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Avant-premières de DECISION TO LEAVE et rétrospective Park Chan-wook : interview du réalisateur et retour sur OLD BOY

Avant-premières de DECISION TO LEAVE et rétrospective Park Chan-wook : interview du réalisateur et retour sur OLD BOY 800 1200 Jean-Philippe Thiriart

Ce jeudi 4 août, à 19h, le cinéma Palace, à Bruxelles, présentera en avant-première le nouveau film du réalisateur coréen culte Park Chan-wook, un des maîtres du cinéma de genre. Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes cette année, Decision to Leave arrive 18 ans après Old Boy (2004) (voir critique ci-dessous), lui aussi récompensé à Cannes, où il remportait le Grand Prix et 13 ans après Thirst, ceci est mon sang, Prix du Jury en 2009. Notons également l’incursion dans le cinéma américain du metteur en scène coréen en 2013 avec Stoker, son premier film tourné en anglais, avec Nicole Kidman notamment.

Le samedi 6 août, c’est un autre cinéma bruxellois, le cinéma Aventure, qui célèbrera Park Chan-wook. Avec, là-aussi, la présentation, à 19h, de Decision to Leave en avant-première. Et une rétrospective consacrée à son cinéma avec la projection de trois autres de ses films ce mois-ci : Old Boy (le 9 août), Stoker (le 16) et Mademoiselle (The Handmaiden) (le 23).
Un « pass Park Chan-wook » comptant quatre places, donnant accès à chacune des séances à tarif réduit, Decision to Leave inclus, est disponible sur le site de l’Aventure.

Park Chan-wook nous avait accordé un agréable entretien lors de la 35e édition du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (le BIFFF, dont la 40e aura lieu au Palais 10 de Brussels Expo du 29 août au 10 septembre). C’était en 2017, peu après que le réalisateur coréen fut adoubé Chevalier de l’Ordre du Corbeau à la grand-messe du cinéma fantastique bruxelloise.

Notez que nous organiserons bientôt, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles, un concours vous permettant de remporter pas moins de 30 places pour trois des films coréens présents cette année au BIFFF.

Crédits vidéo : Simon Van Cauteren
Merci à Haetal Chung, du Centre Culturel Coréen de Bruxelles, qui a joué le rôle d’interprète de Park Chan-wook lors de l’interview !

Si Decision to Leave sera présenté en version originale sous-titrée bilingue, les films de la rétrospective seront, quant à eux, à (re)découvrir en version originale sous-titrée français.

Signalons enfin que la projection en avant-première de Decision to Leave au Palace est organisée en collaboration avec le Centre Culturel Coréen de Bruxelles et Cinéart, tandis que celle qui se tiendra à l’Aventure a lieu en collaboration avec la nouvelle revue belge de cinéma Surimpressions.


Old Boy

Réalisé par Park Chan-wook (2004)
Avec Choi Min-sik, Yoo Ji-tae, Gang Hye-jung

Drame, thriller
1h59

★★★★

Old Boy fait partie de la trilogie que Park Chan-wook a consacré à son thème le plus cher : la vengeance. Initiée en 2003, cette saga comprend, outre Old Boy, Sympathy for Mr. Vengeance, réalisé en 2003, et Lady Vengeance, commis en 2005.

Précisons d’emblée que si chacun des épisodes de la trilogie est rudement efficace, Old Boy est le meilleur des trois films. Le film avait d’ailleurs remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2004, dont le jury était présidé cette année-là par un certain Quentin Tarantino.

Choi Min-sik, percutant dans le magnifique Old Boy

Si Old Boy s’inscrit un rien dans la même lignée que Kill Bill 1, le film du réalisateur sud-coréen n’a rien à envier au travail de Tarantino, loin de là. Il méritait d’ailleurs à Cannes, cette année-là, tellement plus la Palme d’Or que le très bon Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. On ne réécrit pas l’histoire.

Old Boy fait partie de ces œuvres qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Jouissif au possible et d’une grande violence – nécessaire au scénario -, ce métrage n’est pas à mettre sous tous les yeux. Servi par un scénario en béton, clos par un final dantesque et porté par un acteur au sommet de son art en la personne de Choi Min-sik, qui avait déjà brillé dans le film Ivre de femmes et de peinture, le film mérite absolument les quatre étoiles que nous lui accordons.

Bienvenue en enfer !

Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif

Jérôme Vandewattyne, réalisateur de " Slutterball "

SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne

SLUTTERBALL a 10 ans : retour sur le court métrage de Jérôme Vandewattyne 2560 1442 Jean-Philippe Thiriart

Slutterball, le deuxième court métrage pro de Jérôme Vandewattyne (également leader de VHS From Space, groupe de rock grunge psychédélique dont le nouvel album sortira bientôt), fête cette année ses dix ans. Réalisé un an après She’s a Slut (trailer-off, en 2011, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles, le BIFFF), il sera suivi, cinq ans plus tard, du premier long de Jérôme, le documenteur Spit’n’Split. Cinq autres années se sont écoulées depuis lors et Jérôme et son équipe viennent de boucler, voici trois jours, le tournage de leur nouveau bébé : le long métrage The Belgian Wave.

The Belgian Wave a bénéficié de l’aide à la production légère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La phase de montage démarre ce 15 juillet, pour une finalisation du film en mars 2023. L’image a été mise en lumière par Jean-François Awad, avec lequel Jérôme a réalisé chacune de ses dernières publicités. Quant au scénario, il a été écrit par Jérôme Vandewattyne, Kamal Messaoudi et un autre Jérôme : Jérôme Di Egidio.

Une partie de la fine équipe de The Belgian Wave

Comme on n’a pas tous les jours dix ans, nous vous proposons aujourd’hui un retour sur Slutterball, avec une interview du réalisateur réalisée alors. Le film avait été tourné dans le cadre du premier CollectIFFF, collection de douze courts métrages réalisés par 19 jeunes cinéastes en hommage au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF).

Notez que ce dernier fêtera lui aussi son anniversaire cette année. Et quel anniversaire : 40 ans ! Il se déroulera du 29 août au 10 septembre prochains au Palais 10 de Brussels Expo.

Nous reviendrons bientôt sur Spit’n’Split avec, au menu, l’interview du réalisateur effectuée peu avant la sortie du film, et les critiques du film et du DVD.

Jérôme, quelles sont tes influences, en général, et pour Slutterball en particulier ?

Slutterball et She’s a Slut sont un petit peu deux courts à prendre en un dans le sens où l’un est un peu la suite de l’autre. Au BIFFF, le public hurlait la phrase « she’s a slut » en voyant le premier court métrage, qui était une fausse bande annonce et qui n’avait pas vraiment de titre, et j’ai eu envie d’aller plus loin avec le deuxième en partant du principe qu’on était tous des « sluts » : les acteurs d’un jeu stupide mais aussi le public qui le regarde. Mes influences, ce sont les films Grindhouse des années 70 et les Midnight Movies (Pink Flamingos de John Waters, Eraserhead de David Lynch, etc.). L’influence première, évidemment, était surtout le film Rollerball. Le but était de reprendre l’idée des jeux remis dans un esprit futuriste avec des guerrières sur des patins, cette fois. Avec des personnages totalement loufoques et en gardant la totale liberté des films Grindhouse, avec une partie de freaks aussi. Je pense aussi à Faster, Pussycat! Kill! Kill! de Russ Meyer et aux films Troma de Lloyd Kaufman.

Est-ce que tu peux nous parler des conditions de tournage, assez rock’n’roll je crois…

C’était compliqué parce que ça a été réparti sur plusieurs mois. On a commencé à tourner en septembre et on a eu fini fin mars. La deadline approchait à grands pas et ça a généré un peu de stress. Dès le départ, j’ai su que je devais monter le film pendant que je le tournais.

Une bonne partie de l’équipe du haut en couleur Slutterball

Comme Gus Van Sant avec Last Days

Oui, tout à fait ! Ou même Lynch dans Inland Empire, bien que lui réécrivait l’histoire, ce qui est un peu différent. Si ça s’est réparti autant, c’est parce que je voulais que le niveau soit supérieur à She’s a Slut. Donc du coup, je voulais y mettre plus de moyens et de préparation mais le problème, c’est que, comme toute mon équipe est entièrement bénévole, je ne pouvais pas avoir les gens à ma disposition comme je le voulais, tout le temps : il fallait à chaque fois trouver un jour qui arrangeait tout le monde et comme on était minimum 15 personnes, ce n’était pas évident. Parfois, on était un peu plus – une trentaine -, surtout pour les scènes de roller.

Peux-tu nous parler des couleurs à présent ? L’étalonnage a été particulier dans le sens où tu as vraiment des couleurs flashy…

Dès l’écriture, je savais que je voulais que la scène où Rémy Legrand meurt, je voulais des peintures dans tous les sens. C’est pour ça que les couleurs jurent autant dans les maquillages et les costumes, par exemple. Au final, ça crée un univers un peu surréaliste en fait. Le but est qu’on ne sache pas trop bien où on est. Le ciel a été beaucoup retouché : il est souvent très bleu, très lumineux, un peu dans l’ambiance des Simpson. On a beaucoup joué avec les perruques : rouges, vertes, bleues. On a aussi joué avec des lentilles de couleur au niveau du maquillage. Finalement, ce qui est marrant, c’est qu’on se rend compte que le personnage qu’est Carlos, un pédophile, est peut-être bien le personnage le moins loufoque de cet univers-là. J’aimais donc bien cette contradiction pour qu’on se demande, au final, ce qu’on est en train de voir. J’aime aussi me dire que tout n’est qu’une mascarade et que ce pauvre gars n’est peut-être même pas pédophile mais qu’il se retrouve flagellé sur la place publique et que personne ne se pose de question.

Au moment de l’étalonnage, j’ai vraiment souhaité qu’on pousse les couleurs au maximum et j’ai eu à un moment une hésitation quant à savoir si j’allais remettre les griffures de pellicule, comme c’était le cas dans She’s a Slut, pour donner un effet Grindhouse, parce que je trouvais très beau de voir cette succession de couleurs flashy qui piquaient les yeux.

C’est notamment ton groupe, VHS From Space, qui est présent à la musique…

Tout à fait. L’idée était de créer des morceaux différents de ce qu’on joue sur scène, pour servir l’univers du film.

Les génériques du film sont très léchés. Quelle importance revêtissent-ils à tes yeux ?

J’accorde vraiment énormément d’importance aux génériques parce que c’est, à mes yeux, un art à part entière. Je trouve ça dommage de regarder un film où le générique n’est pas du tout travaillé. Un générique est comme une hypnose qui te donne directement le ton.

Le BIFFF, ça représente quoi à tes yeux, toi qui as grandi avec le Festival ?

C’est le lieu de tous les possibles. Un lieu de rencontre avec tous les professionnels aussi. Avec des fans du genre. C’est un peu la cour de récré des sales gosses. C’est un défouloir total et c’est pour ça que j’ai voulu rendre hommage à ce public complètement dingue avec Slutterball. Surtout les séances de minuit, qui sont des séances qui m’ont marqué. Je voulais faire du cinéma popcorn pour un peu titiller ce public averti.

Faire partie du CollectIFFF, c’était une évidence ?

J’avais déjà l’idée de Slutterball un peu après She’s a Slut. Je me suis dit que ce serait chouette de faire jouer des patineuses comme dans Rollerball. J’avais émis l’idée aux gars du CollectIFFF qui m’ont dit que Slutterball rentrerait complètement dans ce cadre-là. Ce qui est surtout intéressant dans le CollectIFFF, c’est que chaque réalisateur a une personnalité bien à lui. Tu m’as fait la réflexion que mon film était assez hard et c’était voulu. Je l’ai réalisé pour un public qui attendait des choses qui prennent aux tripes et qui veulent se prendre des images ou des idées fortes. Et au final, ça reste un film bon enfant avec un côté punk et libre.

She’s a Slut comptabilise plus de 4 000 vues…

C’est vrai ? C’est super, d’autant que ça démarrait d’un travail de fin d’études dans une école de communication, l’ISFSC. Et c’était un premier essai pour le grand écran. Les gens semblent avoir apprécié la petite blague. J’espère qu’ils aimeront Slutterball, qui est vraiment un cran au-dessus dans l’humour poisseux et la violence. On a fait ça avec tout notre cœur en tout cas.

Jean-Philippe Thiriart

C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS, ce soir en TV : 30 ans déjà !

C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS, ce soir en TV : 30 ans déjà ! 660 287 Jean-Philippe Thiriart

C’est arrivé près de chez vous

Réalisé par Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde
Avec Benoît Poelvoorde, Rémy Belvaux André Bonzel, Jacqueline Poelvoorde Pappaert

Comédie dramatique
1h33

★★★★

Petit rappel de barème…

C’est arrivé près de chez vous fête cette année ses 30 ans ! C’est dans ce cadre que La Trois programme ce soir, à 22h05, le film qui a marqué plusieurs générations de spectateurs belges. Mais pas que.

C’est l’histoire un peu magique d’un film de fin d’études devenu culte.
À l’époque, Rémy Belvaux (1966-2006, frère de Lucas) s’entoure de ses camarades Benoît Poelvoorde et André Bonzel pour réaliser ce vrai-faux documentaire sur Ben, tueur semi-professionnel s’attaquant à la classe moyenne et aux personnes âgées. Le personnage principal embarque alors les membres de l’équipe de tournage dans ses nombreuses péripéties. L’occasion pour Ben de bénéficier ponctuellement d’une assistance bienvenue.

Mais il serait indécent de s’épancher sur l’histoire de ce film tant ce serait un affront à tout cinéphile belge (ou autre) qui se respecte. En effet, C’est arrivé près de chez vous fait indéniablement partie de ces films piliers du cinéma belge. Ces films ayant désormais une place de choix dans le patrimoine cinématographique du plat pays qui est le nôtre. Filmé en 16 mm et en noir et blanc pour contraintes budgétaires, cette comédie à l’humour noir débridé et au côté glauque parfaitement assumé est devenue pépite de la nation qui voit encore aujourd’hui ses répliques aussi bien scandées dans les soirées étudiantes (« Malou… ») que déclamées dans les soirées plus mondaines (aaah la recette du Petit Grégory !).

Ses personnages y sont d’ailleurs pour beaucoup puisque Benoît Poelvoorde, dont c’était d’ailleurs le premier rôle dans un long métrage, campe certes un tueur mais aussi un fils aimant et un camarade à la vision du monde politico-poétique sans nulle autre pareille. Sur ce dernier point, on ne peut passer à côté du rôle tenu par la propre mère de Poelvoorde (jouant donc la mère du personnage principal) qui représente un personnage secondaire fondamental du long métrage réalisé par le trio. Pour l’anecdote, si elle est si authentique à l’image, c’est certainement dû en grande partie au fait que l’équipe du film lui avait présenté son projet comme un réel documentaire sur son fils et non comme une fiction sur un tueur brutal.

C’est arrivé près de chez vous a rencontré un franc succès public et critique en son temps puisque, sélectionné dans différents festivals, il reviendra avec son petit lot de récompenses dont deux rien que durant le Festival de Cannes 1992 (Prix SACD de la Semaine de la Critique et Prix de la jeunesse). Comme quoi, l’autodérision à la belge, le sens de la débrouille et une petite boîte de Cedocards faisaient déjà beaucoup il y a 30 ans !

Guillaume Triplet et Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
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★★          Convaincant
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10 DVDs à gagner !

CONCOURS FACEBOOK pour nos 10 ans : 10 DVDs dédicacés à gagner !

CONCOURS FACEBOOK pour nos 10 ans : 10 DVDs dédicacés à gagner ! 2560 1704 Jean-Philippe Thiriart

En Cinémascope a 10 ans !
Et nous avons choisi de fêter cet anniversaire… avec vous !

Dix, c’est aussi le nombre de DVDs dédicacés que nous vous offrons5 x 2 DVDs du dernier film de fiction de la regrettée Marion Hänsel – : un pour vous et un à offrir !

© Rick McPie

La réalisatrice belge nous avait demandé de faire de nos interviews de l’équipe de « En amont du fleuve » au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) (ses acteurs Olivier Gourmet et Sergi López, et elle-même) les bonus de l’édition française du DVD du film.

Pour tenter de gagner 2 DVDs du film dédicacés par Marion Hänsel, rien de plus simple :
1) likez le post présentant cet article sur notre page Facebook
2) taguez @ l’ami(e) que vous souhaitez voir gagner avec vous, en commentaire au post
et
3) partagez le post sur votre page Facebook !

Fin du concours ce mercredi 12 janvier à 23h59, et tirage au sort et annonce du nom des gagnants le jeudi 13 janvier !

Bonne chance !

© Sandrine David

Nos rencontres avec Marion

La réalisatrice belge Marion Hänsel nous quittait le 8 juin 2020.

Nous avions alors choisi de rendre hommage à Marion à notre manière, à travers le montage vidéo de quelques moments complices échangés avec elle au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) et un retour sur nos rencontres avec cette grande dame, son cinéma et ses acteurs.

La dernière fois que nous avons interviewé Marion Hänsel, elle était accompagnée de Caroline D’Hondt, réalisatrice du documentaire Par-delà les nuages : le cinéma de Marion Hänsel. Nous nous sommes penchés avec elles sur le point de départ du documentaire, le cinéma de Marion en quelques mots, et le travail de Marion avec Catherine Deneuve ainsi que sa boîte de production.

Quelques années plus tôt, en 2016, nous rencontrions Marion et ses acteurs Olivier Gourmet et Sergi López pour nous rendre En amont du fleuve. Après avoir découvert nos interviews, la cinéaste nous avait donc demandé si elle pouvait faire de celles-ci les bonus de l’édition française du DVD du film, ce que nous bien sûr accepté avec joie !


Enfin, c’est à travers ses acteurs Marilyne Canto et Olivier Gourmet que nous rencontrions pour la première fois Marion Hänsel, lors d’interviews réalisées autour de son très touchant La Tendresse.

Jean-Philippe Thiriart

Crédits vidéo : des interviews captées par Mazin Mhamad, Lionel Flasse et Simon Van Cauteren, montées par Mourad Khlifi, Lionel Flasse et Simon Van Cauteren, et un hommage monté par Nicolas Simoens

Crédits photo : Rick McPie et Sandrine David

Le 36e FIFF a livré ses verdicts !

Le 36e FIFF a livré ses verdicts ! 2560 1706 Jean-Philippe Thiriart

Ce vendredi 8 octobre avait lieu la remise des Prix du 36e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) dans une salle du Caméo remplie comme un œuf. Après des mois durant lesquels les amateurs de cinéma ont manqué de salles, ce retour du public n’a, de son côté, pas manqué de sel.

Les premiers prix à être remis ont été ceux de la catégorie « Prix Off Longs Métrages ». Le Prix du Public Documentaire belge a été décerné à Les mots de la fin de Agnès Lejeune et Gaëlle Hardy. Le Prix du Public Long métrage fiction est revenu à Freda de Gessica Généus. Il a ensuite été temps d’annoncer le Prix BeTV et c’est la réalisatrice Catherine Corsini qui a été primée pour La fracture. Toujours dans la catégorie « Prix Off Longs Métrages », Aya de Simon Coulibaly Gillard s’est vu attribuer le Prix Cinévox. Composé de trois journalistes, le Jury de la critique a souligné combien les quatre films qu’ils ont visionnés étaient de qualité, ce qui n’a pas facilité le choix qu’ils ont eu à poser. C’est Mon légionnaire qui a emporté la mise, un film qui sortira ce dix novembre dans les salles belges.
Le Prix du Jury Junior a ensuite été décerné à Animal de Cyril Dion.

Au tour ensuite des films concourant au sein de la catégorie « Compétition Première Œuvre » d’être récompensés.
Le Prix Petit Agnès a été remis à Anisia Uzeman et Saul Williams pour Neptune Frost. Le Prix de la meilleure interprétation a été décerné à Marie-Josuée Kokora pour son rôle dans Aya de Simon Coulibaly Gillard. Une Mention Spéciale a ensuite été remise à Les Héroïques de Maxime Roy pour la qualité de son scénario. Freda a alors reçu son deuxième prix avec l’obtention du Prix Découverte. Le film roumain Câmp de Maci de Eugen Jebeleanu s’est vu octroyer le Bayard de la Meilleure Première Œuvre.

La soirée s’est poursuivie avec la remise des Prix de la Compétition officielle. Le Prix Agnès est revenu à La MIF de Frédéric Baillif. Mélanie Thierry a reçu le Bayard de la Meilleure interprétation pour son rôle dans La Vraie Famille de Fabien Gorgeart, l’acteur Théodore Pellerin obtenant, pour sa part, une Mention Spéciale pour son interprétation dans le film québécois Souterrain de Sophie Dupuis. Ce dernier film a également reçu le Bayard de la Meilleure photographie, décerné au directeur de la photographie Mathieu Laverdière. Le Bayard du Meilleur scénario est revenu à Rachel Lang pour Mon légionnaire. Une nouvelle Mention Spéciale a été décernée à Patric Jean pour La Mesure des choses. Quant au Bayard Spécial du Jury, il a été remis à Radu Muntean pour Întregalde.

Enfin, le Bayard le plus attendu, celui du Meilleur film, est revenu à Frédéric Baillif pour La MIF, pour qui son travail consistait à montrer les choses qui se cachent parfois derrière les idées reçues. Si, dans un foyer d’accueil, la souffrance est là et bien palpable, les sourires sont tout aussi présents. Dans la salle, les acteurs du cinéma, journalistes et autres politiques avaient également le sourire. Ah… qu’il est agréable d’enfin pouvoir partager, à nouveau, des salles de cinéma !

Enfin, retrouvez trois membres de notre équipe de critiques sur les ondes de RCF Radio, dans l’émission « Les 4 sans coups » de Charles De Clercq.
Nous reviendrons sur cette 36e édition du FIFF sur l’antenne de RCF Bruxelles (107.6 FM) ce vendredi 15 octobre à 16h. Mais aussi ces samedi 16 à 17h, dimanche 17 à 21h et lundi 18 octobre à minuit. Notez que cette émission sera également diffusée sur RCF Namur et sur RCF Liège.

Raphaël Pieters avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Nicolas Simoens pour En Cinémascope

LES INTRANQUILLES : interview du réalisateur Joachim Lafosse

LES INTRANQUILLES : interview du réalisateur Joachim Lafosse 1867 1024 Jean-Philippe Thiriart

Présenté en Compétition officielle lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Les Intranquilles aborde un sujet peu traité au cinéma : la bipolarité. Mais comme le dit très justement son réalisateur, le Belge Joachim Lafosse, qui signe ici son – déjà – neuvième long métrage, le film raconte avant tout une histoire d’amour et montre jusqu’où on peut aller par amour.

Un film fort, servi par un trio d’acteurs principaux au sommet de leur art : le couple formé à l’écran par Damien Bonnard et Leïla Bekhti et celui qui joue ici leur fils : Gabriel Merz Chammah. Sans oublier le magnifique Patrick Descamps.

Les Intranquilles a ouvert vendredi dernier le 36e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) avec trois salles combles. Après un excellent démarrage en France la semaine dernière, le film sort aujourd’hui dans les salles belges. À découvrir au plus vite !

Jean-Philippe Thiriart

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur !

Le FIFF, cœur du cinéma francophone dès ce soir à Namur ! 2560 974 Jean-Philippe Thiriart

« Partager le cinéma. En vrai. En grand. » Voilà l’ambition première du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF), qui en est cette année à sa 36e édition. De ce vendredi 1er au vendredi 8 octobre, le FIFF est de retour dans la capitale wallonne avec une riche programmation de films issus des quatre coins de la Francophonie. De la Belgique à la France, en passant bien sûr par le Québec, mais aussi la Tunisie, la Roumanie ou encore Haïti, pour ne citer que quelques-uns des pays présents sur les grands écrans namurois à travers les films qui en sont issus.

Partager le cinéma sur les grands écrans n’est pas la seule ambition des organisateurs du Festival, ces derniers ayant aussi à cœur d’inviter les festivalières et festivaliers à participer au FIFF Off : des rencontres avec des invité(e)s de renom (les membres du Jury Longs métrages, Guillaume Canet), des projections événements, des concerts sous le Chapiteau, des animations et des visites. Nombreuses seront ainsi les découvertes à faire à Namur le temps d’une semaine !


Mais revenons au côté cinématographique de la force…
La Compétition Officielle (dix films), le Week-End du Court (vingt courts métrages nationaux et internationaux réunis en une compétition), les Pépites (huit films présentés en exclusivité, avant leur sortie en salles), Place au Doc belge (cinq documentaires), des Séances spéciales (dont la projection de Adieu les cons, en partenariat avec Les Amis des Aveugles et des Malvoyants) et le retour de la Compétition 1re Œuvre (huit films), notamment, auront de quoi réjouir les passionné(e)s et les amoureuses et amoureux du cinéma qu’ils ou elles aiment le format court ou long, la fiction, le documentaire ou l’animation, qu’ils ou elles aient envie de s’évader, de se divertir, de se faire surprendre ou d’être ému(e)s ! Enfin, les plus jeunes ne seront pas en reste, avec un FIFF Campus qui accueillera près de 7000 jeunes âgés de 3 à 25 ans pour des séances et des activités pédagogiques fort variées.


Le Festival s’ouvrira ce soir avec la projection du dernier film de Joachim Lafosse : Les Intranquilles. Accompagné de ses acteurs Leïla Bekhti et Damien Bonnard, il viendra présenter le film au public namurois après une sélection en compétition officielle à Cannes. Il se clôturera le vendredi 8 octobre avec la présentation du film La Fracture, de la Française Catherine Corsini, également présenté à Cannes cette année.

Qui dit compétitions dit jurys. Le Jury Longs métrages sera présidé par le réalisateur et scénariste français Thomas Lilti tandis que le Jury Courts métrages aura la comédienne et réalisatrice belge Yolande Moreau pour présidente, qui pourra compter notamment au sein de son jury sur l’avis éclairé d’une autre comédienne et réalisatrice belge : Salomé Richard.

Notez enfin que le FIFF Namur met tout en œuvre pour garantir la sécurité sanitaire de chacun(e) et adaptera son organisation en fonction des mesures gouvernementales en vigueur pendant le Festival.

Et n’hésitez pas à nous suivre sur notre site encinemascope.be mais aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram, Facebook et YouTube !

Plus d’infos : fiff.be

Excellent Festival à toutes et tous !

Jean-Philippe Thiriart

L’ORIGINE DU MONDE : interviews des acteurs Hélène Vincent et Vincent Macaigne

L’ORIGINE DU MONDE : interviews des acteurs Hélène Vincent et Vincent Macaigne 1280 853 Jean-Philippe Thiriart

C’est lors de la dernière édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) que nous avons rencontré l’équipe du film L’Origine du monde, comédie française sortie la semaine dernière, réalisée par Laurent Lafitte. Deux entretiens au menu : avec l’actrice Hélène Vincent d’abord, le comédien Vincent Macaigne ensuite.

Dans l’interview ci-dessous, la grande Hélène Vincent (J’embrasse pas, Trois couleurs – bleu et, plus récemment, Hors Normes et Adorables) nous explique comment elle a abordé son rôle, un personnage de pure composition. Elle, qui est la mère de Laurent Lafitte dans le film, a une pensée très émue pour Isabelle Sadoyan, l’actrice qui interprétait le même rôle qu’elle dans la pièce de théâtre dont a été adapté L’Origine du monde. Celle qui a obtenu le César de la Meilleure actrice dans un second rôle pour sa performance dans La vie est un long fleuve tranquille parle ensuite de la direction d’acteurs de Laurent Lafitte, de l’importance du rythme dans le film, et de son travail avec Vincent Macaigne. Enfin, elle met en avant deux réalisateurs importants pour elle : Etienne Chatiliez et André Téchiné.


Le génial Vincent Macaigne (Le sens de la fête, Chien, Médecin de nuit) revient sur son travail avec Hélène Vincent et Laurent Lafitte. Il parle de son goût pour l’improvisation, évoque Francis Veber, et nous dit quel directeur d’acteurs est Lafitte. Vincent Macaigne présente ensuite son personnage, le très burlesque Michel. Il donne finalement quelques conseils précieux à l’attention des jeunes acteurs et actrices qui souhaiteraient suivre ses pas.

Jean-Philippe Thiriart

La première édition du Festival du Film Japonais de Bruxelles démarre aujourd’hui !

La première édition du Festival du Film Japonais de Bruxelles démarre aujourd’hui ! 1920 1080 Jean-Philippe Thiriart

Un festival de cinéma japonais en Belgique ? C’est une première et c’est à Bruxelles que ça se passe ! Dès 16h aujourd’hui, vendredi 17 septembre, jusqu’au vendredi 24. Non loin de Flagey avec une salle à l’Espace Lumen. Puis dans la très confortable Salle de cinéma de la Gare Maritime / Maison de la Poste de Tour & Taxis. Le festival est né à l’initiative de Freddy Bozzo, bien connu des fans belges de cinéma de genre puisqu’il est l’un des cofondateurs du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), et d’un autre passionné de cinéma japonais : Francesco Serafini.

Les organisateurs du Festival souhaitent que celui-ci s’adresse à un large public avec une mise en avant du cinéma japonais mais aussi de l’ensemble de la culture du Pays du Soleil-Levant. Il est crucial à leurs yeux d’attirer l’attention des festivaliers sur la richesse de la culture japonaise, de la partager avec eux et, ensemble, de la faire rayonner.

Deux expos photos seront présentées, l’une proposant un regard sur le Japon et en particulier sur sa capitale, Tokyo, et l’autre mettant en avant la beauté du Mont Fuji, à l’Espace Lumen et à Tour & Taxis respectivement.
Ce dimanche 19 septembre, de 14h à 18h, le Festival fêtera le Japon comme il se doit. L’accès aux activités proposées durant cet après-midi est gratuit. Avec, au programme notamment : stands, démonstrations d’aïkido et de kendo, spectacle « kimono », présentation de la cérémonie du thé, animation Taiko (« tambour » en japonais), concert de musique classique et atelier dédié à l’art du Furoshiki (ou comment emballer ses cadeaux à la japonaise).

Les films

Le Festival proposera des films en avant-premières, tant de jeunes réalisateurs que de metteurs en scènes confirmés, qui mettront en lumière la diversité de la filmographie japonaise. Tous genres confondus, 19 longs-métrages seront projetés : dix films récents en avant-premières (belges, internationales et même mondiales), et neuf films rares plus anciens. De quoi convaincre les festivaliers de la qualité du cinéma japonais.

Aujourd’hui, vendredi 17 septembre, après la présentation de Just The Two of Us à 16h, le Festival s’ouvrira officiellement à 18h puis à 20h avec les projections, en avant-première mondiale, de The Pass: Last Day of The Samurai. Un film réalisé par Takashi Koizumi, qui a longtemps officié au poste d’assistant réalisateur d’un certain Akira Kurosawa.
À 22h30, projection de Dancing Mary, annoncé comme cultissime et réalisé par SABU, que les organisateurs du Festival n’hésitent pas à qualifier de véritable légende.

Demain, samedi 18 septembre, à 16h : The Night Beyond the Tricornered Window, qui s’inscrit dans la vague des films trouvant leur inspiration dans les mangas.
À 18h, Melancholic, film décalé et teinté d’humour noir.
À 20h, Special Actors, de Shinichiro Ueda. Notez que le film précédent du réalisateur – One Cut of the Dead – avait obtenu le Pégase ou Prix du Public voici deux ans au BIFFF. Un film pour le moins low budget – 25 000 dollars – mais qui en a rapporté quelque… 31 millions !
À 22h30, c’est le film de fantômes Stigmatized Properties, de Hideo Nakata, qui viendra clôturer la journée. Le réalisateur de Ringu, de la suite du remake US du film, de Dark Water et, plus récemment, de Ghost Theater, en fera frissonner plus d’un.

Ce dimanche 19 septembre, le Festival prendra ses quartiers à Tour & Taxis avec deux séances « Special Kids », à 14h et à 16h. Les jeunes spectateurs pourront découvrir le film Yuki : le secret de la montagne magique, des studios Mushi Productions. Ceux-là même à qui l’on doit l’adaptation d’Astro Boy.
À partir de 19h aura lieu la clôture du Festival à l’Espace Lumen, Festival qui continuera donc à Tour & Taxis par la suite. Le film Hokusai, projeté en avant-première européenne proposera au spectateur un retour sur le parcours de Katsushika Hokusai, auteur de La Grande Vague de Kanagawa notamment. C’est à cet artiste japonais, qui a influencé de nombreux autres parmi lesquels Gauguin, van Gogh ou encore Monet, que l’on doit le mouvement artistique majeur qu’est le japonisme.
À 21h30 : Talking the Picture, qui témoigne de l’importance du rôle joué par les benshi, appelés aussi katsuben, ces hommes qui commentaient les films muets lors de leur projection.

Lundi 20 septembre, à 19h, projection d’un des trois films de Hitoshi Matsumoto programmés par les organisateurs : Big Man Japan, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors de l’édition 2007 du Festival de Cannes.
À 21h : La Légende de Musashi Miyamoto. Ce film de samouraïs, qui a durablement marqué le cinéma japonais, est le premier d’une trilogie. Avec Toshiro Mifune, l’acteur fétiche de Kurosawa.

Mardi 21 septembre, à 19h : Symbol, deuxième film de Hitoshi Matsumoto proposé par le Festival. Décalé et ayant pour sujet la folie, il a remporté le Corbeau d’Argent en 2010 au BIFFF, deuxième Prix le plus important décerné au terme de la grand messe belge du cinéma de genre, après le Corbeau d’Or.
À 21h, Silence, adaptation du roman éponyme – culte au Japon – sera présenté en première belge. Il inspira à Martin Scorsese le film du même nom.

Mercredi 22 septembre, à 19h, projection du troisième et dernier film de Hitoshi Matsumoto présenté cette année : Saya Zamuraï.
À 21h, sera donné à voir le grand film d’aventures sur la Seconde Guerre Mondiale L’héritage des 500.000, unique long-métrage en tant qu’acteur et réalisateur de la star du cinéma japonais Toshiro Mifune.

Jeudi 23 septembre, à 19h : Les funérailles des roses, qui emprunte dans une certaine mesure au théâtre de Bertol Brecht et aurait inspiré à Kubrick son Orange mécanique.
À 21h, Chanson pour l’enfer d’une femme, célèbre pinku eiga (ou pink film), qui s’inscrit dans le cinéma érotique nippon et ne manqua pas d’inspirer bon nombre de films à la Nikkatsu, cette même Nikkatsu qui a lancé parmi les plus grands réalisateurs japonais.

Vendredi 24 septembre, à 19h et à 21h, clôture du Festival du Film Japonais de Bruxelles avec les projections de Tokyo Dragon Chef, qui signe le grand retour du maître des effets spéciaux japonais Yoshihiro Nishimura, réalisateur notamment de Tokyo Gore Police et de Meatball Machine Kodoku.

Infos pratiques

Quand et où
Du 17 au 19 septembre à l’Espace Lumen : Chaussée de Boondael, 32-36 à Ixelles
Puis du 19 au 24 septembre à la Gare Maritime / Maison de la Poste, à Tour & Taxis : Rue Picard, 7 à Bruxelles

Tarifs
La billetterie en ligne – japanfilmfestival.tickoweb.be – est à privilégier bien que l’achat de tickets sur place est possible
Séance normale : 9 euros
Séance spéciale Kids : 3 euros
Ouverture et clôture : 11 euros, dégustation de sushis comprise

Plus d’infos : jffb.org

Bon Festival !

Jean-Philippe Thiriart

UNE VIE DÉMENTE : Interviews de l’équipe du film et critique

UNE VIE DÉMENTE : Interviews de l’équipe du film et critique 1366 905 Jean-Philippe Thiriart

Interviews de l’équipe

C’est lors de la dernière édition du Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) que nous avons rencontré l’équipe du film Une vie démente, la sortie belge francophone de cette semaine cinéma. Le film avait ouvert le Festival la veille de nos interviews. Trois entretiens figuraient à notre programme : avec les réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni d’abord, avec le couple à l’écran Lucie Debay – Jean Le Peltier ensuite, pour terminer avec le duo composé de Jo Deseure et Gilles Remiche.

Dans l’interview ci-dessous, Ann Sirot et Raphaël Balboni nous parlent de la première rencontre du film avec le public à Namur, de leurs comédiens et de la collaboration avec les membres de leur équipe technique, entre autres. Ils insistent aussi sur l’importance des répétions dans leur cinéma, sans oublier de parler de musique métal et de… Carglass !


Lucie Debay et Jean Le Peltier reviennent ensuite sur la façon dont leurs réalisateurs leur ont présenté l’histoire et leurs rôles, ainsi que sur la manière dont ils ont abordé ces derniers. Ils font également part de leur enthousiasme pour le dernier court-métrage de Ann Sirot et Raphaël Balboni : Des choses en commun.


Enfin, Jo Deseure et Gilles Remiche racontent d’abord comment l’aventure de Une vie démente a démarré pour eux. Jo Deseure aborde ensuite le thème de la démence sémantique, maladie dont souffre le personnage qu’elle interprète à l’écran. Finalement, les deux acteurs se livrent sur la manière dont ils ont préparé les différentes scènes du film.


Crédits interview
Journaliste : Jean-Philippe Thiriart
Image : Mazin Mhamad

Crédit photo
Lola De Tournay

Critique du film

Une vie démente   ★★★

Réalisé par Ann Sirot et Raphaël Balboni
Avec Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay, Gilles Remiche

Comédie dramatique
1h27

Couple de trentenaires, Alex et Noémie (les convaincants Jean Le Peltier et Lucie Debay) souhaitent avoir un enfant. Mais leur programme va être chamboulé lorsque la mère d’Alex tombe progressivement dans une démence qui va l’amener à de grosses pertes de mémoire, à des pertes d’argent et à des cafouillages dans sa vie privée. S’en suivent tout un tas d’incertitudes, de questionnements par rapport au traitement de la maladie. Cette mère, c’est Suzanne. Elle est interprétée par Jo Deseure, qui offre une performance absolument… démente, justement ! Que va faire Alex ? Sa mère n’a plus que lui. La placer ? Non, mais bien lui trouver une sorte d’assistant personnel, un aide à domicile. Ce sera le sympathique Kevin (le touchant Gilles Remiche).

Une vie démente raconte une fort belle histoire, un drame où l’humour n’est pas en reste. On passe par toutes les émotions. Et par des moments tantôt durs, tantôt drôles, tantôt absurdes. Une belle performance donc pour un premier long après pas moins de sept courts, dont Avec Thelma, Magritte 2018 du Meilleur court-métrage de fiction, et Des choses en commun, film issu du premier volume de La Belge Collection.
Quand le film démarre, un certain malaise est susceptible d’envahir le spectateur, qui ne sait pas s’il peut rire ou pas. Mais l’humour, qualifiable de belge car bien décalé, mais noir aussi parfois, est présent tout au long du film.
Nous sommes en présence d’un film nécessaire car la maladie qu’est la démence sémantique se doit d’être abordée. Un thème rarement traité au cinéma, que les réalisateurs mettent en avant de manière tendre et touchante.

L’image revêt une place importante dans le film, de même que le travail sur le son. Leur film ayant été réalisé dans le cadre de l’aide aux productions légères du Centre du cinéma, Ann Sirot et Raphaël Balboni ont dû compter avec un budget très limité, par rapport à un long métrage belge classique, s’entend. En seulement 20 jours de tournage, ils ont réussi la gageure d’offrir quelque chose de beau, de très beau même. Cette contrainte budgétaire leur a notamment imposé des limites en matière de décors et c’est pour éviter la création d’une série d’endroits additionnels qu’ils ont préféré se focaliser sur quelque chose d’assez simple mais qui place directement le spectateur dans les lieux des rendez-vous auxquels prennent part les personnages de Alex, Noémie et Suzanne.

L’actrice Jo Deseure donne pour le moins de sa personne dans Une vie démente. Si le cinéma l’a découverte chez Jaco Van Dormael en 1990 dans Toto le héros, film dans lequel elle avait un petit rôle, c’est sur les planches qu’on a pu principalement la voir. Les relations qu’elle a tissées entre son personnage et ceux de son fils et de sa belle-fille à l’écran, mais aussi de l’aide-soignant qui vient à sa rescousse, sont très intéressantes. Plus généralement, c’est le quatuor d’acteurs principaux qui s’avère efficace, lui qui contribuer à imprimer au film un vrai sens du rythme.

Guillaume Triplet, Raphaël Pieters et Jean-Philippe Thiriart, sur la base notamment d’un passage dans l’émission Les quatre sans coups, animée par Charles De Clercq sur RCF Radio

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★    Impératif