts au BIFFF cette année.

Anthropophagus II   ★
Dario Germani (Italie)

Des étudiantes se laissent convaincre par leur professeure de se faire enfermer dans un bunker antiatomique afin de vivre une expérience utile à leur thèse universitaire. Dans ces sombres couloirs totalisant une longueur de 17 km, elles vont être traquées par un tueur cannibale.
Cette pseudo-suite d’Anthropophagus de Joe D’Amato ne prend même pas la peine de tisser des liens avec son aîné, le titre ayant sûrement été choisi uniquement dans le but de capitaliser sur l’aura « culte » du film où le personnage de George Eastman mange ses propres viscères. À noter qu’à l’époque, Horrible (Rosso sangue) de la même équipe avait déjà parfois été présenté comme un Anthropophagus 2. Désespérément basique, le film de Dario Germani n’a rien à apporter. Il fait penser à de nombreux autres films du genre, comme Sawney: Flesh of Man (présenté au BIFFF il y a 10 ans). L’intrigue est simpliste au possible et le jeu des actrices est faiblard, on ne croit pas en leur personnage. Mais comme les victimes se font zigouiller à un rythme métronomique et que la durée du film est courte, on n’a pas le temps de s’ennuyer. En outre, les éclairages, dans des teintes glauques, donnent un petit cachet visuel à l’ensemble. Enfin, le vrai gros atout, c’est le gore franc et généreux qui le parsème. On réservera donc cette petite production purement « bis » aux inconditionnels du cinéma gore.

The Elderly (Viejos)   ★★★
Raúl Cerezo et Fernando González Gómez (Espagne)

Le duo de réalisateurs venu présenter au BIFFF l’année passée le bien fun The Passenger (La Pasajera) est de retour avec, cette fois-ci, un film d’horreur plus sérieux et inquiétant.
L’intro montre une vieille femme qui se suicide en se jetant du balcon, pendant que son mari dort dans le lit conjugal. Ensuite, on fait la connaissance de sa famille, son fils, sa petite-fille adolescente et la belle-mère. Il est décidé que le désormais veuf viendra habiter avec eux, au moins le temps qu’il se remette de ce drame. Mais le comportement du grand-père devient de plus en plus étrange (il dit entendre des voix) pour finir par se faire carrément menaçant (« Je vous tuerai tous demain soir »). Ambiance ! Pendant ce temps-là, une insupportable canicule sévit et les autres personnes âgées semblent aussi bizarres…
The Elderly bénéficie d’un jeu d’acteur d’excellent niveau, notamment celui de Zorion Eguilor (La Plateforme), qui a d’ailleurs été récompensé pour cette prestation au festival Fantasia. Les réalisateurs prennent le temps de bien faire monter la sauce avant le déferlement de violence attendu. Les personnages ont ainsi le temps de vraiment exister. Le tabou de la nudité et de la vie sexuelle de seniors y est abordé frontalement, ce qui peut déstabiliser. Ce bon film d’horreur pèche juste par son explication finale, qui laisse dubitatif.

Evil Dead Rise   ★★★
Lee Cronin (Nouvelle-Zélande/États-Unis/Irlande)

Lee Cronin, le réalisateur de The Hole in the Ground, qui avait été projeté au BIFFF en 2019, s’attaque à la franchise Evil Dead. Il s’agit d’une histoire indépendante de la trilogie initiale et même du remake de 2013 ; autrement dit, on peut le regarder sans forcément avoir vu les autres. Comme pour le film de Fede Alvarez, exit Ash et les autres têtes connues de la saga. Sam Raimi et Bruce Campbell n’interviennent qu’au niveau de la production (ils sont producteurs exécutifs). Passée l’intro, le cadre de l’action est cette fois-ci urbain (un appartement dans une grande ville américaine), ce qui fait l’originalité et contribue à créer l’identité propre de cet opus. Au centre de l’intrigue, c’est une famille (une mère et ses trois enfants, rejoints par leur tante rock’n’roll) qui se retrouve cette fois-ci confrontée aux forces démoniaques involontairement libérées par l’un d’entre eux. Sans surprise, cet Evil Dead Rise ne possède pas du tout le charme des anciens films et reprend plutôt l’esthétique des films de possessions contemporains. Mais il tient largement ses promesses en termes de gore (mention spéciale à la créature composite à la The Thing et la façon dont elle est neutralisée). Cronin s’en tire bien en montrant qu’il sait réaliser un bon film d’horreur moderne. Reste donc le problème pour les fans de la première heure de ne pas retrouver ce qui faisait la « saveur » toute particulière des premiers Evil Dead.

Evil Eye (Mal de Ojo)   ★★★
Isaac Ezban (Mexique)

Grand habitué du BIFFF (tous ses longs métrages y ont été projetés), le réalisateur Isaac Ezban est de retour avec Evil Eye, film d’horreur ayant pour thème la sorcellerie dans le Mexique rural.
Ne sachant plus à quel saint se vouer pour essayer de sauver leur jeune fille Luna, dont l’état de santé laisse les médecins perplexes, Rebecca et Guillermo emmènent la petite, ainsi que sa grande sœur Nala, chez la grand-mère maternelle, avec qui le contact avait été rompu, dans l’espoir de trouver une solution beaucoup moins conventionnelle. Les parents annoncent alors qu’ils doivent s’absenter quelques jours et laissent leurs deux filles chez la vieille dame. Ça, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle…
Actualisation des contes traditionnels de sorcières, ce film décline bien la palette de la peur, allant de la sourde angoisse à la pure terreur. Les maquillages et effets spéciaux font plaisir à voir et les décors de la vieille demeure ajoutent leur grain de sel à l’ambiance creepy. Après le doublé The Elderly et Evil Eye, vous ne verrez plus jamais vos grands-parents de la même manière !

L’Exorciste du Vatican (The Pope’s Exorcist)   ★★
Julius Avery (États-Unis)

Basant son argument commercial sur le fait qu’il s’inspire de fait réels (comme Conjuring : Les Dossiers Warren et bien d’autres avant lui), L’Exorciste du Vatican raconte la lutte entre le père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican, et un puissant démon ayant pris possession du corps d’un petit garçon dont la famille vient d’emménager dans un ancien édifice sacré espagnol dans le but de le restaurer.
L’attraction principale du film est l’acteur-star Russell Crowe dans le rôle du père Gabriele. Avec son physique qui évoque plus un vieux métalleux qu’un prêtre et ses quelques petites faiblesses (il trimballe toujours sur lui une flasque de whisky et est tourmenté par un épisode traumatique de sa jeunesse), il s’attire davantage la sympathie du public que la petite clique de prélats qui tentent de l’évincer de sa fonction. D’autres noms au générique attirent l’attention : Franco Nero (Django) dans le rôle du souverain pontife, Alex Essaoe (Doctor Sleep) ou encore Daniel Zovatto (Don’t Breathe). On peut compter sur Hollywood pour rendre plus divertissante une réalité qui doit être autrement plus austère, à grand renfort d’effets spéciaux et de petites touches d’humour. Le film est joliment éclairé, relativement bien rythmé et propose quelques pistes intéressantes (cf. ce qui est dit de l’Inquisition espagnole), mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas dans la subtilité, ce qui l’empêche de faire peur. Et ça, c’est fort dommage pour un film de possession démoniaque !

In My Mother’s Skin   
Kenneth Dagatan (Philippines/Singapour/Taïwan)

Ce film asiatique, se déroulant aux Philippines sous l’occupation japonaise vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, met en scène une famille vivant dans une grande demeure sise au milieu de la jungle. Le père aurait volé de l’or des envahisseurs et ces derniers mettent la pression pour récupérer le trésor. Laissant sa femme, sa fille, son garçon et sa domestique, l’homme va tenter de trouver de l’aide du côté des Américains. Voyant la santé de sa maman péricliter, la fille, Tala, veut prendre les choses en main. Quand elle croise le chemin d’une fée prétendant pouvoir exaucer ses vœux, elle va tenter le tout pour le tout.
In My Mother’s Skin possède les ingrédients pour faire un bon film dans la veine de ce que fait Guillermo Del Toro (notamment dans Le Labyrinthe de Pan), mais Dagatan n’a malheureusement pas le savoir-faire du réalisateur mexicain. Le rythme est trop lent et ça tourne en rond au bout d’un moment. Un conte horrifique au potentiel pas suffisamment bien exploité.

Irati   ★★★★
Paul Urkijo Alijo (Espagne/France)

Adapté de la BD Le Cycle d’Irati de Juan Luis Landa (dont seul le premier tome est sorti, malheureusement, le projet ayant été abandonné en cours de route par l’éditeur), agrémenté de divers ajouts personnels, ce film de fantasy prend place dans le Pays basque du 8e siècle, où les deux grandes religions monothéistes, le christianisme et le mahométisme, mettent en péril les anciennes croyances païennes. Après la bataille de Roncevaux, pour laquelle le père du héros avait signé un pacte avec Mari, la déesse de la Nature, qui stipulait qu’il donnait sa vie contre la victoire des siens, Eneko Jr. est envoyé loin de chez lui pour être élevé dans la foi de Rome. Adulte, il revient dans son pays pour découvrir que certains revendiquent sa place de seigneur local. Il va également découvrir le monde de la déesse-mère et se liera avec Irati, jeune sauvageonne qui représente les croyances ancestrales menacées de disparition.
On sent l’amour du réalisateur basque pour sa région et son folklore et son désir de le partager avec ses spectateurs. Il allie avec bonheur l’intime et le grand spectacle, son film étant à la fois très touchant et impressionnant. Visuellement travaillé, il offre de superbes plans de la Nature : forêt, rivière, montagnes… Et puis, fantasy oblige, certaines créatures de la mythologie locale prennent vie devant la caméra. Une réussite d’autant plus méritoire quand on sait que le budget dont il disposait était modeste par rapport à ce qui se fait dans le genre, notamment à Hollywood. Un vrai coup de cœur de votre serviteur.

Kids vs. Aliens   ★★
Jason Eisener (États-Unis)

Tout comme Hobo with a Shotgun (2011) du même réalisateur était l’adaptation en long métrage du court du même nom, Kids vs. Aliens est la version longue de Slumber Party Alien Abduction, présent dans l’anthologie horrifique V/H/S/2. Hommage aux productions fantastiques pour la jeunesse des années 80, et donc forcément comparé à la série Stranger Things, devenue la référence sur ce terrain, cette nouvelle réalisation du Canadien Jason Eisener titille allègrement notre fibre nostalgique tout en proposant quelques fulgurances gores. Dans ce mélange de science-fiction et d’horreur, une petite bande d’enfants, accompagnée de Samantha, la grande sœur de l’un d’eux, est confrontée à deux groupes d’antagonistes : d’une part, l’ado Billy et sa clique, un salaud de première qui essaie de sortir avec Sam pour profiter d’elle et, d’autre part, de vilains extraterrestres ne pensant qu’à zigouiller de l’humain. Eisener fait très bien passer son amour pour le cinéma en mode DIY et son affection pour les geeks en herbe qui vivent dans leur monde et sont pleins de créativité. Esthétiquement, le film se distingue par ses couleurs très saturées, un certain kitsch pleinement assumé, avec des costumes, des maquillages et des effets spéciaux bricolés grâce à des moyens très limités mais avec passion. La durée est fort courte (1h15) et la fin est un peu frustrante : on aimerait en savoir plus (à voir si le réalisateur a déjà l’idée d’une suite possible…). Un petit divertissement sympathique.

The Loneliest Boy in the World   ★★
Martin Owen (Royaume-Uni)

Un ado asocial, involontairement responsable de la mort accidentelle de sa mère, se retrouvant sans famille et sans ami, est libéré pour quelque temps de l’institut spécialisé dans lequel il était placé. Il doit s’accommoder des visites impromptues que lui rendent les deux psys qui le suivent, un homme bien décidé à prouver que ce jeune est barje et qu’il se passe des choses étranges chez lui et une femme plus compréhensive. Ils lui font clairement comprendre que s’il ne se fait pas rapidement un ami, histoire de prouver qu’il sait se sociabiliser un minimum, il sera réinterné vite fait. Ni d’une, ni deux, le jeune homme va déterrer un gars populaire de son âge qui vient d’être inhumé afin de s’en faire un ami. Puis, tant qu’à faire, il décide aussi de s’entourer d’une nouvelle famille par les mêmes moyens, un récent crash d’avion lui fournissant tout ce qu’il lui faut en cadavres frais. Le pire, c’est que ça va fonctionner au-delà de tous ses espoirs !
Bénéficiant d’une belle photo, de beaux éclairages et d’une interprétation adéquate, ce film fait mouche avec son ton oscillant entre humour et tendresse. Hommage aux années 80, comme il s’en fait régulièrement depuis quelques années, pourvu de nombreux clins d’œil (utilisation de la musique de Ghostbusters, oreille coupée retrouvée à la façon de Blue Velvet, feuilleton Alf regardé à la télé par le personnage principal…) et d’une esthétique camp, The Loneliest Boy in the Wood ne surprend pas, mais fait passer un agréable moment.

The Nature Man   ★
Young-seok Noh (Corée du Sud)

The Nature Man se pose dans la catégorie « on s’est fait avoir » ! Un youtubeur spécialisé dans les histoires paranormales, accompagné de son acolyte, se rend en pleine forêt pour rencontrer un homme qui vit là-bas et qui prétend être harcelé, voire parfois possédé, par des fantômes hantant les lieux. Ce qu’ils découvriront sur place ne correspondra pas forcément à leurs attentes… Vu le pitch et la bande-annonce, on pouvait s’attendre à un survival fantastique, mais il n’en est rien. Il s’agit plutôt d’une espèce de comédie pleine de faux-semblants, par laquelle seuls les jeunes créateurs de contenus sur les réseaux sociaux pourraient éventuellement se sentir vaguement concernés. Un film-arnaque dont le message semble être, au final, que derrière les arnaques, il y a tout de même des leçons à tirer. En tout cas, on peut s’interroger sur la pertinence de le faire figurer dans la sélection du BIFFF. Bref, vous pouvez circuler sans regret, il n’y a (pratiquement) rien à voir.

Nightmare (Marerittet)   ★★
Kjersti Helen Rasmussen (Norvège)

Un jeune couple emménage dans le spacieux mais vétuste appartement qu’il vient d’acquérir. Le jeune homme étant constamment accaparé par son travail, c’est la fille, Mona, qui reste à domicile pour entreprendre les travaux de rafraîchissement de leur intérieur. Entre le comportement bizarre de leurs voisins et les cris incessants du bébé de ceux-ci, un gros problème va surgir : les nuits de Mona vont être fortement perturbées par des cauchemars lucides récurrents au cours desquels un démon du sommeil (un Mare) revêtant l’apparence de son compagnon va devenir de plus en plus menaçant à son encontre et va tenter de prendre possession du fœtus qu’elle porte en elle.
Baignant presque constamment dans la pénombre, Nightmare cultive la confusion entre rêve et réalité. À la croisée des concepts des Griffes de la nuit et de Rosemary’s Baby, il ne possède pas l’impact de ces deux références. Le thème des cauchemars et des divers troubles du sommeil (paralysie du sommeil, somnambulisme…), est passionnant et, de ce fait, le pitch de ce film ne manquera pas d’interpeler les fantasticophiles, mais cette production norvégienne n’est donc pas LE film définitif sur le sujet. Il met un peu trop de temps avant d’en arriver à la partie la plus intéressante, est trop cafardeux visuellement (même si c’est volontaire) et les scènes oniriques ne vont pas assez loin et manquent de variété. Un bon point cependant pour la prestation de l’actrice principale, Eili Harboe, qui s’était notamment déjà illustrée dans Thelma.

Project Wolf Hunting   ★★★
Hongsun Kim (Corée du Sud)

Sur un cargo en pleine mer, une troupe de policiers est confrontée à une mutinerie des dangereux criminels qu’ils escortaient. Mais bientôt, un danger encore plus terrible surgit des entrailles du bateau…
Project Wolf Hunting est l’une des sensations gores de ces derniers mois avec The Sadness et Terrifier 2. Petite salve de films qui donne une lueur d’espoir aux fans de splatters quant à l’avenir de leur genre de prédilection dans les salles de cinéma (les trois films ayant bénéficié d’une sortie salles dans plusieurs pays, dont la France, ce qui est devenu en soi exceptionnel) dans un contexte de cinéma horrifique un peu trop souvent aseptisé.
Si le scénario est basique, c’est pour mieux jouer la carte de l’efficacité et de la surenchère dans la violence qui fait mal et dans la quantité de sang versée. On ne va pas se mentir, on est là pour ça, et le film remplit parfaitement son contrat. Malgré sa durée de deux bonnes heures, on ne s’embête pas et l’effet cathartique est assuré.

Satanic Hispanics   ★★
Alejandro Brugués, Mike Mendez, Demián Rugna, Gigi Saul Guerrero et Eduardo Sánchez (États-Unis/Mexique/Argentine)

Satanic Hispanics est une anthologie horrifique réunissant une belle brochette de réalisateurs latino-américains : respectivement, les réalisateurs de Juan of the Dead, du Couvent, de Terrified (un film de trouille diablement efficace), de Bingo Hell et du Projet Blair Witch. Cela génère forcément pas mal d’attentes.
Le premier segment, qui sert de fil rouge pour introduire les autres histoires, montre un raid de la police déboucher sur la découverte de vingt-sept cadavres dans un appartement, massacre dont le seul survivant tente de s’échapper. Amené au poste de police pour être interrogé, celui-ci va raconter diverses histoires, à première vue abracadabrantes, à propos de revenants, de vampires, etc., qui constitueront les autres sketches.
Cet ensemble contient de bons éléments (quelques créatures joliment horribles, des gags avec le vampire qui fonctionnent bien…) mais, globalement, il déçoit un peu, la faute, autre autres, à un ton trop souvent humoristique. Dans le genre, on lui préférera México Bárbaro, plus viscéral.

Wintertide   ★★
John Barnard (Canada)

Alors qu’il règne désormais une nuit hivernale sans fin, le soleil n’atteignant plus la Terre, Beth patrouille bénévolement dans sa petite ville isolée, signalant la présence de chaque « zombie » qu’elle croise sur sa route. Quand elle ne sillonne pas dans son secteur, elle occupe ses nuits en faisant l’amour avec le ou la partenaire du jour. Le problème, c’est que lorsqu’elle dort, elle fait un cauchemar récurrent où elle voit son double aspirer l’énergie vitale de la personne couchée à côté d’elle. Et au réveil, à chaque fois, cette personne n’est pas du tout dans son assiette…
Le thème des zombies/infectés est ici traité de sorte qu’on n’ait pas l’impression d’avoir déjà vu mille fois ce spectacle, ce qui est très louable. John Barnard soigne son atmosphère nocturne, glaciale et cotonneuse. Par ailleurs, il nous offre quelques scènes sensuelles joliment filmées. De plus, son actrice principale, Niamh Carolan, assure. Vu ses atouts, il est d’autant plus dommage que Wintertide ne convainque pas à cent pour cent, son rythme lent finissant par devenir handicapant, le manque de scènes « énervées » se faisant ressentir. Verdict : intéressant, mais peut mieux faire.

Sandy Foulon

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo : Vincent Melebeck

concours

Le BIFFF ? Retour à la normale… enfin presque ! Et 10 séances à gagner !

Le BIFFF ? Retour à la normale… enfin presque ! Et 10 séances à gagner ! 1592 519 Jean-Philippe Thiriart

Retrouvez, au bas de cet article, le concours exclusif que nous organisons cette année, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles.
À gagner : 5 x 2 places pour le film Drive, projeté le mercredi 12 avril en avant-première… mondiale !

Après une édition 2020 avortée pour les raisons qu’on ne va pas vous réexpliquer ici et un chapitre 2021 entièrement en ligne, le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF) était de retour en période de rentrée 2022 pour une 40e édition, qui marquait un changement de lieu majeur, à savoir le Palais 10 du Heysel. Une manière de tâter gentiment le terrain pour les prochaines années.

Du 11 au 23 avril prochains, c’est donc dans ce même endroit plus excentré de Bruxelles que les fans de fantastique auront rendez-vous pour un retour à la normale de leur rassemblement fétiche. Enfin, quasiment, puisqu’à la différence des éditions qui se sont déroulées avant 2020, le BIFFF n’aura pas entièrement lieu en période de vacances pascales, les calendriers scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles étant chamboulés depuis cette année. Qu’à cela ne tienne, ce n’est certainement pas ce menu détail qui diminuera la frénésie des amateurs de genre !

Quid de la programmation cette année ? Du lourd, évidemment, que ce soit parmi les films isolés ou dans ceux qui s’inscrivent dans les différentes thématiques qui seront mises à l’honneur et qui reflètent toujours, d’une manière ou d’une autre, les problématiques sociales contemporaines.
Et dans une époque où l’une des préoccupations est à juste titre la protection de la jeunesse et de l’enfance, la thématique « Sales Gosses » fait figure de bon client. En effet, s’ils sont souvent l’innocence incarnée, les moutards se présentent parfois comme de fins tortionnaires auprès desquels certains pseudo-sadiques du 7e art auraient bien fait de prendre quelques leçons, histoire de gagner en crédibilité (Aaaaah The Children de Tom Shankland, en 2008 !). Une vingtaine de films s’inscriront dans cette case, dont la production belge Wolfkin ou encore la cuvée 2016 A Monster Calls de Juan Antonio Bayona, invité prestigieux de cette 41e édition du Festival.

Wolfkin

Mais ce n’est pas parce que le BIFFF axe une partie de sa programmation sur les petites têtes blondes qu’il en oublie pour autant les ados et jeunes adultes puisque la journée « Born After Armageddon » leur sera plus que profitable. Jugez vous-mêmes : les films gratuits pour les 16-25 ans durant la journée du 12 avril. En voilà une initiative plus qu’honorable !

Le Focus Espagnol de cette année permettra de se mettre sous la dent quelques-unes des dernières productions de ce pays, comme le dernier Álex de la Iglesia, Four’s a Crowd, ou encore le remake de l’excellente bande israélienne de 2013 Big Bad Wolves, à savoir Ferocious Wolf. Plusieurs courts métrages « Spainkillers » viendront également grossir les rangs de ce chapitre ibérique.

Four’s a Crowd

Le BIFFF a encore une fois décidé de gâter son public avec une pelletée de bandes pour le moins excitantes, que ce soit dans le registre trouille, hémoglobine ou rire (on vous laissera en juger par vous-mêmes).
Parmi elles, L’Exorciste du Vatican pourrait facilement attiser notre curiosité, tant l’idée de voir un Russel Crowe en mercenaire de la lutte contre le Malin paraît séduisante !

The Pope’s Exorcist

Acteur culte et probablement l’un des plus prolifiques de ces 20 dernières années (il faut bien éponger les dettes et croûter), Nicolas Cage revient quant à lui sous la cape de Dracula dans Renfield. Il ne reste plus qu’à voir si la consistance sera au rendez-vous.
Dans la case « films de zombies », à côté de laquelle il est difficile de passer pour tout festival de cinéma de genre qui se respecte, pointons le thriller canadien Wintertide ou encore ce qui s’annonce comme l’une des comédies gores coréennes de cette année, All Your Fault, PD, qui verra une horde de morts-vivants décimer une équipe de tournage.

Toujours dans un registre similaire, l’un des points d’orgue de la programmation sera également et sans nul doute la projection du Evil Dead Rise qui débarque sur les écrans 10 ans après le remake du premier volet de la saga et 30 ans après le cultissime 3e chapitre : Army of Darkness.

Evil Dead Rise

Trois documentaires seront également à cocher dans votre liste. Tout d’abord Jurassic Punk, qui mettra à l’honneur l’un des papes du CGI, Steve « Spaz » Williams, qui a poussé la technique dans ses retranchements. Pour les amateurs de séries B et de lecture, King On Screen devrait faire l’affaire. 60 romans, 200 recueils de nouvelles et 80 adaptations ciné et télé valent bien un docu sur le maître de l’épouvante Stephen King, vous ne pensez pas ? Enfin, et pour faire le lien avec le focus espagnol, [REC]: Horror Without Pause ([REC] Terror sin pausa]) décortiquera les secrets de tournage de le franchise lancée en 2007 par Jaume Balagueró et Paco Plaza.

N’oublions bien sûr pas la Nuit Fantastique, qui aura lieu le samedi 15 avril. Une citerne de sang sur fond de vengeance avec The Wrath of Becky, du 666e degré avec Kill Her Goats, de la frousse avec V/H/S 99 ou encore de la romance qui déchire avec Love Will Tear Us Apart. Voilà ce qui vous attendra avant le petit déjeuner du dimanche.

The Wrath of Becky

Mais vous le savez, à côté des films, le BIFFF n’est jamais en reste en termes d’animations en tout genre. Cette année verra donc aussi son lot d’activités parallèles comme le traditionnel Bal des Vampires, le Make Up Contest et différentes expositions artistiques (Freaky Factory, Art Contest…). Côté création, le Pix’Hell Game Contest s’adresse aux développeurs de jeux vidéo qui auront préalablement répondu à l’appel à projets du mois de mars et pourront faire montre de leur savoir-faire du 11 au 14 avril.

En un mot comme en sang, tout le monde y trouvera son compte !

Notre concours Facebook « Cinéma coréen »

Le cinéma coréen sera à nouveau présent en force cette année au BIFFF ! Avec pas moins de dix films, dont la moitié en compétition.
Compétition Internationale pour Project Wolf Hunting, Black Raven pour Decibel et Emergency Declaration, White Raven pour The Nature Man, et Emerging Raven (compétition lancée pour soutenir, un peu plus encore, les premiers et deuxièmes longs métrages) pour le film Drive.
Hors compétition, vous pourrez découvrir Alienoid, Gentleman, Hunt, New Normal, et The Roundup.


C’est le mercredi 12 avril, à 21h, que nous vous invitons à découvrir le film Drive en avant-première mondiale, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles !

Avec ce premier long métrage, Park Dong-hee souhaitait réaliser, pour reprendre ses mots : « un thriller à 200 à l’heure qui ne s’arrête jamais ». Et à en croire les organisateurs du BIFFF, c’est à la fois « simple, très malin, diablement efficace et constellé de twists délicieusement féroces » !

Pour participer et tenter de remporter un des cinq tickets duo pour Drive, rien de plus simple :

1) Aimez la page Facebook de « En Cinémascope »,
2) Taguez, en commentaire du post présent sur cette page, l’ami(e) que vous invitez à découvrir le film avec vous au BIFFF, et
3) Aimez et partagez ce post Facebook en mode public.

Début du concours : aujourd’hui, vendredi 7 avril, à 12h.
Fin du concours : le lundi 10 avril à 12h.
Tirage au sort, puis annonce des résultats : le lundi 10 avril à 16h.

Bonne chance à toutes et à tous !

Plus d’infos sur le Festival : www.bifff.net

Excellent BIFFF à vous !

Guillaume Triplet et Jean-Philippe Thiriart

En Cinemascope
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