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Retour sur le coffret BAD BOYS COLLECTION dans la Minute Cinéma

Retour sur le coffret BAD BOYS COLLECTION dans la Minute Cinéma 1600 900 Jean-Philippe Thiriart

Il y a peu, sortait sur nos écrans le 4e film de la saga Bad Boys : Bad Boys: Ride or Die. Nous n’avons pas encore pu le voir mais vous proposons de revenir, dans notre nouvelle Minute Cinéma notamment, sur les trois premiers volets de la franchise et sur l’édition Blu-ray de la « Bad Boys Collection ». Un coffret de trois Blu-rays 4K Ultra HD pour autant de films : Bad Boys, Bad Boys II et Bad Boys for Life. Avec, à la fin de cette Minute, quelques mots de celui qui a coréalisé, aux côtés de Bilall Fallah, les deux derniers Bad Boys : Adil El Arbi.


Le décapant tandem de la police de Miami composé de Marcus Burnett (Martin Lawrence) et Mike Lowrey (Will Smith) est né de l’imagination de George Gallo. Michael Barrie, Jim Mulholland et Doug Richardson scénarisent alors un film que réalisera un autre Michael : celui qui ne signe là que son premier long métrage après près de quarante clips musicaux (Tina Turner et Meat Loaf, notamment, ont fait plusieurs fois appel à lui) et quelques documentaires, musicaux toujours : Michael Bay. Bay n’a que trente ans et est sur le point de tracer sa route à Hollywood avec des films comme Armageddon, Pearl Harbor, The Island ou encore les cinq premiers opus de l’hexalogie Transformers. Mais revenons à nos Bad Boys. Si la saga est estampillée « une production Don Simpson – Jerry Bruckheimer », un certain Will Smith vient s’ajouter aux différents producteurs des deux derniers volets.

Adil El Arbi et Bilall Fallah sur le tournage de Bad Boys for Life

Seul bémol concernant le coffret : les Blu-rays ne proposent pas de bonus. Dommage car nous aurions aimé aller plus loin que les films grâce à divers suppléments. Cette « Bad Boys Collection » reste néanmoins un incontournable pour tout qui souhaite plonger ou replonger dans ce qui est, à n’en point douter, une des sagas de films policiers d’action musclée les plus typées de ces 30 dernières années.

Les trois films du coffret Bad Boys Collection en version 4K Ultra HD, édité par Sony Pictures Home Entertainment

Bad Boys            ★★★★
Bad Boys II         ★★★
Bad Boys for Life   ★★★

Nos cotes

☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Enfin, signalons que cette Minute Cinéma est issue du dernier numéro de l’ISFSC MAG, une initiative du Conseil des Étudiants (CDE) de l’Institut Supérieur de Formation Sociale et de Communication (ISFSC) impliquant professeur(e)s et étudiant(e)s.

Crédits vidéo

Image : Geoffrey Baras (retour sur le coffret « Bad Boys Collection ») et Gerardo Marra (rencontre avec Adil El Arbi aux Magritte du Cinéma)
Son : Sammy Dhont et Clovis Niyodusaba
Montage : Geoffrey Baras
Graphisme : Emmanuel De Haes
Production : Sofía Marroquín Simar

Merci à Elisa Tuzkan !

Jean-Philippe Thiriart

Sortie littéraire : CINÉMA ABC. LA NÉCROPOLE DU PORNO

Sortie littéraire : CINÉMA ABC. LA NÉCROPOLE DU PORNO 2518 2560 Jean-Philippe Thiriart

Notre cote : ★★★

CFC-Éditions publiait, pas plus tard qu’hier, Cinéma ABC. La nécropole du porno, un ouvrage de Jimmy Pantera. ABC pour « Art Beauté Confort », un cinéma situé de 1972 à 2013 aux numéros 147 et 149 du Boulevard Adolphe Max, qui promettait d’y voir des films « plus qu’inattendus ». Le Cinéma ABC fut le dernier cinéma porno bruxellois à projeter des films en 35 millimètres accompagnés de live shows de stripteaseuses, un des derniers au monde même.

Richement illustré de photos d’exploitation – pratiquement toutes suffisamment censurées que pour que les bienpensants puissent continuer à bien penser –, de cartons, d’affiches de films et de panneaux promotionnels, ce livre a le mérite d’exister ne fût-ce que parce que, comme l’explique le philosophe Laurent de Sutter, qui préface l’ouvrage, « il n’existe sans doute aucune différence entre une salle de cinéma pornographique, et une salle qui ne le serait pas ». D’où l’intérêt, aussi, de mettre en avant ce type de cinéma via la présentation d’un livre dédié à un lieu qui l’a accueilli pendant pas moins de 41 ans. Et d’ajouter qu’il faut aimer tous les types de cinéma, pornographique inclus car « leur disparition signalera sans doute que les êtres humains, alors, auront perdu une manière de désirer ».
Jimmy Pantera précise dans l’avant-propos de son livre que les stripteaseuses – celles de l’ABC donc notamment – « symbolisaient pour leurs dévots un simulacre platonicien, celui de l’allégorie de la caverne ». Un avant-propos dans lequel il détaille que l’ABC représentait pour d’aucuns « l’ultime cercle de l’enfer d’un genre cinématographique pulsionnel honni (…) abîme du septième art, mais aussi cimetière de la morale ». C’est dans ce cercle que nous sommes invités à pénétrer.
Pantera ne manque pas de souligner l’importance du cinéma Nova et de son équipe dans la naissance de son dernier bébé. C’est en effet ce lieu très spécial du septième art qui est le conservateur des archives de l’ABC. Il met d’ailleurs régulièrement à l’honneur le patrimoine de ce dernier, notamment via la projection de films qui y ont été diffusés. On y apprend ainsi avec intérêt que l’ABC offrait au spectateur un « luxe cinéphilique rare avec cent pour cent de films projetés en pellicule », soit davantage que le Musée du Cinéma de la Cinémathèque royale !

Plus loin, parole ou plutôt plume est donnée à JJ Marsh, historien du cinéma pornographique et fondateur de l’Erotic Film Society, qui partage avec le lecteur nombre d’anecdotes vécues lors de ses passages à l’ABC. Il explique ainsi y avoir retrouvé une habitude qu’il avait adoptée lors de ses visites dans les cinémas pour adultes de Londres durant les années 1980. Il s’asseyait « sur une revue chrétienne évangélique américaine ramassée dans le métro ». Point de cela à l’ABC mais, en lieu et place de la revue chrétienne, « un dépliant du magasin de téléphonie mobile voisin ». Il nous raconte qu’il vivait le court délai précédant la montée sur scène de la danseuse sur le point d’effectuer un striptease comme une plongée dans les limbes, allant jusqu’à se demander si le monde extérieur n’avait pas disparu, si lui et les autres spectateurs allaient « passer l’éternité à attendre une stripteaseuse qui n’arriverait peut-être jamais. » Soit « une variation classée X d’En attendant Godot », ajoute-t-il. Des stripteaseuses qui étaient parfois suivies « par deux ou trois spectateurs en quête de suppléments ou dévorés par un optimisme libidineux ». Il met lui aussi en avant le labeur du cinéma Nova et de ses bénévoles dans le travail de déménagement, de conservation et de restauration des copies de l’ABC, ainsi que l’importance du Festival Offscreen, « consacré au cinéma de genre  » déviant  » et organisé depuis 2008 dans différents lieux bruxellois, dont le cinéma Nova ». Savoureux aussi est son questionnement quant au décor des toilettes, de couleur rouge. Il y voit possiblement une association avec « chaleur, passion, sang ou encore enfer ».

Vient ensuite une section de près de 80 pages intitulée « Pornorama », dans le préambule de laquelle nous apprenons par exemple que si l’ABC possédait, parmi ses milliers de bobines, des longs métrages X cultes, on y découvrit aussi des œuvres très peu connues, proposant de nouvelles perspectives sur certains pans de l’histoire du cinéma, comme Seven Delicious Wishes, un porno de Lloyd Kaufman, futur créateur de la compagnie Troma et son célèbre Toxic Avenger. Et puis cela va des stags aux Nudies et Roughies américains, des grindhouses aux États-Unis toujours, et du mondo italien au Porno chic, en passant par les Glamour films en Angleterre.
Dans « Défense d’afficher », sont présentés des documents pouvant être répertoriés en cinq catégories : pavés de presse, dossiers de presses, affiches de cinéma, photos d’exploitation, et panneaux peints et cartons typographiques.
« Parade du charme » regroupe une quinzaine de récits de témoins de l’histoire de l’ABC, comme ceux de l’avocat Alain Berenboom, du cinéaste Roland Lethem, du docteur en histoire Nicolas Lahaye ou encore de stripteaseuses de l’ABC et de projectionnistes qui ont permis au cinéma d’exister pendant plus de quarante ans.

JJ Marsh voit dans la disparition du cinéma ABC « la fin d’une époque ». Cinéma ABC. La nécropole du porno vous permettra de prolonger, le temps de sa lecture, la magie d’une partie de l’histoire du cinéma bruxellois !

Expo à la Maison CFC et soirée au Nova

L’exposition Cinéma ABC. La nécropole du porno se tient aujourd’hui et demain, samedi 19 septembre, à la Maison CFC, rebaptisée pour l’occasion Maison ABC. On peut y découvrir une sélection d’affiches et de visuels promotionnels de films présentés à l’ABC.

Enfin, ce samedi, encore, une soirée ABC sera organisée au cinéma Nova avec, au menu : films, longs et courts métrages confondus, surprises et rencontre avec l’auteur. Plus d’infos sur nova-cinema.org !

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Jean-Philippe Thiriart