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Festival Cinéma Interdit : retour sur la première édition bruxelloise

Festival Cinéma Interdit : retour sur la première édition bruxelloise 2560 1449 Jean-Philippe Thiriart

Pour fêter dignement Halloween, En Cinémascope revêt ses oripeaux automnaux et sort de sa malle aux trésors non pas ses fausses toiles d’araignées et ses citrouilles évidées, mais carrément son compte-rendu du Festival Cinéma Interdit, gardé bien au chaud pour l’occasion. Cet événement culturel apparu récemment se révèle être le nouveau rendez-vous des amateurs de frissons d’horreur, de jaillissements inopinés d’hémoglobine et de sensations fortes. Or, quoi de mieux que de se (re)plonger dans l’Horreur la veille de Toussaint ?

Tout jeune festival organisé par le youtubeur et vidéaste Azz L’épouvantail, Cinéma Interdit a connu deux éditions à Paris, du 12 au 14 mai 2023 puis du 31 mai au 2 juin 2024, avant d’atterrir en Belgique – patrie de son créateur -, plus précisément à Bruxelles, au cinéma Aventure. Cette première édition bruxelloise s’est déroulée du 6 au 8 septembre dernier, attirant un public de passionnés avides de nouvelles découvertes.

Le but avoué de ce festival est d’y faire rayonner le cinéma d’horreur indépendant à tendance plus ou moins extrême qui a du mal à avoir de la visibilité. Le Japon était mis à l’honneur, avec pas moins de sept films qui en étaient originaires, sur les dix longs métrages que comptait la sélection, et trois invités venant tout droit de ce pays : le réalisateur Katsumi Sasaki, l’actrice Aya Takami et l’éditeur, distributeur, journaliste spécialisé et organisateur du Festival Gore Fest Hiroshi Egi.

Retour, par ordre alphabétique, sur chacun des dix films qui y étaient programmés.

Bakemono   ★
Doug Roos (Japon)

Bakemono est une production japonaise réalisée par un Américain vivant depuis des années au Pays du Soleil Levant. Le sujet du film étant l’influence négative de la ville de Tokyo sur ses habitants, traitée de manière horrifique, le regard que porte Roos sur cette cité est intéressant, car il s’agit du regard d’un étranger, mais connaissant bien ce dont il parle. Le film adopte une structure complètement éclatée. Il montre une multitude de personnes séjournant à des moments différents dans un petit appartement ne payant pas de mine loué via Airbnb. Le montage nous faisant passer sans cesse de l’un à l’autre. Malgré cela, quelques scènes sont trop tirées en longueur (notamment celle dans la minuscule salle de bain). Par ailleurs, vu le montage et le grand nombre de personnages, on a du mal à s’attacher à ceux-ci. Les effets gores, très nombreux et le monstre qui apparaît à tous les personnages comptent parmi les éléments positifs de ce petit budget. Intéressant dans son idée, mais perfectible dans son exécution.

Beaten to Death   ★★★
Sam Curtain (Australie)

Un petit couple prenant une mauvaise décision dans l’espoir de changer de vie, la campagne profonde australienne et des gens du terroir peu amènes : on connaît la chanson. Mais ici, le personnage principal s’en prend plein la gueule dès le tout début, pas d’introduction amenant le sujet en douceur, et ça n’arrêtera pour ainsi dire jamais. Le pourquoi du comment sera expliqué par flash-back. On souffre pour le héros, même si on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’avait qu’à ne pas suivre un plan aussi foireux. Violent, le film nous fait aussi profiter des beaux paysages naturels de la région (il a été tourné en Tasmanie, pour être précis). L’acteur principal a dû fort s’investir dans son rôle (par exemple, sans même parler des maquillages sanguinolents qu’il porte tout du long, il a de nombreuses scènes où il ne voyait rien, ayant les yeux bandés). Un film hargneux, sans pitié, qui fait mal par où ça passe, et on aime ça ! Un des meilleurs films de la sélection.

Dick Dynamite: 1944   ★
Robbie Davidson (Royaume-Uni)

En 1944, les nazis décident d’envoyer sur New-York une grosse bombe contenant une substance transformant les gens en zombies. Dick Dynamite, grand dur à cuire tueur de nazis, est envoyé en mission afin de contrecarrer ce plan des Allemands, avec à ses côtés un petit commando composé de personnages hauts en couleur. Dick Dynamite: 1944 peut être décrit comme une sorte d’Inglorious Basterds version série Z. Robbie Davidson s’autorise tous les délires : on y croise des ninjas nazis, des cyborgs, un tireur d’élite zombie, etc. Le personnage principal renvoie aux héros musculeux des années 80, façon Arnold Schwarzenegger et le film adopte l’esprit bourrin qui en découle. N’ayons pas peur des mots : c’est con, mais relativement fun pour peu qu’on adhère au délire. Comme il est bourré d’action et bien rythmé, on n’a pas l’occasion de s’ennuyer. Par contre, la vulgarité systématique des dialogues devient vite lourde. On pourrait croire que ce micro-budget est une production américaine, mais non, étonnamment, c’est britannique. Un film dans l’esprit « grindhouse » à rapprocher des Iron Sky (mais en plus fauché) et autres Mad Heidi.

Eight Eyes   ★★
Austin Jennings (États-Unis / Serbie)

Ouvrant le Festival Cinéma Interdit le vendredi 6 septembre à 19 heures, Eight Eyes a fait fort bonne impression auprès du public. Cette coproduction américano-serbe (produite par l’éditeur Vinegar Syndrome et tournée en Serbie) est le premier film d’Austin Jennings. Il part d’un postulat proche de Hostel : un jeune couple passe sa lune de miel en ex-Yougoslavie quand il croise le chemin d’un gars du coin, qui leur propose un petit plan alternatif pour leur voyage… Dans cette partie, le suspense tient dans la question de savoir quand précisément l’homme s’en prendra au couple. On s’attend à tout moment à les voir se réveiller dans une cave glauque, enchaînés, prêts à se faire salement torturer. Ce ne sera pas très éloigné de ça, mais Jennings et son coscénariste ajoutent une dimension supplémentaire au scénario, qui lui fait aller dans une direction moins convenue. Un aspect mystique et psychédélique qui donne à Eight Eyes son originalité et qui expliquera ce titre un peu mystérieux.

Holy Mother   ★
Yoshihiro Nishimura (Japon)

Avant-dernier film en date de Yoshihiro Nishimura, grand nom du splatter délirant made in Japan, Holy Mother raconte comment une transsexuelle venue du futur et dotée de super pouvoirs vient au secours d’un gang de « gentils » yakuzas sino-japonais victimes d’un gang de vilains racistes. Quand Nishimura fait du cinéma « progressiste », cela donne un gros délire gore typique de son auteur. La formule ne change pas d’un iota. Femme aux quatre membres coupés servant de moyen de locomotion pour s’élever dans les airs grâce à la force des geysers de sang pulsant de ses moignons orientés vers le bas, créatures dont le haut est une femme et dont le bas est une grosse mâchoire à la dentition impressionnante (rappelant une mutation similaire vue dans Tokyo Gore Police), femme-nuage… L’excès de gore, de délire et d’humour pas fin est bien là. Malheureusement, ce film se situe en dessous de ce qu’a réalisé précédemment Nishimura. La formule commence à être usée, il recycle trop ce qu’il a déjà fait avant et cela apparaît plus bâclé, plus cheap. Donc moins impactant, mais totalement dans l’esprit de feu le label Sushi Typhoon.

Mukuro Trilogy   ★★★
Katsumi Sasaki (Japon)

Voici l’un des poids lourds de la programmation. Le réalisateur Katsumi Sasaki a réuni trois de ses courts-métrages (Apartment Inferno, Sweet Home Inferno et Just Like A Mother) en une anthologie gore qui a de quoi ravir les amateurs de cinéma japonais extrême. Femme séquestrée, violée, démembrée, découpée en petits morceaux, on a tout ça et même plus dans ces petites histoires. Le tout servi par des effets gores réalistes de grande qualité et des gros plans qui nous donnent le temps de savourer le travail effectué. Côté interprétation, chapeau à l’actrice Aya Takami, pourtant pas habituée à ce genre de productions, convaincante et fort investie dans son rôle. De plus, malgré le petit budget, on voit l’effort pour soigner la forme (notamment la photo). Il faut en outre souligner que ce n’est pas qu’un étalage de barbaque : non seulement il y a des histoires, mais il y a aussi une touche personnelle de l’auteur, un ton particulier. Même si tout ça est éprouvant, on en redemande ! Le genre de découvertes qu’on espérait faire à ce festival, donc mission accomplie !

Vermilion   ★★★
Daisuke Yamanouchi (Japon)

Il n’y avait pas que des films d’horreur projetés à Cinéma Interdit. Pour preuve, ce film érotique japonais (pinku eiga) fort efficace. C’est l’occasion de se rendre compte que Daisuke Yamanouchi, connu des amateurs de cinéma extrême pour ses deux Red Room (1999 et 2000) et Muzan-e (1999), est toujours actif, et même carrément très prolifique. Vermilion nous fait voir les relations extraconjugales d’un riche couple marié par pur intérêt, n’ayant pas de relations sexuelles entre eux. Elle s’amourache d’une jeune artiste peintre, lui entretient une relation avec leur domestique… De fil en aiguille, une vraie intrigue se tisse. Le film est très soigné, notamment sur le plan visuel. Entre les éclairages rouges (d’où le titre) et bleutés, on en prend plein les mirettes, sans compter que les corps nus et les ébats sont bien mis en valeur. Les scènes érotiques lesbiennes prennent une bonne place dans l’économie du récit. Yamanouchi est en mode soft, pas d’extrémités à la Muzan-e ici. Cependant, on peut lui faire confiance pour mettre en scène des paraphilies originales (voir par exemple le vieil homme qui récolte dans un verre la transpiration d’une jeune femme en nage afin de la boire voluptueusement). Une belle découverte dans le genre. C’est une bonne idée d’avoir programmé ce film : il a permis de varier agréablement les plaisirs.

Violator   ★★
Jun’Ichi Yamamoto (Japon)

Tout d’abord, il convient de préciser qu’il ne faut pas se fier au titre. En effet, le viol n’est pas l’élément central de ce film, celui-ci parle du phénomène du suicide collectif au Japon. Le réalisateur de Meatball Machine nous revenait en 2018 avec cette histoire qui lui avait été soumise à l’origine par un studio, mais qu’il a entièrement remaniée. Une jeune fille mène son enquête pour savoir ce qu’est devenue sa petite sœur portée disparue. Elle apprend que cette dernière est partie dans un minuscule village perdu au beau milieu de nulle part rejoindre d’autres jeunes dans le but de se suicider ensemble. Elle va se rendre sur place et découvrir les différentes personnes qui se trouvent là-bas. Violator donne l’impression bizarre qu’il y avait au départ un script sérieux, sur le sujet plombant évoqué, auquel Yamamoto a greffé de force des scènes délirantes très graphiques. En résulte un film qui semble avoir le cul entre deux chaises. Dans ce cas précis, on aurait préféré une approche sérieuse de bout en bout, même si, dans l’absolu, on n’est pas du tout contre les scènes déviantes aux effets gores « sushityphoonesques » proposées par Yamamoto.

Walking Woman   ★
Sôichi Umezawa (Japon)

Sôchi Umezawa est un maquilleur et spécialiste en effets spéciaux (il a travaillé sur des films tels que Alien vs. Ninja de Seiji Chiba, Tag et Prisoners of the Ghostland de Sion Sono) passé à la réalisation depuis 2014 et son segment pour l’anthologie horrifique The ABCs of Death 2. Walking Woman (également titré Walking Girl) est son tout dernier forfait en date, qui ne fait que débuter son parcours en festivals. Une femme bossant dans une agence immobilière souffre de problèmes de mémoire. Mais son sombre secret, impliquant des morts, va refaire surface suite aux visites récurrentes d’un homme sur son lieu de travail… Cette production japonaise se situe entre le drame et le thriller horrifique. Elle se caractérise par un rythme lent. Un petit potentiel scénaristique gâché par ses excès de lenteur, malheureusement. Restent quelques idées visuelles intéressantes et une interprétation tout en retenue d’Asuka Kurosawa (A Snake of June, Cold Fish, Psycho Goreman).

When You Wish Upon A Star   ★
Katsumi Sasaki (Japon)

Le film de clôture du festival était aussi la seconde séance consacrée au cinéaste Katsumi Sasaki, qui était toujours présent en compagnie de son actrice Aya Takami pour répondre aux questions du public. Une fille prénommée Eve, qui se prostitue, rencontre un jour la naïve Kimi, qui tombe elle-même dans les griffes de vils proxénètes. Cédant à ses noires pulsions, Eve se rend compte qu’après avoir découpé son « amie » en morceaux, cette dernière revient vivante et entière, comme si de rien n’était. Phantasmes morbides ou réalité ? When You Wish Upon A Star contient quelques scènes très gores dans le style de ce qu’on trouvait dans Mukuro Trilogy, mais celles-ci sont plus éparses, diluées dans un récit que Sasaki tire en longueur. Après le choc Mukuro, When You Wish Upon A Star déçoit, ne retrouvant pas l’intensité de l’anthologie gore. Qu’à cela ne tienne, le plaisir était aussi, et surtout, dans le fait même de pouvoir découvrir ce genre de films fous, rares, parfois déviants, dans un cadre particulièrement convivial.

Sandy Foulon

Nos cotes
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★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Crédit photo de celle prise au cinéma Aventure : Sandy Foulon

THE BELGIAN WAVE : Présentation du film et de son réalisateur Jérôme Vandewattyne dans La Minute Cinéma

THE BELGIAN WAVE : Présentation du film et de son réalisateur Jérôme Vandewattyne dans La Minute Cinéma 1920 1080 Jean-Philippe Thiriart

Aujourd’hui, nous vous présentons le deuxième numéro de « La Minute Cinéma de En Cinémascope », issu du deuxième numéro de l’ISFSC MAG !


L’ISFSC MAG est une initiative du Conseil des Étudiants (CDE) de l’Institut Supérieur de Formation Sociale et de Communication (ISFSC) impliquant professeur(e)s et étudiant(e)s.

Au programme de cette deuxième Minute Cinéma de En Cinémascope, donc : un portrait, double. Celui du jeune cinéaste Jérôme Vandewattyne et celui de son nouveau long métrage : The Belgian Wave.

Coscénarisé par Kamal Messaoudi, Jérôme Di Egidio et Jérôme Vandewattyne, The Belgian Wave est à découvrir au Cinéma Aventure, à Bruxelles.

N’hésitez pas à découvrir la critique du film de En Cinémascope, signée Guillaume Triplet !
Ainsi que les deux autres articles que nous avons consacré au travail de Jérôme Vandewattyne :
SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne, et
SPIT’N’SPLIT a 5 ans : critiques du film et du combo Blu-ray – DVD, et interview du réalisateur

Crédits vidéo
Captation et montage : Geoffrey Baras
Graphisme : Emmanuel De Haes
Production : Sofía Marroquin, Elisa Tuzkan et Marie Evrard

Le deuxième numéro de l’ISFSC MAG

Jean-Philippe Thiriart

THE BELGIAN WAVE : Qui l’a enlevé ?

THE BELGIAN WAVE : Qui l’a enlevé ? 2560 1440 Jean-Philippe Thiriart

Réalisé par Jérôme Vandewattyne
Scénario : Kamal Messaoudi, Jérôme Di Egidio et Jérôme Vandewattyne
Avec Karim Barras, Karen De Paduwa, Dominique Rongvaux, Séverine Cayron

Dramédie psychédélique
1h30

★★★

Documentaire sur la synthwave ou évocation d’un mouvement artistique propre au plat pays ? Rien de tout cela. Si la vague évoquée dans le titre ne parlera peut-être pas aux plus jeunes, elle aura pourtant marqué la Belgique entre 1989 et 1993, période durant laquelle des centaines de témoignages faisant état de manifestations d’OVNI ont été rapportés. Outre le côté mystérieux des phénomènes en eux-mêmes, c’est surtout le nombre et la convergence des récits qui semblaient apporter un certain crédit au fait qu’une vérité venue d’ailleurs était finalement, si pas plausible, au moins envisageable.

Prisme idéal pour un docu-fiction, c’est justement au travers de lui qu’évolue The Belgian Wave, le nouveau long métrage de Jérôme Vandewattyne, qui aura su rebondir de bien belle manière par rapport au projet de départ. En effet, initialement sollicité pour mettre sur pied un (vrai) documentaire traitant de cette vague d’ovnis sur la Belgique, le réalisateur aura vite compris le potentiel cinématographique, historique voire philosophique qu’enfermait un tel sujet.

Véritable road movie sous acide, The Belgian Wave raconte l’enquête menée par Elzo Durt (Karim Barras) et Karen (Karen De Paduwa) sur une affaire vieille de 30 ans, à savoir l’obscure disparition de Marc Varenberg, parrain d’Elzo, qui travaillait sur la vague d’ovnis en question. À grand renfort de LSD et autres substances qui font rire, les deux protagonistes sillonnent les routes à la recherche de témoins et de preuves pouvant éclairer leurs nombreuses zones d’ombre. Entre une ex-compagne totalement allumée, un théoricien sceptique au déguisement on ne peut plus kitsch et une secte aux pratiques pour le moins douteuses, c’est un festival de personnages tous plus fantasques les uns que les autres qui témoignent de la délicieuse absurdité servant de fil conducteur au film.

Voyageant sans cesse entre pure fiction psychédélique à l’esthétique radicale et réelles images d’archives, The Belgian Wave se joue des codes, ce qui était d’ailleurs déjà la marque de fabrique de Vandewattyne dans son premier long métrage, Spit’n’Split (2017). Si certaines scènes se veulent évidemment un pur produit de l’imagination de leurs créateurs, le spectateur pourra néanmoins s’interroger devant d’autres, tant le propos est cohérent même sous ses airs délirants. Mais cette cohérence dans le délire n’est-elle pas tout simplement à la base le propre des évènements rapportés par tant de témoins d’origines et de couches sociales différentes à la fin des années 80 ? Une illustration indéniable de l’adage, souvent utilisé à tort, disant que la réalité dépasse la fiction.

Hommage à des séries comme X-Files, ode à la Belgique, réflexion sur les perceptions ou encore déclaration d’amour au cinéma d’exploitation, The Belgian Wave est tout cela à la fois tant du point de vue visuel que sonore grâce à un superbe travail de mixage et à une bande originale à la croisée des chemins entre accents rétro et production moderne.

Un film quise veut authentique, sans prétention ni jugement, qui transpire d’affection pour ses personnages et laisse place aux incertitudes.  Un pur plaisir du genre.

Guillaume Triplet

N’hésitez pas à découvrir les deux autres articles que nous avons consacré au travail de Jérôme Vandewattyne :
SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne, et
SPIT’N’SPLIT a 5 ans : critiques du film et du combo Blu-ray – DVD, et interview du réalisateur

Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
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YAKARI, LA GRANDE AVENTURE arrive en DVD !

YAKARI, LA GRANDE AVENTURE arrive en DVD ! 1665 550 Jean-Philippe Thiriart

Yakari, la grande aventure

Réalisé par Xavier Giacometti et Toby Genkel
D’après la bande dessinée Yakari de Derib et Job parue aux éditions Le Lombard
Avec les voix de Aloïs Agaësse-Mahieu, Arielle Vaubien, Hannah Vaubien

Animation, aventure
1h20

★★★

Yakari est, à l’origine, une série de bande dessinée jeunesse suisse créée en 1969 par le scénariste André Jobin et le dessinateur Claude de Ribaupierre dans l’hebdomadaire romand Le Crapaud à Lunettes. C’est aujourd’hui sous la forme d’une adaptation cinématographique que nous retrouvons le jeune Indien sioux de la tribu Iakota. Yakari est à présent un film d’animation du réalisateur français Xavier Giacometti, déjà auteur de la série Yakari chez Ellipse Film.

Yakari vit entouré de sa tribu sioux dans une vallée paisible au centre de l’Amérique. La saison des tornades approche et les chefs de la tribu se réunissent pour décider du moment auquel la migration débutera afin de rejoindre une région plus à l’abri des dangers naturels. C’est à ce moment que Yakari décide de partir sur les traces d’un cheval sauvage de la race des mustangs, qui refuse toute tentative d’approche de la part d’un humain et que les indiens de sa tribu ont baptisé Petit-Tonnerre. Lors de son périple, il rencontrera son ami totem, Grand Aigle. Ce dernier lui lèguera un don unique : le pouvoir de parler à tous les animaux. Ce don d’une valeur inestimable lui permettra de nouer des liens amicaux très précieux avec plusieurs animaux habitant dans son beau pays. Mais Yakari n’est encore qu’un enfant et les tornades se rapprochent au fur et à mesure qu’il s’éloigne de sa tribu et arrive près des territoires des terribles chasseurs à peau de puma. Au fil du temps, ses parents seront de plus en plus inquiets de ne pas le voir rentrer.

Ce dessin animé tout public nous conte un parcours initiatique parsemé de belles rencontres. Les personnages sont plein de stéréotypes tous plus drôles les uns que les autres. Oreille Tombante, le chien de la Tribu et ami de Yakari est assez peureux mais est aussi très fidèle à son maître. Tilleul, un jeune castor paresseux, préfère faire la sieste qu’aider ses parents à la construction de barrages pourtant indispensables à la rivière et à sa famille. Il reflète assez bien ces jeunes au début de l’adolescence qui préfèrent dormir que d’écouter leurs parents qui leur suggèrent d’étudier pour assurer leur avenir. Quant à Petit-Tonnerre, il est plutôt du genre rebelle au grand cœur et sera d’une aide très précieuse au jeune Sioux.

Le dessin animé conscientisera également petits et grands à la nécessité de protéger la nature dans laquelle nous vivons tout en étant bien conscients de ses dangers. L’humour de ce dessin animé accessible à toutes et tous est également un de ses principaux atouts. Il convient aussi de souligner la qualité de l’esthétique générale des dessins représentant les paysages et le ciel du désert américain. On peut enfin remarquer la justesse avec laquelle les couleurs du ciel évoluent au fil de l’histoire et à mesure que le danger de la saison des tornades se rapproche.

Hormis la bande annonce du film, le DVD sorti chez Cinéart ne compte pas de bonus.

Ce dessin animé ravira petits et grands pour son esthétique, ses messages de respect de la nature et de partage des connaissances ou encore pour son humour simple mais efficace. Alors pourquoi ne pas en profiter pour s’évader en famille au beau milieu du grand ouest américain le temps d’un film ?

Raphaël Pieters

Nos cotes :
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