Critiques

Réouverture des cinémas, resortie de LOSERS REVOLUTION et Pop’Up Mills avec ADORATION, dès aujourd’hui !

Réouverture des cinémas, resortie de LOSERS REVOLUTION et Pop’Up Mills avec ADORATION, dès aujourd’hui ! 560 373 Jean-Philippe Thiriart

Nous faire vibrer à nouveau culturellement, tel est le but du Pop’Up Mills. Une salle de 3 000 m² a été entièrement réaménagée pour respecter les mesures sanitaires afin d’atteindre cet objectif.
Dès aujourd’hui, mercredi 1er juillet 2020, jusqu’au 26 septembre, le Pop-Up Mills s’installe à Malmedy et vous accueille dans la salle de spectacle « La Scène », située à côté du cinéma Moviemills.
La salle est désormais équipée de petits salons individualisés – espaces de plusieurs mètres carrés avec canapé deux personnes et table basse – afin de pouvoir profiter du film ou du spectacle confortablement installés, tout en respectant de manière stricte les normes de distanciation physique.
Si le Pop-Up Mills propose une programmation cinéma durant tout l’été, avec des avant-premières exclusives, il accueille aussi des concerts, des one man shows et le Comedy Club d’Alex Vizorek et Guillermo Guiz.

Au programme cinéma : la semaine Cinévox, du 1er au 5 juillet, en présence des équipes des films.
Le 2 juillet à 20h30, vous pourrez découvrir en avant-première mondiale la comédie familiale Adorables de Solange Cicurel, avec Elsa Zylberstein, Lucien Jean-Baptiste, Iona Matos, Max Boublil, Hélène Vincent, Tania Garbarski et Stéphanie Crayencour. En présence d’Elsa Zylberstein notamment.

Le 3 juillet à 21h, vous aurez l’occasion de voir (ou revoir) le buddy movie Losers Revolution (de Thomas Ancora et Grégory Beghin) tandis qu’Adoration (réalisé par Fabrice Du Welz) est programmé le 4 juillet à 18h30.

PROJECTION AU POP’UP D’ADORATION ET DE LOSERS REVOLUTION ET RESORTIE EN SALLES DE LOSERS REVOLUTION

N’hésitez pas à (re)découvrir notre couverture de Losers Revolution :
notre interview aux Magritte du Cinéma 2020 de Thomas Ancora, coréalisateur du film et acteur,
nos interviews de Charlie Dupont et de six acteurs du film précédant l’avant-première de celui-ci à l’UGC De Brouckère,
huit interviews après l’avant-première du film, dont celles de Tania Garbarski, Thomas Ancora et Baptiste Sornin, et
la présentation du film par Kody, dans le cadre de sa préface des 10e Magritte du Cinéma.

Notez que Losers Revolution bénéficie également d’une resortie en salles.

Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir aussi notre couverture du film Adoration et notre retour sur l’œuvre de son réalisateur Fabrice Du Welz :
les interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs pour Adoration,
la critique de Calvaire, film qui a initié la trilogie ardennaise de Du Welz,
les rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et des réactions à chaud à la sortie de l’avant-première d’Alléluia, deuxième film de ladite trilogie, et
les interviews express de Vincent Tavier et Manu Dacosse aux Magritte du cinéma, qui reviennent sur Alléluia.

Mais le Pop’Up Mills, ce sont aussi les présentations sur grand écran de La Bonne Épouse, Jumbo et Lucky (du réalisateur de Dikkenek), projetés respectivement les 1er, 3 et 4 juillet, Filles de Joie et The Barefoot Emperor étant quant à eux présentés le 5 juillet.

Plus d’infos : popupmills.be

Les horaires des films en salles sont disponibles sur cinebel.

Excellent retour en salles à vous !

Jean-Philippe Thiriart

Sortie Blu-ray et DVD : LE CAS RICHARD JEWELL, de Clint Eastwood

Sortie Blu-ray et DVD : LE CAS RICHARD JEWELL, de Clint Eastwood 1458 1937 Guillaume Triplet

Réalisé par Clint Eastwood
Avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm

Drame
2h11

Une sortie Warner Home Video

Le film   ★★★

Clint Eastwood ne s’éloigne jamais longtemps de la caméra, que ce soit en tant que réalisateur, acteur ou les deux en même temps. Il est d’ailleurs impressionnant de voir que ce monument du cinéma américain, malgré ses 90 printemps cette année, enchaîne toujours les films à un rythme effréné. Mais le plus surprenant est que, sauf quelques rares erreurs de parcours, les œuvres eastwoodiennes ont très souvent rencontré un succès aussi bien public que critique. Le bonhomme a le don de mettre en scène mais aussi de raconter des histoires parfois dérangeantes, souvent touchantes. Le Cas Richard Jewell s’inscrit d’ailleurs assez bien dans cette dernière catégorie.

Basé sur une histoire vraie, le film relate une partie de la vie d’un homme en surpoids vivant toujours chez sa mère et dont le rêve est de devenir policier. À défaut d’y parvenir, il s’investit dans son métier de vigile avec un grand sens du devoir. Nous sommes en 1996 et lors des Jeux Olympiques d’Atlanta, Richard Jewell travaille dans l’une des équipes chargées d’assurer la sécurité de l’évènement. Un soir, lors d’un concert en plein air, il découvre un sac à dos sous un banc, qu’il soupçonne être un colis suspect. Il applique donc le protocole adéquat en avertissant les forces de police et en faisant évacuer le public. La bombe contenue dans le sac finira par exploser et le professionnalisme de Jewell aura sauvé de nombreuses vies. Mais si dès le lendemain, le simple agent de sécurité est élevé au rang de héros national, il subira tout aussi rapidement une véritable descente aux enfers suite à l’obstination du FBI qui voit en lui le suspect idéal et ces accusations de s’accompagner d’un véritable acharnement de la presse à son égard.

Le Cas Richard Jewell impressionne par sa maîtrise et sa justesse. L’acteur interprétant le rôle-titre, Paul Walter Hauser, y est assurément pour beaucoup tant il incarne son personnage avec la bonhomie nécessaire pour le rendre d’autant plus attachant. Des qualités qui se retourneront d’ailleurs contre lui au fur et à mesure de l’histoire tant son respect pour les forces de l’ordre le poussera à vouloir simplement aider mais, a contrario, le fera s’engouffrer dans une spirale d’accusations, au grand dam de son avocat, campé par l’excellent Sam Rockwell.

En plus de rendre hommage et justice à l’homme, le film se présente également comme une critique de la toute-puissance des médias. Ceux-ci ayant l’effrayant pouvoir, en un mot ou une image, de briser un destin sans même parfois avoir ne serait-ce qu’une infime partie de vérité. Le Cas Richard Jewell peut donc être vu tout aussi bien avec un regard tourné vers le passé qu’avec un œil sur le présent. L’une de ses thématiques n’aura peut-être jamais été aussi actuelle tant le flux d’informations auquel nous sommes soumis en permanence obstrue une vision critique pourtant nécessaire.

Le Blu-ray   ★

Côté bonus, l’édition Blu-ray de la Warner n’en propose pas un florilège mais a le mérite d’aller à l’essentiel avec deux séquences d’un peu plus de six minutes chacune. D’une part, un making-of dans lequel figurent quelques rapides explications sur l’impressionnante reconstitution de la scène au Centennial Park d’Atlanta et quelques anecdotes de tournage. D’autre part, une séquence sur la véritable histoire de Richard Jewell (décédé en 2007) racontée en grande partie par l’équipe du film et par sa mère.

Guillaume Triplet

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★   Impératif

Sortie Blu-ray et DVD : BIRDS OF PREY

Sortie Blu-ray et DVD : BIRDS OF PREY 556 768 Jean-Philippe Thiriart

Vous reprendrez bien un peu de Suicide Squad !

Réalisé par Cathy Yan
Avec Margot Robbie, Ewan McGregor, Rosie Perez, Jurnee Smollett-Bell

Action, aventure DC
1h49
Interdit aux moins de 12 ans

Une sortie Warner Home Video

Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn) (Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire d’Harley Quinn)) vient de sortir en Blu-ray 4K Ultra HD, en Blu-ray et en DVD. Nous vous proposons aujourd’hui une critique du film et du Blu-ray version 4K Ultra HD sorti par Warner Home Video, version qui vaut clairement le détour.

Le film   ★★

Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn) (Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire d’Harley Quinn)) met en scène le personnage d’Harley Quinn, l’ex-petite amie du Joker. Un « blockbuster divertissement » dans l’univers établi par Suicide Squad et qui s’écarte de l’approche intimiste du Joker de Todd Phillips.

L’histoire ? Celle de quatre femmes : Harley Quinn, fraichement séparée du Joker ; The Huntress, meurtrière dont les motivations sont mystérieuses ; Black Canary, chanteuse au night-club appartenant au Black Mask ; et Renee Montoya, flic en manque de reconnaissance. Elles vont s’associer pour endiguer les manigances de Roman Simonis alias The Black Mask.

Le film s’inscrit dans un genre action décomplexée, voire fun. Et ce même si quelques scènes peuvent choquer un public sensible, raison pour laquelle le film est classé « R » (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) par la Motion Picture Association of America. Il s’agit du premier film de l’univers cinématographique DC à avoir cette classification. Birds of Prey se rapproche de la marque de fabrique de Marvel : une conjugaison de violence et d’humour. Bien loin de ce que proposait Watchmen ou encore les Batman de Christopher Nolan. Le but est de respecter l’esprit originel de Suicide Squad. Dans l’ensemble, la sauce prend plutôt bien, mieux encore que chez son prédécesseur. Soulignons néanmoins que certaines scènes frisent le ridicule et l’irréalisme.

Margot Robbie (Once Upon a Time… in Hollywood) incarne une Harley Quinn détruite par sa séparation avec le Joker. Celle-ci cherche à s’émanciper de leur passé commun. Contrairement au jeu dans les autres adaptations, Margot Robbie opte pour une interprétation plus sage et moins hystérique. Quant aux autres acteurs, Ils s’inscrivent dans les standards de ce type de production, sans éviter quelques lourdeurs. À l’exception d’Ewan McGregor (Trainspotting), qui incarne un Black Mask tout à fait convaincant.

Le scénario, certes plaisant et dynamique, traduit quelques confusions que la narratrice, Harley Quinn, ne parvient pas à combler dans son récit.
Côté mise en scène, peu de surprises : efficace et sans bavure, et répondant aux attentes. La réalisatrice accentue la puissance des scènes d’action en recourant à des ralentis bien maitrisés. Niveau colorimétrie et jeux de lumière, le film s’inscrit dans un champ chromatique relativement électrique focalisé sur le rose et le vert pour représenter Harley Quinn.
La bande-son pop/RnB/trap rend les scènes encore plus énergiques. L’univers sonore, accrocheur et vivant, mérite sans conteste une vision en Atmos.

En conclusion, le film se révèle être un bon divertissement hollywoodien. Nous regrettons cependant un scénario sans grande subtilité et manichéen, qui s’inscrit, il faut bien l’admettre dans l’air du temps.

Le Blu-ray 4K Ultra HD   ★★★

Le coffret comprend deux disques. Le film en 4K Ultra Haute Définition avec le choix entre un son Dolby Atmos-TrueHD et un son Dolby Digital 5.1. Et les bonus en Haute Définition et en Dolby Atmos-TrueHD pour la version française, en Dolby Atmos DD+ pour la version anglaise, ainsi qu’en Dolby Digital 5.1 dans les deux langues.

L’image 4K Ultra HD vaut clairement le détour et le son est à la hauteur de celle-ci. Le film étant porté par une excellente bande-son, on en prend plein les oreilles.

Rayon bonus, c’est du lourd, avec huit chapitres différents.

Une Vue en mode Harley Quinn, tout d’abord (Birds Eye View Mode). Soit le film dans une version visuellement très léchée qui voit incrustés des Behind the Scenes. À savoir les interviews de la réalisatrice et des acteurs, mais aussi de différents membres de l’équipe technique, qui évoquent les cascades, les mouvements de caméra, les costumes, la lumière, la déco et les effets spéciaux ; le scénario, le jeu des acteurs, les personnages ou encore l’inspiration des différents comics Batman n’étant pas en reste.
Cette Vue donne aussi à découvrir de nombreux faits intéressants et anecdotes qui ne manqueront pas d’enrichir votre connaissance de la belle Harley.

Les sept autres chapitres des bonus, d’une durée totale de plus de 40 minutes sont les suivants :

Birds Of Prey : Qui se ressemble s’assemble
Romanesque, autour du villain du film : Roman Sionis aka Black Mask, interprété avec une bonne dose de folie par l’Écossais Ewan McGregor,
L’Amour à roulettes,
Crasse et Crime (Grime and Crime)
La Santé mentale c’est has been (Sanity Is Sooo Last Season),
Les Geeks sauvages, et
– un bêtisier.

On va donc plus loin que le film avec pas mal de gourmandise !

Jean-Philippe Thiriart et Maxence Debroux

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★   Impératif

Retour sur le Blu-ray de DOGMAN, Prix d’interprétation masculine en 2018 à Cannes

Retour sur le Blu-ray de DOGMAN, Prix d’interprétation masculine en 2018 à Cannes 1125 612 Jean-Philippe Thiriart

DOGMAN ou l’importance de savoir s’entourer

Réalisé par Matteo Garrone
Avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Nunzia Schiano

Drame, thriller
1h42
Distribution : Cinéart

Le Film ★★★

En cette période (en théorie) cannoise, nous avons choisi de revenir aujourd’hui sur le Blu-ray du film Dogman, récompensé voici deux ans par le Prix d’interprétation masculine pour son acteur Marcello Fonte.

En toute honnêteté, si on s’attarde sur le pitch de départ, on ne peut pas dire que le film soit très engageant. L’histoire se déroule dans une banlieue italienne sinistrée, presque désertique. Un toiletteur pour chiens, Marcello, retrouve un ami sorti de prison, Simoncino, qui va l’entrainer dans divers méfaits.

Pourtant, après visionnage, force est de constater qu’on comprend mieux pourquoi ce film a été si bien accueilli par la critique lors de sa projection à l’édition 2018 du Festival de Cannes.
Nous nous garderons bien d’en dire trop sur la suite de l’histoire mais sachez qu’il est question d’empathie, de haine et de vengeance.

Ce long métrage est, de notre point de vue, poignant, conté de fort belle manière, comportant également quelques moments vraiment touchants et marquants. Ajoutons que la photographie est soignée, sans pour autant verser dans le tape-à-l’œil.

En conclusion, Dogman se laisse regarder avec plaisir. Quant à parler de chef-d’œuvre, il y a un pas que nous ne franchirons cependant pas.

Le Blu-ray ★★

Concernant la partie technique, Blu-ray oblige, l’image est très bien définie. On ne note également aucune présence de bruit. Petite particularité : le vert est presque totalement absent.

Au niveau audio, le film est proposé en DTS-HD (pas spécialement indispensable pour ce genre de films mais ne boudons pas notre plaisir).
Enfin, pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur l’origine de Dogman, une interview très intéressante du réalisateur et de l’acteur principal est présente comme unique supplément.

Denis Mathias, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★            Convaincant
★★★         Remarquable
★★★★       Impératif

Les cinémas fermés, le cinéma vient à vous… en VoD !

Les cinémas fermés, le cinéma vient à vous… en VoD ! 680 468 Jean-Philippe Thiriart

Certes, découvrir un film confiné à la maison ne remplace pas l’expérience magique du visionnage de celui-ci dans une salle de cinéma. Mais en cette période inédite, l’initiative prise par différentes plateformes belges associées aux distributeurs et producteurs belges indépendants est plus que louable. Ils ont en effet pris une mesure forte : proposer en Vidéo à la Demande (VoD) les films de leur catalogue à l’affiche mais aussi les nouveautés prochaines, dès aujourd’hui et jusqu’à la réouverture des salles obscures de notre pays.

Pour le prix unique de 7,99€, direction les plateformes de VoD de VOO et Proximus Pickx bien sûr, mais aussi DALTON.be, LUMIEREFILMS.be (Lumière ciné chez vous), et l’immanquable UNIVERSCINE.be !

Afin de découvrir notamment, dès maintenant :
sur LUMIEREFILMS.be :

  • Cleo,
  • J’ai perdu mon corps,
  • Pour l’éternité, et
  • Sibel ;

et sur les autres plateformes mises en avant ci-dessus :

Et de voir, bientôt :

sur LUMIEREFILMS.be :

  • Atlantique,
  • Chanson douce,
  • Filles de joie,
  • La Fameuse invasion des ours en Sicile,
  • La Fille au bracelet,
  • La Vérité,
  • Le Traître,
  • Les Misérables, et
  • Matthias et Maxime ;

Et, sur les autres plateformes mentionnées ci-dessus :

  • Adam,
  • La Fille au Bracelet,
  • La Llorona,
  • Pompei.

N’hésitez pas à (re)découvrir notre couverture du film Adoration, qui figure parmi ce catalogue de films à la demande :
Adoration : interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs
Calvaire : critique du film qui a initié la trilogie de Du Welz
Alléluia : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud !
Interviews express de Vincent Tavier et Manu Dacosse aux Magritte du cinéma

Ce mercredi, nous vous présenterons Losers Revolution, film qui vient donc de débarquer en vidéo à la demande suite à la fermeture des salles.

Bons films en VoD !

Jean-Philippe Thiriart

BIRDS OF PREY : Vous reprendrez bien un peu de Suicide Squad !

BIRDS OF PREY : Vous reprendrez bien un peu de Suicide Squad ! 1180 1600 Jean-Philippe Thiriart

Réalisé par Cathy Yan
Avec Margot Robbie, Ewan McGregor, Rosie Perez, Jurnee Smollett-Bell

Action, aventure DC
1h49
Interdit aux moins de 12 ans

★★

Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn) (Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire d’Harley Quinn)) met en scène le personnage d’Harley Quinn, l’ex-petite amie du Joker. Un « blockbuster divertissement » dans l’univers établi par Suicide Squad et qui s’écarte de l’approche intimiste du Joker de Todd Phillips.

L’histoire ? Celle de quatre femmes : Harley Quinn, fraichement séparée du Joker ; The Huntress, meurtrière dont les motivations sont mystérieuses ; Black Canary, chanteuse au night-club appartenant au Black Mask ; et Renee Montoya, flic en manque de reconnaissance. Elles vont s’associer pour endiguer les manigances de Roman Simonis alias The Black Mask.

Le film s’inscrit dans un genre action décomplexée, voire fun. Et ce même si quelques scènes peuvent choquer un public sensible, raison pour laquelle le film est classé « R » (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) par la Motion Picture Association of America. Il s’agit du premier film de l’univers cinématographique DC à avoir cette classification. Birds of Prey se rapproche de la marque de fabrique de Marvel : une conjugaison de violence et d’humour. Bien loin de ce que proposait Watchmen ou encore les Batman de Christopher Nolan. Le but est de respecter l’esprit originel de Suicide Squad. Dans l’ensemble, la sauce prend plutôt bien, mieux encore que chez son prédécesseur. Soulignons néanmoins que certaines scènes frisent le ridicule et l’irréalisme.

Margot Robbie (Once Upon a Time… in Hollywood) incarne une Harley Quinn détruite par sa séparation avec le Joker. Celle-ci cherche à s’émanciper de leur passé commun. Contrairement au jeu dans les autres adaptations, Margot Robbie opte pour une interprétation plus sage et moins hystérique. Quant aux autres acteurs, Ils s’inscrivent dans les standards de ce type de production, sans éviter quelques lourdeurs. À l’exception d’Ewan McGregor (Trainspotting), qui incarne un Black Mask tout à fait convaincant.

Le scénario, certes plaisant et dynamique, traduit quelques confusions que la narratrice, Harley Quinn, ne parvient pas à combler dans son récit.
Côté mise en scène, peu de surprises : efficace et sans bavure, et répondant aux attentes. La réalisatrice accentue la puissance des scènes d’action en recourant à des ralentis bien maitrisés. Niveau colorimétrie et jeux de lumière, le film s’inscrit dans un champ chromatique relativement électrique focalisé sur le rose et le vert pour représenter Harley Quinn.
La bande-son pop/RnB/trap rend les scènes encore plus énergiques. L’univers sonore, accrocheur et vivant, mérite sans conteste une vision en Atmos.

En conclusion, le film se révèle être un bon divertissement hollywoodien. Nous regrettons cependant un scénario sans grande subtilité et manichéen, qui s’inscrit, il faut bien l’admettre dans l’air du temps.

Maxence Debroux, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart

Nos cotes :
☆              Stérile
★              Optionnel
★★          Convaincant
★★★       Remarquable
★★★★   Impératif

Sortie d’ADORATION : interviews filmées et retour sur la trilogie de Du Welz

Sortie d’ADORATION : interviews filmées et retour sur la trilogie de Du Welz 4252 2836 Jean-Philippe Thiriart

Le nouveau film de l’enfant terrible du cinéma belge Fabrice Du Welz est en salles ! Le réalisateur de cinéma de genre ô combien cinéphile, auquel Cinematek accorde en ce moment une carte blanche à Flagey et projette six de ses métrages, clôture avec Adoration sa trilogie ardennaise. Un triptyque initié par Calvaire voici quinze ans, suivi de Alléluia en 2014.

La sortie en salles du bien nommé Adoration est pour nous l’occasion de revenir sur cette œuvre. Avec, d’abord, trois interviews filmées du cinéaste et de son duo d’acteurs principaux Fantine Harduin – Thomas Gioria au FIFF, avant et après l’annonce du palmarès qui allait consacrer le talent des comédiens du Bayard de la Meilleure interprétation.

Deux interviews du réalisateur et de son actrice Helena Noguerra dans le cadre de la projection en avant-première de Alléluia, une rencontre avec différents acteurs du cinéma belge dans ce cadre, et des interviews aux Magritte du cinéma de Vincent Tavier et Manu Dacosse, respectivement co-scénariste et producteur, et chef-opérateur du film, un an avant les quatre statuettes obtenues au Square, ensuite.

Et, enfin, une présentation de Calvaire, sous forme de critique cette fois.

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo : Kris Dewitte

ADORATION : interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs

ADORATION : interviews filmées de Fabrice Du Welz et de ses acteurs 6720 4480 Jean-Philippe Thiriart

Dans la première capsule, Fabrice Du Welz exprime son besoin crucial de l’argentique dans ses films de fiction et se considère comme le chef d’orchestre d’une belle famille de cinéma. Lui qui tourne d’ailleurs en cinémascope a à cœur de souligner l’importance de la photo, des repérages, des décors et des costumes dans l’élaboration de ses films. Il nous parle aussi de son chef-opérateur et directeur photo Manu Dacosse, de son directeur artistique et chef décorateur Emmanuel De Meulemeester. Notez que Manu Dacosse a remporté le Magritte de la Meilleure image et Emmanuel De Meulemeester celui des Meilleurs décors pour leur travail sur le deuxième film de cette trilogie ardennaise : Alléluia.

Dans la deuxième capsule, nous demandons à Fabrice comment Vincent Tavier, Romain Protat et lui-même ont écrit… ou pas un scénario à six mains. Il y parle de story-board, de dialogues, d’écriture et de réécriture.

Est ensuite révélé ce que le nom « Gloria » représente pour lui, Gloria qui est peut-être, d’après lui, sa « part féminine ». On y apprend au passage que le tournage de son prochain film, Inexorable, débutera en ce mois de mars 2020.

Fabrice décrit ensuite la bande originale du métrage. Il voit dans le thème musical de Vincent Cahet, au cœur d’Adoration, davantage un thème à la Dany Elfman qu’à la Javier Navarrete en réalité. On pense immanquablement au Labyrinthe de Pan, un chef-d’œuvre aux yeux de Fabrice.

Enfin, cette deuxième capsule est l’occasion pour nous d’évoquer avec Fabrice le travail sur le son. Il travaille toujours avec les mêmes personnes. C’est vrai aussi pour le son, du plateau avec Fred Meert et Ludovic Van Pachterbeke au montage son avec Fred Meert puis au mixage. Il évoque la complémentarité entre le sound design de Fred Meert et la musique de Vincent Cahet. Il finit par parler du montage avec Anne-Laure Guégan et de son aspect capital. Notez que Fred Meert, Ludovic Van Pachterbeke et Emmanuel de Boissieu ont remporté le Magritte du Meilleur son et Anne-Laure Guégan celui du Meilleur montage pour leur travail sur Alléluia.

Fabrice Du Welz nous parle ensuite, dans la troisième capsule, du caractère impressionniste des titres des films de sa trilogie ardennaise. Il nous explique qu’il a une obsession pour la figure christique et la figure mystique. C’est ainsi, nous dit-il, la présence d’une « souffrance qui tend vers une plénitude » qui irrigue son travail de cinéaste.

Dans la quatrième capsule, sont ensuite présentés ses acteurs : ses amis Laurent Lucas, Renaud Rutten et Jean-Luc Couchard, d’abord. Son duo d’acteurs principauxFantine Harduin et Thomas Gioria -, ensuite. S’il a très vite pensé à Fantine pour son personnage féminin, qui a à ses yeux une vraie grammaire d’actrice, il nous confie avoir mis plus de temps à trouver l’acteur qui allait interpréter le personnage de Paul : Thomas Gioria, qui a convaincu Fabrice par son interprétation dans Jusqu’à la garde, notamment. Enfin, il parle de Benoît Poelvoorde, avec qui il espère pouvoir retravailler. Le tout se clôture par une invitation face caméra de Fabrice à voir le film aux visiteurs de En Cinémascope.

Dans la cinquième et avant-dernière capsule, nous retrouvons Fabrice le soir de la Clôture du FIFF, après la remise du Bayard de la Meilleure interprétation à son duo d’acteurs. Il nous explique notamment qu’il y a eu un abandon complet, total et très généreux chez ces préados. Et que Fantine Harduin est déjà capable d’articuler son art avec beaucoup de talent et, Thomas Gioria, l’acteur qui a la capacité d’écoute la plus extraordinaire avec lequel il a pu travailler. S’il y a beaucoup d’acteurs avec lesquels il aimerait travailler, Fabrice nous confie que c’est par-dessus tout avec Jean Dujardin qu’il rêve de bosser.

Crédit photo : Sarah Schallenbergh pour En CInémascope

Fantine Harduin et Thomas Gioria nous parlent enfin, dans la dernière capsule, du grand plaisir et de la grande reconnaissance qu’ils éprouvent en recevant le Bayard de la Meilleure interprétation au FIFF. Un Prix à deux, le premier pour Fantine, qui vient aussi récompenser la famille de ces jeunes acteurs, le père de Fantine et la mère de Thomas en particulier. On apprend entre autres qu’en lisant le scénario, Thomas Gioria est passé par toutes les émotions, pour finir par pleurer au terme de l’exercice, lui pour qui ce prix revient à Fabrice Du Welz et à toute l’équipe du film. Fantine Harduin, qui a tourné chez Hanneke notamment, voit dans Fabrice Du Welz à la fois un grand cinéaste et un ami.

Jean-Philippe Thiriart

Crédit photo interview : Fabrice Mertens, du FIFF, pour En Cinémascope

CALVAIRE : critique du film qui a initié la trilogie de Du Welz

CALVAIRE : critique du film qui a initié la trilogie de Du Welz 665 374 Jean-Philippe Thiriart

Calvaire (2004) est le premier long métrage de Fabrice Du Welz. Il allait constituer le premier volet de la trilogie ardennaise de Fabrice. Le deuxième, Alléluia, voyait le jour dix ans plus tard, remuant fameusement la Croisette lors de sa projection cannoise. C’était en 2014, après son aventure filmique française pas évidente – le bon thriller Colt 45 – et juste avant son aventure américaine – le très sombre et efficace Message From The King. Notez que c’est le visionnage de Alléluia qui a définitivement convaincu les initiateurs de Message From The King d’engager le cinéaste pour ce qui est, certes un film de commande, mais qui porte néanmoins la patte Du Welz.

Que de chemin parcouru par cet amoureux du cinéma de genre depuis son court métrage Quand on est amoureux, c’est merveilleux ! Passionné et passionnant, le metteur en scène belge propose un cinéma singulier : racé, âpre, violent, baroque, remuant, éblouissant. Vinyan (2008), thriller teinté de fantastique avec la belle Emmanuelle Béart et tourné dans des conditions climatiques difficiles et en langue anglaise, n’échappait d’ailleurs pas à la règle.

Calvaire fait partie de ces rares films qui parviennent à mettre le spectateur mal à l’aise. S’il est forcément très difficile de réussir à faire peur à un public au moyen d’un matériel filmique, bien plus ardu encore est l’exercice qui consiste à le mettre dans une situation de malaise. Fabrice Du Welz y arrive à merveille, avec son premier film en particulier, le bien nommé… Calvaire ! Un calvaire à l’écran, une vraie jouissance cinématographique pour le spectateur averti. Une des citations de cinéastes préférées de Fabrice fait aussi partie des nôtres. Elle dit tout et c’est à Henri-Georges Clouzot que nous la devons : « Le cinéma doit, avant tout, être un spectacle et une agression ». Le cinéma doit remuer le spectateur. Toujours.

Âgé d’à peine trente ans lors qu’il réalise Calvaire, Fabrice Du Welz fait directement preuve d’une maturité impressionnante. Ce film de genre, que nous qualifierons plutôt de drame horrifique que de film d’horreur pur, met en scène Laurent Lucas (Harry, un ami qui vous veut du bien, Grave), Jackie Berroyer (Henri, la série humoristique moyenâgeuse Kaamelott) et Jean-Luc Couchard (Dikkenek, Dead Man Talking), aux côtés d’une série d’autres personnages que nous qualifierons de très… particuliers, emmenés par le génial Philippe Nahon (Seul contre tous, Haute tension).

Laurent Lucas joue ici le rôle d’un chanteur solitaire – un certain Marc Stevens -, qui tombe en panne dans les Ardennes belges à la nuit tombée. Apparaît alors Boris (énigmatique Jean-Luc Couchard), parti à la recherche de sa chienne, qui propose à l’artiste de l’emmener chez son ami Bartel (protéiforme Jackie Berroyer). Une bonne nuit de sommeil plus tard, Marc s’aventure dans les alentours de l’auberge de l’ami Bartel, qui ne manque pas de lui prodiguer un conseil précieux : ne pas se rendre au village, les gens y étant quelque peu… différents. Ira ? Ira pas ? Et avec quelles conséquences ?
Prêts à embarquer dans le premier roller coaster Du Welzien ?
Vous faites bien : ça va secouer !

Calvaire mérite d’être vu et revu. Tourné principalement en Belgique avec des paysages sublimés par la caméra de Benoît Debie, le film doit beaucoup au jeu habile, plein d’ambiguïté, de ses acteurs. Le réalisateur montrait déjà, avec cette entrée dans la cour des grands, qu’il n’avait pas peur de choquer par la violence de certaines scènes. L’interdiction du film aux moins de seize ans lors de sa sortie dans les salles françaises n’y est pas pour rien. Si Calvaire est sans doute moins travaillé que le deuxième volet ardennais de son réalisateur – Alléluia – il peut sans doute être qualifié de plus accessible et compréhensible par le spectateur non averti. Du Welz est un artiste, un grand. L’auteur d’une œuvre unique à (re)découvrir de toute urgence.

Jean-Philippe Thiriart, avec la collaboration de Raphaël Pieters

ALLÉLUIA : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud !

ALLÉLUIA : rencontres filmées de Fabrice Du Welz et Helena Noguerra, et réactions… à chaud ! 3213 2171 Jean-Philippe Thiriart

Fabrice Du Welz et son actrice Helena Noguerra étaient venus présenter en avant-première au FIFF Alléluia, film coup de poing dans la veine de son premier long métrage – le génial Calvaire -, que nous avions eu le privilège de présenter au Festival de Namur voici quinze ans déjà. Nous avions eu le plaisir de nous entretenir avec eux à cette occasion, entretiens qui ont débouché sur cinq capsules.

Dans la première, nous demandons à Fabrice s’il a voulu provoquer le spectateur avec ce film et en quoi il a voulu procéder de la sorte. Il nous explique ensuite combien il importe à son sens de créer du lien entre ses différents bébés. Dans la deuxième capsule, il nous parle de son personnage féminin principal, Gloria, et de la question des pulsions dans son œuvre. Mais aussi de l’actrice qui interprète Gloria avec brio : l’Espagnole Lola Dueñas. Dans la troisième, Fabrice définit son Humphrey Bogart, son Bogey à lui : l’acteur français Laurent Lucas, qui campe avec talent le personnage de Michel. Dans la quatrième capsule, il nous parle de sa rencontre avec Tobe Hooper au Festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Le père de Massacre à la Tronçonneuse y présentait une version restaurée de ce film culte à l’occasion du quarantième anniversaire de sa réalisation. L’occasion pour le réalisateur belge de faire découvrir Alléluia à Hooper, lui-aussi sélectionné dans le cadre de cette section du Festival.

Nous vous proposons, dans une cinquième capsule, de découvrir notre interview de la belle Helena Noguerra, Solange dans Alléluia. Elle nous explique d’abord, non sans une bonne dose d’humour, comment Fabrice Du Welz lui a présenté Alléluia. Ensuite, c’est le cinéma de son réalisateur qu’elle décrit plus en détails.

Alléluia ne laisse pas le spectateur indifférent. En attestent les réactions à chaud des témoins avisés que nous avons interviewés à l’entrée et au sortir de la salle, reprises dans une sixième capsule. Ces derniers sont les réalisateurs Sébastien Petit (Bowling Killers, Chaos) et Emre Olcayto (Sanctuary’s Battle, Separation), membres du ColectIFFF et par conséquent grands fans, comme Du Welz, du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Mais aussi les comédiens Cécile Delberghe (Ennemi Public, Les Naufragés), Thomas Leruth (Le Monde nous appartient, Rabbid Jacob) et Olivier Bonjour (Zone Blanche, La Trêve). Ainsi que le journaliste et réalisateur Christophe Bourdon (RTBF et Le zombie au vélo). Notez que le co-scénariste et producteur de Alléluia, Vincent Tavier, prend également la parole dans cette vidéo.

Jean-Philippe Thiriart