Les organisateurs du Festival International du Court Métrage de Bruxelles (BSFF) et du Festival International du Film de Bruxelles (BRIFF) ont choisi de reporter la tenue de ces deux festivals de cinéma qui devaient se tenir initialement en avril et juin derniers plutôt que de l’annuler. Céline Masset et Pascal Hologne ont ainsi pris le pari d’organiser en parallèle ces deux événements dont ils sont aussi les fondateurs, le BSFF démarrant ce soir, le BRIFF demain. Soit onze jours de fête au cinéma… fois deux ! Cela dans le respect, bien sûr, des mesures sanitaires imposées par les autorités à la suite de la pandémie de Covid-19. Le secteur artistique est, on le sait, âprement impacté par cette crise. Qui touche au plus près les artistes et techniciens du cinéma belge. D’où l’importance d’adapter les événements dédiés à leur mise en avant afin qu’ils puissent bel et bien avoir lieu.
Le BSFF démarre ce soir avec la projection d’une sélection des meilleurs courts métrages européens récompensés l’an dernier par un prix national du public. Tandis que le BRIFF sera lancé demain, jeudi 3 septembre, avec la projection en avant-première nationale du nouveau film du réalisateur belge Lucas Belvaux. Sélectionné par le Festival de Cannes cette année, Des Hommes sera proposé en présence du réalisateur et de ses acteurs Yoann Zimmer et Jean-Pierre Darroussin et, annonce de dernière minute, de l’actrice Catherine Frot ! Clôture du BSFF le 12 septembre avec une projection des films primés et le 13 pour le BRIFF avec la présentation d’un autre film sélectionné par le Festival de Cannes en 2020 : Antoinette dans les Cévennes de la Française Caroline Vignal.
Deux festivals donc mais un seul centre névralgique : le chapiteau érigé Place de la Monnaie et sa sympathique brasserie.
Le Brussels Short Film Festival
Lors de cette 23e édition, le BSFF proposera une fois de plus aux festivaliers le meilleur du court métrage. S’il n’y aura pas de Compétition Internationale cette année, la Compétition Nationale fera la part belle à la crème du court métrage de notre pays. 34 films dont 18 avant-premières avec pour le lauréat du Grand Prix rien moins qu’une pré-sélection pour la prochaine Cérémonie des Oscar ! La compétition Next Generation verra quant à elle concourir 20 films étudiants.
Le gagnant du tout premier European Short Film Audience Award (ESFAA) sera annoncé lors de la cérémonie d’ouverture du BSFF, ce soir dès 19h30 au cinéma Vendôme. Cette tournée des coups de cœur des publics européens est rendue possible par une collaboration du Festival du Court de Bruxelles avec neuf des plus importants festivals européens.
Rayon OFFs cette année, deux programmes inédits de courts métrages venus de Croatie, paysage incontournable du cinéma d’animation. Une carte blanche au Festival Courts Mais Trash et une autre à celui de Biarritz (dédié aux films latinos), ainsi qu’une séance Très Court viendront compléter les OFFs.
Le jeune public ne sera pas en reste avec deux séances Youth & Family conçues spécialement pour lui : une séance francophone dès 5 ans et une seconde, bilingue, à partir de 7 ans.
Des workshops seront également organisés à l’attention des professionnels du cinéma.
Ixelles (Flagey et le cinéma Vendôme) et Bruxelles-ville (le Cinéma Galeries et le Mont des Arts avec, à la tombée du jour ce week-end, la projection gratuite de trois programmes « Best of ») accueilleront le BSFF. Notez qu’en décembre, des décentralisations aux quatre coins de la Belgique seront proposées aux aficionados du format court avec des projections Best of.
Le BRIFF
Jeune festival bruxellois, voici deux ans que le BRIFF a été lancé. Il s’ouvrira donc ce jeudi soir à l’UGC De Brouckère dès 19h puis au cinéma Palace dès 20h30 (séance suivie d’un échange avec l’équipe du film).
Trois compétitions se tiendront cette année : Internationale, Nationale et Directors’ week.
Issus des quatre coins de la planète, les neuf longs métrages sélectionnés cette année en Compétition Internationale offrent une invitation au voyage. Hong-Kong, le Mexique, la France, la Pologne, le Royaume-Uni, la Norvège, l’Australie ou encore l’Italie seront ainsi représentés.
Premiers ou deuxièmes films documentaires ou de fiction, les longs métrages français, grec, espagnol, lituanien et roumain programmés dans le cadre de la Directors’ week ont été découverts à Venise, Berlin, Busan ou encore Cannes. À vous, à présent, de les découvrir dans la capitale belge ! Cette sélection s’accompagne cette année d’un documentaire évènement à résonance politique forte : Un pays qui se tient sage du Français David Dufresne.
La compétition nationale propose cette année en avant-première six longs métrages réalisés par des cinéastes tant du nord que du sud du pays, allant du thriller au documentaire politique ou social, en passant par la comédie barrée et le drame passionnel.
Parmi les différents invités du BRIFF, notons la présence du metteur en scène franco-grec Costa-Gavras. Son œuvre sera mise à l’honneur via une rétrospective en six films qui ne manquera pas d’illustrer l’éclectisme de son parcours. Prix du jury au Festival de Cannes en 1969 et Oscar du meilleur film étranger l’année suivante avec Z, Costa-Gavras est un cinéaste politiquement engagé. Palmé d’or avec Missing en 1982, il a dirigé les plus grands : Simone Signoret, Jean-Louis Trintignant, Sissy Spacek, Romy Schneider et on en passe. Bientôt 60 ans de carrière au compteur avec des films souvent dérangeants, tels La main droite du diable (Betrayed), projeté ce samedi 5 septembre à 14h au cinéma Galeries. À l’issue de cette projection, Costa-Gavras donnera une master class qui s’annonce passionnante.
Niveau OFFs, cette troisième cuvée du BRIFF proposera deux séances famille et deux séances en plein air au Mont des Arts (les mémorables Qui veut la peau de Roger Rabbit ? et Indiana Jones : Les Aventuriers de l’arche perdue). Mais aussi la « Belge Collection », quatre courts métrages soutenus par une marraine d’exception : Émilie Dequenne. Et réalisés par Guillaume Senez (Mieux que les rois et la gloire), Laura Petrone et Guillaume Kerbusch (Rien lâcher), Ann Sirot et Raphaël Balboni (Des Choses en commun) et Xavier Seron (Sprötch). Ainsi que « Cinéma croate » et « Cinéma tchèque », programmes de trois et quatre films respectivement, qui donneront un aperçu du cinéma contemporain de ces deux voisins européens.
Enfin, une séance de pitching et des workshops à l’attention des professionnels du septième art auront également lieu.
Plus d’infos : bsff.be et briff.be
Excellents festivals !
Jean-Philippe Thiriart
Ce soir à 22h50, France 2 propose au spectateur de découvrir l’avant-dernier film de Jean-Pierre et Luc Dardenne : La Fille inconnue, sélectionné en compétition officielle lors de la 69e édition du Festival de Cannes.
Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir nos interviews de l’équipe du film – Adèle Haenel, Christelle Cornil et Luc Dardenne – et notre captation de la conférence de presse donnée par les frères Dardenne avant la projection du film en Ouverture du 31e Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF).
La Fille inconnue narre l’histoire de Jenny (Adèle Haenel), jeune généraliste qui fera tout pour découvrir l’identité d’une jeune fille décédée après avoir trouvé close la porte de son cabinet. L’actrice française Adèle Haenel – une des plus douées de sa génération – est pour le moins bien entourée à l’écran par plusieurs acteurs des frères : les comédiens belges Olivier Gourmet – magistral une fois de plus -, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione et Christelle Cornil, notamment.
Dans une première vidéo, Adèle Haenel nous explique pourquoi elle a accepté ce rôle, Christelle Cornil nous détaille comment s’est déroulé le tournage avec les frères Dardenne, et le coréalisateur du film Luc Dardenne, « très ému », partage avec nous son état d’esprit à quelques minutes de la première présentation du film au public belge au FIFF.
La captation de la conférence de presse accordée par les réalisateurs nous apporte ensuite un éclairage sur le nouveau montage du film après une trentaine de coupes depuis sa présentation au Festival de Cannes, le travail des frères avec des actrices que l’on peut qualifier de stars et qu’ils n’ont pas eux-mêmes révélées – Cécile de France, Marion Cotillard et Adèle Haenel depuis -, l’approche quelque peu différente adoptée avec les acteurs expérimentés et les acteurs amateurs, leur préférence pour les héroïnes plutôt que pour les héros, la possibilité de voir un jour sur les écrans un film des Dardenne en mode comédie, leur choix de coproduire les films de Ken Loach et, enfin, le tournage de leur film suivant : Le Jeune Ahmed.
Jean-Philippe Thiriart
Crédit vidéo : Lionel Flasse
Crédit photo : Mazin Mhamad
Voici une semaine, la réalisatrice belge Marion Hänsel nous quittait.
Nous avons choisi de rendre hommage à Marion à notre manière, à travers le montage vidéo de quelques moments complices échangés avec elle au Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) et un retour sur nos rencontres avec cette grande dame, son cinéma et ses acteurs.
La dernière fois que nous avons interviewé Marion Hänsel, elle était accompagnée de Caroline D’Hondt, réalisatrice du documentaire Par-delà les nuages : le cinéma de Marion Hänsel. Nous nous sommes penchés avec elles sur le point de départ du documentaire, le cinéma de Marion en quelques mots, et le travail de Marion avec Catherine Deneuve ainsi que sa boîte de production.
Quelques années plus tôt, en 2016, nous rencontrions Marion et ses acteurs Olivier Gourmet et Sergi López pour nous rendre En amont du fleuve. À l’issue de cette série d’interviews, la cinéaste nous avait demandé si elle pouvait faire de celles-ci les bonus de l’édition française du DVD du film, ce que nous bien sûr accepté avec joie.
Enfin, c’est à travers ses acteurs Marilyne Canto et Olivier Gourmet que nous rencontrions pour la première fois Marion Hänsel et son cinéma lors d’interviews réalisées autour de son très touchant La Tendresse.
Au revoir Marion…
Jean-Philippe Thiriart
Des interviews captées par Mazin Mhamad, Lionel Flasse et Simon Van Cauteren, montées par Mourad Khlifi, Lionel Flasse et Simon Van Cauteren, avec Rick Mc Pie et Sandrine David à la photo, et un hommage monté par Nicolas Simoens
Crédit photo : Sandrine David
En cette période (en théorie) cannoise, nous avons choisi de revenir aujourd’hui sur le Blu-ray du film Girl, lauréat voici deux ans de la Caméra d’Or. Ce Prix vient récompenser le meilleur premier film projeté au Festival, toutes sections confondues.
Nous avions eu le plaisir de rencontrer l’équipe du film l’an dernier aux Magritte du Cinéma, où Girl a remporté pas moins de quatre trophées : Meilleurs Scénario original ou adaptation (Lukas Dhont et Angelo Tijssens), Film flamand, Acteur (Victor Polster) et Acteur dans un second rôle (Arieh Worthalter).
Le réalisateur du film, Lukas Dhont, nous a confié être « tombé amoureux de Victor (Polster) d’une certaine manière » et ce « dès les premiers moments ».
Lors de cette avant-dernière édition des Magritte, nous avons également interviewé Victor Polster, l’interprète de la jeune Lara, qui y a entre autres trouvé « l’ambiance beaucoup plus relax qu’à Cannes ».
Enfin, Arieh Worthalter nous a notamment défini Cannes comme « une très belle aventure » qui leur est « passée dessus comme un camion ».
Pas d’autre bonus que la bande-annonce sur le Blu-ray du film, distribué par Lumière. Une galette qu’il convient néanmoins d’avoir à la maison pour voir et revoir ce grand film.
Bonne écoute de nos interviews et belle (re-)découverte de Girl en Blu-ray !
Jean-Philippe Thiriart
DOGMAN ou l’importance de savoir s’entourer
Réalisé par Matteo Garrone
Avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Nunzia Schiano
Drame, thriller
1h42
Distribution : Cinéart
Le Film ★★★
En cette période (en théorie) cannoise, nous avons choisi de revenir aujourd’hui sur le Blu-ray du film Dogman, récompensé voici deux ans par le Prix d’interprétation masculine pour son acteur Marcello Fonte.
En toute honnêteté, si on s’attarde sur le pitch de départ, on ne peut pas dire que le film soit très engageant. L’histoire se déroule dans une banlieue italienne sinistrée, presque désertique. Un toiletteur pour chiens, Marcello, retrouve un ami sorti de prison, Simoncino, qui va l’entrainer dans divers méfaits.
Pourtant, après visionnage, force est de constater qu’on comprend mieux pourquoi ce film a été si bien accueilli par la critique lors de sa projection à l’édition 2018 du Festival de Cannes.
Nous nous garderons bien d’en dire trop sur la suite de l’histoire mais sachez qu’il est question d’empathie, de haine et de vengeance.
Ce long métrage est, de notre point de vue, poignant, conté de fort belle manière, comportant également quelques moments vraiment touchants et marquants. Ajoutons que la photographie est soignée, sans pour autant verser dans le tape-à-l’œil.
En conclusion, Dogman se laisse regarder avec plaisir. Quant à parler de chef-d’œuvre, il y a un pas que nous ne franchirons cependant pas.
Le Blu-ray ★★
Concernant la partie technique, Blu-ray oblige, l’image est très bien définie. On ne note également aucune présence de bruit. Petite particularité : le vert est presque totalement absent.
Au niveau audio, le film est proposé en DTS-HD (pas spécialement indispensable pour ce genre de films mais ne boudons pas notre plaisir).
Enfin, pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur l’origine de Dogman, une interview très intéressante du réalisateur et de l’acteur principal est présente comme unique supplément.
Denis Mathias, avec la participation de Jean-Philippe Thiriart
Nos cotes :
☆ Stérile
★ Optionnel
★★ Convaincant
★★★ Remarquable
★★★★ Impératif
Voici cinq ans, nous avions eu le plaisir d’interviewer l’équipe du film Dealer au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Au programme : un long entretien avec le réalisateur Jean-Luc Herbulot, l’acteur et producteur Dan Bronchinson, le coscénariste Sami Baaroun, l’acteur Destin Lenord et Alexis Perrin, responsable de la stratégie de distribution du film.
Le spectateur plonge directement dans ce film tourné en douze jours seulement, caméra à l’épaule principalement. Sélectionné aussi à Raindance, entre autres, Dealer bénéficie d’un montage violent qui participe au fonctionnement de ce film coup de poing nous contant une histoire pleine de nihilisme. Les coscénaristes du film nous régalent également rayon dialogues, eux qui affectionnent en particulier ceux de Michel Audiard – dont ils ne nient pas un certain héritage -, Henri Jeanson, Pascal Jardin, et ceux qui ont participé à la grandeur du Nouvel Hollywood.
Un petit conseil du réalisateur Jean-Luc Herbulot ? « Continuez à mater des films un peu mad […] : c’est ce qui fait que vous aurez des films un peu plus intéressants à l’avenir et pas que des Fast and Furious, etc. ! »
Critique du film
L’une des grosses claques du BIFFF 2015 aura sans nul doute été ce premier long métrage de Jean-Luc Herbulot.
Dealer nous narre la descente aux enfers de Dan, un ex-dealer qui ne demande qu’à raccrocher, mais qui accepte un dernier plan bien juteux, histoire de se faire un assez beau pactole pour pouvoir s’envoler vers l’Australie avec sa fille. Le deal est simple : trouver un kilo de cocaïne en urgence pour un ancien client et se ramasser une belle petite commission. Sauf qu’une merde en entraînant plein d’autres, Dan fourre son doigt dans un engrenage infernal dont il aura pas mal de difficultés à sortir.
Si le film fait immanquablement penser à l’excellente trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn, il n’en est pas moins personnel puisqu’il s’inspire directement d’une partie de la vie de l’acteur principal et producteur, Dan Bronchinson, qui campe par la même occasion son propre rôle et lui insuffle une véritable authenticité. À l’instar de l’ensemble de la distribution, Dealer étant mené de bout en bout par des acteurs dotés d’une vraie « gueule ». Et de la gueule, la mise en scène n’en manque pas : montage nerveux, caméra au plus proche des personnages, qui accentue le malaise quand il faut et, surtout, un travail d’écriture au niveau des dialogues qui place ceux-ci dans la lignée des plus grands. L’ensemble donne un rythme effréné à Dealer, qui s’impose comme un des films français de 2015.
Guillaume Triplet et Jean-Philippe Thiriart
Crédits vidéo : Guillaume Triplet et Dorian Blacks
Crédit photo : Dorian Blacks
La 13e édition du Festival OFFSCREEN aura lieu du 4 au 22 mars 2020.
C’est donc l’occasion pour nous de mettre en avant cet événement qui, au fil des ans, devient un rendez-vous incontournable des mordus de cinéma alternatif.
Comme chaque année, le OFFSCREEN fait la part belle au cinéma qui sort des sentiers battus, ce qui fait un bien fou à notre époque, avouez-le. Et tout cela passe bien sûr par une programmation faisant la part belle à toutes les époques. En effet, et c’est bien cela le plus intéressant, l’amateur de 7e Art que vous êtes pourra bien sûr y découvrir des œuvres récentes, presque des avant-premières, mais aussi et surtout des films cultes ou oubliés qu’il est toujours de bon aloi de revoir sur grand écran. Mais ce n’est pas tout puisque des conférences vous seront également proposées, histoire d’étoffer votre culture qui, au final, ne demande qu’à être abreuvée.
Pour cela, différentes thématiques seront abordées et réuniront chacune des métrages de tous horizons.
Offscreenings 2020
Ce chapitre met à l’honneur les bandes les plus récentes avec notamment (sélection non exhaustive, bien sûr) :
About Endlessness et sa galerie de portraits sarcastiques, petit dernier du réalisateur suédois Roy Andersson.
Samurai Marathon, de Bernard Candyman Rose, et ses… Samurais qui devront courir un… marathon (le titre est somme toute assez clair).
Swallow, de Carlo Mirabella-Davis, ou le calvaire d’une femme prisonnière de la gigantesque demeure de son mari dominateur et de sa belle-famille et qui compense son mal-être en avalant toutes sortes de petits objets trouvés dans l’habitation.
Mope, de Lucas Heyne, sur les « Chris Tucker et Jackie Chan du porno ».
Vivarium, de Lorcan Finnegan, et son jeune couple contraint d’élever un bébé déposé dans une boîte après une simple visite immobilière.
Dogs Don’t Wear Pants, du Finlandais J.-P. Valkeapää, ou l’histoire d’un homme endeuillé qui retrouve goût à la vie grâce à des pratiques BDSM extrêmes.
La comédie d’horreur japonaise It Comes, de Tetsuya Nakashima, dans laquelle on nous promet plus de sang que dans l’ascenseur de Shining.
Vamos a la Playa – Beach Party & Beach Horror Films
Pour ceux qui ont un tant soit peu d’affinité avec la langue d’Almodóvar ou avec celle de Nolan, voire les deux, et qui auraient une petite idée du point commun qui regroupe les films repris sous ce thème, nous répondrons juste qu’ils sont sur la bonne voie. Oui, ils auront bien compris que cela parlera d’étendues sablées et d’eau salée.
C’est ainsi que vous pourrez revoir Creature from the Haunted Sea (1961) du grand Roger Corman, The Horror of Party Beach (1964) de Del Tenney, ayant la réputation d’être un des pires films jamais réalisés, Blood Beach (1980) de Jeffrey Bloom, pure film culte des eighties dans lequel des touristes se font engloutir par le sable de la plage de Santa Monica ou encore la pépite Shock Waves (1977) de Ken Wiederhorn et ses zombies aquatiques nazis.
À côté de cette vague horrifique, vous pourrez également redécouvrir Sonatine (1993) qui a révélé l’acteur-réalisateur Takeshi Kitano, ou encore Les Démoniaques (1974) de Jean Rollin dans lequel on suit deux naufragées faisant un pacte avec le diable dans les ruines d’une abbaye après s’être faites violées et maltraitées par des pirates.
Enfin, que serait un thème sur les films de plages sans le Blue Hawaii et son Elvis Presley en short et chemises à fleurs ? Rien, c’est d’ailleurs pour cela qu’il sera de la partie.
Hong Kong Category III
Mais en voilà une idée. Offrir un focus sur les « Category III » avec un bon paquet de films issus de cette collection en projection sur grand écran ne se refuse certainement pas, à moins d’être un fervent défenseur d’une morale rigide. Car c’est bien de morale dont il est question ici, ou plutôt de barrières morales repoussées. À ce propos, le journaliste Julien Sévéon et d’autres convives proposeront une conférence sur le genre durant laquelle ils aborderont l’aspect briseur de tabous des films de la Category III avec des incursions dans l’Histoire de la Chine, de Hong Kong et des crises politiques pour mieux les comprendre.
Niveau films, le OFFSCREEN nous gâtera avec The Story of Ricky (1991), sommet gore de la Category III avec son orgie de mises à mort en prison, The Eternal Evil of Asia (1995) et son condensé d’ingrédients qui ont fait de la collection ce qu’elle est (fantastique, horreur et érotisme), The Untold Story (1993), basé sur un fait divers et se concluant par une des scènes les plus immorales de l’histoire du cinéma, Devil’s Woman (1996), pure pépite délurée et pas mal d’autres encore.
About Time : A Voyage Through Time Travel Cinema
Ce dernier thème sur le voyage dans le temps est de loin le plus fourni et sera l’occasion pour beaucoup de redécouvrir des films qui les auront probablement accompagnés durant leur jeune temps ou qui leur auront peut-être insufflé la passion du cinéma, rien que ça.
En fait, c’est assez simple : il est très probable que plusieurs des films auxquels on pourrait penser spontanément lorsqu’on évoque le voyage dans le temps soit programmés cette année au OFFSCREEN. Pour n’en citer que quelques-uns :
The Terminator, Back to the Future (oui : les 3 !), Interstellar, Timecrimes, Triangle, Predestination, Star Trek, Twelve Monkeys, Timecop (oui, oui, avec JCVD et sa coupe mulet), The Butterfly Effect, Donnie Darko et on en passe tant il y en a. Même Les Visiteurs se retrouve au programme.
Enfin, et pour couronner le tout, le réalisateur Jeff Lieberman sera à l’honneur cette année au travers de ses 4 longs métrages cultes : Squirm (1976) et ses vers de terre mangeurs d’hommes.
Blue Sunshine (1977), dans lequel des Californiens perdent leurs cheveux et se transforment en tueurs psychopathes.
Just Before Dawn (1981), son slasher culte.
Remote Control (1988) où un employé de vidéothèque tente d’empêcher la diffusion d’un film sur VHS qui permettrait à des extraterrestres de conquérir la Terre.
Avouez quand même qu’il y a de quoi se mettre sous la dent cette année encore !
Toutes les infos et bien plus sur offscreen.be.
Excellent OFFSCREEN 2020 à vous !
Guillaume Triplet
La 39e édition du Festival Anima aura de nouveau lieu dans le beau paquebot de Flagey, du 21 février au 1er mars. Il y aura également des projections partout dans le pays avec des décentralisations en Flandre et en Wallonie.
Le Festival Anima est un incontournable du milieu. Avec plus de 46 000 spectateurs en 2019, le festival rassemble de nombreux professionnels belges et internationaux venus présenter leur film ou participer aux différentes activités que propose le festival. Cette année, Anima fera un focus sur les pays nordiques, avec leurs auteurs percutants, et rendra également hommage à la production engagée du studio luxembourgeois Mélusine Productions.
Au programme : 28 longs métrages diffusés lors des 10 jours de festival, 135 courts métrages en compétition qui seront jugés par 5 jurys différents, tout cela pour près de 150 heures de films à visionner tout au long du festival. Plus de 1 500 courts métrages ont été reçus cette année, venant de 70 pays différents. C’est dire à quel point le festival est important aux yeux des producteurs.
Saviez-vous que le festival était beaucoup plus fréquenté par les adultes que par les enfants ? Ce n’est pas si étonnant quand on voit que les organisateurs ont mis au programme une flopée de films qui leur sont destinés. Le festival les invite à découvrir six longs métrages en compétition dont Away du Letton Gints Zilbalodis ou encore Old Man Cartoon Movie des Estoniens Oskar Lehemaa et Mikk Mägi. Il sera également possible de voir quatre longs métrages japonais d’auteurs très réputés, tous en compétition. Du côté des courts, la compétition s’annonce très serrée. C’est dans ces programmes que bat le pouls du cinéma d’animation contemporain avec ses nouveaux talents et ses maîtres confirmés.
Enfin, des programmes événements comme la projection de l’intégrale de l’envoûtante série Undone, produite par Amazon Prime et réalisée par le portraitiste de génie Hisko Hulsing, ou encore l’hilarant Women in Laugh ou l’humour décliné au féminin, et d’autres comme la Nuit animée, démontreront, si c’est encore nécessaire, que le cinéma d’animation est aussi résolument destiné aux adultes.
Bon Festival !
Victor Dussaiwoir